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Jeudi, 21 Novembre 2024 à 9:19 |
Forum Ivoireland / Agriculture / Le Conseil Du Coton Et De l'Anacarde Promeut La Noix De Cajou En Inde (41 Vues)
La Côte d’Ivoire Domine Le Marché Mondial De La Noix De Cajou / Côte d'Ivoire: l'Exportation Des Noix De Cajou Suspendue Sine Die / Les Fournisseurs De Noix De Cajou En Difficulté Face À La Concurrence Asiatique (2) (3) (4)
Du 24 au 27 septembre dernier, l'Ambassadeur de Côte d'Ivoire en Inde, Éric Camille N'Dry, a effectué une mission de prospection auprès des industriels de la transformation de la noix de cajou dans l'État du Kerala, au Sud-Ouest de l'Inde. Cette mission visait à encourager ces industriels à investir en Côte d'Ivoire et à y installer des unités de transformation. Une initiative qui s'inscrit dans la stratégie du pays pour accroître la valeur ajoutée de sa production de noix de cajou, tout en stimulant la création d'emplois et l'industrialisation du secteur agricole. Retour sur une initiative qui pourrait marquer un tournant dans la coopération économique entre ces deux nations, et sur les opportunités qu'elle pourrait ouvrir pour l'économie ivoirienne.
Une mission de prospection aux enjeux multiplesLa mission conduite par l'Ambassadeur Éric Camille N'Dry a permis d'établir un dialogue direct avec plusieurs acteurs clés de l'industrie du cajou au Kerala. Cette région est l'une des plus grandes productrices de noix de cajou en Inde et abrite un nombre important d'unités de transformation, ce qui en fait un partenaire stratégique pour la Côte d'Ivoire. L'Ambassadeur était accompagné de deux hauts responsables du Conseil du Coton et de l'Anacarde (CCA), Mamadou Doumbia, Directeur de la Commercialisation, et Ahmed Diomandé, Chef de service Gestion Sacherie, tous deux présents pour présenter les atouts de la Côte d'Ivoire en tant que partenaire économique. Lors des différentes rencontres, notamment avec le Ministre en charge des Industries du Kerala, P. Rajeev, ainsi qu'avec le Directeur Général du Kerala Cashew Board, des discussions ont été engagées autour des opportunités qu'offre la Côte d'Ivoire. Éric Camille N'Dry a mis en avant les avantages compétitifs du pays, notamment la disponibilité de terres agricoles, une production abondante de noix de cajou de qualité, ainsi qu'une stabilité politique et économique favorable aux investissements étrangers. Le secteur de la noix de cajou est l'un des plus dynamiques en Côte d'Ivoire, qui figure parmi les plus grands producteurs mondiaux, et qui ambitionne aujourd'hui de renforcer sa capacité de transformation locale. La transformation locale de la noix de cajou représente un enjeu stratégique pour la Côte d'Ivoire. Actuellement, la majorité de la production ivoirienne de noix de cajou est exportée à l'état brut, ce qui limite la valeur ajoutée et les retombées économiques pour le pays. En invitant les industriels indiens à s'implanter en Côte d'Ivoire, le gouvernement vise à inverser cette tendance. « Nous souhaitons que la valeur ajoutée de notre production de noix de cajou soit créée ici, en Côte d'Ivoire, afin de générer davantage d'emplois et de revenus pour nos populations », a expliqué l'Ambassadeur. L'industrialisation du secteur du cajou permettrait de créer des milliers d'emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, qui constituent une part importante de la main-d'œuvre agricole dans le pays. En outre, le développement de capacités de transformation locales contribuerait à renforcer la résilience de l'économie ivoirienne face aux fluctuations des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Une coopération avec les industriels indiens, qui disposent d'une expertise reconnue en matière de transformation de la noix de cajou, pourrait ainsi bénéficier grandement au développement du secteur en Côte d'Ivoire. Vers une concrétisation du partenariat avec le Kerala Cashew BoardCette mission a également été l'occasion de renforcer les relations entre le Conseil du Coton et de l'Anacarde (CCA) de Côte d'Ivoire et le Kerala Cashew Board. En 2023, un Mémorandum d'entente avait été signé entre ces deux entités pour favoriser la commercialisation de la noix de cajou importée de Côte d'Ivoire en Inde. Les discussions récentes ont porté sur les moyens de lever les obstacles qui ont freiné la mise en œuvre de cet accord et de permettre une coopération plus efficace. Le Kerala, étant l'une des régions les plus