Côte d’Ivoire: Roseline Layo Avoue Son Admiration Pour Un Artiste Inspirant - Musique/Radio - Ivoireland

Lors de l'une de ses récentes prestations, Roseline Layo, étoile montante de la musique ivoirienne, a surpris son public en dévoilant l'artiste qui la pousse à exceller sur scène : Yabongo Lova. Cette révélation n'est pas seulement une déclaration d'admiration, mais aussi un hommage vibrant à l'un des doyens de la musique africaine.

La singularité de Roseline Layo : voix et improvisation

Roseline Layo n’est pas une artiste comme les autres. Sa voix, d'une richesse et d’une expressivité rares, se distingue déjà par sa capacité à toucher l’âme de son auditoire. Mais ce qui fait réellement sa marque de fabrique, c’est son art de l’improvisation. Une qualité qui se manifeste avec éclat lors de ses prestations, notamment dans le morceau « La même phase ». Cette chanson, née d'une improvisation spontanée sur le plateau de l'émission WAM, s’est rapidement imposée comme un tube incontournable de la scène musicale ivoirienne.

Son talent pour improviser ne se limite pas aux studios d'enregistrement. Lors de la cérémonie des Primud 2023, Roseline Layo a une nouvelle fois captivé le public par sa spontanéité et sa capacité à réinventer ses morceaux en temps réel. Cette prestation a été l'occasion pour elle de confier son inspiration profonde : le doyen Yabongo Lova.

Le doyen Yabongo Lova, figure emblématique de la musique ivoirienne, est reconnu pour son talent exceptionnel d’improvisateur. Ses performances, empreintes d’une authenticité rare, ont marqué plusieurs générations de mélomanes. Dans ses paroles, ses rythmes et ses mélodies, on ressent cette capacité à transcender le moment, à capturer l’essence même de l’instant présent.

Lorsque Roseline Layo déclare s’inspirer de lui, elle ne fait pas que reconnaître une influence musicale ; elle honore une tradition d'improvisation qui a façonné sa propre identité artistique. « Je suis trop fière de Roseline Layo. Ça fait vraiment plaisir d’entendre chaque fois qu’elle se produit quelque part, dire qu’elle est ‘Yabongo au féminin’, et aussi, qu’en termes d’improvisation, je l’inspire. Qu’elle fait comme moi. C’est touchant. Je lui envoie beaucoup d’ondes positives », confie-t-il avec émotion.

Une reconnaissance qui touche le cœur

Pour Yabongo Lova, entendre de telles paroles de la part d’une jeune artiste, qui a su trouver sa propre voie tout en s’inspirant de son travail, est un moment de profonde satisfaction. Il ajoute : « Ce qui me plaît, c’est qu’on dise cela de mon vivant. J’inspire également d’autres jeunes artistes. Les petits Yabongo, il y en a beaucoup. Ils sont nombreux ces jeunes qui s’identifient à moi et qui chantent ou qui veulent chanter comme Yabongo. »

Cette reconnaissance témoigne de l’impact durable de Yabongo Lova sur la scène musicale ivoirienne. Au-delà de ses propres compositions, c’est son esprit d’innovation et sa capacité à insuffler une nouvelle vie à la musique qui continuent de marquer les générations suivantes.

Toutefois, cette belle histoire n'est pas exempte de défis. Rappelons que Roseline Layo a récemment été au cœur d’une controverse avec la diva Affou Keita, à propos de la chanson « Môgô Fariman ». Accusée de plagiat, Roseline avait suscité l'indignation de nombreux fans de la musique traditionnelle ivoirienne. Yabongo Lova, en véritable frère et mentor, a pris la parole pour apaiser les tensions.

« Je pense que c’est un sujet sur lequel on ne devrait pas trop épiloguer. Notre maman Affou Keita n’aurait pas dû mal prendre cela. C’est vrai qu’il y a quelques similitudes dans les notes musicales des deux chansons, mais les orchestrations et les arrangements sont différents. Même si Roseline Layo avait plagié la maman Affou Keita, j’estime que notre maman ne devrait pas en faire tout un plat. Mais plutôt se sentir honorée de voir Roseline Layo qui vient de démarrer sa carrière, reprendre des notes d’une de ses chansons et y apporter d’autres couleurs », explique Yabongo Lova.

Plus loin, Yabongo Lova propose une vision constructive de cette situation : « La maman pouvait proposer à Roseline de faire même un autre remix de cette chanson en duo avec elle. Maman Affou Keita se plaint de manque de courtoisie quand elle est rentrée en contact avec le staff. À ce niveau, en tant que frère, je demande à Roseline et son staff de calmer les ardeurs et revenir vers la maman pour lui expliquer que cette reprise est dans la continuité de l’hommage que Roseline lui a rendu sur scène en reprenant sa chanson en question au Sofitel Hôtel Ivoire lors de son concert », souligne-t-il.

La musique comme vecteur d’unité et de respect

Cette controverse, au-delà de ses aspects conflictuels, met en lumière une réalité cruciale : la nécessité de préserver la dignité et l'intégrité des artistes tout en favorisant la création et l'innovation. La musique ivoirienne, riche et diverse, se nourrit de ses racines tout en s'ouvrant à de nouvelles inspirations. Roseline Layo, en s’inspirant de Yabongo Lova, illustre parfaitement cette dynamique. Elle rend hommage à ses aînés tout en construisant son propre chemin, en puisant dans l’héritage culturel pour créer quelque chose de nouveau et de pertinent.

L’initiative de Yabongo Lova, qui appelle à la paix et à la compréhension, pourrait bien servir de modèle pour d’autres artistes. La musique, avant tout, doit être un vecteur d’unité et de respect, non pas de division. En offrant une nouvelle dimension à son art, Roseline Layo ne fait pas seulement revivre des notes du passé, mais elle jette également les bases d’une nouvelle ère où la collaboration et l’hommage mutuel seront les pierres angulaires de la scène musicale ivoirienne.

Dans ce contexte riche en émotions et en perspectives, une question s’impose : Comment les artistes ivoiriens peuvent-ils, à l’avenir, cultiver un esprit de respect et de collaboration tout en préservant leur créativité et leur identité artistique? Cette réflexion est essentielle pour garantir que la musique ivoirienne continue de prospérer, nourrie par une diversité d'influences et un respect profond pour ses racines et ses pionniers. Qu'en pensez-vous ?