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Une Grande Campagne En Ligne Cible Actuellement La Communauté Lgbtqia+ - Société - Ivoireland

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La Police Renforce Sa Capacité Dans La Lutte Contre Les Crimes Sexuels En Ligne / Air Côte d'Ivoire Renforce Sa Ligne Aérienne Avec La Nouvelle Li Abidjan-Paris" / Plus De 5 Millions d'Internautes Touchés Par La Désinformation En Ligne (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 29 août à 22:48

Depuis quelques jours, une campagne hostile contre les personnes LGBTQIA+ agite les réseaux sociaux en Côte d'Ivoire. Ce mouvement, sans précédent par son ampleur et sa virulence, a été déclenché suite à des rumeurs de violence sexuelle impliquant des personnes homosexuelles. En l'absence de cadre juridique clair sur la question des droits LGBTQIA+, cette campagne suscite des inquiétudes non seulement au sein de la communauté ciblée, mais aussi parmi les défenseurs des droits humains. Alors que le débat sur l'homosexualité reste un sujet délicat en Côte d'Ivoire, la montée des discours haineux et des appels à l'action contre les LGBTQIA+ pose la question de la protection des minorités dans un contexte social et légal complexe.

Une campagne virulente alimentée par les réseaux sociaux


En Côte d'Ivoire, les dernières semaines ont été marquées par une escalade de discours haineux contre les personnes LGBTQIA+, relayés principalement via Facebook, WhatsApp, TikTok et autres plateformes sociales. Ce mouvement, autoproclamé « anti-woubi » — un terme localement utilisé de manière péjorative pour désigner les personnes LGBTQIA+ — semble être né d'un incident tragique : la mort d'un jeune homme supposément victime d'abus sexuels commis par un groupe d'homosexuels.

Rapidement, cette tragédie est devenue un prétexte pour certains internautes ivoiriens de mener une campagne visant à « purifier » leur société de ce qu'ils considèrent comme des pratiques immorales. « Nous voulons restaurer l'image de notre pays, ternie par l'expansion du phénomène LGBTQIA+ », déclarent les instigateurs du mouvement dans des publications virulentes. Pourtant, cette mobilisation s'effectue sans aucune caution officielle ni base légale, ce qui n'empêche pas sa prolifération en ligne.

En Côte d'Ivoire, l'homosexualité n'est ni explicitement criminalisée ni pleinement acceptée. La loi relative au mariage stipule qu'il doit être contracté entre un homme et une femme, laissant un vide juridique autour des droits des personnes LGBTQIA+. Ce flou juridique a instauré une forme de tolérance tacite, poussant certains homosexuels de la sous-région à se réfugier à Abidjan, une ville perçue comme plus ouverte. Toutefois, cette « tolérance » est désormais remise en question par la montée en puissance de mouvements conservateurs sur les réseaux sociaux.

Le manque d'une législation spécifique pour protéger les personnes LGBTQIA+ expose ces dernières à la violence et aux discriminations. « Sans lois claires, il est difficile pour les autorités de protéger ces communautés ou de poursuivre ceux qui incitent à la haine », explique un juriste basé à Abidjan.

La campagne « anti-woubi » trouve également un écho dans certains milieux religieux et conservateurs. En 2023, après une déclaration du Pape François qui semblait montrer une certaine tolérance envers la bénédiction des couples homosexuels, l'Église catholique de Côte d'Ivoire a réaffirmé son opposition catégorique à toute reconnaissance de l'homosexualité. « Nous réaffirmons notre attachement aux valeurs de la famille et du mariage entre un homme et une femme », avait déclaré Mgr Marcellin Yao Kouadio, représentant de l'Église catholique en Côte d'Ivoire.

Cette prise de position ferme de l'Église, tout comme celle d'autres leaders religieux influents, a renforcé la stigmatisation des personnes LGBTQIA+ et a sans doute alimenté la virulence des campagnes en ligne contre elles. Pour beaucoup, le silence ou le soutien tacite des institutions religieuses aux actions « anti-woubi » légitime une homophobie enracinée dans certaines couches de la société ivoirienne.

