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Vendredi, 10 Janvier 2025 à 6:18 |
Forum Ivoireland / Affaires Etrangères / Pour Banga: "Le Bilan De La Coopération Militaire Franco-Ivoirienne Est Positif" (8 Vues)
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La base militaire française de Port-Bouët, située à Abidjan, s'apprête à vivre une transformation historique. D'ici la fin du mois de janvier, cette base passera sous le commandement de l'armée ivoirienne et sera renommée "Général Ouattara Thomas d’Aquin", en hommage au premier chef d'état-major de la Côte d'Ivoire. Cette annonce, faite par le président Alassane Ouattara lors de ses vœux à la nation, marque un tournant dans les relations militaires entre la France et la Côte d'Ivoire. Cette évolution soulève des interrogations sur l'avenir de la coopération militaire entre les deux nations, tout en réaffirmant les liens historiques qui les unissent.
La fin d'une époque : la rétrocession de Port-BouëtLa rétrocession imminente de la base de Port-Bouët s'inscrit dans un processus préparé de longue date. Selon Arthur Banga, spécialiste des questions de défense à l’université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan, cette décision reflète une volonté de renforcer l'autonomie militaire ivoirienne. Cette annonce a été préparée en amont depuis environ deux ans explique-t-il. Le retrait de la majorité des militaires français, réduisant leur présence de 400 à une centaine, symbolise un départ marquant de la logique d'intervention directe vers une coopération axée sur la formation et l'équipement. Cette transition s'inscrit également dans une dynamique historique. Port-Bouët a été le théâtre de l’opération Licorne, une intervention militaire française déclenchée dans le contexte de la crise ivoirienne des années 2000. Ce passé a laissé des empreintes profondes sur les relations franco-ivoiriennes, marquées par des tensions, mais aussi par une collaboration essentielle pour maintenir la stabilité dans la région. Arthur Banga souligne : Pour la première fois, on sort de la logique de l’intervention étrangère. Cela permet d’oublier un modèle qui n’a plus lieu d’être. Un bilan nuancé de la coopération militaireLa coopération militaire entre la France et la Côte d'Ivoire présente un bilan largement positif, bien que ponctué de faiblesses. Arthur Banga met en lumière plusieurs aspects favorables : Cette collaboration a permis à la Côte d’Ivoire de traverser des périodes complexes, comme la guerre froide, tout en préservant une certaine stabilité. Elle a aussi contribué à l’édification de l’armée ivoirienne. Cependant, les interventions directes de l’armée française ont parfois illustré des lacunes, notamment en 2002 et 2011, lors de la crise post-électorale. Ces épisodes ont mis en exergue l'incapacité de l'armée ivoirienne à réagir seule, dépendant ainsi de l’assistance française. Malgré ces difficultés, la coopération a permis d’établir une relation humaine et professionnelle forte entre les militaires des deux pays. Une camaraderie militaire s’est développée, renforçant la confiance et la compétence des forces armées ivoiriennes, note Banga. En outre, la modernisation des équipements militaires ivoiriens est un résultat tangible de cette alliance stratégique. Vers une coopération réinventée : le modèle de JacquevilleLa France cherche à redéfinir sa présence militaire en Afrique, privilégiant une approche multilatérale et discrète. Cette nouvelle orientation se manifeste à travers l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme, située à Jacqueville, près d’Abidjan. Cet établissement symbolise le passage d’une logique d’intervention à une stratégie axée sur la formation. Ce modèle combine une formation opérationnelle, intellectuelle et judiciaire tout en impliquant des partenaires internationaux, précise Banga. Les exercices militaires américains Flintlock, déjà organisés à Jacqueville, illustrent cette nouvelle dynamique. Sous commandement ivoirien, ces programmes renforcent la capacité de l’armée locale tout en consolidant le rôle de la Côte d’Ivoire comme un acteur clé de la sécurité en Afrique de l’Ouest. Cette évolution répond à une demande croissante d’autonomie exprimée par les opinions publiques et les autorités africaines. La volonté de Paris de s’adapter à cette réalité témoigne d’un changement profond dans la manière dont les relations bilatérales sont envisagées. Cependant, la question demeure : cette stratégie permettra-t-elle de maintenir un équilibre entre autonomie nationale et coopération internationale ?
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