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Dimanche, 16 Mars 2025 à 13:30

Comment Une Fraude Du Cacao Déguisé En Hévéa Est Stoppée Au Au Port d'Abidjan? - Faits Divers - Ivoireland

Forum Ivoireland / Faits Divers / Comment Une Fraude Du Cacao Déguisé En Hévéa Est Stoppée Au Au Port d'Abidjan? (18 Vues)

Côte d'Ivoire: Un Faux Policier Démasqué Et Interpellé À Abidjan / Bédiala: Des Gendarmes Déjouent Un Cambriolage De Magasins De Café Et Cacao" / Fraude Sur La Nationalité Ivoirienne: "Plus De 40 000 Personnes Impliquées" (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 26 février à 20:02

Dans une opération coup de poing, l’Unité Mobile d’Intervention Rapide (UMIR) a démantelé une fraude douanière d’une ampleur inédite au port d’Abidjan, mettant en lumière les failles d’un système gangrené par la contrebande et l’évasion fiscale. Au cœur de ce scandale : l’exportation frauduleuse de fèves de cacao, dissimulées sous de fausses déclarations de caoutchouc naturel. Avec 84,822 tonnes de cacao saisies et un préjudice financier colossal pour le Trésor public, cette affaire révèle les défis auxquels fait face la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Mais au-delà des chiffres, une question se pose : comment protéger une filière vitale pour l’économie nationale face à des réseaux de fraude de plus en plus sophistiqués ?

Une fraude sophistiquée : Du caoutchouc au cacao


L’affaire a débuté par une enquête discrète de l’UMIR, qui a rapidement mis en évidence les agissements d’une entreprise officiellement agréée pour l’exportation d’hévéa. Sous couvert de légalité, cette société a orchestré un vaste système de fraude en déclarant des cargaisons de caoutchouc naturel, alors qu’elle exportait en réalité des fèves de cacao. Cette manipulation lui a permis de contourner le Droit Unique de Sortie (DUS), fixé à 14,6 % pour le cacao, en profitant d’une taxe réduite à 1,5 % pour l’hévéa.

Lors d’une opération menée hors du port, six conteneurs suspects ont été interceptés et acheminés à la base de l’UMIR à Yopougon Gesco. L’ouverture de ces conteneurs a révélé une réalité accablante : 1 266 sacs de fèves de cacao, pesant au total 84,822 tonnes, étaient soigneusement dissimulés. Cette découverte a propulsé l’affaire au rang de l’un des plus grands scandales douaniers récents en Côte d’Ivoire.

Le Directeur Général des Douanes, le Général DA Pierre Alphonsé, a immédiatement saisi le Procureur de la République près le Pôle Pénal Economique et Financier pour engager des poursuites judiciaires. Deux individus ont été placés en détention, mais les investigations se poursuivent pour déterminer l’étendue exacte de la fraude et identifier d’éventuels complices.

Un manque à gagner colossal pour l’économie ivoirienne


Cette fraude douanière de la contrebande de cacao au port d'Abidjan n’est que la partie émergée d’un iceberg bien plus vaste :, qui sévit depuis des années en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est particulièrement touchée par ce fléau, qui draine des milliards de francs CFA hors des caisses de l’État.

En décembre 2023, une enquête de l’agence de presse Reuters a révélé que près de 8 500 tonnes de cacao ivoirien avaient été acheminées illégalement vers la Guinée, où les prix sont nettement plus élevés. En Guinée, le kilogramme de cacao peut atteindre 5 000 FCFA, contre 1 800 FCFA en Côte d’Ivoire. Cette différence de prix, accentuée par la flambée des cours mondiaux du cacao (atteignant un record historique de 12 931 dollars la tonne en 2023), incite de nombreux producteurs et trafiquants à se tourner vers ce marché parallèle.

Les conséquences économiques sont désastreuses. Selon les estimations, le manque à gagner pour le Trésor ivoirien s’élève à 573 millions de dollars (365 milliards de FCFA) pour le seul dernier trimestre de 2023. Cette perte de revenus fragilise une filière déjà confrontée à des défis majeurs, tels que la rareté croissante des fèves et l’augmentation des coûts de production.