Les risques d'une escalade vers la violence physique


La montée des discours homophobes sur les réseaux sociaux en Côte d'Ivoire n'est pas sans rappeler les situations dans d'autres pays africains où des campagnes similaires ont dégénéré en violences physiques. Avec des menaces explicites de violence contenues dans de nombreuses publications, les défenseurs des droits humains craignent une escalade vers des attaques ciblées contre les personnes LGBTQIA+.

« Nous avons déjà reçu des témoignages de personnes qui craignent pour leur vie et qui ont dû se cacher ou quitter leur domicile », témoigne un activiste des droits LGBTQIA+ à Abidjan. Le climat de peur et d'insécurité est palpable, et beaucoup se demandent comment les autorités ivoiriennes réagiront face à une telle menace.

La campagne « anti-woubi » manque de toute base juridique et pourrait elle-même tomber sous le coup de la loi pour incitation à la haine et violation des droits humains. Pourtant, les autorités ivoiriennes ont jusqu'à présent gardé le silence, suscitant des inquiétudes quant à leur capacité ou leur volonté de protéger les minorités sexuelles.

« Si les autorités ne prennent pas position, cela pourrait être interprété comme un signe d'approbation tacite », avertit un expert en droits humains. En attendant, la communauté LGBTQIA+ continue de vivre dans la peur, cherchant des moyens de se protéger face à cette menace croissante.

La situation en Côte d'Ivoire n'est pas unique. En Afrique, au moins 31 pays répriment encore sévèrement l'homosexualité, certains allant jusqu'à appliquer la peine de mort, comme en Somalie, en Ouganda, en Mauritanie et au Nigéria. Ces pays rejettent catégoriquement toute reconnaissance des droits LGBTQIA+, invoquant souvent des raisons religieuses ou culturelles.

Cependant, quelques pays africains commencent à évoluer lentement vers une plus grande tolérance. En Afrique du Sud, par exemple, les droits des personnes LGBTQIA+ sont largement protégés, et le mariage entre personnes du même sexe est légal depuis 2006. Cette situation contrastée montre les défis auxquels le continent est confronté en matière de droits humains et d'acceptation sociale.

Alors que la campagne « anti-woubi » continue de gagner en ampleur sur les réseaux sociaux, la question demeure : comment la société ivoirienne, et plus largement l'Afrique, peut-elle concilier les valeurs culturelles et religieuses profondément enracinées avec le besoin croissant de protection des droits des minorités ? Les autorités ivoiriennes sauront-elles se positionner clairement pour assurer la sécurité et la dignité de toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle ?

