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Interdiction Des Tricycles À Marcory Entraine La Colère Des Jeunes d'Anoumabo - Société - Ivoireland

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Marcory: 500 Familles Reçoivent l’Aide De l'Etat Au Dimanche De La Solidarité / Côte d’Ivoire: La Population En Colère Réclame Le Départ De l'Armée Française / Interdiction Du Commerce Ambulant Et De La Mendicité: Bacongo Invite Au Civisme (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 5 octobre à 20:46

Depuis trois jours, le sous-quartier de Sans Fil et le village d'Anoumabo, situés dans la commune de Marcory, sont le théâtre d'une tension grandissante. L'interdiction des tricycles, principal moyen de transport pour de nombreux habitants de cette zone, a provoqué la colère des jeunes chauffeurs et des propriétaires de ces véhicules. Cette mesure, présentée par les autorités locales comme nécessaire pour réguler le trafic et réduire les tensions entre transporteurs, a suscité une véritable levée de boucliers. La situation risque de s'intensifier dès le lundi 7 octobre 2024 si aucun compromis n'est trouvé, prévient Koné Adama, président du collectif des propriétaires de tricycles de Marcory Sans Fil.

Un Conflit Alimenté par une Nouvelle Taxe


La tension s'est accrue après l'annonce de l'instauration d'une nouvelle taxe de 2 000 francs CFA par jour et par tricycle. Selon Koné Adama, cette mesure est tout simplement inacceptable. « Nous subissons des rackets. Nous ne pouvons accepter cela », a-t-il déclaré avec force. Pour les jeunes chauffeurs et leurs employeurs, cette nouvelle taxation représente une pression économique de plus dans un contexte déjà difficile. Soutenus par certains syndicats locaux, ils dénoncent une mesure qui les pousse encore plus vers la précarité et se préparent à bloquer la zone d'Anoumabo en signe de protestation.

La taxe n'est pas le seul sujet de discorde. Les chauffeurs de tricycles se plaignent aussi de ce qu'ils appellent « l'injustice » dans la gestion du transport à Marcory. Pour eux, l'interdiction de circuler n'est pas justifiée et sert uniquement les intérêts des taxis et autres transporteurs, au détriment de leur gagne-pain. Dans une région où le taux de chômage des jeunes est élevé, toute perte de revenu constitue une véritable tragédie pour ceux qui dépendent des tricycles pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Face à ces tensions, le chef du village d'Anoumabo, Avri Amon, a pris la parole pour clarifier sa position. Il a rejeté les accusations de racket, affirmant que la décision d'interdire les tricycles venait des autorités du district d'Abidjan, et non de la chefferie locale. « Moi, j'ai imposé quelle taxe ? » s'est-il défendu lors d'une réunion publique. Pour Avri Amon, la présence des tricycles à Anoumabo, initialement introduits pour encadrer et occuper la jeunesse, est devenue source de tensions imprévues. Les jeunes du village, qui avaient accueillis les tricycles comme une opportunité économique, sont aujourd'hui partagés quant à leur avenir.

Le chef Avri Amon a également exprimé ses inquiétudes concernant les risques de violences liés à la situation actuelle. « À tout moment, cette situation de tension peut s'embraser », a-t-il averti, appelant toutes les parties à la retenue et au dialogue. Selon lui, il est essentiel de trouver une solution avant que la colère des jeunes chauffeurs ne se transforme en affrontements ouverts, susceptibles de dégénérer et de mettre en péril la sécurité de la communauté.

L'Interdiction des Tricycles : Une Mesure Controversée


L'interdiction des tricycles à Anoumabo et Marcory n'est pas un fait isolé. Depuis quelques temps, le district d'Abidjan a entrepris de réguler la circulation des tricycles et des motos, principalement dans les zones urbaines denses. L'objectif affiché par les autorités est de réduire les accidents de la route, souvent causés par ces engins, et de réguler un secteur largement informel. Ces mesures s'inscrivent dans un plan global de réorganisation du transport à Abidjan, où la circulation est souvent chaotique et sujette à des bouchons monstres.

Cependant, pour les habitants d'Anoumabo et de Marcory Sans Fil, cette interdiction est synonyme de grandes difficultés. Les tricycles sont le moyen de transport le plus accessible et le mieux adapté aux ruelles étroites et souvent en mauvais état qui caractérisent ces quartiers. Leur interdiction pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la mobilité des riverains, qui devront se tourner vers des moyens de transport plus coûteux, notamment les taxis, moins nombreux et souvent inabordables pour les classes les plus modestes.

