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Samedi, 23 Novembre 2024 à 9:52 |
Forum Ivoireland / Politique / L'Avocat Français Et Ancien Conseiller Robert Bourgi Demande Pardon À Gbagbo (13 Vues)
Blé Goudé Critique Vivement Robert Bourgi Et Se Montre Aux Côtés De Gbagbo / Biographie De l'Ancien Président De La République Laurent Gbagbo / Gbagbo Demande La Gratuité De l'Établissement De La Carte Nationale d'Identité (2) (3) (4)
Un vent de réconciliation semble souffler sur la Côte d'Ivoire. Robert Bourgi, l'avocat français et ancien conseiller influent de l'Élysée, a adressé une lettre émouvante à l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, dans laquelle il présente ses excuses et exprime sa volonté de renouer les liens avec celui qu'il considère comme un "vieux frère". Ce message, teinté de souvenirs partagés et de réflexions historiques, intervient dans un contexte où la Côte d'Ivoire semble aspirer à une nouvelle ère de stabilité et de dialogue politique.
Un passé commun et des regrets à partagerDans sa lettre, Robert Bourgi commence par rappeler les souvenirs qu'il partage avec Laurent Gbagbo, à une époque où tous deux étaient professeurs à Abidjan—Gbagbo enseignant l’histoire à la faculté des Lettres et Bourgi enseignant le droit à la faculté de Droit. C'est dans ce cadre universitaire que leur complicité est née, portée par des débats passionnés, des discussions sur la politique et l'histoire, et même une admiration partagée pour des figures historiques telles que le Général De Gaulle. Robert Bourgi se remémore avec une certaine nostalgie une conférence-débat animée en duo sur la conférence de Brazzaville. « L'auditoire t'était acquis, captivé par tes paroles et ta personnalité. Mais je n'étais pas en reste; j'avais également mon petit succès », écrit-il. Ces souvenirs partagés ont été l’occasion pour Bourgi de souligner leur complicité et les moments heureux, aujourd’hui entachés par des épisodes bien plus obscurs de leur histoire commune. L'avocat français exprime également des regrets face aux moments sombres qui ont marqué leur relation, notamment durant la crise post-électorale de 2010-2011 qui a mené à l'arrestation de Laurent Gbagbo et à son transfert à la Cour pénale internationale. Bourgi, qui à l'époque était un proche des cercles de pouvoir français, se retrouve alors accusé par certains d'avoir joué un rôle dans la déstabilisation de Gbagbo. Dans sa lettre, il insiste : « Je ne t'ai jamais trahi », tout en reconnaissant les « forces obscures » qui ont contribué à la chute de Gbagbo, malgré ses efforts personnels pour organiser des rencontres diplomatiques. La Françafrique au cœur des regrets de BourgiLes mots de Robert Bourgi résonnent avec un poids particulier lorsque l'on se rappelle qu'il a été un acteur majeur de la Françafrique—ce système de relations complexes et souvent opaques entre la France et ses anciennes colonies africaines. Bourgi, qui a récemment fait des révélations fracassantes sur le rôle de la Françafrique dans la chute de plusieurs dirigeants africains, dont Laurent Gbagbo, semble aujourd'hui vouloir tourner la page de cette période controversée. Il admet être conscient de la part d'ambiguïté de son rôle durant ces années tourmentées, notamment au moment de la crise ivoirienne. Il affirme avoir tenté de rapprocher Gbagbo de Nicolas Sarkozy, alors président de la France, par des rencontres à New York et à Lisbonne. Toutefois, il explique que ses efforts ont été contrecarrés par des "forces plus puissantes", laissant entrevoir le rôle de certaines pressions diplomatiques ou politiques, qui ont dépassé sa propre influence. Bourgi démontre dans sa lettre une prise de conscience des limites de l'influence qu'il pensait avoir et du prix qu'ont pu payer certains dirigeants africains en raison des stratégies politiques menées dans les coulisses de la Françafrique. Cette remise en question semble aussi traduire une volonté de rédemption, un désir de s'affranchir d'un passé ambigu et de chercher une forme de réconciliation avec ceux qui ont souffert des conséquences de ces politiques. Dans la conclusion de sa lettre, Robert Bourgi tend la main à Laurent Gbagbo, rappelant un épisode historique marquant : la rencontre de septembre 1958 entre le Général De Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer, un moment emblématique de réconciliation entre deux nations meurtries par la guerre. Bourgi y voit une source d'inspiration pour sa propre relation avec Gbagbo, appelant à enterrer le passé pour bâtir ensemble un avenir meilleur. « Je te tends la main, accepte-la », écrit Bourgi. Cet appel n'est pas seulement une demande de pardon personnel, mais également un symbole d'une volonté de tourner la page d'une époque marquée par des conflits et des luttes intestines. Bourgi exprime un espoir : celui que, malgré les années qui ont passé, il reste encore des choses à accomplir. « Approchant des quatre-vingts ans, il nous reste encore des choses à accomplir. Je ressens dans ton pays un appel profond en ta direction », souligne-t-il, insistant sur la nécessité d'un nouveau départ. L'importance de la réconciliation nationale pour la Côte d'IvoireLa lettre de Robert Bourgi intervient dans un contexte où la Côte d'Ivoire aspire à tourner la page des divisions passées. Après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a plongé le pays dans une violence sans précédent, les appels à la réconciliation n'ont jamais été aussi importants. L'ancien président Laurent Gbagbo, depuis son acquittement par la Cour pénale internationale et son retour en Côte d'Ivoire en 2021, s'est employé à reconstruire des ponts, à la fois au sein de son parti politique et avec les autres acteurs de la vie politique ivoirienne. L'initiative de Bourgi pourrait ainsi être perçue comme une contribution symbolique à cette dynamique. Une main tendue venant de l’un des acteurs controversés de la Françafrique revêt une signification particulière, car elle représente un pas vers une reconnaissance des erreurs du passé et un appel à l’unité. Pour beaucoup d'Ivoiriens, la lettre de Bourgi pourrait également susciter l'espoir d'un avenir marqué par la coopération plutôt que par la confrontation. L'un des enjeux majeurs pour la Côte d'Ivoire reste la consolidation de la paix et de la stabilité sociale. Les plaies laissées par les conflits sont encore vives, et les efforts de réconciliation doivent passer par des gestes concrets, des engagements pris publiquement par les acteurs politiques et leurs alliés. En tendant la main à Laurent Gbagbo, Robert Bourgi participe, à sa manière, à cette entreprise de pacification des cœurs et des esprits. La lettre de Robert Bourgi pose ainsi une question essentielle : peut-on vraiment tourner la page des années Françafrique, marquées par des ingérences et des relations souvent basées sur des intérêts étroits au détriment des populations ? La volonté de réconciliation exprimée par Bourgi est-elle sincère et, si oui, peut-elle ouvrir la voie à une nouvelle ère de relations entre la France et l'Afrique, fondée sur le respect mutuel et l'égalité des partenaires ? Ces interrogations méritent d'être explorées pour envisager un futur où les erreurs passées ne se reproduiront plus.
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