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Samedi, 21 Décembre 2024 à 15:37 |
Forum Ivoireland / Société / La Consommation De Viande: Un Moteur De Croissance Économique En Côte d'Ivoire? (7 Vues)
Quelle Est l'Influence Économique La Communauté Libanaise En Côte d'Ivoire? / Le Marché De l'Assurance En Côte d'Ivoire Enregistre Une Croissance Fulgurante / Décret Sur Licenciement Économique: Modalités d'Application Adoptées (2) (3) (4)
En Côte d'Ivoire, la consommation de viande et de ses produits dérivés constitue un levier stratégique de développement économique. Selon les dernières prévisions du Département américain de l’Agriculture (USDA), ce secteur devrait atteindre une valeur de 2,2 milliards de dollars d'ici trois ans, marquant ainsi une dynamique de croissance remarquable. Cette évolution est soutenue par l’augmentation de la population urbaine, la hausse des revenus et la diversification des régimes alimentaires. Toutefois, malgré ces perspectives prometteuses, le marché ivoirien de la viande peine à répondre pleinement à la demande intérieure. Cet article explore les facteurs clés de cette évolution et ses implications pour l'avenir économique du pays.
Un secteur en pleine expansionLe marché de la viande en Côte d'Ivoire est en pleine expansion, et ses perspectives à moyen terme sont particulièrement prometteuses. En 2022, une étude du Département américain de l'Agriculture (USDA) a estimé la valeur du marché ivoirien de la viande à 1,5 milliard de dollars. Ce chiffre témoigne de l'importance croissante de la consommation de viande dans le pays, particulièrement dans les zones urbaines où les habitudes alimentaires évoluent rapidement. En effet, la Côte d'Ivoire fait face à une urbanisation accélérée, notamment à Abidjan, la capitale économique du pays, où une classe moyenne en pleine expansion cherche à diversifier ses régimes alimentaires. L'USDA prévoit que le marché ivoirien des produits carnés atteindra 2,2 milliards de dollars d'ici 2027, une augmentation significative qui s'inscrit dans un contexte de croissance démographique et économique. Cette dynamique est également portée par une politique gouvernementale favorable, qui soutient la production locale et cherche à réduire la dépendance aux importations. Cependant, malgré ces efforts, la production nationale peine encore à satisfaire une demande en constante augmentation. La diversité de la demande : volaille, bœuf et porc Le marché de la viande ivoirien est dominé par trois principales catégories : la volaille, le bœuf et le porc. Chacune de ces viandes occupe une place stratégique dans le développement du secteur. La volaille : un secteur en forte croissance La volaille occupe une place centrale sur le marché ivoirien. Selon les prévisions de l'USDA, le marché de la volaille devrait atteindre une valeur de 700 millions de dollars d'ici 2027, représentant près du tiers de la valeur totale du marché des produits carnés. L'une des raisons de cette croissance est la consommation accrue de poulet et autres produits dérivés tels que les œufs et les produits laitiers. Le gouvernement ivoirien a mis en place des politiques visant à stimuler la production locale de volaille, avec un objectif ambitieux de porter la production à 200 000 tonnes d'ici 2030. De plus, la consommation de viande de volaille par habitant devrait atteindre 6,2 kg d’ici 2030, contre 4,5 kg en 2022. Cette hausse de la production devrait permettre de répondre à une partie croissante de la demande intérieure, qui reste néanmoins insuffisante à ce jour. Le bœuf : un produit en forte demande mais dépendant des importations Le bœuf, quant à lui, constitue un autre pilier important de la consommation de viande en Côte d'Ivoire. L’intérêt des Ivoiriens pour la viande bovine de qualité ne cesse de croître, ce qui entraîne une demande de plus en plus importante, notamment dans les zones urbaines où le bœuf est un aliment de choix pour les repas familiaux et les occasions spéciales. Malgré cette demande croissante, la production locale de viande bovine ne parvient à couvrir qu’environ un tiers des besoins du marché. Les importations, en revanche, représentent une part considérable des achats de viande bovine. En 2023, les importations de bœuf ont atteint 64,5 millions de dollars, soit 40 % du total des achats de viande et produits carnés effectués par la Côte d'Ivoire, qui se chiffraient à 165 millions de dollars. Les acteurs du secteur bétail et viande bovine bénéficient toutefois de politiques incitatives mises en place par le gouvernement, notamment à travers des subventions à la production et des investissements dans les infrastructures de transformation. Cependant, pour atteindre l’autosuffisance, le secteur devra faire face à plusieurs défis, notamment la gestion de la chaîne d'approvisionnement et l'amélioration des techniques