Le Général Soumahoro Dénonce Les Violences Survenues À l'Abattoir De Port Bouet - Politique - Ivoireland

Les événements tragiques survenus le samedi 1er juin 2024 à l’abattoir de Port Bouet ont secoué la communauté locale et les autorités nationales. Des affrontements violents entre des jeunes affiliés à la filière bétail-viande et les forces de l’ordre ont conduit à des actes de vandalisme, suscitant une réaction vigoureuse du Général Soumahoro Gaoussou, président du Conseil ad’hoc de la filière bétail-viande. Dans une déclaration publique, il a condamné ces actions avec la plus grande fermeté, appelant à des mesures strictes contre les fauteurs de troubles.

Les Violences de Port Bouet : Une Journée de Chaos

Les affrontements du 1er juin ont commencé lorsque les autorités du District autonome d’Abidjan ont lancé une opération de sensibilisation auprès des acteurs de la filière bétail-viande. La situation a rapidement dégénéré, des jeunes se revendiquant de cette filière ayant répondu par des actes de violence et de vandalisme. Des véhicules civils et de la police nationale ont été endommagés, et le chaos a régné pendant plusieurs heures.

Le Général Soumahoro Gaoussou a réagi vivement à ces événements. "Ces actions répréhensibles, menées par certains acteurs instrumentalisés, mettent en péril non seulement les acteurs de la filière bétail-viande mais aussi les populations et les autorités de la République," a-t-il déclaré.

Le Général Soumahoro, s’exprimant au nom de tous les acteurs de la filière bétail-viande, a exprimé sa profonde désolation face à ces incidents. "Nous condamnons énergiquement ces actions répréhensibles. En tant que président du Conseil ad’hoc, je présente mes excuses aux populations et aux autorités de la République pour ces comportements inciviques," a-t-il souligné.

Il a insisté sur la nécessité de sanctions sévères contre les auteurs et les commanditaires de ces violences pour dissuader de futurs actes similaires. "Les auteurs et leurs commanditaires doivent être sévèrement sanctionnés. Nous promettons de mettre tout en œuvre pour éviter de tels désagréments à l’avenir," a-t-il martelé.

Profitant de cette occasion, le Général Soumahoro a attiré l’attention des autorités sur les problèmes d’organisation au sein de la filière bétail-viande. "Cette filière, riche en potentiel économique et en opportunités d’emploi pour les jeunes, souffre d’une mauvaise organisation. Cette situation facilite l’instrumentalisation des acteurs, en grande majorité analphabètes, et permet l’infiltration de réseaux douteux," a-t-il expliqué.

La Nécessité d’une Réforme Structurelle

Pour le Général Soumahoro, le désordre actuel est une conséquence directe de cette mauvaise organisation. "Il ne faut pas s’étonner de ce désordre qui est la résultante de la mauvaise organisation entretenue de la filière bétail-viande," a-t-il affirmé. Il a appelé à un engagement ferme des acteurs pour sortir cette filière de l’informel et la structurer de manière professionnelle.

Le Général a également rappelé l’existence d’une ordonnance signée en décembre 2011 par le Président de la République, visant à promouvoir l’interprofession des organisations professionnelles agricoles. "Cependant, à ce jour, la filière bétail-viande reste la seule à ne pas être organisée en interprofession, en raison des intrigues," a-t-il dénoncé.

Les désordres actuels ont des répercussions non seulement internes mais aussi externes. "Ce désordre renvoie une mauvaise image de la filière auprès de nos fournisseurs étrangers traditionnels et peut compromettre l’approvisionnement en bétail pour la fête de Tabaski. Il est également source de spéculations qui rendent l’accès aux moutons de la Tabaski plus difficile pour nos populations," a mis en garde le Général Soumahoro.

Pour conclure, le Général a exhorté ses collègues de la filière à faire preuve de retenue et à respecter les institutions de la République. "J’exhorte mes collègues à de la retenue et au respect des institutions. Fermer les yeux sur l’informel est dangereux, et les événements de samedi en sont une preuve éclatante. Des gens mal encadrés peuvent causer des dégâts considérables," a-t-il averti.

Face à ces défis, une question demeure : Comment réorganiser efficacement la filière bétail-viande pour prévenir de tels incidents à l’avenir et assurer une gestion durable et équitable de ce secteur clé de l’économie ?