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Jeudi, 21 Novembre 2024 à 8:39 |
Forum Ivoireland / Agriculture / Sécurité Alimentaire: l'Etat Prévoit 8 Millions De Tonnes De Manioc Pour 2025? (83 Vues)
Le Cacao Ivoirien Se Porte Bien Passant De 2,2 À 2,4 Millions Tonnes / Secteur Du Palmier À Huile: l'Etat Investit Plus De 118,755 Milliards De FCFA / Prix Du Cacao: Les Producteurs De Cacao Rejettent La Proposition De l'Etat (2) (3) (4)
La Côte d’Ivoire, pays au cœur du continent africain, accorde une importance croissante à la culture du manioc, un aliment de base crucial pour la sécurité alimentaire. À l’aube de 2025, le gouvernement ivoirien a mis en place des initiatives ambitieuses pour transformer cette culture vivrière en un pilier de l’économie nationale et régionale. Alors que la production de manioc connaît une croissance significative, l’accent est mis sur des objectifs ambitieux pour l’avenir, notamment une production de 8 millions de tonnes d’ici 2025. Cet article explore les efforts déployés par les autorités et les acteurs du secteur, tout en examinant les implications sociales et économiques de cette stratégie.
L’importance stratégique du manioc en Côte d’IvoireLe manioc, connu pour sa robustesse et sa capacité à pousser dans des conditions variées, est une culture essentielle en Côte d’Ivoire. Classé au deuxième rang des produits alimentaires les plus consommés après l’igname, il joue un rôle clé dans l’alimentation de la population, représentant un apport calorique significatif. À l’échelle mondiale, le manioc nourrit environ 800 millions de personnes, dont 500 millions en Afrique. Cette racine tubéreuse est particulièrement prisée pour sa capacité à résister aux conditions climatiques difficiles, ce qui en fait un atout majeur pour les pays en développement. Pour répondre à la demande croissante et assurer la sécurité alimentaire, le gouvernement ivoirien a fixé un objectif ambitieux : atteindre une production de 8 millions de tonnes de manioc d’ici 2025. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de Productions Alimentaires d’Urgence en Côte d’Ivoire (2PAUCI-CI), lancé en février 2024. Ce programme vise à augmenter les superficies cultivées, avec une ambition de 73 000 hectares de manioc plantés à partir de boutures à haut rendement. Depuis 2010, la production de manioc a considérablement augmenté, passant de 2,3 millions de tonnes à plus de 6,3 millions de tonnes en 2022. Cette progression témoigne des efforts déployés pour moderniser les pratiques agricoles et répondre aux besoins croissants. Le 2PAUCI-CI joue un rôle central en fournissant aux producteurs des intrants de qualité, tels que les semences et les engrais, pour soutenir cette croissance. Le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) est au cœur de l’initiative de modernisation de la culture du manioc. En mettant au point des variétés à haut rendement telles que Yavo, Yacé, Bonoua et Bocou, le CNRA vise à augmenter le rendement potentiel par hectare. Les variétés Bocou 5 et Bocou 9, en particulier, présentent un potentiel de rendement de 40 tonnes par hectare, offrant ainsi une réponse aux défis liés à la sécurité alimentaire. Parallèlement, le Centre Régional d’Excellence Wave pour les Phytopathogènes Transfrontaliers, soutenu par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, travaille sur les maladies virales du manioc. La campagne de sensibilisation « Ensemble sauvons notre manioc », lancée en mars 2022, a pour but de lutter contre des maladies comme la striure brune, surnommée l’Ebola du manioc, qui menace les récoltes et les revenus des producteurs. L’impact socio-économique : le manioc comme levier de développementLe manioc ne se contente pas de contribuer à la sécurité alimentaire ; il joue également un rôle crucial dans le développement économique et social des régions rurales. En Côte d’Ivoire, la culture du manioc est une source importante de revenus pour de nombreuses familles, et elle offre des opportunités d’emploi, notamment pour les femmes. Dans des régions comme N’Douci, Bouaké et Didiévi, le manioc a permis à de nombreuses femmes de sortir de la pauvreté. Les veuves des fonctionnaires à Man, soutenues par la Cgrae, ont trouvé dans la culture du manioc un moyen de subvenir à leurs besoins. Lydie Dion San Goué, présidente des veuves du Tonkpi, témoigne : « Nous avons décidé de créer des plantations de manioc avec l’aide de l’Ips-Cgrae de Man, et cela nous permet de subvenir à nos besoins. » Le Programme Social du Gouvernement (PsGouv) a également contribué à la promotion de la culture du manioc. En 2023, le bilan a révélé la production de 37 650 tonnes de manioc, avec la formation de 113 formateurs et 3 327 producteurs aux bonnes pratiques agricoles. Le Projet d’Appui du PSgouv (PaPsGouv) a permis à de nombreux jeunes, comme Séraphin Yopini, de se lancer dans la culture du manioc, avec des résultats prometteurs tels que les 20,4 tonnes récoltées par hectare. Les défis à relever : assurer la durabilité et la résilienceMalgré les progrès réalisés, plusieurs défis restent à surmonter pour garantir la durabilité et la résilience de la production de manioc. L’un des principaux défis est la gestion des maladies virales qui peuvent décimer les cultures. La striure brune est particulièrement préoccupante et nécessite une surveillance continue et des interventions rapides. De plus, la mise en place d’infrastructures pour la transformation du manioc est essentielle pour maximiser la valeur ajoutée de la production. Le gouvernement a répondu à ce besoin en construisant et en équipant cinq unités semi-industrielles pour la transformation du manioc, dont celle de Sanata à N’Douci. Ces initiatives visent à renforcer la chaîne de valeur du manioc et à soutenir les femmes transformatrices qui jouent un rôle clé dans ce secteur. Alors que la Côte d’Ivoire se prépare à atteindre son objectif de production de 8 millions de tonnes de manioc d’ici 2025, il est crucial de continuer à surveiller les progrès réalisés et les défis rencontrés. L’accent mis sur la recherche, l’innovation et le soutien aux producteurs est un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir la durabilité de cette culture vitale. La question se pose donc : comment la Côte d’Ivoire pourra-t-elle naviguer entre les défis et les opportunités pour faire du manioc un pilier de sa sécurité alimentaire et de son développement économique à long terme ?
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