Se connecter
Jeudi, 21 Novembre 2024 à 9:06

La Côte d’Ivoire s'Apprête À Récupérer Son Tambour Parleur, Spolié Par La France - Culture - Ivoireland

Forum Ivoireland / Culture / La Côte d’Ivoire s'Apprête À Récupérer Son Tambour Parleur, Spolié Par La France (1 Vues)

Week-End Pascal: Cap Sur Le Festival Mêlê Engaye Zo, À Assinie-France / Voici La Liste Des 60 Ethnies De Côte d'Ivoire Par Ordre Alphabétique Complète / Super Mémé: Début De La 3E Édition Pour Honorer Les Héroïnes De 70 Ans Et Plus (2) (3)

(1) Répondre (Descendre)

RomeoIvoire RomeoIvoire le 20 novembre à 20:30

Le tambour parleur, Djidji Ayôkwé, pillé par les colons français en 1916, s’apprête à retrouver la Côte d’Ivoire. Ce trésor culturel, symbole d’identité et de cohésion sociale pour le peuple ivoirien, sera dans un premier temps prêté au pays. Cependant, sa restitution définitive dépend encore du vote d’une loi en France. Cet événement suscite à la fois espoir et interrogations sur l’avenir des restitutions culturelles africaines.

Un symbole royal aux multiples significations


Djidji Ayôkwé, dont le nom signifie « tambour parleur » dans la langue Atchan, n’est pas un simple instrument. Long de 3,31 mètres et pesant 430 kilogrammes, il incarne l’âme du peuple Ebrié, servant autrefois de moyen de communication pour transmettre des messages importants entre villages. Ce tambour, utilisé lors des cérémonies royales, portait des valeurs de cohésion sociale, de spiritualité et de paix.

Son appropriation par les colons français en 1916 a marqué une blessure profonde dans l’histoire culturelle de la Côte d’Ivoire, exacerbant le sentiment de dépossession subi par les communautés africaines sous le joug colonial. Depuis, le tambour parleur repose au Musée du quai Branly à Paris, où il est devenu un symbole des biens culturels africains spoliés.

Le lundi 18 novembre 2024, un pas décisif a été franchi avec la signature d’une convention de dépôt entre les ministres française et ivoirienne de la Culture, Rachida Dati et Françoise Remarck. Ce document formalise le prêt temporaire de Djidji Ayôkwé à la Côte d’Ivoire, mais son retour définitif reste conditionné au vote d’une loi par le Parlement français.

Cette étape soulève des interrogations. Pourquoi la restitution définitive d’un bien culturel clairement identifié comme appartenant aux Ivoiriens nécessite-t-elle une telle complexité administrative ? Un expert ivoirien confie : « Ce processus montre que, malgré les discours politiques, il existe encore une réticence à abandonner certains objets symboliques, perçus comme des trophées coloniaux. »

Depuis 2017, Emmanuel Macron s’est engagé à restituer les œuvres d’art africaines présentes dans les musées français, mais le rythme des retours est jugé trop lent. Pour Djidji Ayôkwé, il aura fallu attendre trois ans depuis l’annonce officielle pour concrétiser une étape clé.


https://www.youtube.com/watch?v=-fje2RBqig0

Un trésor culturel attendu par tout un peuple


En Côte d’Ivoire, l’annonce de cette avancée a suscité une vague d’émotions, notamment parmi la communauté Atchan et le peuple Bidjan, principaux héritiers de cet artefact. Pour beaucoup, ce tambour représente plus qu’un objet historique : il est un lien tangible avec leurs ancêtres et un vecteur de transmission des valeurs culturelles.

La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a déclaré à la presse : « Cette restitution est une victoire pour tout un peuple. Djidji Ayôkwé n’est pas seulement un bien culturel, il est un messager de paix et d’unité, des valeurs essentielles pour notre nation. »

Pour accueillir ce précieux tambour, le musée des civilisations d’Abidjan est en cours de rénovation. Les autorités espèrent que les travaux seront achevés d’ici le premier semestre 2025. Le retour de Djidji Ayôkwé sera ainsi accompagné d’un espace moderne, capable de mettre en valeur ce patrimoine unique tout en sensibilisant les générations futures à son importance.

