Se connecter
Mardi, 22 Octobre 2024 à 7:25

Harcèlement Sexuel: Une Cliente Et Son Marabout Jugés Devant Les Tribunaux - Insolite - Ivoireland

Forum Ivoireland / Insolite / Harcèlement Sexuel: Une Cliente Et Son Marabout Jugés Devant Les Tribunaux (9 Vues)

Côte d'Ivoire: Photos Intimes De Son Ex Publiées, Il Est Pris Par Le Plcc / Insolite: Une Grand-Mère De 70 Ans Affirme Être Enceinte Depuis 45 Ans / Un Élève À Guiglo Est Soudainement Aveugle Lors De La Composition Du Bac (2)

(1) Répondre (Descendre)

RomeoIvoire RomeoIvoire le 16 octobre à 18:21

Le tribunal d'Abidjan-Plateau a été le théâtre d'une audience tendue ce 15 octobre 2024, où une jeune femme, Sali, a fait face à son marabout, Karamoko. Sali, d'une vingtaine d'années, a accusé cet homme de quarante-et-un ans, père de cinq enfants, de harcèlement sexuel et moral. Le récit des faits présente une histoire complexe où se mêlent superstition, manipulation et menaces, dans un contexte où les rapports de pouvoir peuvent facilement être détournés au détriment des plus vulnérables.

La plainte de Sali : entre menaces et propositions indécentes


Lors de l'audience, Sali a détaillé les raisons qui l'ont poussée à porter plainte contre son marabout. Selon elle, tout a commencé lorsqu'elle a été avertie par Karamoko qu'elle était en danger et qu'un malheur imminent allait s'abattre sur elle. Terrifiée à l'idée de subir un sort funeste, Sali a demandé au marabout de faire le nécessaire pour l'en préserver. Karamoko lui aurait alors demandé une somme de quinze mille francs CFA pour effectuer les rituels nécessaires afin de l'aider à éviter le pire.

Cependant, la demande financière n'était que le début de ce que Sali décrit comme une série de tentatives d'abus de pouvoir de la part de Karamoko. « Il m'a ensuite demandé de coucher avec lui pour que le processus qu'il avait entamé soit un succès. Il a également dit qu'il devait frotter sur tout mon corps une potion mélangée à du beurre de karité. J'ai refusé toutes ces choses », a témoigné Sali devant la cour. Son refus d'obtempérer a conduit à une escalade des tensions entre elle et le marabout.

Sali a expliqué que depuis son refus, Karamoko n'a cessé de la menacer, promettant de « gâcher sa vie » et d'invoquer un sort maléfique qui ferait qu'elle ne s'en sortirait jamais. Ces menaces ont plongé la jeune femme dans un état de peur constante. Effrayée et n'ayant plus d'autre recours, elle a décidé d'informer son aîné, qui s'est alors rendu chez Karamoko pour le menacer en retour. Cet épisode a envenimé la situation, et le marabout s'est rendu chez Sali pour lui « faire des histoires », ce qui a finalement poussé la jeune femme à le traduire devant la justice.

La version de Karamoko : une affaire de créance non réglée ?


Face aux accusations de Sali, Karamoko a présenté une version diamétralement opposée des faits. Selon le marabout, Sali est venue à lui pour des problèmes de santé, notamment des douleurs abdominales et des symptômes qu'elle présumait être liés à un fibrome. Karamoko affirme lui avoir préparé un remède traditionnel dont le coût s'élevait à quinze mille francs CFA. Il soutient que Sali n'a jamais payé la totalité de la somme et que c'est la raison pour laquelle il s'était rendu chez elle pour lui demander le reste de son argent.

« Je suis un homme marié, et j'aime ma femme. Je ne lui ai jamais demandé de coucher avec moi », a-t-il déclaré en guise de défense. Pour Karamoko, toute cette affaire relève d'un malentendu lié à une créance non réglée et à la décision de Sali d'envoyer son aîné le menacer, ce qui aurait conduit à une réaction de sa part. Le marabout nie formellement avoir fait des propositions indécentes à sa cliente et assure que ses interventions étaient strictement professionnelles.

L'affaire entre Sali et Karamoko révèle des enjeux complexes liés aux pratiques spirituelles et aux abus de pouvoir qui peuvent en découler. La relation entre un marabout et sa cliente repose souvent sur la confiance et la crainte d'un malheur imminent, un élément que certains praticiens peuvent être tentés d'utiliser à leur avantage. Sali, en tant que cliente, était dans une position de vulnérabilité où elle cherchait une solution à un problème qu'elle ne pouvait pas résoudre seule, tandis que Karamoko, en tant que marabout, avait l'autorité supposée de la protéger.

Pour de nombreux Ivoiriens, le recours aux marabouts reste une pratique courante lorsqu'il s'agit de problèmes de santé, de relations ou de protection contre des événements jugés surnaturels. Cette affaire vient toutefois rappeler que ces pratiques ne sont pas exemptes de risques et que la proximité entre la spiritualité et la manipulation peut conduire à des abus. Les marabouts jouissent d'une certaine forme d'autorité sociale qui leur permet d'influencer leurs clients, souvent sans que ces derniers aient les moyens de résister aux demandes abusives.

