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Samedi, 21 Décembre 2024 à 17:13

66E Sommet De La CEDEAO: Alassane Ouattara À Abuja Pour Discuter De Sujets Clés - Politique - Ivoireland

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Alassane Ouattara En Visite À Paris Pour Le 19ᵉ Sommet De La Francophonie / Le Chef De l’État Alassane Ouattara Participe Au Sommet Corée - Afrique À Séoul / Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara Réagit À l'Élection De John Mahama Au Ghana (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 15 décembre à 9:00

Le président ivoirien Alassane Ouattara a quitté Abidjan ce samedi 14 décembre 2024 en direction d'Abuja, capitale du Nigéria, pour prendre part au 66e sommet ordinaire des Chefs d'État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Prévu pour le dimanche 15 décembre, cet événement s'inscrit dans un contexte régional particulièrement complexe, où les défis politiques, économiques et sécuritaires occupent une place centrale dans les débats. Alors que la CEDEAO cherche à maintenir son influence dans la région, plusieurs pays, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, se sont récemment distancés de l'organisation. La présence d'Alassane Ouattara à ce sommet, et la position qu’il adoptera sur les questions sensibles, pourraient bien redéfinir les contours de la coopération en Afrique de l'Ouest.

Un sommet dans un contexte géopolitique tendu


Le 66e sommet de la CEDEAO se tiendra dans un contexte particulièrement tendu, où les divisions entre les États membres sont plus visibles que jamais. La récente décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de ne pas participer à cette rencontre souligne les fractures qui traversent la région. Ces trois pays, désormais regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont ouvertement critiqué l’attitude de la CEDEAO à leur égard, accusant l’organisation d'exercer des pressions incompatibles avec leurs priorités politiques et sécuritaires.

Les régimes militaires du Sahel ont fait valoir leur indépendance vis-à-vis de la CEDEAO, privilégiant une approche plus autonome en matière de gouvernance et de gestion des transitions politiques. Cette position s’est traduite par un éloignement stratégique des instances régionales, les trois pays considérant que la CEDEAO ne prend pas suffisamment en compte leurs préoccupations, notamment la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Leurs chefs d’État se sont également montrés sceptiques quant à l'idée de retours précipités à la démocratie, arguant que les conditions de sécurité dans ces pays ne permettent pas une transition rapide vers des élections libres et transparentes.

Cette absence significative de la part des pays du Sahel ne manquera pas de peser sur le sommet, qui pourrait se voir privé de la perspective de ces États au moment de discuter de la situation politique et sécuritaire de la région. Il est d'autant plus crucial que la CEDEAO, et en particulier ses dirigeants influents comme Alassane Ouattara, jouent un rôle clé dans le maintien de l'intégration régionale.

Au-delà des tensions politiques, le sommet de la CEDEAO sera également marqué par des discussions sur les enjeux économiques de la région. La situation économique de l'Afrique de l'Ouest demeure fragile, avec des défis majeurs tels que l'inflation, la croissance économique inégale et la gestion des ressources naturelles. Les pays de la région devront collaborer pour renforcer l'intégration économique, développer des infrastructures communes et faire face aux crises économiques multiples, exacerbées par la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine.

Le volet sécuritaire sera sans aucun doute un des points centraux de ce sommet. Depuis plusieurs années, l'Afrique de l'Ouest est confrontée à une montée en puissance du terrorisme, notamment dans la bande sahélienne. La situation en Guinée, où les autorités militaires peinent à organiser des élections et à restaurer l’ordre constitutionnel, risque d’alimenter les tensions. À cela s’ajoute l’augmentation des attaques terroristes, qui menace la stabilité des pays voisins.

La CEDEAO se trouve donc face à un dilemme : comment soutenir les régimes militaires du Sahel tout en préservant ses principes démocratiques ? Les divergences au sein de l’organisation sur cette question pourraient compliquer la situation. Certains membres plaident pour un soutien sans faille aux transitions démocratiques, tandis que d’autres, comme la Côte d’Ivoire, estiment qu’une approche plus pragmatique est nécessaire pour faire face aux réalités du terrain.

La position d'Alassane Ouattara : médiateur et défenseur de l’unité régionale


La présence du président ivoirien, Alassane Ouattara, à ce sommet s’avère décisive. Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, il a su naviguer habilement dans les eaux parfois troubles de la politique ouest-africaine, jouant un rôle clé dans plusieurs dossiers régionaux, notamment la crise politique en Côte d'Ivoire et la réconciliation nationale. Sa vision d'une Afrique de l'Ouest stable et unie, fondée sur la coopération économique et la résolution pacifique des conflits, est largement reconnue.

Alassane Ouattara, en tant que président en exercice de la CEDEAO, détient une position stratégique pour influencer le cours des événements et mener les négociations au sommet. Son expérience, à la fois en matière de gestion des conflits et de développement économique, le place dans une position idéale pour plaider en faveur de solutions concertées face aux défis sécuritaires et politiques.