Outre les conséquences directes sur la mobilité, l'interdiction des tricycles menace également l'économie locale. Pour beaucoup de jeunes, conduire un tricycle représente la seule source de revenu disponible. Ces engins, qui sont souvent achetés grâce à des emprunts ou loués à des propriétaires, permettent à des centaines de familles de survivre. L'interdiction signifie une perte de revenu immédiate, sans qu'aucune alternative concrète ne soit proposée.

Certains jeunes chauffeurs, comme Mamadou, témoignent de la difficulté de trouver une alternative : « Que devons-nous faire si on nous empêche de travailler ? Nous avons des familles à nourrir, des factures à payer », déplore-t-il. Pour ces jeunes, le tricycle est bien plus qu'un simple moyen de transport ; c'est un symbole de leur autonomie économique et de leur capacité à subvenir aux besoins de leurs proches. Leur frustration face à cette interdiction est donc compréhensible et soulève la question de l'avenir de ces travailleurs précaires.

Les Autorités Locales Cherchent une Solution


Conscient des difficultés que cette interdiction entraîne, le chef Avri Amon a évoqué la possibilité d'accroître le nombre de taxis communaux dans la zone. Cette mesure vise à compenser la disparition des tricycles et à offrir une alternative aux habitants. Cependant, cette initiative n'a pas encore été mise en œuvre, laissant les habitants et les chauffeurs dans l'incertitude la plus totale.

Pour sa part, Koné Adama plaide pour un allègement de la taxe et un réaménagement des zones d'activité des tricycles et des taxis. « Nous ne demandons pas la lune, nous voulons juste qu'on nous laisse travailler dans des conditions décentes », explique-t-il. Le dialogue semble donc être la seule issue possible, mais encore faut-il que les deux parties soient prêtes à faire des concessions pour éviter que la situation ne dégénère.

Alors que la menace d'un mouvement de protestation plane sur Marcory, il est essentiel que les autorités locales et les représentants des jeunes chauffeurs entament des discussions constructives. La situation actuelle ne bénéficie à personne, et le risque d'une escalade violente est bien réel. Les tensions entre les différents acteurs du secteur du transport pourraient mener à des affrontements si aucun compromis n'est trouvé.

Le cas de Marcory révèle également les enjeux économiques et sociaux auxquels sont confrontés les jeunes ivoiriens dans un environnement où les opportunités d'emploi sont rares. Le secteur informel, y compris les tricycles, joue un rôle crucial dans la survie de nombreuses familles. L'enjeu est donc de taille : comment réguler un secteur tout en garantissant que ceux qui en dépendent pour vivre ne se retrouvent pas sans ressources ?

La régulation des tricycles s'inscrit dans un contexte plus large de réorganisation du transport urbain à Abidjan. La capitale économique ivoirienne est confrontée à une explosion de son parc automobile, qui a entraîné des problèmes majeurs de circulation. Pour résoudre ces problèmes, les autorités ont pris plusieurs mesures ces dernières années, comme l'interdiction des motos dans certaines zones ou la construction de nouvelles infrastructures routières. Cependant, ces mesures sont parfois perçues comme pénalisant les populations les plus vulnérables, qui n'ont pas les moyens de se tourner vers d'autres modes de transport.

« On nous interdit de circuler, mais on ne nous donne pas de solution », explique un chauffeur de tricycle. Pour beaucoup, la question est simple : comment les habitants des quartiers populaires peuvent-ils se déplacer si les moyens de transport abordables sont supprimés un à un ? C'est là que se trouve le dilemme des autorités : assurer la sécurité et la fluidité de la circulation, tout en garantissant l'accessibilité économique du transport urbain.

Alors que la colère des jeunes chauffeurs de tricycles monte et que la tension persiste à Marcory, il est plus urgent que jamais d'engager un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes. Les tricycles, bien qu'imparfaits, répondent à un besoin réel pour les populations locales. Leur interdiction sans alternative crédible ne ferait qu'aggraver les difficultés économiques d'une partie déjà vulnérable de la population. L'avenir des tricycles à Abidjan repose sur la capacité des autorités à trouver un équilibre entre la nécessité de réguler le secteur et la prise en compte des réalités économiques des plus modestes. Mais la question reste posée : comment concilier sécurité, accessibilité et équité dans un système de transport où les inégalités sont omniprésentes ?