d'élevage. Le porc : une viande en pleine émergence Le porc représente une viande de plus en plus populaire, notamment dans les zones urbaines et périurbaines de la capitale économique. Si la consommation de viande de porc reste encore relativement modeste par rapport à celle du bétail et de la volaille, elle connaît une forte tendance à la hausse, surtout parmi la population jeune et urbaine. Selon les dernières estimations, la consommation annuelle de viande de porc en Côte d'Ivoire varie entre 60 000 et 100 000 tonnes, et près de 80 % de cette viande est importée. Le marché du porc est en pleine émergence, et plusieurs producteurs locaux tentent de s'impliquer dans la filière pour réduire les importations et stimuler la production nationale. Le secteur du porc bénéficie également de soutiens gouvernementaux, notamment pour l’amélioration des conditions d’élevage et la mise en place de normes de qualité. Cependant, des obstacles subsistent, notamment la concurrence des produits importés et le manque de infrastructures locales adaptées à la production porcine à grande échelle. Les enjeux de l’approvisionnement et des importationsMalgré la forte demande de viande et les efforts de production locale, la Côte d'Ivoire reste dépendante des importations pour combler une partie importante de ses besoins. En 2023, les importations de viande ont représenté environ 40 % du marché total, et cela pourrait augmenter dans les années à venir si la production locale ne parvient pas à suivre le rythme de la demande. Les importations viennent principalement de pays voisins, mais aussi d’autres régions du monde, y compris d’Europe et des États-Unis. Ces importations soulèvent des questions sur la compétitivité du secteur local et sur la nécessité d'une transformation plus poussée de la viande à l’échelle nationale. Il devient impératif pour la Côte d'Ivoire d’améliorer sa capacité à produire et transformer de la viande localement afin de réduire sa dépendance extérieure et de créer de la valeur ajoutée à l'intérieur de ses frontières. Le développement d’une filière viande compétitive passe aussi par des réformes dans la gestion des infrastructures, notamment des abattoirs modernes et des réseaux de distribution efficaces. En outre, des investissements dans l’éducation et la formation des producteurs locaux, ainsi que dans la recherche sur les meilleures pratiques agricoles, seront nécessaires pour renforcer la compétitivité de la filière viande à long terme. Le secteur de la viande en Côte d'Ivoire ne se limite pas seulement à une simple question de consommation alimentaire, il représente aussi un véritable levier économique. En effet, la filière viande crée de nombreux emplois directs et indirects, notamment dans l'élevage, l'abattage, la transformation et la distribution des produits carnés. L’expansion de ce secteur pourrait ainsi participer à la réduction du chômage, particulièrement dans les zones rurales, tout en contribuant à l'augmentation du revenu national. Le marché de la viande est également porteur d’opportunités pour les investisseurs locaux et étrangers. La Côte d'Ivoire étant la première économie de l’UEMOA, elle constitue un marché stratégique pour les investisseurs souhaitant capitaliser sur la croissance rapide de la consommation de viande. Ces investissements pourraient se traduire par une modernisation des infrastructures, une augmentation de la capacité de production et une meilleure organisation de la chaîne de valeur de la viande. En parallèle, la montée en puissance du marché de la viande pourrait également entraîner un bouleversement des habitudes alimentaires et une amélioration de la nutrition, notamment si les productions locales sont accompagnées de politiques de qualité et de sécurité sanitaire rigoureuses. Le secteur de la viande en Côte d'Ivoire est en pleine expansion et devrait continuer à croître dans les années à venir, soutenu par des politiques publiques favorables et une demande intérieure croissante. Toutefois, pour que ce marché atteigne son plein potentiel, plusieurs défis doivent être relevés, notamment en termes d’autosuffisance, de compétitivité, et de qualité des produits. L'avenir de la filière viande ivoirienne dépendra aussi de la capacité du pays à renforcer sa production locale, à réduire sa dépendance aux importations et à développer des infrastructures adaptées. À ce titre, les perspectives de croissance sont réelles, mais elles nécessitent des investissements conséquents et une volonté politique forte. Dans ce contexte de croissance soutenue, il est légitime de se demander : comment la Côte d'Ivoire peut-elle assurer une transition réussie vers une production de viande durable, compétitive et autosuffisante, tout en répondant aux besoins croissants de ses citoyens ?
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