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Image de Société. Depuis quelques jours, une campagne hostile contre les personnes LGBTQIA+ agite les réseaux sociaux en Côte d'Ivoire. Ce mouvement, sans précédent par son ampleur et sa virulence, a été déclenché suite à des rumeurs de violence sexuelle impliquant des personnes homosexuelles. En l'absence de cadre juridique clair sur la question des droits LGBTQIA+, cette campagne suscite des inquiétudes non seulement au sein de la communauté ciblée, mais aussi parmi les défenseurs des droits humains. Alors que le débat sur l'homosexualité reste un sujet délicat en Côte d'Ivoire, la montée des discours haineux et des appels à l'action contre les LGBTQIA+ pose la question de la protection des minorités dans un contexte social et légal complexe. Une campagne virulente alimentée par les réseaux sociaux En Côte d'Ivoire, les dernières semaines ont été marquées par une escalade de discours haineux contre les personnes LGBTQIA+, relayés principalement via Facebook, WhatsApp, TikTok et autres plateformes sociales. Ce mouvement, autoproclamé « anti-woubi » — un terme localement utilisé de manière péjorative pour désigner les personnes LGBTQIA+ — semble être né d'un incident tragique : la mort d'un jeune homme supposément victime d'abus sexuels commis par un groupe d'homosexuels. Rapidement, cette tragédie est devenue un prétexte pour certains internautes ivoiriens de mener une campagne visant à « purifier » leur société de ce qu'ils considèrent comme des pratiques immorales. « Nous voulons restaurer l'image de notre pays, ternie par l'expansion du phénomène LGBTQIA+ », déclarent les instigateurs du mouvement dans des publications virulentes. Pourtant, cette mobilisation s'effectue sans aucune caution officielle ni base légale, ce qui n'empêche pas sa prolifération en ligne. En Côte d'Ivoire, l'homosexualité n'est ni explicitement criminalisée ni pleinement acceptée. La loi relative au mariage stipule qu'il doit être contracté entre un homme et une femme, laissant un vide juridique autour des droits des personnes LGBTQIA+. Ce flou juridique a instauré une forme de tolérance tacite, poussant certains homosexuels de la sous-région à se réfugier à Abidjan, une ville perçue comme plus ouverte. Toutefois, cette « tolérance » est désormais remise en question par la montée en puissance de mouvements conservateurs sur les réseaux sociaux. Le manque d'une législation spécifique pour protéger les personnes LGBTQIA+ expose ces dernières à la violence et aux discriminations. « Sans lois claires, il est difficile pour les autorités de protéger ces communautés ou de poursuivre ceux qui incitent à la haine », explique un juriste basé à Abidjan. La campagne « anti-woubi » trouve également un écho dans certains milieux religieux et conservateurs. En 2023, après une déclaration du Pape François qui semblait montrer une certaine tolérance envers la bénédiction des couples homosexuels, l'Église catholique de Côte d'Ivoire a réaffirmé son opposition catégorique à toute reconnaissance de l'homosexualité. « Nous réaffirmons notre attachement aux valeurs de la famille et du mariage entre un homme et une femme », avait déclaré Mgr Marcellin Yao Kouadio, représentant de l'Église catholique en Côte d'Ivoire. Cette prise de position ferme de l'Église, tout comme celle d'autres leaders religieux influents, a renforcé la stigmatisation des personnes LGBTQIA+ et a sans doute alimenté la virulence des campagnes en ligne contre elles. Pour beaucoup, le silence ou le soutien tacite des institutions religieuses aux actions « anti-woubi » légitime une homophobie enracinée dans certaines couches de la société ivoirienne. Les risques d'une escalade vers la violence physique La montée des discours homophobes sur les réseaux sociaux en Côte d'Ivoire n'est pas sans rappeler les situations dans d'autres pays africains où des campagnes similaires ont dégénéré en violences physiques. Avec des menaces explicites de violence contenues dans de nombreuses publications, les défenseurs des droits humains craignent une escalade vers des attaques ciblées contre les personnes LGBTQIA+. « Nous avons déjà reçu des témoignages de personnes qui craignent pour leur vie et qui ont dû se cacher ou quitter leur domicile », témoigne un activiste des droits LGBTQIA+ à Abidjan. Le climat de peur et d'insécurité est palpable, et beaucoup se demandent comment les autorités ivoiriennes réagiront face à une telle menace. La campagne « anti-woubi » manque de toute base juridique et pourrait elle-même tomber sous le coup de la loi pour incitation à la haine et violation des droits humains. Pourtant, les autorités ivoiriennes ont jusqu'à présent gardé le silence, suscitant des inquiétudes quant à leur capacité ou leur volonté de protéger les minorités sexuelles. « Si les autorités ne prennent pas position, cela pourrait être interprété comme un signe d'approbation tacite », avertit un expert en droits humains. En attendant, la communauté LGBTQIA+ continue de vivre dans la peur, cherchant des moyens de se protéger face à cette menace croissante. La situation en Côte d'Ivoire n'est pas unique. En Afrique, au moins 31 pays répriment encore sévèrement l'homosexualité, certains allant jusqu'à appliquer la peine de mort, comme en Somalie, en Ouganda, en Mauritanie et au Nigéria. Ces pays rejettent catégoriquement toute reconnaissance des droits LGBTQIA+, invoquant souvent des raisons religieuses ou culturelles. Cependant, quelques pays africains commencent à évoluer lentement vers une plus grande tolérance. En Afrique du Sud, par exemple, les droits des personnes LGBTQIA+ sont largement protégés, et le mariage entre personnes du même sexe est légal depuis 2006. Cette situation contrastée montre les défis auxquels le continent est confronté en matière de droits humains et d'acceptation sociale. Alors que la campagne « anti-woubi » continue de gagner en ampleur sur les réseaux sociaux, la question demeure : comment la société ivoirienne, et plus largement l'Afrique, peut-elle concilier les valeurs culturelles et religieuses profondément enracinées avec le besoin croissant de protection des droits des minorités ? Les autorités ivoiriennes sauront-elles se positionner clairement pour assurer la sécurité et la dignité de toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle ?

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