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Date: Lundi, 16 Septembre 2024 à 20:21 / Besoin d'aide

Côte d'Ivoire: Mécontentement Croissant Parmi Les Acteurs Du Secteur Café-Cacao - Agriculture - Ivoireland

Forum Ivoireland / Agriculture / Côte d'Ivoire: Mécontentement Croissant Parmi Les Acteurs Du Secteur Café-Cacao (23 Vues)

Nouvelles Subventions Étatiques Pour Les Exportateurs De Café Et De Cacao / Restrictions Imminentes Pour Pisteurs Et Acheteurs Dans La Chaîne Café-Cacao? / Conseil Café-Cacao: Aucune Suspension De Coopératives Impliquant Des Libanais? (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 20 août à 21:41

La tension monte en Côte d'Ivoire dans le secteur crucial du café-cacao, alors que deux syndicats de producteurs expriment leur profonde inquiétude face aux décisions récentes du Conseil du Café-Cacao (CCC). Le Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (Synapci) et l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci) dénoncent une série de dysfonctionnements dans la gestion de la filière, appelant les autorités à agir rapidement pour éviter une crise majeure.

Les syndicats montent au créneau : une dénonciation en règle


En Côte d'Ivoire, le secteur du café-cacao est un pilier économique, représentant une part significative des revenus du pays. Pourtant, derrière cette réussite apparente, les acteurs de la filière expriment de plus en plus leur frustration. Les syndicats, en particulier le Synapci et l'Anaproci, ont récemment pris la parole pour dénoncer des pratiques qu'ils jugent injustes et préjudiciables pour les producteurs.

Lors d'une intervention médiatique, ces syndicats ont pointé du doigt deux problèmes majeurs. Le premier concerne le processus ayant conduit à la création de l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA), une structure censée représenter les intérêts des producteurs. Toutefois, pour les syndicats, ce processus a été mené de manière opaque et sans véritable concertation avec les parties prenantes. "Le processus d’information, de formation et de timing à l’égard des organisations existantes est bâclé, nul ne connaît le contenu de cette OIA que nous avons appelée de nos vœux", ont-ils déploré.

Cette situation, selon eux, menace l’équilibre et la légitimité de la filière. Kanga Koffi, président de l'Anaproci, a été particulièrement virulent : "On veut nous imposer une organisation fantoche de copains qui ne respecte pas les critères objectifs." Ce manque d'objectivité et de transparence dans la création de l'OIA, accusent-ils, risque de creuser davantage le fossé entre les producteurs et les instances dirigeantes.

Le second point de discorde majeur concerne la fixation des prix du cacao pour la nouvelle campagne. Bien que le gouvernement ait récemment annoncé une augmentation du prix bord champ garanti à 1 500 FCFA le kilogramme pour la campagne intermédiaire 2023-2024, les syndicats restent sceptiques. Ils estiment que cette hausse, bien que bienvenue, ne reflète pas pleinement les réalités du marché et les besoins des producteurs.

Les cacaoculteurs, en suspens depuis l'annonce, attendent désormais avec anxiété les prix pour la nouvelle campagne. "Nous avons suspendu notre mot d’ordre de grève durant la campagne intermédiaire 2023-2024. Nous attendons donc avec beaucoup d’intérêt le prix pour la nouvelle campagne", ont-ils souligné. Cette attente est d'autant plus marquée que des rumeurs circulent sur des ventes de cacao déjà conclues par le CCC jusqu’en 2025. "Pour une question de transparence, les producteurs veulent savoir à quel prix ces différentes ventes ont été conclues", insistent les syndicats.

Cette situation reflète une crise de confiance profonde entre les producteurs de cacao et le Conseil du Café-Cacao, accusé de prendre des décisions unilatérales sans consultation adéquate. Pour les syndicats, le manque de transparence dans la gestion des ventes et la fixation des prix alimente un sentiment de frustration et d'injustice parmi les producteurs.

