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Crise Ivoirienne De 2010: La Cpi Apporte Une Précision Majeure 14 Ans Après - Politique - Ivoireland

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Alcide Djédjé Fait Des Révélations Sur La Crise De 2010, Et Accuse / PPA-CI: Laurent Gbagbo Renoue Avec Les Siens Après 13 Ans / Les Frontières Terrestres Ivoiriennes Réouvrent Après 3 Ans (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 14 octobre à 17:43

La récente fermeture du bureau de la Cour pénale internationale (CPI) en Côte d'Ivoire suscite des réactions contrastées. Alors que la CPI réaffirme son engagement à poursuivre les enquêtes sur la crise post-électorale de 2010-2011, certains acteurs locaux, notamment les défenseurs des droits humains, expriment des inquiétudes. Ce retrait pourrait-il entraver la quête de justice pour les crimes commis pendant cette période sombre de l’histoire ivoirienne ? Cet article explore les implications de cette décision, les enjeux de coopération avec les autorités locales et les perspectives d’avenir pour une justice complète.

Une fermeture aux multiples interprétations


La Cour pénale internationale, institution chargée de juger les crimes les plus graves, vient de fermer son bureau en Côte d’Ivoire, une mesure qui divise. Si certains y voient une simple réorganisation logistique, d’autres y perçoivent un signal préoccupant, notamment en ce qui concerne la suite de l'enquête sur les crimes post-électoraux de 2010-2011. « Il ne s’agit pas d’un désengagement de la CPI, mais plutôt d'une réorientation de la stratégie de coopération », a expliqué Mandiaye Niang, procureur adjoint de la Cour.

La fermeture de ce bureau intervient dans un contexte où l’enquête sur les violences post-électorales est loin d’être achevée. Si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, deux des principaux protagonistes de cette crise, ont été acquittés après des années de procédure, la question des responsabilités du camp Ouattara, notamment de Guillaume Soro, reste encore en suspens. Cette mesure pourrait-elle alors marquer un ralentissement de l’enquête ou, au contraire, un recentrage des efforts pour juger les responsables encore en liberté ?

La CPI, pour mener à bien ses enquêtes, dépend en grande partie de la coopération des États concernés. C'est une réalité souvent sous-estimée, mais qui a été soulignée par Mandiaye Niang lors de ses récents propos. Le magistrat a rappelé que lors des enquêtes impliquant Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, les autorités ivoiriennes avaient « beaucoup aidé la CPI », facilitant l’accès à des témoins clés et à des documents indispensables.

Cependant, cette coopération n’est jamais acquise et peut fluctuer selon les enjeux politiques nationaux. La fermeture du bureau local peut rendre plus difficile l’accès à certaines informations cruciales pour les enquêtes en cours, particulièrement si le soutien des autorités ivoiriennes venait à s’affaiblir. Les relations entre la CPI et Abidjan devront donc rester étroites pour garantir que les crimes restants soient éclaircis et que justice soit rendue aux victimes.

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : une page tournée ?


L'acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé en 2019, confirmé en 2021, a soulevé des questions complexes sur la responsabilité des crimes commis entre décembre 2010 et avril 2011. Accusés de meurtre, de viol et de persécution, les deux hommes ont été jugés non coupables par la CPI après une décennie de procédures. Mais pour de nombreux Ivoiriens, cet acquittement ne signifie pas la fin du combat pour la vérité. « Si ce ne sont pas Gbagbo et Blé Goudé, alors qui est responsable des violences ? » s’interrogeait un observateur politique après la décision de la Cour.

Les événements qui ont conduit à plus de 3 000 morts, des milliers de blessés et des déplacements massifs de population demeurent une plaie béante dans la mémoire collective ivoirienne. Si la CPI a jugé que la preuve n’était pas suffisante pour condamner Gbagbo et Blé Goudé, elle doit encore identifier et juger les autres responsables, notamment ceux issus du camp Ouattara, au pouvoir depuis la fin de la crise.

