L'agence européenne de garde-côtes et de gardes frontières, Frontex, prévoit de déployer 50 fonctionnaires à la frontière entre la Finlande et la Russie. Cette décision intervient dans un contexte où la Finlande a fermé huit de ses neuf postes-frontières avec la Russie, en raison d'une augmentation des entrées illégales, principalement de demandeurs d'asile en provenance de pays tels que l'Irak, la Syrie et le Yémen. Les autorités finlandaises accusent Moscou d'orchestrer cette crise migratoire, évoquant des similitudes avec les récentes actions de la Biélorussie aux frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne.
Fermeture des postes-frontières finlandais
Le 17 novembre dernier, la Finlande a fermé ses quatre principaux postes frontaliers avec la Russie, une mesure qui restera en vigueur jusqu'au 18 février. Actuellement, un seul poste-frontière demeure ouvert, celui de Raja-Jooseppi, à la frontière avec la région de Mourmansk. Cette décision a été précédée par le franchissement de la frontière par 58 migrants à Salla, dans le Nord de la Finlande, juste avant la fermeture du poste-frontière. La Finlande a justifié ces fermetures par la nécessité de contrôler les mouvements migratoires et d'endiguer les entrées illégales.
Accusations contre la Russie et réponses diplomatiques
Helsinki a exprimé des préoccupations quant à un afflux de migrants sans visa, principalement originaires du Proche-Orient et d'Afrique, depuis la fin août. Les autorités finlandaises estiment que cette situation résulte d'une opération orchestrée par la Russie, visant à déstabiliser le pays, de manière similaire aux actions menées par la Biélorussie aux frontières de plusieurs pays européens. Le gouverneur de la région arctique russe de Mourmansk a dénoncé des « actions provocatrices » de la Finlande, affirmant qu'environ 400 ressortissants étrangers sont rassemblés dans la partie nord de la frontière.
Migrations organisées et réponses européennes
Des investigations ont révélé l'existence de groupes sur la messagerie Telegram, proposant des visas d'études de trois mois en Russie et offrant une assistance financière moyennant 13 000 dollars pour franchir la frontière européenne, côté finlandais ou estonien. Ces découvertes soulèvent des questions sur l'implication de réseaux organisés dans les flux migratoires en provenance de Russie. Par ailleurs, l'Estonie, face à ces développements, envisage également de fermer ses frontières orientales.
Dans ce contexte complexe, où les enjeux migratoires se mêlent aux tensions diplomatiques entre la Russie et les pays européens, il est crucial d'analyser les implications à long terme de ces mesures sur la sécurité régionale et les relations internationales. Les actions de Frontex et les réponses des pays de l'Union européenne pourraient-elles contribuer à résoudre la crise migratoire à la frontière finno-russe, ou risquent-elles d'accentuer les tensions entre les deux parties?
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