Le Président Alassane Ouattara a-t-Il Perdu De Sa Rigueur? - Politique - Ivoireland

Depuis les années 90, le président Alassane Dramane Ouattara, alors gouverneur de la BCEAO, incarnait la figure de l'« apôtre de la rigueur », modelant ainsi une économie ivoirienne en pleine mutation. Toutefois, l'évolution de sa gouvernance actuelle semble marquée par des contrastes frappants, laissant transparaître une certaine défaillance dans la préservation de cette rigueur tant vantée par le passé.

Un passé glorieux, un présent mitigé

Le bilan économique de Alassane Ouattara est sans conteste mitigé. Bien que le pays ait enregistré une croissance soutenue au cours des douze dernières années et des réalisations impressionnantes, les dysfonctionnements et les scandales sont monnaie courante, ternissant ainsi l'image du régime. Cette situation contraste avec la gestion rigoureuse des finances publiques qui caractérisait le mandat d'Ouattara dans les années 90.

Plusieurs affaires récentes jettent une lumière crue sur les possibles lacunes de la gouvernance actuelle. Les accusations portées contre le ministre de la Construction et de l'Urbanisme, concernant la sortie illégale de fonds importants, mettent en lumière l'absence d'enquêtes officielles sérieuses face à de telles allégations. De même, l'allocation de fonds d'urgence considérables pour lutter contre les effets de la pandémie de COVID-19 a soulevé des interrogations quant à leur utilisation réelle, illustrant ainsi un manque de transparence et de suivi dans la gestion des ressources publiques.

Opacité et malversations

Les récentes élections des Conseils Régionaux ont également mis en lumière des problèmes de gestion financière, avec des accusations de détournement de fonds et de gestion opaque des ressources publiques. Les disparités entre les montants alloués et les fonds effectivement reçus soulèvent des questions quant à la transparence et à l'intégrité des processus de financement.

De même, les coûts en constante augmentation des projets d'infrastructure soulèvent des doutes quant à la gestion efficace des ressources financières, mettant en évidence un manque de contrôle et de supervision dans la mise en œuvre de ces projets. Face à ces défis, il est impératif que le gouvernement réaffirme son engagement en faveur de la bonne gouvernance et de la transparence. Les institutions chargées de surveiller l'utilisation des fonds publics, telles que la Cour des Comptes, doivent être renforcées et soutenues dans leur mission de contrôle et de vérification.

De plus, il est crucial de promouvoir une culture de responsabilité et de reddition de comptes au sein de l'administration publique, afin de prévenir les abus et les malversations. Les dirigeants politiques doivent faire preuve de leadership en matière d'intégrité et de transparence, et agir avec diligence pour restaurer la confiance du public dans les institutions et les processus gouvernementaux. Dans un pays où la gestion rigoureuse des finances publiques a été un pilier de la politique économique, comment le président Ouattara compte-t-il rétablir la confiance et restaurer l'intégrité dans la gestion des ressources publiques ? Est-il possible de retrouver la voie de la rigueur économique dans un contexte marqué par des scandales et des controverses récurrents ?