Les autorités à l’offensive : Une lutte sans relâche contre la contrebande


Face à l’ampleur de la menace, les autorités ivoiriennes ont intensifié leurs efforts pour endiguer la contrebande et sécuriser la filière cacao. En 2024, le Conseil du Café-Cacao (CCC) a mené plusieurs opérations d’envergure, aboutissant à la saisie de 33 camions transportant 1 100 tonnes de cacao en octobre, puis de 3 autres camions avec 1 500 sacs en février.

Ces interventions, bien que significatives, ne suffisent pas à éradiquer un phénomène profondément enraciné. La contrebande de cacao est en effet favorisée par des réseaux transfrontaliers bien organisés, qui profitent de la porosité des frontières et de la complicité de certains acteurs locaux. Pour y faire face, les autorités misent sur une approche multidimensionnelle, combinant renforcement des contrôles, modernisation des infrastructures douanières et sensibilisation des populations.

Le Général DA Pierre Alphonsé a lancé un appel solennel à la vigilance des citoyens et des exportateurs, les encourageant à dénoncer tout trafic illégal. La lutte contre la fraude et la contrebande est l’affaire de tous. Chacun doit jouer son rôle pour protéger notre économie et préserver les ressources vitales de notre pays, a-t-il déclaré.

Alors que la Côte d’Ivoire s’efforce de préserver sa place de leader mondial du cacao, les défis ne manquent pas. Entre fraude douanière, contrebande transfrontalière et flambée des prix, la filière cacao est sous pression. Les autorités multiplient les initiatives pour sécuriser les revenus et garantir une rémunération équitable aux producteurs, mais les obstacles restent nombreux.

Dans ce contexte, une question cruciale se pose : comment moderniser et sécuriser la filière cacao pour en faire un levier durable de développement économique ? La réponse passera sans doute par une collaboration renforcée entre les acteurs publics et privés, une meilleure traçabilité des fèves et une lutte implacable contre les réseaux criminels. Mais surtout, elle nécessitera une prise de conscience collective de l’importance de préserver cette ressource stratégique pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.

Alors, comment garantir que le cacao, or brun de la Côte d’Ivoire, continue de bénéficier à tous, des producteurs aux exportateurs, sans être siphonné par des intérêts illégaux ?

