Le Fonsti Et Le Fonrid Lancent Un Appel À Projets De 350 Millions De FCFA - Business/Investissement - Ivoireland

Dans un contexte où les défis socio-économiques et environnementaux se multiplient en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont décidé de joindre leurs efforts pour stimuler l’innovation et la recherche scientifique. Le 6 février, le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (Fonsti) de Côte d’Ivoire et le Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (Fonrid) du Burkina Faso ont officiellement lancé un appel à projets commun. Doté d’un budget de 350 millions de FCFA sur trois ans, cet initiative vise à financer des projets bilatéraux dans des domaines stratégiques tels que l’agriculture durable, les énergies renouvelables et la gestion des ressources naturelles. Cette collaboration marque une étape clé dans le renforcement des capacités scientifiques et technologiques des deux pays, tout en répondant aux besoins urgents de leurs populations.

Un partenariat stratégique pour relever les défis communs

Le lancement de cet appel à projets de 350 millions de F CFA s’est déroulé au siège du Fonsti à Cocody, en présence des dirigeants des deux institutions : Dr Yaya Sangaré, secrétaire général du Fonsti, et Dr Babou André Bationo, directeur général du Fonrid. Cette initiative s’inscrit dans la deuxième phase du Science Granting Council Initiative (SGCI), un programme panafricain visant à renforcer les capacités des institutions de financement de la recherche scientifique et à promouvoir des politiques publiques fondées sur des preuves.

« Ce protocole favorise la mise en œuvre de projets communs dans des domaines prioritaires pour nos pays respectifs, notamment l’agriculture durable, la gestion des ressources naturelles, la santé humaine et animale, les énergies renouvelables, les changements climatiques, l’éducation et bien d’autres secteurs stratégiques », a expliqué Dr Yaya Sangaré. L’objectif est de soutenir des projets de recherche conjoints portés par des chercheurs ivoiriens et burkinabè, afin de développer des solutions scientifiques et technologiques adaptées aux réalités locales.

Des domaines prioritaires pour un impact concret

Les domaines ciblés par cet appel à projets reflètent les enjeux majeurs auxquels sont confrontés la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. L’agriculture durable figure en tête de liste, les deux pays étant fortement dépendants de ce secteur pour leur économie et leur sécurité alimentaire. Les chercheurs sont encouragés à proposer des innovations pour améliorer la productivité tout en préservant les ressources naturelles.

Les énergies renouvelables constituent un autre axe prioritaire, dans un contexte où l’accès à l’énergie reste un défi pour de nombreuses populations rurales. Les projets pourraient inclure le développement de solutions solaires, éoliennes ou biomasse, adaptées aux besoins locaux. La gestion des ressources naturelles, notamment l’eau et les forêts, est également un domaine clé, tout comme la lutte contre les effets des changements climatiques, qui menacent les moyens de subsistance des populations.

Enfin, la santé humaine et animale, ainsi que l’éducation, font partie des secteurs stratégiques identifiés. Ces domaines sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des populations et renforcer la résilience face aux crises sanitaires et environnementales.

Une coopération scientifique pour un avenir durable

Dr Babou André Bationo a salué cette collaboration, soulignant son importance pour bâtir un avenir meilleur. « Cette initiative contribue à créer des systèmes de production plus résilients, compétitifs, prospères et durables dans nos deux pays et en Afrique », a-t-il déclaré. Il a également encouragé les chercheurs et innovateurs des deux pays à soumettre des propositions de projets novateurs, afin de bénéficier d’un accompagnement financier et technique.

Cette coopération bilatérale s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement des liens scientifiques et technologiques en Afrique. En mutualisant leurs ressources et leurs expertises, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso espèrent non seulement répondre à leurs défis nationaux, mais aussi contribuer à l’émergence d’une communauté scientifique africaine plus intégrée et plus performante.

Le partenariat entre le Fonsti et le Fonrid représente une avancée significative dans la promotion de la recherche et de l’innovation en Afrique de l’Ouest. En ciblant des domaines stratégiques et en encourageant la collaboration entre chercheurs ivoiriens et burkinabè, cette initiative ouvre la voie à des solutions concrètes et durables pour les populations des deux pays.

Cependant, cette collaboration soulève également des questions sur l’avenir de la recherche scientifique en Afrique. Comment garantir que les résultats de ces projets auront un impact tangible sur le terrain ? Comment étendre ce modèle de coopération à d’autres pays de la région pour maximiser son impact ? La réponse à ces questions déterminera en grande partie la réussite de cette initiative et son rôle dans la transformation socio-économique de l’Afrique de l’Ouest.