La Prolifération De Faux Remèdes Traditionnels Met La Santé En Danger - Santé - Ivoireland

La médecine traditionnelle en Côte d'Ivoire, longtemps considérée comme un pilier essentiel de la santé publique, est confrontée à un nouveau défi majeur : la prolifération de médicaments traditionnels de qualité inférieure et falsifiés. Cette menace pour la santé publique a récemment été dénoncée lors d'une réunion urgente de l'Organisation Nationale des Associations des Praticiens de Médecine Traditionnelle des districts sanitaires. Retour sur cette prise de conscience et les mesures proposées pour réguler ce secteur vital.

Des Médicaments Falsifiés : Un Danger pour la Santé Publique

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les médicaments falsifiés sont des produits dont l'identité, la composition ou l'origine sont intentionnellement altérées. Cette falsification peut prendre différentes formes, notamment en mélangeant des produits naturels avec des substances chimiques pour produire des résultats prétendument bénéfiques pour la santé.

Lors de la réunion de l'Organisation Nationale des Associations des Praticiens de Médecine Traditionnelle, des révélations alarmantes ont été faites. Des produits prétendument destinés au traitement de diverses pathologies ont été analysés et des traces de gènes de la fièvre typhoïde ont été découvertes. Certains de ces produits contenaient même des champignons ou des bactéries potentiellement responsables de graves maladies telles que le cancer, les insuffisances rénales et cardiaques, mettant ainsi en danger la santé des patients.

Le Dr Kroa Ehoule, Directeur Coordonnateur du Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle, a vivement dénoncé ces pratiques et appelé les praticiens à assumer leurs responsabilités. Il a averti que les plaintes reçues par son bureau ne resteraient pas sans suite et a appelé chaque praticien à répondre de ses actes.

Vers une Régulation et une Certification du Secteur

En plus des mesures de sensibilisation, le Dr Ehoule a proposé la mise en place d'un processus de labellisation et de certification des médicaments traditionnels pour garantir leur sécurité et leur efficacité. Il a également souligné l'urgence de créer des instituts de recherche spécialisés dans la médecine traditionnelle, suivant l'exemple d'autres pays de la région tels que le Ghana et le Nigeria.

La récente interdiction de l'« atoté », un médicament traditionnel controversé, a mis en lumière les pratiques inquiétantes dans le secteur de la médecine traditionnelle en Côte d'Ivoire. Face à la menace croissante des médicaments falsifiés, il devient impératif pour les autorités de prendre des mesures rapides et efficaces pour réguler ce secteur vital et protéger la santé des populations. Une question demeure : quelles actions concrètes seront entreprises pour sécuriser la pratique de la médecine traditionnelle en Côte d'Ivoire et prévenir les risques pour la santé publique ?