La parole des victimes face à la justice : un cas emblématique


Le cas de Sali est emblématique des difficultés auxquelles sont confrontées les victimes de harcèlement lorsqu'elles décident de porter plainte. Dans une société où les croyances spirituelles sont omniprésentes, les victimes de ce type de harcèlement peuvent se heurter à des doutes quant à la crédibilité de leur témoignage, surtout lorsqu'il s'agit de confronter une figure respectée du quartier. Le fait que Sali ait dû faire appel à son aîné pour répondre aux menaces présumées de Karamoko montre la difficulté qu'éprouvent de nombreuses personnes à se faire entendre et à obtenir justice.

Les accusations de Sali et la défense de Karamoko ont été présentées devant le tribunal d'Abidjan-Plateau, qui devra maintenant démêler le vrai du faux. Le juge a décidé de renvoyer l'affaire au 18 octobre 2024 pour la comparution des témoins. La présence de témoins pourrait jouer un rôle crucial dans la détermination de la vérité des faits et éclairer la justice sur ce qui s'est réellement passé entre Sali et Karamoko.

Cette affaire pose la question plus large de la gestion des cas de harcèlement sexuel et moral dans la société ivoirienne. Alors que la question des violences faites aux femmes prend progressivement plus de place dans le débat public, les mécanismes pour dénoncer et punir les auteurs de telles violences sont souvent insuffisants. Le cas de Sali montre qu'il est essentiel que la justice joue son rôle pour protéger les victimes et faire respecter leurs droits, surtout lorsqu'elles sont confrontées à des figures d'autorité.

Le cadre légal ivoirien prévoit des sanctions contre le harcèlement, mais les victimes se heurtent souvent à des obstacles culturels et sociaux qui rendent le dépôt de plainte difficile. Le soutien familial et communautaire est crucial pour permettre aux victimes de surmonter ces obstacles, et le cas de Sali montre que le courage de dénoncer des abus peut ouvrir la voie à une justice plus juste et à une meilleure reconnaissance des droits des victimes.

Alors que la date du procès approche, la société ivoirienne suit avec intérêt cette affaire qui touche de près ou de loin à des pratiques communes mais peu souvent mises en lumière devant les tribunaux. La question est de savoir si cette affaire pourra marquer un tournant dans la façon dont la justice traite les cas d'abus impliquant des marabouts, des figures souvent perçues comme inaccessibles. Les décisions de justice dans cette affaire pourront-elles servir d'exemple pour renforcer la protection des personnes vulnérables face aux abus d'autorité et encourager davantage de victimes à faire entendre leur voix ?

(Commenter) (Signaler)