Parmi les figures encore dans la ligne de mire de la CPI figure Guillaume Soro, ancien chef rebelle et ex-Premier ministre d’Alassane Ouattara. Soro, qui fut un soutien clé du président actuel pendant la crise, est aujourd’hui l'un des principaux suspects dans l’enquête toujours en cours. Sa position au sein du conflit, combinée à son rôle politique ultérieur, a compliqué les efforts pour le traduire en justice.

De plus, Soro a depuis basculé dans l'opposition, ce qui rend sa situation encore plus délicate. En exil, il fait l'objet de plusieurs mandats d'arrêt en Côte d'Ivoire, mais la question de son extradition reste problématique. La CPI peut-elle espérer juger Soro sans une coopération étroite avec les autorités ivoiriennes, et celles des pays où il pourrait se trouver ?

L'enjeu de la justice pour les victimes


Au cœur de cette affaire se trouvent les victimes de la crise post-électorale de 2010-2011. Les milliers de morts, les femmes violées, les familles brisées attendent toujours des réponses. La CPI, qui avait été perçue comme un instrument de justice internationale pouvant rendre des comptes à ces victimes, est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs.

Alors que la fermeture du bureau ivoirien pourrait être interprétée comme une réorientation stratégique, elle soulève néanmoins des craintes parmi les défenseurs des droits humains. Ces derniers craignent que la justice ne soit plus aussi rigoureuse, ou pire, que les enquêtes soient compromises. « Les victimes méritent que justice soit rendue, quel que soit le temps que cela prendra », a déclaré un représentant d'une ONG locale.

La quête de justice ne peut se limiter à un seul camp. Si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés, d’autres acteurs doivent être tenus pour responsables. Le camp Ouattara, au pouvoir, n’est pas exempt de critiques. Les violences à Abobo, Yopougon et dans d’autres localités ont laissé des traces indélébiles dans la société ivoirienne, et le silence sur ces crimes, quel qu’en soit l’auteur, ne saurait perdurer.

Le cas de la Côte d’Ivoire illustre les difficultés auxquelles est confrontée la justice internationale. La CPI, bien que dotée d’un mandat global, dépend toujours du bon vouloir des États pour fonctionner pleinement. Ce constat s'applique à d'autres affaires à travers le monde, où les enquêtes sont ralenties, voire stoppées, faute de coopération étatique.

La fermeture du bureau de la CPI en Côte d'Ivoire pourrait donc servir de test pour évaluer la capacité de l’institution à poursuivre ses enquêtes sans une présence physique dans le pays. La justice internationale, tout en étant nécessaire, se heurte à des obstacles logistiques et politiques qui compliquent son action. Dans ce contexte, comment garantir que les enquêtes en cours aboutissent malgré ces défis ?

La place des tribunaux locaux


Un autre aspect à ne pas négliger est le rôle que pourraient jouer les tribunaux nationaux. La CPI, même si elle mène des enquêtes sur les crimes de grande ampleur, ne peut tout juger. Il incombe également aux juridictions locales de traiter certains aspects de la crise post-électorale. Mais ces institutions nationales sont-elles prêtes à juger des personnalités politiques encore influentes ? Et surtout, sont-elles perçues comme suffisamment indépendantes pour garantir un procès équitable ?

Le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire reste fragile, et toute tentative de juger des responsables encore en fonction ou proches du pouvoir pourrait raviver des tensions. Toutefois, une justice non rendue risque aussi de perpétuer le cycle d’impunité, une situation que ni les Ivoiriens ni la communauté internationale ne peuvent se permettre.

Alors que la CPI ferme son bureau à Abidjan, les questions se multiplient sur l’avenir de la justice concernant la crise post-électorale de 2010. L’enquête en cours permettra-t-elle d’identifier les vrais responsables des violences ? La fermeture du bureau de la CPI compromettra-t-elle ces efforts, ou s'agit-il d'une simple réorganisation ?

La quête de justice en Côte d'Ivoire est loin d'être terminée. Si certains acteurs ont déjà été jugés ou acquittés, d'autres attendent encore de rendre des comptes. La coopération entre la CPI et les autorités locales sera cruciale dans cette phase délicate. Dans ce contexte, la question reste ouverte : la justice pourra-t-elle triompher face aux défis politiques et logistiques qui s'annoncent, ou les victimes devront-elles attendre encore longtemps avant d’obtenir des réponses ?