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Image de Société. Depuis trois jours, le sous-quartier de Sans Fil et le village d'Anoumabo, situés dans la commune de Marcory, sont le théâtre d'une tension grandissante. L'interdiction des tricycles, principal moyen de transport pour de nombreux habitants de cette zone, a provoqué la colère des jeunes chauffeurs et des propriétaires de ces véhicules. Cette mesure, présentée par les autorités locales comme nécessaire pour réguler le trafic et réduire les tensions entre transporteurs, a suscité une véritable levée de boucliers. La situation risque de s'intensifier dès le lundi 7 octobre 2024 si aucun compromis n'est trouvé, prévient Koné Adama, président du collectif des propriétaires de tricycles de Marcory Sans Fil. Un Conflit Alimenté par une Nouvelle Taxe La tension s'est accrue après l'annonce de l'instauration d'une nouvelle taxe de 2 000 francs CFA par jour et par tricycle. Selon Koné Adama, cette mesure est tout simplement inacceptable. « Nous subissons des rackets. Nous ne pouvons accepter cela », a-t-il déclaré avec force. Pour les jeunes chauffeurs et leurs employeurs, cette nouvelle taxation représente une pression économique de plus dans un contexte déjà difficile. Soutenus par certains syndicats locaux, ils dénoncent une mesure qui les pousse encore plus vers la précarité et se préparent à bloquer la zone d'Anoumabo en signe de protestation. La taxe n'est pas le seul sujet de discorde. Les chauffeurs de tricycles se plaignent aussi de ce qu'ils appellent « l'injustice » dans la gestion du transport à Marcory. Pour eux, l'interdiction de circuler n'est pas justifiée et sert uniquement les intérêts des taxis et autres transporteurs, au détriment de leur gagne-pain. Dans une région où le taux de chômage des jeunes est élevé, toute perte de revenu constitue une véritable tragédie pour ceux qui dépendent des tricycles pour subvenir aux besoins de leurs familles. Face à ces tensions, le chef du village d'Anoumabo, Avri Amon, a pris la parole pour clarifier sa position. Il a rejeté les accusations de racket, affirmant que la décision d'interdire les tricycles venait des autorités du district d'Abidjan, et non de la chefferie locale. « Moi, j'ai imposé quelle taxe ? » s'est-il défendu lors d'une réunion publique. Pour Avri Amon, la présence des tricycles à Anoumabo, initialement introduits pour encadrer et occuper la jeunesse, est devenue source de tensions imprévues. Les jeunes du village, qui avaient accueillis les tricycles comme une opportunité économique, sont aujourd'hui partagés quant à leur avenir. Le chef Avri Amon a également exprimé ses inquiétudes concernant les risques de violences liés à la situation actuelle. « À tout moment, cette situation de tension peut s'embraser », a-t-il averti, appelant toutes les parties à la retenue et au dialogue. Selon lui, il est essentiel de trouver une solution avant que la colère des jeunes chauffeurs ne se transforme en affrontements ouverts, susceptibles de dégénérer et de mettre en péril la sécurité de la communauté. L'Interdiction des Tricycles : Une Mesure Controversée L'interdiction des tricycles à Anoumabo et Marcory n'est pas un fait isolé. Depuis quelques temps, le district d'Abidjan a entrepris de réguler la circulation des tricycles et des motos, principalement dans les zones urbaines denses. L'objectif affiché par les autorités est de réduire les accidents de la route, souvent causés par ces engins, et de réguler un secteur largement informel. Ces mesures s'inscrivent dans un plan global de réorganisation du transport à Abidjan, où la circulation est souvent chaotique et sujette à des bouchons monstres. Cependant, pour les habitants d'Anoumabo et de Marcory Sans Fil, cette interdiction est synonyme de grandes difficultés. Les tricycles sont le moyen de transport le plus accessible et le mieux adapté aux ruelles étroites et souvent en mauvais état qui caractérisent ces quartiers. Leur interdiction pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la mobilité des riverains, qui devront se tourner vers des moyens de transport plus coûteux, notamment les taxis, moins nombreux et souvent inabordables pour les classes les plus modestes. Outre les conséquences directes sur la mobilité, l'interdiction des tricycles menace également l'économie locale. Pour beaucoup de jeunes, conduire un tricycle représente la seule source de revenu disponible. Ces engins, qui