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Mercredi, 13 Novembre 2024 à 0:57

Un Décret Met Fin Aux Activités Des Syndicats d'Élèves Et d'Étudiants - Société - Ivoireland

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 31 octobre à 21:24

En Côte d'Ivoire, la dissolution des associations d'élèves et d'étudiants à caractère syndical est devenue une réalité. Le Conseil national de sécurité (CNS) avait pris cette décision il y a quelques jours, et c'est maintenant au tour du gouvernement de la rendre officielle, à travers un décret adopté en Conseil des ministres le 30 octobre 2024. Ce texte, qui vise à préserver l'ordre et la sécurité publique dans les espaces scolaires et universitaires, suscite des réactions mitigées, tant parmi les étudiants que les acteurs de la société civile.

Des Associations Pointées du Doigt pour Leurs Dérives


La dissolution des syndicats d'élèves et d'étudiants s'inscrit dans une volonté des autorités ivoiriennes de restaurer la sécurité dans les espaces universitaires. Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, cette décision est motivée par les « dérives à répétition » observées sur les différents campus, où certaines associations syndicales se seraient écartées de leur mission de représentation pour s'engager dans des activités illicites, parfois violentes.

Lors d'une opération récente d'assainissement des résidences et cités universitaires, les forces de l'ordre ont découvert des armes blanches, souvent utilisées pour commettre des violences ou intimider d'autres étudiants. Ces dérives ont été jugées inacceptables par les autorités, qui ont estimé que la préservation de l'ordre public et de la cohésion sociale dans les établissements scolaires prévalait sur la tolérance de tels agissements.

« L'opération diligentée par les autorités universitaires en vue d'assainir les résidences a révélé la présence de nombreuses armes blanches », a expliqué Amadou Coulibaly. « Ces objets ont été utilisés non seulement pour commettre des crimes, mais aussi pour semer le désordre sur les campus universitaires et au-delà », a-t-il ajouté. Ainsi, pour prévenir de nouvelles dérives, le gouvernement a décidé de frapper fort, en dissolvant ces associations.

Si la mesure a été saluée par certains, qui y voient un moyen de restaurer la sécurité et la discipline dans les établissements scolaires, elle suscite toutefois de nombreuses critiques. La dissolution des syndicats d'étudiants est perçue par une partie de la société comme une atteinte aux libertés associatives et une tentative de museler toute forme de contestation émanant des jeunes. Pour plusieurs observateurs, cette décision pose un problème d'ordre démocratique, car les syndicats d'élèves et d'étudiants jouent un rôle essentiel dans la défense des droits et des intérêts des étudiants.

« Ce décret prive les étudiants de leur droit fondamental de s'organiser pour faire entendre leur voix », a déploré un responsable de l'Union Nationale des Étudiants de Côte d'Ivoire (UNE-CI), qui voit dans cette mesure un moyen de limiter toute opposition et de créer un climat de peur parmi les étudiants. Pour certains étudiants, cette dissolution est une réponse disproportionnée aux dérives de certains membres et ne prend pas en compte l'apport positif que ces associations ont pu avoir par le passé.

Garantir la Cohésion Sociale ou Limiter la Contestation ?


Le gouvernement justifie sa décision par la volonté de préserver la cohésion sociale et d'éviter les troubles dans les établissements scolaires et universitaires. Selon les autorités, les activités de certaines associations syndicales ont pris une tournure dangereuse, mettant en péril la sécurité des étudiants eux-mêmes, ainsi que celle des personnels administratifs et enseignants. La violence, l'intimidation et la manipulation de jeunes élèves pour des fins personnelles auraient été autant de motivations à la dissolution de ces groupes.

Pour Amadou Coulibaly, « ce décret est une mesure nécessaire pour ramener le calme et la sécurité dans les établissements scolaires et universitaires, et permettre aux élèves et étudiants de se concentrer sur leurs études sans craindre pour leur sécurité ». Toutefois, cette approche a été contestée par plusieurs organisations de la société civile, qui soulignent que la répression n'est jamais une solution viable à long terme pour résoudre les problèmes structurels des établissements scolaires.

Pour les étudiants, cette mesure de dissolution représente une perte de moyens de représentation. Les syndicats étudiants avaient pour vocation de porter les revendications des élèves auprès des autorités, qu'il s'agisse de revendications sur les conditions d'études, les infrastructures universitaires, ou encore les aides financières. Désormais, la question se pose : comment les étudiants pourront-ils défendre leurs droits dans un cadre officiel et structurant ?

« Nous sommes inquiets pour l'avenir », a témoigné un étudiant de l'Université Félix Houphouët-Boigny. « Sans nos syndicats, nous n'avons plus de moyens de pression pour nous assurer que nos doléances seront écoutées ». Beaucoup craignent que la dissolution de ces organisations ne laisse place à un vide, profitant ainsi à ceux qui voudraient exploiter les étudiants pour leurs propres intérêts, sans structure officielle pour les protéger ou les représenter.

Vers de Nouvelles Formes d'Organisation ?