Les conséquences potentielles sur la filière café-cacao


Le mécontentement des syndicats n'est pas un simple coup de colère passager. Il témoigne de problèmes structurels plus profonds qui, s'ils ne sont pas résolus, pourraient avoir des conséquences graves sur la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Cette filière, vitale pour l'économie ivoirienne, repose en grande partie sur la stabilité et la satisfaction des producteurs, qui sont à la base de la chaîne de valeur.

Une crise de confiance prolongée pourrait conduire à une baisse de la production, voire à des mouvements de grève qui paralyseraient l'ensemble de la filière. Les conséquences économiques seraient désastreuses, non seulement pour les producteurs, mais aussi pour l'ensemble de l'économie ivoirienne, qui dépend largement des exportations de cacao.

En outre, la situation pourrait également affecter la réputation de la Côte d'Ivoire sur les marchés internationaux. Les acheteurs de cacao, confrontés à des incertitudes sur l'approvisionnement et à des tensions sociales, pourraient se tourner vers d'autres pays producteurs, affaiblissant ainsi la position de la Côte d'Ivoire en tant que leader mondial du cacao.

Face à cette situation tendue, les syndicats appellent les autorités à réagir rapidement et de manière décisive. Pour eux, il est impératif de rétablir le dialogue entre le CCC et les producteurs, afin de trouver des solutions durables aux problèmes soulevés. "Nous demandons une véritable concertation, où les voix des producteurs seront entendues et prises en compte", a déclaré un responsable syndical.

Cette demande est d'autant plus pressante que les enjeux sont considérables. Il ne s'agit pas seulement de régler des différends ponctuels, mais de repenser en profondeur le modèle de gouvernance de la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Pour les syndicats, cela passe par une plus grande transparence, une meilleure répartition des revenus et une reconnaissance réelle du rôle central des producteurs dans la filière.

L'Organisation interprofessionnelle agricole : une structure controversée


La création de l'OIA, censée fédérer les acteurs de la filière, est au cœur des critiques des syndicats. Pour le Synapci et l'Anaproci, cette structure ne reflète pas la réalité du terrain et risque de déstabiliser davantage la filière. "L’OIA mise en place est une structure fantoche qui ne reflète pas la légitimité sur le terrain", ont-ils dénoncé.

Selon eux, l'OIA est perçue comme une tentative de centralisation du pouvoir entre les mains de quelques-uns, au détriment des véritables acteurs de la filière. Ce sentiment de marginalisation est exacerbé par le manque de clarté sur les objectifs et les modes de fonctionnement de cette organisation. Pour les syndicats, il est essentiel que l'OIA soit repensée pour véritablement représenter les intérêts des producteurs et non ceux d'une élite déconnectée de la réalité du terrain.

Bien que la fixation des prix soit un enjeu central, les revendications des producteurs vont bien au-delà. Ils réclament une réforme en profondeur de la filière, incluant une meilleure gouvernance, une redistribution plus équitable des revenus et un soutien accru aux initiatives locales. "Il ne suffit pas d'augmenter les prix, il faut aussi s'assurer que les producteurs puissent vivre décemment de leur travail", a déclaré un représentant syndical.

Ces revendications mettent en lumière les défis structurels auxquels est confrontée la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Les producteurs, qui sont au cœur de cette industrie, se sentent souvent laissés pour compte, malgré leur contribution essentielle à l'économie du pays. Pour eux, il est temps que leurs voix soient enfin entendues et que des mesures concrètes soient prises pour améliorer leurs conditions de vie.

Alors que la situation reste tendue, une question demeure : la Côte d'Ivoire est-elle au bord d'une crise majeure dans le secteur café-cacao ? Les tensions actuelles, si elles ne sont pas résolues rapidement, pourraient dégénérer en un conflit ouvert entre les syndicats et les autorités, avec des conséquences imprévisibles pour l'ensemble de la filière.