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Image de Politique. La récente fermeture du bureau de la Cour pénale internationale (CPI) en Côte d'Ivoire suscite des réactions contrastées. Alors que la CPI réaffirme son engagement à poursuivre les enquêtes sur la crise post-électorale de 2010-2011, certains acteurs locaux, notamment les défenseurs des droits humains, expriment des inquiétudes. Ce retrait pourrait-il entraver la quête de justice pour les crimes commis pendant cette période sombre de l’histoire ivoirienne ? Cet article explore les implications de cette décision, les enjeux de coopération avec les autorités locales et les perspectives d’avenir pour une justice complète. Une fermeture aux multiples interprétations La Cour pénale internationale, institution chargée de juger les crimes les plus graves, vient de fermer son bureau en Côte d’Ivoire, une mesure qui divise. Si certains y voient une simple réorganisation logistique, d’autres y perçoivent un signal préoccupant, notamment en ce qui concerne la suite de l'enquête sur les crimes post-électoraux de 2010-2011. « Il ne s’agit pas d’un désengagement de la CPI, mais plutôt d'une réorientation de la stratégie de coopération », a expliqué Mandiaye Niang, procureur adjoint de la Cour. La fermeture de ce bureau intervient dans un contexte où l’enquête sur les violences post-électorales est loin d’être achevée. Si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, deux des principaux protagonistes de cette crise, ont été acquittés après des années de procédure, la question des responsabilités du camp Ouattara, notamment de Guillaume Soro, reste encore en suspens. Cette mesure pourrait-elle alors marquer un ralentissement de l’enquête ou, au contraire, un recentrage des efforts pour juger les responsables encore en liberté ? La CPI, pour mener à bien ses enquêtes, dépend en grande partie de la coopération des États concernés. C'est une réalité souvent sous-estimée, mais qui a été soulignée par Mandiaye Niang lors de ses récents propos. Le magistrat a rappelé que lors des enquêtes impliquant Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, les autorités ivoiriennes avaient « beaucoup aidé la CPI », facilitant l’accès à des témoins clés et à des documents indispensables. Cependant, cette coopération n’est jamais acquise et peut fluctuer selon les enjeux politiques nationaux. La fermeture du bureau local peut rendre plus difficile l’accès à certaines informations cruciales pour les enquêtes en cours, particulièrement si le soutien des autorités ivoiriennes venait à s’affaiblir. Les relations entre la CPI et Abidjan devront donc rester étroites pour garantir que les crimes restants soient éclaircis et que justice soit rendue aux victimes. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : une page tournée ? L'acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé en 2019, confirmé en 2021, a soulevé des questions complexes sur la responsabilité des crimes commis entre décembre 2010 et avril 2011. Accusés de meurtre, de viol et de persécution, les deux hommes ont été jugés non coupables par la CPI après une décennie de procédures. Mais pour de nombreux Ivoiriens, cet acquittement ne signifie pas la fin du combat pour la vérité. « Si ce ne sont pas Gbagbo et Blé Goudé, alors qui est responsable des violences ? » s’interrogeait un observateur politique après la décision de la Cour. Les événements qui ont conduit à plus de 3 000 morts, des milliers de blessés et des déplacements massifs de population demeurent une plaie béante dans la mémoire collective ivoirienne. Si la CPI a jugé que la preuve n’était pas suffisante pour condamner Gbagbo et Blé Goudé, elle doit encore identifier et juger les autres responsables, notamment ceux issus du camp Ouattara, au pouvoir depuis la fin de la crise. Parmi les figures encore dans la ligne de mire de la CPI figure Guillaume Soro, ancien chef rebelle et ex-Premier ministre d’Alassane Ouattara. Soro, qui fut un soutien clé du président actuel pendant la crise, est aujourd’hui l'un des principaux suspects dans l’enquête toujours en cours. Sa position au sein du conflit, combinée à son rôle politique ultérieur, a compliqué les efforts