Dans un contexte où les tensions sont vives, la posture d'Alassane Ouattara pourrait être celle d’un médiateur, cherchant à apaiser les différends entre les membres tout en préservant les principes de l’organisation. Il est probable qu'il plaide pour une approche équilibrée qui permettrait à la fois de soutenir les transitions démocratiques tout en répondant aux préoccupations sécuritaires des pays concernés.

La situation politique en Côte d'Ivoire, relativement stable depuis la fin de la crise de 2010-2011, est un autre facteur qui permet à Ouattara d'affirmer une position de leadership. Alors que certains pays de la région sont plongés dans des périodes de turbulences politiques, la Côte d'Ivoire, sous la direction d'Alassane Ouattara, a pu consolider ses institutions et renforcer son rôle régional. Cet atout pourrait jouer en faveur du président ivoirien lors des discussions avec ses pairs au sommet.

L'International Crisis Group, dans un récent rapport, met en garde contre les risques de fragmentation accrue de l'Afrique de l'Ouest. L’organisation appelle à un renforcement de l’intégration régionale et à un retour à des mécanismes de concertation plus solides afin de maintenir les acquis de la CEDEAO. La fragmentation de la région, exacerbée par les tensions politiques et la montée des régimes militaires, pourrait non seulement nuire à la stabilité régionale, mais aussi compromettre les efforts de développement économique qui sont au cœur des priorités de la CEDEAO.

Le sommet de la CEDEAO à Abuja sera donc une occasion cruciale pour les dirigeants de la région de définir une nouvelle trajectoire. Le rôle d’Alassane Ouattara, en tant que président de l’organisation et acteur clé de la stabilité ouest-africaine, sera déterminant dans les discussions. Sa capacité à fédérer les différents acteurs et à trouver des compromis sur des questions aussi sensibles que la gouvernance et la sécurité sera mise à l’épreuve.

La CEDEAO peut-elle encore jouer un rôle de premier plan dans la résolution des crises en Afrique de l’Ouest, ou bien assistons-nous à un affaiblissement de l’organisation face à l’ascension des régimes militaires ? Le sommet d’Abuja pourrait-il marquer un tournant dans la gestion des tensions régionales, ou bien la fragmentation des États membres est-elle inévitable ? Les réponses à ces questions détermineront sans aucun doute le futur de l’intégration ouest-africaine et la place de la CEDEAO dans les années à venir.

La question reste ouverte : l'Afrique de l'Ouest parviendra-t-elle à surmonter ses fractures internes pour redéfinir un modèle de coopération régionale stable et inclusif ?

