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Lundi, 10 Mars 2025 à 3:50

Le Général Tiani Organise-t-Il Des Assises Nationales Pour La Transition? - Affaires Etrangères - Ivoireland

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 10 février à 16:40

Dix-huit mois après la prise de pouvoir du général Abdourahamane Tiani, le Niger s’apprête à vivre un moment clé de son histoire contemporaine. Du 15 au 19 février, des assises nationales réuniront 674 délégués chargés de définir les contours de la Transition. Ces discussions, supervisées par des figures emblématiques du pays, visent à élaborer une charte transitoire qui déterminera la durée et les orientations politiques du processus en cours. Dans un contexte marqué par des attentes populaires fortes et des défis socio-économiques majeurs, ces assises représentent une opportunité unique de refondation institutionnelle. Mais dans un pays où les partis politiques restent exclus du débat, peut-on vraiment parler d’un processus inclusif ?

Une commission organisatrice sous le signe de la tradition et du pouvoir


Le décret du 8 février, signé par le général Tiani a officialisé la mise en place d’une commission spéciale chargée d’organiser ces assises nationales . À sa tête, Mamoudou Harouna Djingarey, un chef traditionnel respecté, incarne la continuité avec les valeurs culturelles et historiques du Niger. À ses côtés, le colonel-major Maman Souley, secrétaire général du ministère de la Défense, représente l’armée, pilier incontournable du pouvoir actuel. Cette dualité entre tradition et militaire souligne la volonté du régime de s’appuyer sur des symboles forts pour légitimer ce processus.

Cependant, la composition de cette commission a suscité des réactions mitigées. Bien que dominée par des figures de la société civile, comme l’ancien Premier ministre Ibrahim Assane Mayaki ou Abdoulaye Seyni du mouvement M62, elle exclut toute représentation des partis politiques. Pire encore, certains membres ont découvert leur nomination à la télévision, sans consultation préalable. Cette méthode interroge sur la transparence et l’inclusivité réelles du processus. Dans un pays où la confiance envers les institutions est fragile, ces choix risquent de nourrir le scepticisme d’une partie de la population.

Des assises nationales sans les partis politiques : une transition démocratique ou un simulacre ?


L’un des aspects les plus controversés de ces assises réside dans l’exclusion des 172 partis politiques officiels du Niger, toujours interdits d’activités. Cette décision soulève des questions fondamentales sur la nature même de la Transition. Comment envisager une refondation politique et institutionnelle sans inclure les principales forces politiques du pays ? Les délégués, bien que nombreux, ne représentent qu’une fraction de la diversité d’opinions et d’intérêts qui traversent la société nigérienne.

Les travaux des cinq commissions prévues – économie, refondation politique et institutionnelle, justice et droits de l’homme – devront aboutir à un avant-projet de charte transitoire. Ce document devra notamment préciser la durée de la Transition et proposer des recommandations pour renforcer les institutions. Mais sans la participation des partis politiques, ces assises risquent de manquer de légitimité aux yeux de la communauté internationale et d’une partie de la population locale. Le défi est de taille : comment concilier stabilité politique et inclusivité dans un contexte aussi polarisé ?

Une transition encadrée, mais vers quel avenir ?


Les assises nationales pour la transition représentent une étape cruciale pour le Niger, mais elles ne sont qu’un début. La feuille de route qui en découlera devra être claire, réaliste et surtout acceptée par l’ensemble des acteurs politiques et sociaux. Les défis sont immenses : relancer une économie fragilisée par des années d’instabilité, renforcer les institutions pour garantir une gouvernance transparente, et rétablir la confiance des citoyens envers leurs dirigeants.

Le rôle des délégués sera déterminant. Ils devront non seulement proposer des solutions concrètes, mais aussi s’assurer que ces propositions soient mises en œuvre de manière efficace. La présence de personnalités civiles proches du pouvoir, comme Ibrahim Assane Mayaki, pourrait faciliter ce processus. Cependant, l’absence de contre-pouvoirs politiques forts risque de limiter la portée des réformes envisagées.

Enfin, la question de la durée de la Transition reste centrale. Une période trop longue pourrait être perçue comme une tentative de consolidation du pouvoir actuel, tandis qu’une Transition trop courte risquerait de ne pas permettre des réformes profondes et durables. Le Niger se trouve à un carrefour : ces assises peuvent soit ouvrir la voie à une véritable refondation démocratique, soit renforcer les divisions existantes.

Alors que le Niger s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire, les assises nationales de février 2024 représentent à la fois un espoir et un défi. Espoir, car elles offrent une opportunité unique de repenser les fondements politiques et économiques du pays. Défi, car leur succès dépendra de la capacité des acteurs à surmonter les divisions et à construire un consensus inclusif.

Mais une question cruciale demeure : dans un contexte où les partis politiques sont exclus et où la confiance envers les institutions reste fragile, ces assises peuvent-elles vraiment jeter les bases d’une transition démocratique et durable ?