pour le traduire en justice. De plus, Soro a depuis basculé dans l'opposition, ce qui rend sa situation encore plus délicate. En exil, il fait l'objet de plusieurs mandats d'arrêt en Côte d'Ivoire, mais la question de son extradition reste problématique. La CPI peut-elle espérer juger Soro sans une coopération étroite avec les autorités ivoiriennes, et celles des pays où il pourrait se trouver ? L'enjeu de la justice pour les victimes Au cœur de cette affaire se trouvent les victimes de la crise post-électorale de 2010-2011. Les milliers de morts, les femmes violées, les familles brisées attendent toujours des réponses. La CPI, qui avait été perçue comme un instrument de justice internationale pouvant rendre des comptes à ces victimes, est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs. Alors que la fermeture du bureau ivoirien pourrait être interprétée comme une réorientation stratégique, elle soulève néanmoins des craintes parmi les défenseurs des droits humains. Ces derniers craignent que la justice ne soit plus aussi rigoureuse, ou pire, que les enquêtes soient compromises. « Les victimes méritent que justice soit rendue, quel que soit le temps que cela prendra », a déclaré un représentant d'une ONG locale. La quête de justice ne peut se limiter à un seul camp. Si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés, d’autres acteurs doivent être tenus pour responsables. Le camp Ouattara, au pouvoir, n’est pas exempt de critiques. Les violences à Abobo, Yopougon et dans d’autres localités ont laissé des traces indélébiles dans la société ivoirienne, et le silence sur ces crimes, quel qu’en soit l’auteur, ne saurait perdurer. Le cas de la Côte d’Ivoire illustre les difficultés auxquelles est confrontée la justice internationale. La CPI, bien que dotée d’un mandat global, dépend toujours du bon vouloir des États pour fonctionner pleinement. Ce constat s'applique à d'autres affaires à travers le monde, où les enquêtes sont ralenties, voire stoppées, faute de coopération étatique. La fermeture du bureau de la CPI en Côte d'Ivoire pourrait donc servir de test pour évaluer la capacité de l’institution à poursuivre ses enquêtes sans une présence physique dans le pays. La justice internationale, tout en étant nécessaire, se heurte à des obstacles logistiques et politiques qui compliquent son action. Dans ce contexte, comment garantir que les enquêtes en cours aboutissent malgré ces défis ? La place des tribunaux locaux Un autre aspect à ne pas négliger est le rôle que pourraient jouer les tribunaux nationaux. La CPI, même si elle mène des enquêtes sur les crimes de grande ampleur, ne peut tout juger. Il incombe également aux juridictions locales de traiter certains aspects de la crise post-électorale. Mais ces institutions nationales sont-elles prêtes à juger des personnalités politiques encore influentes ? Et surtout, sont-elles perçues comme suffisamment indépendantes pour garantir un procès équitable ? Le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire reste fragile, et toute tentative de juger des responsables encore en fonction ou proches du pouvoir pourrait raviver des tensions. Toutefois, une justice non rendue risque aussi de perpétuer le cycle d’impunité, une situation que ni les Ivoiriens ni la communauté internationale ne peuvent se permettre. Alors que la CPI ferme son bureau à Abidjan, les questions se multiplient sur l’avenir de la justice concernant la crise post-électorale de 2010. L’enquête en cours permettra-t-elle d’identifier les vrais responsables des violences ? La fermeture du bureau de la CPI compromettra-t-elle ces efforts, ou s'agit-il d'une simple réorganisation ? La quête de justice en Côte d'Ivoire est loin d'être terminée. Si certains acteurs ont déjà été jugés ou acquittés, d'autres attendent encore de rendre des comptes. La coopération entre la CPI et les autorités locales sera cruciale dans cette phase délicate. Dans ce contexte, la question reste ouverte : la justice pourra-t-elle triompher face aux défis politiques et logistiques qui s'annoncent, ou les victimes devront-elles attendre encore longtemps avant d’obtenir des réponses ?

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