Face à cette situation, plusieurs observateurs appellent à la création de nouvelles formes d'organisations étudiantes, qui seraient cette fois conformes à la législation et davantage axées sur le dialogue avec les autorités académiques. Le gouvernement, de son côté, s'est dit prêt à étudier toute proposition allant dans le sens d'une organisation étudiante qui respecterait l'ordre et la légalité. Amadou Coulibaly a souligné que l'objectif n'est pas de priver les étudiants de leur droit à s'organiser, mais de prévenir les débordements qui ont été observés ces dernières années.

« Nous ne sommes pas contre la représentation étudiante. Ce que nous voulons, c'est une organisation responsable et respectueuse des lois de la République », a-t-il affirmé. Les autorités envisagent donc de proposer un cadre légal pour la création de nouvelles structures de représentation, mais dans un cadre plus rigide, évitant les erreurs du passé.

La dissolution des syndicats étudiants a suscité une vive réaction des acteurs de la société civile. Plusieurs ONG et organisations de défense des droits de l'homme ont critiqué cette décision, y voyant une forme de restriction des libertés et un recul pour la démocratie ivoirienne. Pour elles, les syndicats étudiants jouent un rôle crucial dans l'éducation civique et dans la participation active des jeunes à la vie publique.

« Cette mesure est une atteinte grave aux libertés d'association, garanties par la Constitution ivoirienne », a déclaré un représentant de la Ligue Ivoirienne des Droits de l'Homme (LIDHO). Pour les activistes, la dissolution ne résoudra pas les problèmes de fond liés à l'éducation et aux conditions de vie des étudiants, mais risque plutôt d'accroître les frustrations et d'encourager la radicalisation d'une partie de la jeunesse.

Face à cette décision, une question se pose : quel avenir pour les syndicats étudiants et les associations à caractère syndical en Côte d'Ivoire ? Le décret de dissolution, bien qu'il réponde à des problématiques sécuritaires immédiates, pourrait laisser place à des tensions encore plus grandes si aucune alternative constructive n'est proposée aux jeunes pour s'organiser. Les étudiants auront-ils la possibilité de s'exprimer dans un cadre structurant et légal ? Le gouvernement saura-t-il trouver des solutions conciliant sécurité et libertés individuelles ?

Alors que les étudiants se retrouvent sans structure officielle pour les représenter, il est primordial de s'interroger sur les perspectives d'avenir pour la représentation étudiante en Côte d'Ivoire. Comment les jeunes pourront-ils faire entendre leurs voix et revendiquer leurs droits dans un environnement plus sécurisé et moins propice aux dérives violentes ?

