L'ex-Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, exilé depuis quatre ans, semble avoir la possibilité de revenir dans son pays selon les déclarations du porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, faites à l'issue d'un Conseil des ministres le 23 novembre. Cependant, la question cruciale demeure : comment la justice ivoirienne va-t-elle traiter les condamnations prononcées à l'encontre de Soro ?
La déclaration de M. Coulibaly souligne que Guillaume Soro « peut rentrer quand il veut », indiquant une ouverture du pays envers son retour. Néanmoins, il met l'accent sur le fait que l'application des peines condamnant Soro sera entre les mains de l'administration judiciaire ivoirienne. « C'est elle qui décide » quand « elle exécute une décision qu'elle a elle-même librement prise », explique-t-il.
Cette position délicate soulève des questions sur l'indépendance du système judiciaire ivoirien et sur la manière dont il gérera le retour de Soro, une figure politique controversée. Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion, avait quitté la Côte d'Ivoire en 2019 après un différend avec le président actuel, Alassane Ouattara.
Soro a été condamné en 2020 à 20 ans de prison par contumace pour « recel de détournement de deniers publics », suivi d'une condamnation à perpétuité en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l'État ». Ces charges graves soulèvent des préoccupations quant à l'équité des procédures judiciaires, en particulier lorsque le condamné est une personnalité politique majeure.
Le retour de Soro en Afrique, où il a rencontré des figures militaires arrivées au pouvoir par des coups d'État, soulève également des interrogations sur son implication potentielle dans les dynamiques politiques de la région. Les rencontres avec le général Abdourahamane Tiani au Niger et le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso ajoutent une dimension géopolitique à sa réapparition.
Alors que la Côte d'Ivoire s'ouvre à un possible retour de Guillaume Soro, comment la justice ivoirienne gérera-t-elle les condamnations prononcées à son encontre ? Quels seront les implications politiques de son retour, en particulier dans le contexte des rencontres avec des figures militaires influentes en Afrique ?
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