Agriculture: Colère Parmi Les Producteurs De Cacao En Côte d’Ivoire - Agriculture - Ivoireland

La récente communication du Conseil Café-Cacao (CCC) n'a pas manqué de susciter la colère parmi certains producteurs de cacao en Côte d'Ivoire. Dans une déclaration de presse livrée le mercredi 13 mars 2024, des représentants du Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d'Ivoire (Synapci) et de l'Association nationale des producteurs de Côte d'Ivoire (Anaproci) ont exprimé leur mécontentement et ont même exigé la démission du Directeur Yves Brahima Koné.

Les raisons de la colère

La source du mécontentement réside dans une note récente émise par Yves Brahima Koné, directeur général du Conseil Café-Cacao. Dans cette note, il appelle les producteurs à respecter strictement les prix fixés par les autorités compétentes et met en garde contre les surpaiements pratiqués par certains acheteurs de cacao. Cette mise en garde est basée sur l'article 18 du décret n°2012-1008 du 17 octobre 2012, qui régit les modalités de commercialisation du café et du cacao en Côte d'Ivoire.

Pour les producteurs mécontents, ces directives représentent une menace pour leur gagne-pain. Ils estiment que les mesures édictées par le CCC maintiennent les producteurs et les intermédiaires dans une situation précaire. Kanga Koffi, président de l'Anaproci, a souligné que le Conseil ne semble pas être du côté des producteurs et a exigé le départ de Yves Brahima Koné.

Le président du Synapci a également exprimé son désaccord, affirmant que les responsables du CCC empêchent les producteurs de bénéficier pleinement de l'augmentation des prix sur le marché international du cacao. Il a appelé à une actualisation des prix pour refléter les réalités du marché et permettre aux producteurs d'en bénéficier.

Comparaison des prix du cacao

Actuellement, le prix du kilogramme de cacao en Côte d'Ivoire est fixé à 1000 FCFA, tandis qu'au Cameroun, il est monté jusqu'à 4 225 FCFA/kg. Cette disparité dans les prix soulève des questions parmi les producteurs ivoiriens sur l'équité des politiques de fixation des prix dans le secteur cacaoyer.

Cette confrontation entre les producteurs de cacao et le CCC soulève des questions importantes sur l'équité et l'efficacité des politiques de régulation du marché du cacao en Côte d'Ivoire. Les producteurs demandent une révision des prix pour refléter les réalités du marché mondial, tandis que le CCC insiste sur le respect des prix fixés par les autorités.

À l'heure actuelle, il semble y avoir un fossé important entre les attentes des producteurs et les directives du CCC. Comment le gouvernement ivoirien compte-t-il résoudre ces tensions et répondre aux préoccupations des producteurs de cacao ? La question reste ouverte, mais une chose est certaine : l'avenir de la filière cacaoyère ivoirienne dépend en grande partie de la capacité des autorités à trouver un terrain d'entente entre toutes les parties prenantes.