dynamiques en termes de transformation de noix de cajou, présente un intérêt tout particulier pour la Côte d'Ivoire. La collaboration entre le CCA et le Kerala Cashew Board pourrait ouvrir la voie à un partenariat mutuellement bénéfique, où les compétences techniques indiennes viendraient soutenir le développement de la capacité de transformation ivoirienne, tout en assurant un approvisionnement de qualité pour les industriels indiens. Pour les industriels du Kerala, investir en Côte d'Ivoire représente une opportunité stratégique. La Côte d'Ivoire offre un accès direct à une matière première abondante et de qualité, réduisant ainsi la dépendance aux importations. En outre, la proximité des zones de production aux unités de transformation permettrait de réduire les coûts logistiques, tout en améliorant la traçabilité et la qualité du produit transformé. P. Rajeev, Ministre en charge des Industries du Kerala, a salué l'initiative de l'Ambassadeur et exprimé son intérêt pour un renforcement de la coopération avec la Côte d'Ivoire. « Le Kerala a une longue tradition dans la transformation de la noix de cajou, et nous voyons dans ce partenariat une occasion unique de diversifier nos activités et de contribuer au développement de l'industrie en Côte d'Ivoire », a-t-il déclaré. Pour les industriels indiens, cette collaboration pourrait également leur permettre de pénétrer de nouveaux marchés en Afrique de l'Ouest, une région en pleine croissance économique. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui le premier producteur africain de noix de cajou, avec une production annuelle qui avoisine les 800 000 tonnes. Cependant, seuls environ 10 % de cette production est transformée localement, le reste étant exporté brut vers des pays comme l'Inde ou le Vietnam, où il est transformé avant d'être réexporté vers les marchés internationaux. Le potentiel de croissance pour la filière anacarde en Côte d'Ivoire est donc immense, mais il nécessite des investissements importants pour développer les infrastructures et renforcer les capacités de transformation. La collaboration avec les industriels indiens pourrait permettre d'accélérer ce processus et d'apporter une expertise précieuse en termes de technologies de transformation, de gestion des chaînes de production et de formation de la main-d'œuvre. Les autorités ivoiriennes sont bien conscientes de ces enjeux et multiplient les initiatives pour attirer les investissements étrangers dans ce secteur clé de l'économie nationale. Le défi de la durabilité et des bénéfices partagésUn des points cruciaux abordés lors de cette mission a été la nécessité de garantir que les investissements dans le secteur du cajou soient bénéfiques non seulement aux entreprises, mais aussi aux communautés locales. La Côte d'Ivoire veut que l'industrialisation de la filière se fasse dans le respect des normes de durabilité, en intégrant des pratiques agricoles écologiquement responsables et en assurant une juste répartition des retombées économiques. Les responsables du CCA ont insisté sur l'importance de la formation des producteurs locaux, afin d'améliorer la qualité des noix et de maximiser les bénéfices pour les petits exploitants. Ils ont également évoqué la mise en place de partenariats public-privés pour assurer le financement des infrastructures nécessaires à l'industrialisation de la filière. « Nous voulons que ce partenariat soit gagnant-gagnant, où chaque acteur de la chaîne de valeur trouve son intérêt », a déclaré Mamadou Doumbia. La mission de l'Ambassadeur Éric Camille N'Dry au Kerala pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère pour la filière anacarde en Côte d'Ivoire. En attirant des investissements indiens, le pays espère développer son secteur de transformation, créer des emplois et accroître la valeur ajoutée de sa production. Mais de nombreux défis restent à relever, notamment en termes de durabilité, de formation de la main-d'œuvre et de développement des infrastructures. L'initiative de coopération entre la Côte d'Ivoire et l'Inde pourrait-elle servir de modèle pour d'autres secteurs de l'économie ivoirienne, en particulier ceux qui dépendent encore trop des exportations de matières premières non transformées ? Comment garantir que les bénéfices de cette coopération soient partagés de manière équitable entre toutes les parties prenantes, des producteurs aux investisseurs ?
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