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Vendredi, 22 Novembre 2024 à 2:27

Côte d’Ivoire: La Population En Colère Réclame Le Départ De l'Armée Française - Société - Ivoireland

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 26 juillet à 20:15

Les tensions montent dans la région du Bélier, en Côte d'Ivoire, où les habitants des villages environnants du camp de l'armée française à Lomo Nord ont tenu un conclave d’urgence pour exprimer leur mécontentement. Rassemblés à la salle de mariage de Toumodi le 17 juillet 2024, les villageois, accompagnés de leurs chefs coutumiers, ont vigoureusement réclamé le départ de l'armée française, dénonçant des actions qu'ils qualifient de « nocives et criminelles ».

Des accusations graves contre l'armée française


Les populations de Lomo Nord, soutenues par celles des villages voisins, ont profité de cette rencontre pour dénoncer ce qu'elles perçoivent comme des abus et des exactions de la part des militaires français. « De 3 000 hectares auxquels ils ont droit, ils veulent prendre 15 000 hectares », a déclaré Alphonse Koffi, cadre du village de Bendressou. Cette extension territoriale imposée par l'armée française prive les habitants de leurs terres agricoles, essentielles à leur subsistance.

Les témoignages des porte-paroles des villages présents étaient unanimes : la présence militaire française est devenue insupportable. Le représentant du préfet de région, le député de Toumodi commune Hervé Alliali, le député sous-préfecture N'Dri Antoine et le ministre sénateur Allah Kouadio Rémi ont écouté attentivement les doléances des villageois. « Nos parents sont laissés pour compte. Avec l'occupation de l'armée française, nos parents n'ont plus de terre, plus de vie », a martelé Alphonse Koffi.

L'arrivée de l'armée française à Lomo Nord remonte aux années 1975, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, qui avait accordé une parcelle de terre pour les champs de tirs. Aujourd'hui, cette présence militaire s'est étendue bien au-delà des limites initiales, empiétant sur les terres cultivables et perturbant la vie quotidienne des habitants. « Les tirs qui vont au-delà de la limite originelle font parfois des victimes, que ce soient au niveau des plantes que des humains », a déploré le porte-parole de Lomo Nord.

Face à cette situation, les populations de Lomo Nord et des villages voisins ont décidé de se tourner vers leurs élus et cadres régionaux pour obtenir leur soutien. « Nous affirmons haut et fort que nous ne voulons plus d'eux et qu'ils aillent se faire voir ailleurs », a clamé Alphonse Koffi. Les villageois espèrent que l’intervention des élus locaux permettra de faire entendre leurs revendications auprès des autorités nationales et internationales.

Le président de la mutuelle de Lomo Nord, M. Nestor, a énuméré les nombreux impacts négatifs de la présence militaire française. « Les terres cultivables sont spoliées, les tirs vont au-delà de la limite originelle et font parfois des victimes. Cette présence militaire empêche nos populations de vaquer librement à leurs occupations. La voie d'accès à ce village est très difficile parce que cette voie est empruntée par des engins lourds et il n'y a pas de bitume », a-t-il expliqué.

En dépit de l'importance stratégique de la base militaire française, Lomo Nord reste un village enclavé et marginalisé. « Bien que depuis plus de 50 ans, il abrite ce site des militaires qui rend des services énormes à toute la Côte d'Ivoire, nous disons que c'est une injustice », a ajouté M. Nestor. Les villageois estiment que les bénéfices apportés par la présence militaire ne compensent pas les préjudices subis au quotidien.

Les revendications des populations locales


Les populations locales ont formulé plusieurs revendications pour améliorer leur situation. Elles demandent notamment :
- La réduction de l'emprise territoriale de l'armée française à la parcelle initialement attribuée.
- La réparation des dégâts causés par les tirs militaires sur les cultures et les biens matériels.
- L'amélioration des infrastructures routières pour faciliter l'accès aux villages.
- Une compensation financière pour les pertes subies en raison de l'occupation militaire.

Les autorités locales, présentes lors du conclave, ont promis de relayer ces revendications auprès des instances supérieures. Le député Hervé Alliali a assuré les villageois de son soutien et de son engagement à trouver une solution acceptable pour toutes les parties impliquées. « Nous entendons vos préoccupations et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que justice soit faite », a-t-il déclaré.

La situation à Lomo Nord soulève des questions plus larges sur la présence militaire étrangère en Afrique. De nombreux pays africains accueillent des bases militaires étrangères, souvent dans un contexte de coopération sécuritaire. Cependant, ces présences peuvent engendrer des tensions locales et des conflits d'intérêts entre les populations et les militaires. En Côte d'Ivoire, le cas de Lomo Nord pourrait bien devenir un symbole de la résistance locale contre l'ingérence étrangère.

Pour les habitants de Lomo Nord, l'avenir reste incertain. Ils espèrent que leurs revendications seront entendues et que des mesures concrètes seront prises pour améliorer leur situation. Cependant, ils restent déterminés à poursuivre leur lutte jusqu'à ce que justice soit faite. « Nous ne voulons plus de l'armée française sur nos terres », a réitéré Alphonse Koffi, soulignant la détermination des villageois à protéger leurs droits et leur dignité. Le conclave d'urgence tenu par les populations de Lomo Nord et des villages environnants a mis en lumière les profondes tensions existant entre les habitants et l'armée française. Alors que les revendications des villageois sont claires et légitimes, la question demeure : comment les autorités ivoiriennes et internationales répondront-elles à cet appel désespéré pour la justice et la dignité des populations locales ?