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Image de Société. En Côte d'Ivoire, la dissolution des associations d'élèves et d'étudiants à caractère syndical est devenue une réalité. Le Conseil national de sécurité (CNS) avait pris cette décision il y a quelques jours, et c'est maintenant au tour du gouvernement de la rendre officielle, à travers un décret adopté en Conseil des ministres le 30 octobre 2024. Ce texte, qui vise à préserver l'ordre et la sécurité publique dans les espaces scolaires et universitaires, suscite des réactions mitigées, tant parmi les étudiants que les acteurs de la société civile. Des Associations Pointées du Doigt pour Leurs Dérives La dissolution des syndicats d'élèves et d'étudiants s'inscrit dans une volonté des autorités ivoiriennes de restaurer la sécurité dans les espaces universitaires. Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, cette décision est motivée par les « dérives à répétition » observées sur les différents campus, où certaines associations syndicales se seraient écartées de leur mission de représentation pour s'engager dans des activités illicites, parfois violentes. Lors d'une opération récente d'assainissement des résidences et cités universitaires, les forces de l'ordre ont découvert des armes blanches, souvent utilisées pour commettre des violences ou intimider d'autres étudiants. Ces dérives ont été jugées inacceptables par les autorités, qui ont estimé que la préservation de l'ordre public et de la cohésion sociale dans les établissements scolaires prévalait sur la tolérance de tels agissements. « L'opération diligentée par les autorités universitaires en vue d'assainir les résidences a révélé la présence de nombreuses armes blanches », a expliqué Amadou Coulibaly. « Ces objets ont été utilisés non seulement pour commettre des crimes, mais aussi pour semer le désordre sur les campus universitaires et au-delà », a-t-il ajouté. Ainsi, pour prévenir de nouvelles dérives, le gouvernement a décidé de frapper fort, en dissolvant ces associations. Si la mesure a été saluée par certains, qui y voient un moyen de restaurer la sécurité et la discipline dans les établissements scolaires, elle suscite toutefois de nombreuses critiques. La dissolution des syndicats d'étudiants est perçue par une partie de la société comme une atteinte aux libertés associatives et une tentative de museler toute forme de contestation émanant des jeunes. Pour plusieurs observateurs, cette décision pose un problème d'ordre démocratique, car les syndicats d'élèves et d'étudiants jouent un rôle essentiel dans la défense des droits et des intérêts des étudiants. « Ce décret prive les étudiants de leur droit fondamental de s'organiser pour faire entendre leur voix », a déploré un responsable de l'Union Nationale des Étudiants de Côte d'Ivoire (UNE-CI), qui voit dans cette mesure un moyen de limiter toute opposition et de créer un climat de peur parmi les étudiants. Pour certains étudiants, cette dissolution est une réponse disproportionnée aux dérives de certains membres et ne prend pas en compte l'apport positif que ces associations ont pu avoir par le passé. Garantir la Cohésion Sociale ou Limiter la Contestation ? Le gouvernement justifie sa décision par la volonté de préserver la cohésion sociale et d'éviter les troubles dans les établissements scolaires et universitaires. Selon les autorités, les activités de certaines associations syndicales ont pris une tournure dangereuse, mettant en péril la sécurité des étudiants eux-mêmes, ainsi que celle des personnels administratifs et enseignants. La violence, l'intimidation et la manipulation de jeunes élèves pour des fins personnelles auraient été autant de motivations à la dissolution de ces groupes. Pour Amadou Coulibaly, « ce décret est une mesure nécessaire pour ramener le calme et la sécurité dans les établissements scolaires et universitaires, et permettre aux élèves et étudiants de se concentrer sur leurs études sans craindre pour leur sécurité ». Toutefois, cette approche a été contestée par plusieurs organisations de la société civile, qui soulignent que la répression n'est jamais une solution viable à long terme pour résoudre les problèmes structurels des établissements scolaires. Pour les étudiants, cette mesure de dissolution représente une perte de moyens de représentation. Les syndicats étudiants avaient pour vocation de porter les revendications des élèves auprès des autorités, qu'il s'agisse de revendications sur les conditions d'études, les infrastructures universitaires, ou encore les aides financières. Désormais, la question se pose : comment les étudiants pourront-ils défendre leurs droits dans un cadre officiel et structurant ? « Nous sommes inquiets pour l'avenir », a témoigné un étudiant de l'Université Félix Houphouët-Boigny. « Sans nos syndicats, nous n'avons plus de moyens de pression pour nous assurer que nos doléances seront écoutées ». Beaucoup craignent que la dissolution de ces organisations ne laisse place à un vide, profitant ainsi à ceux qui voudraient exploiter les étudiants pour leurs propres intérêts, sans structure officielle pour les protéger ou les représenter. Vers de Nouvelles Formes d'Organisation ? Face à cette situation, plusieurs observateurs appellent à la création de nouvelles formes d'organisations étudiantes, qui seraient cette fois conformes à la législation et davantage axées sur le dialogue avec les autorités académiques. Le gouvernement, de son côté, s'est dit prêt à étudier toute proposition allant dans le sens d'une organisation étudiante qui respecterait l'ordre et la légalité. Amadou Coulibaly a souligné que l'objectif n'est pas de priver les étudiants de leur droit à s'organiser, mais de prévenir les débordements qui ont été observés ces dernières années. « Nous ne sommes pas contre la représentation étudiante. Ce que nous voulons, c'est une organisation responsable et respectueuse des lois de la République », a-t-il affirmé. Les autorités envisagent donc de proposer un cadre légal pour la création de nouvelles structures de représentation, mais dans un cadre plus rigide, évitant les erreurs du passé. La dissolution des syndicats étudiants a suscité une vive réaction des acteurs de la société civile. Plusieurs ONG et organisations de défense des droits de l'homme ont critiqué cette décision, y voyant une forme de restriction des libertés et un recul pour la démocratie ivoirienne. Pour elles, les syndicats étudiants jouent un rôle crucial dans l'éducation civique et dans la participation active des jeunes à la vie publique. « Cette mesure est une atteinte grave aux libertés d'association, garanties par la Constitution ivoirienne », a déclaré un représentant de la Ligue Ivoirienne des Droits de l'Homme (LIDHO). Pour les activistes, la dissolution ne résoudra pas les problèmes de fond liés à l'éducation et aux conditions de vie des étudiants, mais risque plutôt d'accroître les frustrations et d'encourager la radicalisation d'une partie de la jeunesse. Face à cette décision, une question se pose : quel avenir pour les syndicats étudiants et les associations à caractère syndical en Côte d'Ivoire ? Le décret de dissolution, bien qu'il réponde à des problématiques sécuritaires immédiates, pourrait laisser place à des tensions encore plus grandes si aucune alternative constructive n'est proposée aux jeunes pour s'organiser. Les étudiants auront-ils la possibilité de s'exprimer dans un cadre structurant et légal ? Le gouvernement saura-t-il trouver des solutions conciliant sécurité et libertés individuelles ? Alors que les étudiants se retrouvent sans structure officielle pour les représenter, il est primordial de s'interroger sur les perspectives d'avenir pour la représentation étudiante en Côte d'Ivoire. Comment les jeunes pourront-ils faire entendre leurs voix et revendiquer leurs droits dans un environnement plus sécurisé et moins propice aux dérives violentes ?

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