L'évolution de nos relations à l'ère du smartphone s'avère complexe, transformant nos vies pour le meilleur et parfois pour le pire. Les données d'un sondage Ipsos de janvier 2019 révèlent que 61% des jeunes estiment que leur téléphone interfère trop dans leur vie amoureuse. La présence constante du téléphone et le temps qu'il accapare sont des sources de conflits, voire de ruptures, pour un quart des jeunes interrogés.
Cette dépendance aux écrans suscite divers comportements nocifs pour la relation amoureuse. Le "Fear of Missing Out" (FOMO), la peur de passer à côté de quelque chose, les moments de solitude face à soi-même, les suspicions et le besoin de vérifier les messages de son partenaire, ou encore le désir insatiable de reconnaissance virtuelle via les likes engendrent des comportements nuisibles pour l'épanouissement du couple.
Jade, 26 ans, partage sa vie avec Tom depuis quatre ans. Pour elle, le téléphone portable est devenu une extension de son compagnon. Elle déplore cette dépendance qui l'isole de plus en plus. "Je ressens comme si son portable était devenu son univers. Avant, nos disputes tournaient autour de sa PlayStation, mais au moins, cela restait confiné au salon", soupire-t-elle. Elle se sent impuissante face à son compagnon qui semble jouer à des jeux sans fin, que ce soit chez des amis, en famille, voire même au restaurant.
Les smartphones et les tablettes sont désormais nos compagnons constants, même dans nos moments les plus intimes. Selon l'étude d'Ipsos, un jeune sur cinq répond à des appels ou des messages pendant les moments intimes. Anaïs nuance en précisant que son partenaire n'irait pas jusqu'à consulter son téléphone pendant leurs ébats, mais admet qu'en cas d'appel urgent, il jette un œil rapide à son écran.
Cécilia Commo souligne que beaucoup de gens ne disposent plus de téléviseur dans leur chambre, mais optent pour une tablette ou un smartphone pour regarder des séries. Ainsi, le téléphone portable semble s'immiscer dans la vie des couples, devenant presque inévitable.
Par ailleurs, le phénomène du "phubbing" intervient fréquemment : une personne cesse subitement d'écouter son interlocuteur pour se plonger dans son téléphone. Selon une étude de la Baylor University's Hankamer School of Business, 46,3% des personnes interrogées ont été victimes de ce comportement de la part de leur partenaire. Pour 22,6% d'entre elles, cela a engendré des conflits relationnels, tandis que 36,6% ont ressenti de la détresse à cause de cette attitude. Mais alors, comment lutter contre cette habitude ?
Bertrand Baray, sexothérapeute et thérapeute de couple, préconise de convenir d'un "cadre sans téléphone portable" de manière progressive pour contrer l'emprise toxique que le smartphone peut exercer sur la relation. Éviter les reproches du type "ton téléphone est plus important que moi" est également recommandé.
Stéphane, 28 ans, a expérimenté l'établissement d'une nouvelle dynamique avec son partenaire Sam. Après cinq ans de relation, l'intrusion constante du téléphone a sérieusement ébranlé leur couple, les poussant même à envisager la séparation à plusieurs reprises.
Et vous, comment vivez-vous cette omniprésence du smartphone dans vos relations ?
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