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Image de Société. Les tensions montent dans la région du Bélier, en Côte d'Ivoire, où les habitants des villages environnants du camp de l'armée française à Lomo Nord ont tenu un conclave d’urgence pour exprimer leur mécontentement. Rassemblés à la salle de mariage de Toumodi le 17 juillet 2024, les villageois, accompagnés de leurs chefs coutumiers, ont vigoureusement réclamé le départ de l'armée française, dénonçant des actions qu'ils qualifient de « nocives et criminelles ». Des accusations graves contre l'armée française Les populations de Lomo Nord, soutenues par celles des villages voisins, ont profité de cette rencontre pour dénoncer ce qu'elles perçoivent comme des abus et des exactions de la part des militaires français. « De 3 000 hectares auxquels ils ont droit, ils veulent prendre 15 000 hectares », a déclaré Alphonse Koffi, cadre du village de Bendressou. Cette extension territoriale imposée par l'armée française prive les habitants de leurs terres agricoles, essentielles à leur subsistance. Les témoignages des porte-paroles des villages présents étaient unanimes : la présence militaire française est devenue insupportable. Le représentant du préfet de région, le député de Toumodi commune Hervé Alliali, le député sous-préfecture N'Dri Antoine et le ministre sénateur Allah Kouadio Rémi ont écouté attentivement les doléances des villageois. « Nos parents sont laissés pour compte. Avec l'occupation de l'armée française, nos parents n'ont plus de terre, plus de vie », a martelé Alphonse Koffi. L'arrivée de l'armée française à Lomo Nord remonte aux années 1975, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, qui avait accordé une parcelle de terre pour les champs de tirs. Aujourd'hui, cette présence militaire s'est étendue bien au-delà des limites initiales, empiétant sur les terres cultivables et perturbant la vie quotidienne des habitants. « Les tirs qui vont au-delà de la limite originelle font parfois des victimes, que ce soient au niveau des plantes que des humains », a déploré le porte-parole de Lomo Nord. Face à cette situation, les populations de Lomo Nord et des villages voisins ont décidé de se tourner vers leurs élus et cadres régionaux pour obtenir leur soutien. « Nous affirmons haut et fort que nous ne voulons plus d'eux et qu'ils aillent se faire voir ailleurs », a clamé Alphonse Koffi. Les villageois espèrent que l’intervention des élus locaux permettra de faire entendre leurs revendications auprès des autorités nationales et internationales. Le président de la mutuelle de Lomo Nord, M. Nestor, a énuméré les nombreux impacts négatifs de la présence militaire française. « Les terres cultivables sont spoliées, les tirs vont au-delà de la limite originelle et font parfois des victimes. Cette présence militaire empêche nos populations de vaquer librement à leurs occupations. La voie d'accès à ce village est très difficile parce que cette voie est empruntée par des engins lourds et il n'y a pas de bitume », a-t-il expliqué. En dépit de l'importance stratégique de la base militaire française, Lomo Nord reste un village enclavé et marginalisé. « Bien que depuis plus de 50 ans, il abrite ce site des militaires qui rend des services énormes à toute la Côte d'Ivoire, nous disons que c'est une injustice », a ajouté M. Nestor. Les villageois estiment que les bénéfices apportés par la présence militaire ne compensent pas les préjudices subis au quotidien. Les revendications des populations locales Les populations locales ont formulé plusieurs revendications pour améliorer leur situation. Elles demandent notamment : - La réduction de l'emprise territoriale de l'armée française à la parcelle initialement attribuée. - La réparation des dégâts causés par les tirs militaires sur les cultures et les biens matériels. - L'amélioration des infrastructures routières pour faciliter l'accès aux villages. - Une compensation financière pour les pertes subies en raison de l'occupation militaire. Les autorités locales, présentes lors du conclave, ont promis de relayer ces revendications auprès des instances supérieures. Le député Hervé Alliali a assuré les villageois de son soutien et de son engagement à trouver une solution acceptable pour toutes les parties impliquées. « Nous entendons vos préoccupations et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que justice soit faite », a-t-il déclaré. La situation à Lomo Nord soulève des questions plus larges sur la présence militaire étrangère en Afrique. De nombreux pays africains accueillent des bases militaires étrangères, souvent dans un contexte de coopération sécuritaire. Cependant, ces présences peuvent engendrer des tensions locales et des conflits d'intérêts entre les populations et les militaires. En Côte d'Ivoire, le cas de Lomo Nord pourrait bien devenir un symbole de la résistance locale contre l'ingérence étrangère. Pour les habitants de Lomo Nord, l'avenir reste incertain. Ils espèrent que leurs revendications seront entendues et que des mesures concrètes seront prises pour améliorer leur situation. Cependant, ils restent déterminés à poursuivre leur lutte jusqu'à ce que justice soit faite. « Nous ne voulons plus de l'armée française sur nos terres », a réitéré Alphonse Koffi, soulignant la détermination des villageois à protéger leurs droits et leur dignité. Le conclave d'urgence tenu par les populations de Lomo Nord et des villages environnants a mis en lumière les profondes tensions existant entre les habitants et l'armée française. Alors que les revendications des villageois sont claires et légitimes, la question demeure : comment les autorités ivoiriennes et internationales répondront-elles à cet appel désespéré pour la justice et la dignité des populations locales ?

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