Gbagbo Dénonce La Manipulation Des Prix Du Cacaa Pour Couvrir Les Dettes - Politique - Ivoireland

Dans un discours enflammé lors d'un meeting à Agboville pour clôturer la fête de la Renaissance 2024, l'ancien président Laurent Gbagbo a mis en lumière les véritables raisons derrière la mévente du cacao ivoirien sur le marché international, pointant du doigt le gouvernement actuel.

Les prix du cacao : une injustice criante

Au cœur de son intervention, Laurent Gbagbo s'est exprimé avec passion sur la situation alarmante des prix du cacao en Côte d'Ivoire. Comparant les prix pratiqués dans d'autres pays producteurs tels que le Cameroun et le Ghana, il a souligné l'incohérence flagrante des tarifs en vigueur dans son propre pays. « Comment se fait-il que le cacao puisse être vendu à 5000 francs au Cameroun et à 3000 francs au Ghana, alors qu'en Côte d'Ivoire, nous sommes censés être le premier producteur mondial et que le prix soit plafonné à 1500 francs ? » s'est-il indigné.

Dénonçant l'absence de mesures concrètes pour soutenir les producteurs de cacao, Laurent Gbagbo a rappelé une initiative qu'il avait lancée lorsqu'il était au pouvoir. « J'ai plaidé pour une union des producteurs de cacao entre la Côte d'Ivoire et le Ghana afin de fixer un prix juste pour notre précieuse ressource. Malheureusement, cette proposition a été ignorée, et j'ai été critiqué pour cela », a-t-il regretté.


https://www.youtube.com/watch?v=J9LJFCkrRGk

Le poids de la dette sur le dos des paysans

Pour Laurent Gbagbo, la mévente du cacao et la stagnation des prix sont largement imputables aux politiques gouvernementales actuelles. Il a dénoncé l'augmentation des taxes imposées aux paysans, qui ne faisaient autrefois que 200 francs, et a accusé les libéraux de bloquer les prix pour compenser une dette nationale insoutenable. « L'État ne prend que 200 francs pour les impôts. Aujourd'hui, les libéraux bloquent les prix pour se donner les moyens de prendre sur le kilo de cacao pour financer la dette abyssale qu'ils nous ont laissée, et qu'ils vont nous laisser », a-t-il déclaré.

Insistant sur l'importance d'une rémunération équitable pour les producteurs de cacao, Laurent Gbagbo a critiqué la minimisation de l'augmentation du prix du cacao à 1500 francs. « Ce n'est pas une simple augmentation, comme certains voudraient le faire croire. Quand d'autres peuvent vendre leur cacao à 5000 francs, pourquoi devrions-nous nous contenter de moins ? » a-t-il interrogé.

Alors que les paysans ivoiriens continuent de lutter pour une rémunération juste et des conditions de vie décentes, les révélations de Laurent Gbagbo soulèvent une question brûlante : pourquoi les prix du cacao en Côte d'Ivoire restent-ils si bas malgré la forte demande internationale et les revenus générés par cette précieuse ressource ?