Les prochains mois seront décisifs pour l'avenir du café-cacao en Côte d'Ivoire. Les autorités parviendront-elles à désamorcer cette crise en répondant aux attentes des producteurs ? Ou bien assisterons-nous à une montée des tensions qui pourrait ébranler l'une des industries les plus importantes du pays ?

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Image de Agriculture. La tension monte en Côte d'Ivoire dans le secteur crucial du café-cacao, alors que deux syndicats de producteurs expriment leur profonde inquiétude face aux décisions récentes du Conseil du Café-Cacao (CCC). Le Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (Synapci) et l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci) dénoncent une série de dysfonctionnements dans la gestion de la filière, appelant les autorités à agir rapidement pour éviter une crise majeure. Les syndicats montent au créneau : une dénonciation en règle En Côte d'Ivoire, le secteur du café-cacao est un pilier économique, représentant une part significative des revenus du pays. Pourtant, derrière cette réussite apparente, les acteurs de la filière expriment de plus en plus leur frustration. Les syndicats, en particulier le Synapci et l'Anaproci, ont récemment pris la parole pour dénoncer des pratiques qu'ils jugent injustes et préjudiciables pour les producteurs. Lors d'une intervention médiatique, ces syndicats ont pointé du doigt deux problèmes majeurs. Le premier concerne le processus ayant conduit à la création de l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA), une structure censée représenter les intérêts des producteurs. Toutefois, pour les syndicats, ce processus a été mené de manière opaque et sans véritable concertation avec les parties prenantes. "Le processus d’information, de formation et de timing à l’égard des organisations existantes est bâclé, nul ne connaît le contenu de cette OIA que nous avons appelée de nos vœux", ont-ils déploré. Cette situation, selon eux, menace l’équilibre et la légitimité de la filière. Kanga Koffi, président de l'Anaproci, a été particulièrement virulent : "On veut nous imposer une organisation fantoche de copains qui ne respecte pas les critères objectifs." Ce manque d'objectivité et de transparence dans la création de l'OIA, accusent-ils, risque de creuser davantage le fossé entre les producteurs et les instances dirigeantes. Le second point de discorde majeur concerne la fixation des prix du cacao pour la nouvelle campagne. Bien que le gouvernement ait récemment annoncé une augmentation du prix bord champ garanti à 1 500 FCFA le kilogramme pour la campagne intermédiaire 2023-2024, les syndicats restent sceptiques. Ils estiment que cette hausse, bien que bienvenue, ne reflète pas pleinement les réalités du marché et les besoins des producteurs. Les cacaoculteurs, en suspens depuis l'annonce, attendent désormais avec anxiété les prix pour la nouvelle campagne. "Nous avons suspendu notre mot d’ordre de grève durant la campagne intermédiaire 2023-2024. Nous attendons donc avec beaucoup d’intérêt le prix pour la nouvelle campagne", ont-ils souligné. Cette attente est d'autant plus marquée que des rumeurs circulent sur des ventes de cacao déjà conclues par le CCC jusqu’en 2025. "Pour une question de transparence, les producteurs veulent savoir à quel prix ces différentes ventes ont été conclues", insistent les syndicats. Cette situation reflète une crise de confiance profonde entre les producteurs de cacao et le Conseil du Café-Cacao, accusé de prendre des décisions unilatérales sans consultation adéquate. Pour les syndicats, le manque de transparence dans la gestion des ventes et la fixation des prix alimente un sentiment de frustration et d'injustice parmi les producteurs. Les conséquences potentielles sur la filière café-cacao Le mécontentement des syndicats n'est pas un simple coup de colère passager. Il témoigne de problèmes structurels plus profonds qui, s'ils ne sont pas résolus, pourraient avoir des conséquences graves sur la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Cette filière, vitale pour l'économie ivoirienne, repose en grande partie sur la stabilité et la satisfaction des producteurs, qui sont à la base de la chaîne de valeur. Une crise de confiance prolongée pourrait conduire à une baisse