sont souvent achetés grâce à des emprunts ou loués à des propriétaires, permettent à des centaines de familles de survivre. L'interdiction signifie une perte de revenu immédiate, sans qu'aucune alternative concrète ne soit proposée. Certains jeunes chauffeurs, comme Mamadou, témoignent de la difficulté de trouver une alternative : « Que devons-nous faire si on nous empêche de travailler ? Nous avons des familles à nourrir, des factures à payer », déplore-t-il. Pour ces jeunes, le tricycle est bien plus qu'un simple moyen de transport ; c'est un symbole de leur autonomie économique et de leur capacité à subvenir aux besoins de leurs proches. Leur frustration face à cette interdiction est donc compréhensible et soulève la question de l'avenir de ces travailleurs précaires. Les Autorités Locales Cherchent une Solution Conscient des difficultés que cette interdiction entraîne, le chef Avri Amon a évoqué la possibilité d'accroître le nombre de taxis communaux dans la zone. Cette mesure vise à compenser la disparition des tricycles et à offrir une alternative aux habitants. Cependant, cette initiative n'a pas encore été mise en œuvre, laissant les habitants et les chauffeurs dans l'incertitude la plus totale. Pour sa part, Koné Adama plaide pour un allègement de la taxe et un réaménagement des zones d'activité des tricycles et des taxis. « Nous ne demandons pas la lune, nous voulons juste qu'on nous laisse travailler dans des conditions décentes », explique-t-il. Le dialogue semble donc être la seule issue possible, mais encore faut-il que les deux parties soient prêtes à faire des concessions pour éviter que la situation ne dégénère. Alors que la menace d'un mouvement de protestation plane sur Marcory, il est essentiel que les autorités locales et les représentants des jeunes chauffeurs entament des discussions constructives. La situation actuelle ne bénéficie à personne, et le risque d'une escalade violente est bien réel. Les tensions entre les différents acteurs du secteur du transport pourraient mener à des affrontements si aucun compromis n'est trouvé. Le cas de Marcory révèle également les enjeux économiques et sociaux auxquels sont confrontés les jeunes ivoiriens dans un environnement où les opportunités d'emploi sont rares. Le secteur informel, y compris les tricycles, joue un rôle crucial dans la survie de nombreuses familles. L'enjeu est donc de taille : comment réguler un secteur tout en garantissant que ceux qui en dépendent pour vivre ne se retrouvent pas sans ressources ? La régulation des tricycles s'inscrit dans un contexte plus large de réorganisation du transport urbain à Abidjan. La capitale économique ivoirienne est confrontée à une explosion de son parc automobile, qui a entraîné des problèmes majeurs de circulation. Pour résoudre ces problèmes, les autorités ont pris plusieurs mesures ces dernières années, comme l'interdiction des motos dans certaines zones ou la construction de nouvelles infrastructures routières. Cependant, ces mesures sont parfois perçues comme pénalisant les populations les plus vulnérables, qui n'ont pas les moyens de se tourner vers d'autres modes de transport. « On nous interdit de circuler, mais on ne nous donne pas de solution », explique un chauffeur de tricycle. Pour beaucoup, la question est simple : comment les habitants des quartiers populaires peuvent-ils se déplacer si les moyens de transport abordables sont supprimés un à un ? C'est là que se trouve le dilemme des autorités : assurer la sécurité et la fluidité de la circulation, tout en garantissant l'accessibilité économique du transport urbain. Alors que la colère des jeunes chauffeurs de tricycles monte et que la tension persiste à Marcory, il est plus urgent que jamais d'engager un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes. Les tricycles, bien qu'imparfaits, répondent à un besoin réel pour les populations locales. Leur interdiction sans alternative crédible ne ferait qu'aggraver les difficultés économiques d'une partie déjà vulnérable de la population. L'avenir des tricycles à Abidjan repose sur la capacité des autorités à trouver un équilibre entre la nécessité de réguler le secteur et la prise en compte des réalités économiques des plus modestes. Mais la question reste posée : comment concilier sécurité, accessibilité et équité dans un système de transport où les inégalités sont omniprésentes ?

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