Le PDCI De Tidjane Thiam Répond À Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre d’État - Politique - Ivoireland

Les récentes déclarations de Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’État et porte-parole principal du RHDP, ont provoqué une vive réaction du PDCI-RDA. Au cœur de la controverse, une allégorie prononcée par Tidjane Thiam lors d’un meeting à Aboisso. Loin de se limiter à une simple querelle verbale, cette passe d’armes révèle les tensions sous-jacentes entre les principales forces politiques ivoiriennes. Plongée au cœur de cette polémique qui cristallise les enjeux nationaux.

Un discours allégorique qui bouscule

Lors de son intervention à Aboisso le 21 décembre 2024, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, a utilisé une allégorie pour décrire la situation actuelle de la Côte d’Ivoire. Se référant à une épouse délaissée et maltraitée, il a tracé un parallèle symbolique avec le pays, sans nommer explicitement de figures politiques.

Cependant, cette métaphore n’a pas tardé à susciter des réactions. Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, a répondu de manière véhémente, se sentant visé par les propos de l’ancien ministre. Selon le PDCI, cette réaction démontre une mauvaise interprétation du message et détourne le débat des vrais enjeux.

« Plutôt que d’examiner les causes du mal-être de l’épouse, le mari préfère attaquer celui qui lui tend la main », a déclaré le service de communication du PDCI-RDA. Une critique acerbe qui souligne l’absence, selon eux, de réponses concrètes de la part du RHDP aux préoccupations des Ivoiriens.

Dans sa réponse, Adjoumani a également remis en cause le parcours de Tidjane Thiam, évoquant son départ de la Côte d’Ivoire après le coup d’État de 1999. Selon lui, cela jetterait un doute sur sa légitimité à briguer la magistrature suprême.

Le PDCI a immédiatement réagi, qualifiant ces propos de « révisionnisme historique ». Le parti a tenu à rappeler que Thiam, alors en vacances hors du pays, était rentré dès les premiers jours du putsch pour se présenter aux autorités militaires. Son départ ultérieur serait lié à son refus de collaborer avec la junte de Robert Gueï.

« Ce qu’a fait le président Thiam s’appelle du courage et du respect des principes républicains », a martelé le communiqué. Une mise au point qui vise à réhabiliter l’image de Thiam face aux critiques.


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La gestion des crises, un terrain de discorde

Le ministre d’État Adjoumani a également mis en avant les crises successives – de 2002, 2010 et 2020 – pour souligner les accomplissements du RHDP dans la stabilisation du pays. Mais pour le PDCI, cette lecture des événements est biaisée.

Le communiqué du parti rappelle que ces crises trouvent leurs racines dans des dysfonctionnements structurels, notamment l’absence de dialogue inclusif et la marginalisation de certaines forces politiques. Le PDCI revendique également un rôle central dans la résolution pacifique de ces conflits.

« Contrairement à d’autres, nous n’avons jamais promu la violence. Notre engagement a toujours été celui du dialogue et de la réconciliation », affirme le texte. Cette prise de position vise à réaffirmer la légitimité du PDCI en tant qu’acteur clé de la scène politique ivoirienne.

Pour le PDCI, les attaques personnelles et les polémiques stériles ne servent qu’à détourner l’attention des enjeux cruciaux. La communication du parti appelle à un débat constructif, basé sur des propositions concrètes pour répondre aux attentes des citoyens.

« Le président Thiam vous montre la lune, ne laissez pas votre regard rivé sur son doigt », a conclu le PDCI dans un ton ironique, invitant le RHDP à sortir des querelles inutiles pour se concentrer sur les priorités nationales.

Au-delà des invectives, cette confrontation met en lumière des visions divergentes pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Les citoyens, pris dans cette bataille rhétorique, attendent des réponses claires à leurs préoccupations : emploi, sécurité, justice sociale et développement économique.

Face à cette polarisation croissante, la question demeure : comment les acteurs politiques ivoiriens peuvent-ils rétablir un dialogue apaisé pour construire une nation véritablement unie et prospère ?