de la production, voire à des mouvements de grève qui paralyseraient l'ensemble de la filière. Les conséquences économiques seraient désastreuses, non seulement pour les producteurs, mais aussi pour l'ensemble de l'économie ivoirienne, qui dépend largement des exportations de cacao. En outre, la situation pourrait également affecter la réputation de la Côte d'Ivoire sur les marchés internationaux. Les acheteurs de cacao, confrontés à des incertitudes sur l'approvisionnement et à des tensions sociales, pourraient se tourner vers d'autres pays producteurs, affaiblissant ainsi la position de la Côte d'Ivoire en tant que leader mondial du cacao. Face à cette situation tendue, les syndicats appellent les autorités à réagir rapidement et de manière décisive. Pour eux, il est impératif de rétablir le dialogue entre le CCC et les producteurs, afin de trouver des solutions durables aux problèmes soulevés. "Nous demandons une véritable concertation, où les voix des producteurs seront entendues et prises en compte", a déclaré un responsable syndical. Cette demande est d'autant plus pressante que les enjeux sont considérables. Il ne s'agit pas seulement de régler des différends ponctuels, mais de repenser en profondeur le modèle de gouvernance de la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Pour les syndicats, cela passe par une plus grande transparence, une meilleure répartition des revenus et une reconnaissance réelle du rôle central des producteurs dans la filière. L'Organisation interprofessionnelle agricole : une structure controversée La création de l'OIA, censée fédérer les acteurs de la filière, est au cœur des critiques des syndicats. Pour le Synapci et l'Anaproci, cette structure ne reflète pas la réalité du terrain et risque de déstabiliser davantage la filière. "L’OIA mise en place est une structure fantoche qui ne reflète pas la légitimité sur le terrain", ont-ils dénoncé. Selon eux, l'OIA est perçue comme une tentative de centralisation du pouvoir entre les mains de quelques-uns, au détriment des véritables acteurs de la filière. Ce sentiment de marginalisation est exacerbé par le manque de clarté sur les objectifs et les modes de fonctionnement de cette organisation. Pour les syndicats, il est essentiel que l'OIA soit repensée pour véritablement représenter les intérêts des producteurs et non ceux d'une élite déconnectée de la réalité du terrain. Bien que la fixation des prix soit un enjeu central, les revendications des producteurs vont bien au-delà. Ils réclament une réforme en profondeur de la filière, incluant une meilleure gouvernance, une redistribution plus équitable des revenus et un soutien accru aux initiatives locales. "Il ne suffit pas d'augmenter les prix, il faut aussi s'assurer que les producteurs puissent vivre décemment de leur travail", a déclaré un représentant syndical. Ces revendications mettent en lumière les défis structurels auxquels est confrontée la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Les producteurs, qui sont au cœur de cette industrie, se sentent souvent laissés pour compte, malgré leur contribution essentielle à l'économie du pays. Pour eux, il est temps que leurs voix soient enfin entendues et que des mesures concrètes soient prises pour améliorer leurs conditions de vie. Alors que la situation reste tendue, une question demeure : la Côte d'Ivoire est-elle au bord d'une crise majeure dans le secteur café-cacao ? Les tensions actuelles, si elles ne sont pas résolues rapidement, pourraient dégénérer en un conflit ouvert entre les syndicats et les autorités, avec des conséquences imprévisibles pour l'ensemble de la filière. Les prochains mois seront décisifs pour l'avenir du café-cacao en Côte d'Ivoire. Les autorités parviendront-elles à désamorcer cette crise en répondant aux attentes des producteurs ? Ou bien assisterons-nous à une montée des tensions qui pourrait ébranler l'une des industries les plus importantes du pays ?

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Filière Café-Cacao En Côte d'Ivoire: La Suspensions Des Coopératives Expliquées / Suspension De Coopératives Par Le Conseil Du Café-Cacao Pour Stockage "Illégal" / L'Interprofession De La Filière Café-Cacao Est Critiquée Par Le Synapci

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