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Image de Faits Divers. Dans une opération coup de poing, l’Unité Mobile d’Intervention Rapide (UMIR) a démantelé une fraude douanière d’une ampleur inédite au port d’Abidjan, mettant en lumière les failles d’un système gangrené par la contrebande et l’évasion fiscale. Au cœur de ce scandale : l’exportation frauduleuse de fèves de cacao, dissimulées sous de fausses déclarations de caoutchouc naturel. Avec 84,822 tonnes de cacao saisies et un préjudice financier colossal pour le Trésor public, cette affaire révèle les défis auxquels fait face la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Mais au-delà des chiffres, une question se pose : comment protéger une filière vitale pour l’économie nationale face à des réseaux de fraude de plus en plus sophistiqués ? Une fraude sophistiquée : Du caoutchouc au cacao L’affaire a débuté par une enquête discrète de l’UMIR, qui a rapidement mis en évidence les agissements d’une entreprise officiellement agréée pour l’exportation d’hévéa. Sous couvert de légalité, cette société a orchestré un vaste système de fraude en déclarant des cargaisons de caoutchouc naturel, alors qu’elle exportait en réalité des fèves de cacao. Cette manipulation lui a permis de contourner le Droit Unique de Sortie (DUS), fixé à 14,6 % pour le cacao, en profitant d’une taxe réduite à 1,5 % pour l’hévéa. Lors d’une opération menée hors du port, six conteneurs suspects ont été interceptés et acheminés à la base de l’UMIR à Yopougon Gesco. L’ouverture de ces conteneurs a révélé une réalité accablante : 1 266 sacs de fèves de cacao, pesant au total 84,822 tonnes, étaient soigneusement dissimulés. Cette découverte a propulsé l’affaire au rang de l’un des plus grands scandales douaniers récents en Côte d’Ivoire. Le Directeur Général des Douanes, le Général DA Pierre Alphonsé, a immédiatement saisi le Procureur de la République près le Pôle Pénal Economique et Financier pour engager des poursuites judiciaires. Deux individus ont été placés en détention, mais les investigations se poursuivent pour déterminer l’étendue exacte de la fraude et identifier d’éventuels complices. Un manque à gagner colossal pour l’économie ivoirienne Cette fraude douanière de la contrebande de cacao au port d'Abidjan n’est que la partie émergée d’un iceberg bien plus vaste :, qui sévit depuis des années en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est particulièrement touchée par ce fléau, qui draine des milliards de francs CFA hors des caisses de l’État. En décembre 2023, une enquête de l’agence de presse Reuters a révélé que près de 8 500 tonnes de cacao ivoirien avaient été acheminées illégalement vers la Guinée, où les prix sont nettement plus élevés. En Guinée, le kilogramme de cacao peut atteindre 5 000 FCFA, contre 1 800 FCFA en Côte d’Ivoire. Cette différence de prix, accentuée par la flambée des cours mondiaux du cacao (atteignant un record historique de 12 931 dollars la tonne en 2023), incite de nombreux producteurs et trafiquants à se tourner vers ce marché parallèle. Les conséquences économiques sont désastreuses. Selon les estimations, le manque à gagner pour le Trésor ivoirien s’élève à 573 millions de dollars (365 milliards de FCFA) pour le seul dernier trimestre de 2023. Cette perte de revenus fragilise une filière déjà confrontée à des défis majeurs, tels que la rareté croissante des fèves et l’augmentation des coûts de production. Les autorités à l’offensive : Une lutte sans relâche contre la contrebande Face à l’ampleur de la menace, les autorités ivoiriennes ont intensifié leurs efforts pour endiguer la contrebande et sécuriser la filière cacao. En 2024, le Conseil du Café-Cacao (CCC) a mené plusieurs opérations d’envergure, aboutissant à la saisie de 33 camions transportant 1 100 tonnes de cacao en octobre, puis de 3 autres camions avec 1 500 sacs en février. Ces interventions, bien que significatives, ne suffisent pas à éradiquer un phénomène profondément enraciné. La contrebande de cacao est en effet favorisée par des réseaux transfrontaliers bien organisés, qui profitent de la porosité des frontières et de la complicité de certains acteurs locaux. Pour y faire face, les autorités misent sur une approche multidimensionnelle, combinant renforcement des contrôles, modernisation des infrastructures douanières et sensibilisation des populations. Le Général DA Pierre Alphonsé a lancé un appel solennel à la vigilance des citoyens et des exportateurs, les encourageant à dénoncer tout trafic illégal. La lutte contre la fraude et la contrebande est l’affaire de tous. Chacun doit jouer son rôle pour protéger notre économie et préserver les ressources vitales de notre pays, a-t-il déclaré. Alors que la Côte d’Ivoire s’efforce de préserver sa place de leader mondial du cacao, les défis ne manquent pas. Entre fraude douanière, contrebande transfrontalière et flambée des prix, la filière cacao est sous pression. Les autorités multiplient les initiatives pour sécuriser les revenus et garantir une rémunération équitable aux producteurs, mais les obstacles restent nombreux. Dans ce contexte, une question cruciale se pose : comment moderniser et sécuriser la filière cacao pour en faire un levier durable de développement économique ? La réponse passera sans doute par une collaboration renforcée entre les acteurs publics et privés, une meilleure traçabilité des fèves et une lutte implacable contre les réseaux criminels. Mais surtout, elle nécessitera une prise de conscience collective de l’importance de préserver cette ressource stratégique pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Alors, comment garantir que le cacao, or brun de la Côte d’Ivoire, continue de bénéficier à tous, des producteurs aux exportateurs, sans être siphonné par des intérêts illégaux ?

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