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Mercredi, 2 Avril 2025 à 11:03 |
Forum Ivoireland / Affaires Etrangères / La France Prévoit Fermer Ses Bases Militaires Dans Trois Autres Pays Africains (74 Vues)
ONU: Voici Les Cinq Pays Africains Élus Au Conseil Des Droits De l'Homme / Niger: L'Ambassadeur De La France Refuse De Quitter Le Pays / France: Kemi Seba s'Exprime Publiquement Après Sa Libération De Détention (2) (3) (4)
La France a pris la décision de fermer plusieurs de ses bases militaires en Afrique dans le cadre d'une profonde réorientation de sa politique africaine. Selon des informations rapportées par RFI, les bases militaires de Dakar au Sénégal, d'Abidjan en Côte d'Ivoire et de Libreville au Gabon seront concernées par cette mesure. Une annonce qui marque la fin d'une époque pour la présence militaire française sur le continent africain, témoignant d'un changement de paradigme dans les relations entre la France et ses partenaires africains.
Une réorientation nécessaire dans un contexte de changements politiquesCette décision de la France de fermer certaines de ses bases militaires en Afrique s'inscrit dans un contexte de transformations profondes des relations entre Paris et plusieurs pays africains. Les coups d'État récents au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont fragilisé la coopération militaire traditionnelle, tout en mettant en évidence la nécessité de redéfinir la présence militaire française sur le continent. Les bases de Dakar, Abidjan et Libreville, qui ont longtemps constitué des piliers du dispositif militaire français en Afrique, seront donc fermées dans le cadre de cette nouvelle approche. Le président français Emmanuel Macron a récemment déclaré : "Nous devons faire évoluer notre présence en Afrique pour qu'elle réponde aux attentes de nos partenaires et qu'elle soit plus adaptée aux enjeux actuels". Ce changement d'orientation témoigne d'une volonté de la France de rompre avec une vision postcoloniale de sa relation avec l'Afrique, en adoptant une approche plus partenariale, où l'accent est mis sur la souveraineté et l'autonomie des armées africaines. Les récents bouleversements politiques dans la région, notamment les coups d'État militaires, ont également modifié les rapports de force, rendant difficile la poursuite d'une présence militaire classique. Face à une montée du sentiment anti-français dans certains pays et une redéfinition des alliances locales, Paris a pris acte de la nécessité de changer de cap pour maintenir une relation apaisée et constructive avec ses partenaires africains. Les bases militaires de Dakar, Abidjan et Libreville ont longtemps symbolisé la puissance de la France en Afrique. Implantées dès l'époque coloniale ou peu après les indépendances, elles ont constitué des éléments essentiels du dispositif de défense français sur le continent. Au-delà de leur dimension militaire, ces bases étaient également des symboles de l'influence de Paris en Afrique francophone, jouant un rôle clé dans la stabilité des régions où elles étaient implantées. Pendant des décennies, ces installations militaires ont été perçues comme un filet de sécurité pour les gouvernements locaux, face aux menaces internes et externes. Par exemple, la base de Libreville au Gabon a joué un rôle important dans le soutien au président Ali Bongo Ondimba lors de la tentative de coup d'État de 2019. La base d'Abidjan, quant à elle, a été stratégique pendant la crise ivoirienne, notamment en 2011, lors des affrontements consécutifs aux élections présidentielles contestées. Cependant, l'héritage de ces bases est contrasté. Pour beaucoup, elles symbolisent la perpétuation d'une ingérence étrangère, freinant la pleine souveraineté des pays africains concernés. Le discours anti-français, très présent dans certaines nations, trouve ses racines dans le ressentiment émanant de cette présence militaire perçue comme une atteinte à l'indépendance nationale. La fermeture de ces bases pourrait être vue comme une opportunité pour ces pays de tourner la page et de renforcer leur propre capacité à assurer leur sécurité. Vers une approche plus souple et partenarialeFace à ce contexte en mutation, la France souhaite mettre en place une approche plus souple et plus partenariale, privilégiant la coopération directe avec les forces armées locales et des échanges de savoir-faire. Cette nouvelle orientation vise à renforcer les capacités des armées africaines en leur fournissant les outils nécessaires pour garantir leur propre sécurité, sans dépendance directe vis-à-vis d'une puissance étrangère. "Nous voulons aider nos partenaires africains à devenir plus autonomes dans la gestion de leur sécurité", a affirmé le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, lors d'une intervention publique. Cette approche, qui met l'accent sur les opérations conjointes et le transfert de compétences, vise à réduire la présence visible des troupes françaises tout en renforçant la coopération sur des thématiques telles que la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix. Le