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Image de Politique. Le président ivoirien Alassane Ouattara a quitté Abidjan ce samedi 14 décembre 2024 en direction d'Abuja, capitale du Nigéria, pour prendre part au 66e sommet ordinaire des Chefs d'État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Prévu pour le dimanche 15 décembre, cet événement s'inscrit dans un contexte régional particulièrement complexe, où les défis politiques, économiques et sécuritaires occupent une place centrale dans les débats. Alors que la CEDEAO cherche à maintenir son influence dans la région, plusieurs pays, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, se sont récemment distancés de l'organisation. La présence d'Alassane Ouattara à ce sommet, et la position qu’il adoptera sur les questions sensibles, pourraient bien redéfinir les contours de la coopération en Afrique de l'Ouest. Un sommet dans un contexte géopolitique tendu Le 66e sommet de la CEDEAO se tiendra dans un contexte particulièrement tendu, où les divisions entre les États membres sont plus visibles que jamais. La récente décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de ne pas participer à cette rencontre souligne les fractures qui traversent la région. Ces trois pays, désormais regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont ouvertement critiqué l’attitude de la CEDEAO à leur égard, accusant l’organisation d'exercer des pressions incompatibles avec leurs priorités politiques et sécuritaires. Les régimes militaires du Sahel ont fait valoir leur indépendance vis-à-vis de la CEDEAO, privilégiant une approche plus autonome en matière de gouvernance et de gestion des transitions politiques. Cette position s’est traduite par un éloignement stratégique des instances régionales, les trois pays considérant que la CEDEAO ne prend pas suffisamment en compte leurs préoccupations, notamment la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Leurs chefs d’État se sont également montrés sceptiques quant à l'idée de retours précipités à la démocratie, arguant que les conditions de sécurité dans ces pays ne permettent pas une transition rapide vers des élections libres et transparentes. Cette absence significative de la part des pays du Sahel ne manquera pas de peser sur le sommet, qui pourrait se voir privé de la perspective de ces États au moment de discuter de la situation politique et sécuritaire de la région. Il est d'autant plus crucial que la CEDEAO, et en particulier ses dirigeants influents comme Alassane Ouattara, jouent un rôle clé dans le maintien de l'intégration régionale. Au-delà des tensions politiques, le sommet de la CEDEAO sera également marqué par des discussions sur les enjeux économiques de la région. La situation économique de l'Afrique de l'Ouest demeure fragile, avec des défis majeurs tels que l'inflation, la croissance économique inégale et la gestion des ressources naturelles. Les pays de la région devront collaborer pour renforcer l'intégration économique, développer des infrastructures communes et faire face aux crises économiques multiples, exacerbées par la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine. Le volet sécuritaire sera sans aucun doute un des points centraux de ce sommet. Depuis plusieurs années, l'Afrique de l'Ouest est confrontée à une montée en puissance du terrorisme, notamment dans la bande sahélienne. La situation en Guinée, où les autorités militaires peinent à organiser des élections et à restaurer l’ordre constitutionnel, risque d’alimenter les tensions. À cela s’ajoute l’augmentation des attaques terroristes, qui menace la stabilité des pays voisins. La CEDEAO se trouve donc face à un dilemme : comment soutenir les régimes militaires du Sahel tout en préservant ses principes démocratiques ? Les divergences au sein de l’organisation sur cette question pourraient compliquer la situation. Certains membres plaident pour un soutien sans faille aux transitions démocratiques, tandis que d’autres, comme la Côte d’Ivoire, estiment qu’une approche plus pragmatique est nécessaire pour faire face aux réalités du terrain. La position d'Alassane Ouattara : médiateur et défenseur de l’unité régionale La présence du président ivoirien, Alassane Ouattara, à ce sommet s’avère décisive. Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, il a su naviguer habilement dans les eaux parfois troubles de la politique ouest-africaine, jouant un rôle clé dans plusieurs dossiers régionaux, notamment la crise politique en Côte d'Ivoire et la réconciliation nationale. Sa vision d'une Afrique de l'Ouest stable et unie, fondée sur la coopération économique et la résolution pacifique des conflits, est largement reconnue. Alassane Ouattara, en tant que président en exercice de la CEDEAO, détient une position stratégique pour influencer le cours des événements et mener les négociations au sommet. Son expérience, à la fois en matière de gestion des conflits et de développement économique, le place dans une position idéale pour plaider en faveur de solutions concertées face aux défis sécuritaires et politiques. Dans un contexte où les tensions sont vives, la posture d'Alassane Ouattara pourrait être celle d’un médiateur, cherchant à apaiser les différends entre les membres tout en préservant les principes de l’organisation. Il est probable qu'il plaide pour une approche équilibrée qui permettrait à la fois de soutenir les transitions démocratiques tout en répondant aux préoccupations sécuritaires des pays concernés. La situation politique en Côte d'Ivoire, relativement stable depuis la fin de la crise de 2010-2011, est un autre facteur qui permet à Ouattara d'affirmer une position de leadership. Alors que certains pays de la région sont plongés dans des périodes de turbulences politiques, la Côte d'Ivoire, sous la direction d'Alassane Ouattara, a pu consolider ses institutions et renforcer son rôle régional. Cet atout pourrait jouer en faveur du président ivoirien lors des discussions avec ses pairs au sommet. L'International Crisis Group, dans un récent rapport, met en garde contre les risques de fragmentation accrue de l'Afrique de l'Ouest. L’organisation appelle à un renforcement de l’intégration régionale et à un retour à des mécanismes de concertation plus solides afin de maintenir les acquis de la CEDEAO. La fragmentation de la région, exacerbée par les tensions politiques et la montée des régimes militaires, pourrait non seulement nuire à la stabilité régionale, mais aussi compromettre les efforts de développement économique qui sont au cœur des priorités de la CEDEAO. Le sommet de la CEDEAO à Abuja sera donc une occasion cruciale pour les dirigeants de la région de définir une nouvelle trajectoire. Le rôle d’Alassane Ouattara, en tant que président de l’organisation et acteur clé de la stabilité ouest-africaine, sera déterminant dans les discussions. Sa capacité à fédérer les différents acteurs et à trouver des compromis sur des questions aussi sensibles que la gouvernance et la sécurité sera mise à l’épreuve. La CEDEAO peut-elle encore jouer un rôle de premier plan dans la résolution des crises en Afrique de l’Ouest, ou bien assistons-nous à un affaiblissement de l’organisation face à l’ascension des régimes militaires ? Le sommet d’Abuja pourrait-il marquer un tournant dans la gestion des tensions régionales, ou bien la fragmentation des États membres est-elle inévitable ? Les réponses à ces questions détermineront sans aucun doute le futur de l’intégration ouest-africaine et la place de la CEDEAO dans les années à venir. La question reste ouverte : l'Afrique de l'Ouest parviendra-t-elle à surmonter ses fractures internes pour redéfinir un modèle de coopération régionale stable et inclusif ?

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