Image de Insolite. Le tribunal d'Abidjan-Plateau a été le théâtre d'une audience tendue ce 15 octobre 2024, où une jeune femme, Sali, a fait face à son marabout, Karamoko. Sali, d'une vingtaine d'années, a accusé cet homme de quarante-et-un ans, père de cinq enfants, de harcèlement sexuel et moral. Le récit des faits présente une histoire complexe où se mêlent superstition, manipulation et menaces, dans un contexte où les rapports de pouvoir peuvent facilement être détournés au détriment des plus vulnérables. La plainte de Sali : entre menaces et propositions indécentes Lors de l'audience, Sali a détaillé les raisons qui l'ont poussée à porter plainte contre son marabout. Selon elle, tout a commencé lorsqu'elle a été avertie par Karamoko qu'elle était en danger et qu'un malheur imminent allait s'abattre sur elle. Terrifiée à l'idée de subir un sort funeste, Sali a demandé au marabout de faire le nécessaire pour l'en préserver. Karamoko lui aurait alors demandé une somme de quinze mille francs CFA pour effectuer les rituels nécessaires afin de l'aider à éviter le pire. Cependant, la demande financière n'était que le début de ce que Sali décrit comme une série de tentatives d'abus de pouvoir de la part de Karamoko. « Il m'a ensuite demandé de coucher avec lui pour que le processus qu'il avait entamé soit un succès. Il a également dit qu'il devait frotter sur tout mon corps une potion mélangée à du beurre de karité. J'ai refusé toutes ces choses », a témoigné Sali devant la cour. Son refus d'obtempérer a conduit à une escalade des tensions entre elle et le marabout. Sali a expliqué que depuis son refus, Karamoko n'a cessé de la menacer, promettant de « gâcher sa vie » et d'invoquer un sort maléfique qui ferait qu'elle ne s'en sortirait jamais. Ces menaces ont plongé la jeune femme dans un état de peur constante. Effrayée et n'ayant plus d'autre recours, elle a décidé d'informer son aîné, qui s'est alors rendu chez Karamoko pour le menacer en retour. Cet épisode a envenimé la situation, et le marabout s'est rendu chez Sali pour lui « faire des histoires », ce qui a finalement poussé la jeune femme à le traduire devant la justice. La version de Karamoko : une affaire de créance non réglée ? Face aux accusations de Sali, Karamoko a présenté une version diamétralement opposée des faits. Selon le marabout, Sali est venue à lui pour des problèmes de santé, notamment des douleurs abdominales et des symptômes qu'elle présumait être liés à un fibrome. Karamoko affirme lui avoir préparé un remède traditionnel dont le coût s'élevait à quinze mille francs CFA. Il soutient que Sali n'a jamais payé la totalité de la somme et que c'est la raison pour laquelle il s'était rendu chez elle pour lui demander le reste de son argent. « Je suis un homme marié, et j'aime ma femme. Je ne lui ai jamais demandé de coucher avec moi », a-t-il déclaré en guise de défense. Pour Karamoko, toute cette affaire relève d'un malentendu lié à une créance non réglée et à la décision de Sali d'envoyer son aîné le menacer, ce qui aurait conduit à une réaction de sa part. Le marabout nie formellement avoir fait des propositions indécentes à sa cliente et assure que ses interventions étaient strictement professionnelles. L'affaire entre Sali et Karamoko révèle des enjeux complexes liés aux pratiques spirituelles et aux abus de pouvoir qui peuvent en découler. La relation entre un marabout et sa cliente repose souvent sur la confiance et la crainte d'un malheur imminent, un élément que certains praticiens peuvent être tentés d'utiliser à leur avantage. Sali, en tant que cliente, était dans une position de vulnérabilité où elle cherchait une solution à un problème qu'elle ne pouvait pas résoudre seule, tandis que Karamoko, en tant que marabout, avait l'autorité supposée de la protéger. Pour de nombreux Ivoiriens, le recours aux marabouts reste une pratique courante lorsqu'il s'agit de problèmes de santé, de relations ou de protection contre des événements jugés surnaturels. Cette affaire vient toutefois rappeler que ces pratiques ne sont pas exemptes de risques et que la proximité entre la spiritualité et la manipulation peut conduire à des abus. Les marabouts jouissent d'une certaine forme d'autorité sociale qui leur permet d'influencer leurs clients, souvent sans que ces derniers aient les moyens de résister aux demandes abusives. La parole des victimes face à la justice : un cas emblématique Le cas de Sali est emblématique des difficultés auxquelles sont confrontées les victimes de harcèlement lorsqu'elles décident de porter plainte. Dans une société où les croyances spirituelles sont omniprésentes, les victimes de ce type de harcèlement peuvent se heurter à des doutes quant à la crédibilité de leur témoignage, surtout lorsqu'il s'agit de confronter une figure respectée du quartier. Le fait que Sali ait dû faire appel à son aîné pour répondre aux menaces présumées de Karamoko montre la difficulté qu'éprouvent de nombreuses personnes à se faire entendre et à obtenir justice. Les accusations de Sali et la défense de Karamoko ont été présentées devant le tribunal d'Abidjan-Plateau, qui devra maintenant démêler le vrai du faux. Le juge a décidé de renvoyer l'affaire au 18 octobre 2024 pour la comparution des témoins. La présence de témoins pourrait jouer un rôle crucial dans la détermination de la vérité des faits et éclairer la justice sur ce qui s'est réellement passé entre Sali et Karamoko. Cette affaire pose la question plus large de la gestion des cas de harcèlement sexuel et moral dans la société ivoirienne. Alors que la question des violences faites aux femmes prend progressivement plus de place dans le débat public, les mécanismes pour dénoncer et punir les auteurs de telles violences sont souvent insuffisants. Le cas de Sali montre qu'il est essentiel que la justice joue son rôle pour protéger les victimes et faire respecter leurs droits, surtout lorsqu'elles sont confrontées à des figures d'autorité. Le cadre légal ivoirien prévoit des sanctions contre le harcèlement, mais les victimes se heurtent souvent à des obstacles culturels et sociaux qui rendent le dépôt de plainte difficile. Le soutien familial et communautaire est crucial pour permettre aux victimes de surmonter ces obstacles, et le cas de Sali montre que le courage de dénoncer des abus peut ouvrir la voie à une justice plus juste et à une meilleure reconnaissance des droits des victimes. Alors que la date du procès approche, la société ivoirienne suit avec intérêt cette affaire qui touche de près ou de loin à des pratiques communes mais peu souvent mises en lumière devant les tribunaux. La question est de savoir si cette affaire pourra marquer un tournant dans la façon dont la justice traite les cas d'abus impliquant des marabouts, des figures souvent perçues comme inaccessibles. Les décisions de justice dans cette affaire pourront-elles servir d'exemple pour renforcer la protection des personnes vulnérables face aux abus d'autorité et encourager davantage de victimes à faire entendre leur voix ?

(1) Répondre

Dabou: Une Candidate Accouche Pendant l'Épreuve De Physique Du Bepc 2024 / Patrick Loret-Decroix Expulsé Vers La Côte d’Ivoire Alors Qu’Il Est Français / Un Ivoirien Marie Une Chinoise Et Érige Un Hôtel Pour Son Bien-Être

(Remonter)

Ivoireland - Copyright © 2012 - 2024 Tous droits réservés.
Avertissement: Chaque membre est responsable de tout ce qu'il/elle poste ou télécharge sur Ivoireland.