renforcement des capacités militaires locales est essentiel pour répondre aux enjeux de sécurité auxquels sont confrontés les pays africains. Le Sahel, par exemple, reste une région particulièrement touchée par l'activité des groupes terroristes et par l'instabilité politique. Plutôt que de maintenir une présence directe sur le terrain, Paris envisage de former les armées locales à travers des partenariats bilatéraux ou via des missions menées par l'Union européenne. L'objectif est clair : permettre aux armées africaines d'assumer pleinement la responsabilité de leur sécurité. Il est à noter que la base militaire française de Djibouti ne fait pas partie des installations concernées par ces fermetures. Avec près de 1 500 soldats stationnés, cette base reste un élément essentiel de la stratégie militaire française en Afrique et au-delà. Son rôle principal est aujourd'hui axé sur la surveillance de la zone Indo-Pacifique, une région où la France entend être un acteur important, en particulier face aux ambitions croissantes de la Chine. La base de Djibouti, située dans une région stratégique au carrefour de l'Afrique de l'Est et du Moyen-Orient, a une importance capitale pour la France et pour la sécurité internationale. Sa mission va au-delà de la simple coopération militaire avec les pays africains voisins. En effet, cette installation permet à Paris de préserver une présence militaire dans une zone marquée par des tensions géopolitiques importantes, que ce soit en mer Rouge ou dans le golfe d'Aden, où la piraterie reste une menace. Une nouvelle ère dans les relations franco-africainesLa fermeture de ces bases marque une rupture avec le passé et la fin d'une époque de présence militaire directe sur le sol africain. Mais elle offre également l'opportunité de redéfinir les relations entre la France et ses partenaires africains, sur la base d'une coopération plus équilibrée et respectueuse des souverainetés nationales. Le sentiment anti-français qui s'est répandu ces dernières années a souvent été alimenté par la perception d'une présence militaire imposée et d'une ingérence dans les affaires intérieures des pays africains. En mettant fin à sa présence directe dans certaines régions, la France espère apaiser ces tensions et contribuer à la construction de relations de confiance, fondées sur l'échange et le respect mutuel. Pour les pays africains, cette décision est l'occasion de renforcer leur propre capacité à assurer leur sécurité et à prendre le contrôle de leur destin militaire et politique. Cependant, la question de l'efficacité de cette autonomie reste en suspens. Les forces armées locales seront-elles prêtes à relever les défis de sécurité croissants, notamment dans le Sahel, où les groupes terroristes continuent de mener des attaques meurtrières ? La question de la lutte contre le terrorisme reste au cœur des préoccupations, notamment au Sahel, où la menace djihadiste reste présente et persistante. Sans le soutien direct de la France, certains observateurs redoutent une recrudescence des attaques terroristes, qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la stabilité des États fragiles de la région. C'est pourquoi Paris s'efforce de réorienter sa coopération vers un soutien logistique et une formation des troupes locales, afin que ces États soient mieux équipés pour faire face à ces défis. La France pourra également compter sur le soutien de ses partenaires européens et internationaux, qui partagent les mêmes inquiétudes quant à la sécurité de la région. La coalition antiterroriste au Sahel, qui regroupe plusieurs pays européens, continuera d'œuvrer pour prévenir la propagation des groupes armés et soutenir les États fragiles dans la construction d'une paix durable. Cette réorientation de la politique militaire française en Afrique est l'occasion de repenser la coopération en matière de défense et de sécurité sur le continent. La France semble désormais prête à jouer un rôle de facilitateur plutôt que d'intervenant direct, en misant sur la formation, le conseil, et les missions de soutien. Cette approche plus discrète pourrait à terme permettre de renforcer l'efficacité des forces armées africaines, tout en réduisant les tensions liées à la présence étrangère. Mais la question de l'avenir de cette coopération militaire reste ouverte. Si l'objectif est de rendre les armées africaines plus autonomes, les moyens mis en œuvre seront-ils suffisants pour atteindre cet objectif ambitieux ? Les armées locales pourront-elles relever les défis de sécurité sans le soutien direct de la France ? Ces questions restent posées, alors que les transformations en cours pourraient redéfinir les rapports de force sur le continent africain. Et vous, chers lecteurs, que pensez-vous de cette nouvelle orientation de la politique militaire française en Afrique ? Croyez-vous que la fermeture des bases militaires est une étape nécessaire vers une autonomie accrue des armées africaines, ou au contraire, un risque supplémentaire dans une région déjà fragilisée ?
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