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Image de Affaires Etrangères. Dix-huit mois après la prise de pouvoir du général Abdourahamane Tiani, le Niger s’apprête à vivre un moment clé de son histoire contemporaine. Du 15 au 19 février, des assises nationales réuniront 674 délégués chargés de définir les contours de la Transition. Ces discussions, supervisées par des figures emblématiques du pays, visent à élaborer une charte transitoire qui déterminera la durée et les orientations politiques du processus en cours. Dans un contexte marqué par des attentes populaires fortes et des défis socio-économiques majeurs, ces assises représentent une opportunité unique de refondation institutionnelle. Mais dans un pays où les partis politiques restent exclus du débat, peut-on vraiment parler d’un processus inclusif ? Une commission organisatrice sous le signe de la tradition et du pouvoir Le décret du 8 février, signé par le général Tiani a officialisé la mise en place d’une commission spéciale chargée d’organiser ces assises nationales . À sa tête, Mamoudou Harouna Djingarey, un chef traditionnel respecté, incarne la continuité avec les valeurs culturelles et historiques du Niger. À ses côtés, le colonel-major Maman Souley, secrétaire général du ministère de la Défense, représente l’armée, pilier incontournable du pouvoir actuel. Cette dualité entre tradition et militaire souligne la volonté du régime de s’appuyer sur des symboles forts pour légitimer ce processus. Cependant, la composition de cette commission a suscité des réactions mitigées. Bien que dominée par des figures de la société civile, comme l’ancien Premier ministre Ibrahim Assane Mayaki ou Abdoulaye Seyni du mouvement M62, elle exclut toute représentation des partis politiques. Pire encore, certains membres ont découvert leur nomination à la télévision, sans consultation préalable. Cette méthode interroge sur la transparence et l’inclusivité réelles du processus. Dans un pays où la confiance envers les institutions est fragile, ces choix risquent de nourrir le scepticisme d’une partie de la population. Des assises nationales sans les partis politiques : une transition démocratique ou un simulacre ? L’un des aspects les plus controversés de ces assises réside dans l’exclusion des 172 partis politiques officiels du Niger, toujours interdits d’activités. Cette décision soulève des questions fondamentales sur la nature même de la Transition. Comment envisager une refondation politique et institutionnelle sans inclure les principales forces politiques du pays ? Les délégués, bien que nombreux, ne représentent qu’une fraction de la diversité d’opinions et d’intérêts qui traversent la société nigérienne. Les travaux des cinq commissions prévues – économie, refondation politique et institutionnelle, justice et droits de l’homme – devront aboutir à un avant-projet de charte transitoire. Ce document devra notamment préciser la durée de la Transition et proposer des recommandations pour renforcer les institutions. Mais sans la participation des partis politiques, ces assises risquent de manquer de légitimité aux yeux de la communauté internationale et d’une partie de la population locale. Le défi est de taille : comment concilier stabilité politique et inclusivité dans un contexte aussi polarisé ? Une transition encadrée, mais vers quel avenir ? Les assises nationales pour la transition représentent une étape cruciale pour le Niger, mais elles ne sont qu’un début. La feuille de route qui en découlera devra être claire, réaliste et surtout acceptée par l’ensemble des acteurs politiques et sociaux. Les défis sont immenses : relancer une économie fragilisée par des années d’instabilité, renforcer les institutions pour garantir une gouvernance transparente, et rétablir la confiance des citoyens envers leurs dirigeants. Le rôle des délégués sera déterminant. Ils devront non seulement proposer des solutions concrètes, mais aussi s’assurer que ces propositions soient mises en œuvre de manière efficace. La présence de personnalités civiles proches du pouvoir, comme Ibrahim Assane Mayaki, pourrait faciliter ce processus. Cependant, l’absence de contre-pouvoirs politiques forts risque de limiter la portée des réformes envisagées. Enfin, la question de la durée de la Transition reste centrale. Une période trop longue pourrait être perçue comme une tentative de consolidation du pouvoir actuel, tandis qu’une Transition trop courte risquerait de ne pas permettre des réformes profondes et durables. Le Niger se trouve à un carrefour : ces assises peuvent soit ouvrir la voie à une véritable refondation démocratique, soit renforcer les divisions existantes. Alors que le Niger s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire, les assises nationales de février 2024 représentent à la fois un espoir et un défi. Espoir, car elles offrent une opportunité unique de repenser les fondements politiques et économiques du pays. Défi, car leur succès dépendra de la capacité des acteurs à surmonter les divisions et à construire un consensus inclusif. Mais une question cruciale demeure : dans un contexte où les partis politiques sont exclus et où la confiance envers les institutions reste fragile, ces assises peuvent-elles vraiment jeter les bases d’une transition démocratique et durable ?

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