Si le retour imminent de Djidji Ayôkwé est une avancée majeure, il illustre également les limites du processus de restitution. Pourquoi faut-il parfois des décennies pour qu’un objet spolié retourne dans son pays d’origine ?

Pour la France, le principal obstacle réside dans la législation actuelle, qui classifie les objets présents dans les collections publiques comme inaliénables. Modifier cette disposition demande des débats parlementaires souvent longs et complexes. En outre, certains critiques voient dans ces retards une forme de réticence politique.

« La restitution n’est pas seulement une question de loi, c’est une question de volonté. Si la France veut réellement tourner la page coloniale, elle doit accélérer ces processus », estime un historien franco-ivoirien.

Un précédent pour les restitutions africaines ?


Le cas de Djidji Ayôkwé pourrait créer un précédent dans la manière dont les pays africains réclament leurs biens culturels spoliés. En Afrique, des milliers d’objets d’art, d’artefacts religieux et de symboles royaux dorment encore dans les musées européens.

En 2021, le Bénin a réussi à récupérer 26 trésors royaux pillés par les troupes coloniales françaises en 1892. Cette victoire a encouragé d’autres nations à renforcer leurs demandes de restitution. Cependant, les démarches restent souvent longues et fastidieuses, nécessitant un soutien politique, diplomatique et juridique considérable.

La restitution de Djidji Ayôkwé s’inscrit dans cette dynamique globale. Pour de nombreux Africains, ces objets ne sont pas de simples pièces d’exposition : ils représentent un héritage vivant, une mémoire collective, et une dignité retrouvée.

Le retour de Djidji Ayôkwé en Côte d’Ivoire est un pas vers la réparation des injustices du passé. Cependant, ce processus soulève des questions cruciales : comment garantir la préservation et la valorisation de ces biens une fois restitués ?

La rénovation des infrastructures culturelles, l’éducation des jeunes générations et la coopération internationale sont autant de défis à relever. Dans ce contexte, les musées africains doivent devenir des lieux dynamiques, où le patrimoine est non seulement conservé, mais aussi célébré et partagé avec le monde.

La restitution de Djidji Ayôkwé marque-t-elle une véritable rupture avec l’héritage colonial ou reste-t-elle un symbole parmi tant d’autres dans une bataille plus large pour la justice culturelle ?

(Commenter) (Signaler)

Image de Culture. Le tambour parleur, Djidji Ayôkwé, pillé par les colons français en 1916, s’apprête à retrouver la Côte d’Ivoire. Ce trésor culturel, symbole d’identité et de cohésion sociale pour le peuple ivoirien, sera dans un premier temps prêté au pays. Cependant, sa restitution définitive dépend encore du vote d’une loi en France. Cet événement suscite à la fois espoir et interrogations sur l’avenir des restitutions culturelles africaines. Un symbole royal aux multiples significations Djidji Ayôkwé, dont le nom signifie « tambour parleur » dans la langue Atchan, n’est pas un simple instrument. Long de 3,31 mètres et pesant 430 kilogrammes, il incarne l’âme du peuple Ebrié, servant autrefois de moyen de communication pour transmettre des messages importants entre villages. Ce tambour, utilisé lors des cérémonies royales, portait des valeurs de cohésion sociale, de spiritualité et de paix. Son appropriation par les colons français en 1916 a marqué une blessure profonde dans l’histoire culturelle de la Côte d’Ivoire, exacerbant le sentiment de dépossession subi par les communautés africaines sous le joug colonial. Depuis, le tambour parleur repose au Musée du quai Branly à Paris, où il est devenu un symbole des biens culturels africains spoliés. Le lundi 18 novembre 2024, un pas décisif a été franchi avec la signature d’une convention de dépôt entre les ministres française et ivoirienne de la Culture, Rachida Dati et Françoise Remarck. Ce document formalise le prêt temporaire de Djidji Ayôkwé à la Côte d’Ivoire, mais son retour définitif reste conditionné au vote d’une loi par le Parlement français. Cette étape soulève des interrogations. Pourquoi la restitution définitive d’un bien culturel clairement identifié comme appartenant aux Ivoiriens nécessite-t-elle une telle complexité administrative ? Un expert ivoirien confie : « Ce processus montre que, malgré les discours politiques, il existe encore une réticence à abandonner certains objets symboliques, perçus comme des trophées coloniaux. » Depuis 2017, Emmanuel Macron s’est engagé à restituer les œuvres d’art africaines présentes dans les musées français, mais le rythme des retours est jugé trop lent. Pour Djidji Ayôkwé, il aura fallu attendre trois ans depuis l’annonce officielle pour concrétiser une étape clé. Un trésor culturel attendu par tout un peuple En Côte d’Ivoire, l’annonce de cette avancée a suscité une vague d’émotions, notamment parmi la communauté Atchan et le peuple Bidjan, principaux héritiers de cet artefact. Pour beaucoup, ce tambour représente plus qu’un objet historique : il est un lien tangible avec leurs ancêtres et un vecteur de transmission des valeurs culturelles. La ministre ivoirienne de la Culture, Françoise Remarck, a déclaré à la presse : « Cette restitution est une victoire pour tout un peuple. Djidji Ayôkwé n’est pas seulement un bien culturel, il est un messager de paix et d’unité, des valeurs essentielles pour notre nation. » Pour accueillir ce précieux tambour, le musée des civilisations d’Abidjan est en cours de rénovation. Les autorités espèrent que les travaux seront achevés d’ici le premier semestre 2025. Le retour de Djidji Ayôkwé sera ainsi accompagné d’un espace moderne, capable de mettre en valeur ce patrimoine unique tout en sensibilisant les générations futures à son importance. Si le retour imminent de Djidji Ayôkwé est une avancée majeure, il illustre également les limites du processus de restitution. Pourquoi faut-il parfois des décennies pour qu’un objet spolié retourne dans son pays d’origine ? Pour la France, le principal obstacle réside dans la législation actuelle, qui classifie les objets présents dans les collections publiques comme inaliénables. Modifier cette disposition demande des débats parlementaires souvent longs et complexes. En outre, certains critiques voient dans ces retards une forme de réticence politique. « La restitution n’est pas seulement une question de loi, c’est une question de volonté. Si la France veut réellement tourner la page coloniale, elle doit accélérer ces processus », estime un historien franco-ivoirien. Un précédent pour les restitutions africaines ? Le cas de Djidji Ayôkwé pourrait créer un précédent dans la manière dont les pays africains réclament leurs biens culturels spoliés. En Afrique, des milliers d’objets d’art, d’artefacts religieux et de symboles royaux dorment encore dans les musées européens. En 2021, le Bénin a réussi à récupérer 26 trésors royaux pillés par les troupes coloniales françaises en 1892. Cette victoire a encouragé d’autres nations à renforcer leurs demandes de restitution. Cependant, les démarches restent souvent longues et fastidieuses, nécessitant un soutien politique, diplomatique et juridique considérable. La restitution de Djidji Ayôkwé s’inscrit dans cette dynamique globale. Pour de nombreux Africains, ces objets ne sont pas de simples pièces d’exposition : ils représentent un héritage vivant, une mémoire collective, et une dignité retrouvée. Le retour de Djidji Ayôkwé en Côte d’Ivoire est un pas vers la réparation des injustices du passé. Cependant, ce processus soulève des questions cruciales : comment garantir la préservation et la valorisation de ces biens une fois restitués ? La rénovation des infrastructures culturelles, l’éducation des jeunes générations et la coopération internationale sont autant de défis à relever. Dans ce contexte, les musées africains doivent devenir des lieux dynamiques, où le patrimoine est non seulement conservé, mais aussi célébré et partagé avec le monde. La restitution de Djidji Ayôkwé marque-t-elle une véritable rupture avec l’héritage colonial ou reste-t-elle un symbole parmi tant d’autres dans une bataille plus large pour la justice culturelle ?

(1) Répondre

Voici Les Festivals Culturels À Ne Pas Manquer En Côte d'Ivoire En 2024 / Mémoire En Ruine: Quel Impact Des Violences De 2011 Sur Le Patrimoine Culturel? / Korhogo: Distribution De Tenues d'Apparat À 1201 Chefs De 19 Cantons Du Poro

(Remonter)

Ivoireland - Copyright © 2012 - 2024 Tous droits réservés.
Avertissement: Chaque membre est responsable de tout ce qu'il/elle poste ou télécharge sur Ivoireland.