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Jeudi, 21 Novembre 2024 à 10:59

Laurent Gbagbo Promet Des Mesures Clés Pour l'Aes s'Il Accède À La Présidence - Politique - Ivoireland

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Laurent Gbagbo Et Affi N'Guessan: Vers Une Alliance Politique Pour 2025? / Voici Les Raisons De l'Exclusion De Laurent Gbagbo De La Liste Électorale / Soul To Soul Et Laurent Gbagbo: Une Relation Au-Delà De La Politique? (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 18 octobre à 21:15

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a récemment fait une déclaration retentissante en affirmant sa volonté de rétablir et renforcer les relations entre la Côte d'Ivoire et l'Alliance des États du Sahel (AES) s'il est élu à la présidence en 2025. Cette prise de position, qui arrive dans un contexte de tensions diplomatiques et de bouleversements géopolitiques, révèle une stratégie politique orientée vers l'Afrique et vers une réconciliation avec des pays voisins en quête d'indépendance vis-à-vis de l'influence occidentale. Mais au-delà de la promesse, le projet de Laurent Gbagbo est-il réaliste ? Quels défis se dressent devant lui ?

Rapprochement avec les pays de l'Alliance des États du Sahel : Un changement de paradigme


Laurent Gbagbo, dans une interview accordée à AFO Media, a exprimé sa volonté de rétablir des relations positives entre la Côte d'Ivoire et les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES). Il a souligné que ces pays, bien qu'ils soient arrivés au pouvoir par des moyens non conventionnels, devaient être considérés comme des acteurs légitimes sur la scène internationale. Ces propos marquent un véritable tournant dans le discours diplomatique ivoirien, notamment en ce qui concerne le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, qui composent l'AES et qui ont chacun connu des changements de régime par la force.

Pour Gbagbo, les relations entre la Côte d'Ivoire et ces pays sont fondamentales car "il s'agit de pays qui partagent une même histoire, une même culture, et des intérêts communs". Il a déclaré vouloir éviter une marginalisation mutuelle au moment où ces pays cherchent à prendre leur destin en main, souvent en se détachant des anciennes puissances coloniales et de leurs influences encore présentes sur le continent.

La volonté de Gbagbo de renouer avec ces pays va au-delà d'une simple normalisation diplomatique ; il prône une coopération basée sur la solidarité africaine. "Il faut nous soutenir entre Africains," a-t-il martelé, évoquant la nécessité de renforcer les liens économiques et sécuritaires avec les voisins sahéliens.

Les relations entre la Côte d'Ivoire et les pays sahéliens ont connu de vives tensions au cours des dernières années. Le Mali, le Burkina Faso, et le Niger ont accusé leurs voisins, dont la Côte d'Ivoire, de jouer un rôle dans la déstabilisation de leurs régimes internes. Les accusations ont été réciproques, avec des échanges de critiques sur les liens de certains dirigeants avec des puissances étrangères, notamment les anciennes puissances coloniales, la France en tête.

Le Burkina Faso et le Mali, en particulier, ont fait le choix de s'éloigner de la France pour se rapprocher de nouvelles puissances comme la Russie et la Chine, entrainant une recomposition géopolitique dans la région. La Côte d'Ivoire, sous la présidence d'Alassane Ouattara, a, elle, conservé une politique de proximité avec la France, ce qui a contribué à exacerber les désaccords.

Dans ce contexte, la promesse de Laurent Gbagbo semble offrir une voie de désamorçage des tensions. En mettant l'accent sur la "reconnaissance de la légitimité des acteurs politiques sahéliens", Gbagbo se positionne comme un facilitateur, susceptible de réunir à nouveau des nations aujourd'hui divisées par des divergences de choix stratégiques et d'alliances.


https://www.youtube.com/watch?v=im2RW1Mp9vE

Une vision pan-africaine : Entre réalisme politique et utopie ?


Le discours de Laurent Gbagbo s'inscrit dans une vision plus large de l'Afrique et de ses alliances, qui renvoie à l'idéal du panafricanisme. Depuis son retour en Côte d'Ivoire, après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale, Gbagbo n'a cessé d'affirmer son engagement pour une Afrique plus indépendante et unie. Ses propos sur l'Alliance des États du Sahel sont une continuité de cette ligne directrice : rassembler les pays africains afin de créer une front commun contre les ingérences extérieures.

Pour Gbagbo, une coopération renforcée entre les États du Sahel et la Côte d'Ivoire pourrait également avoir un impact sur la sécurité régionale. En effet, la menace terroriste reste omniprésente dans la région, et seule une coordination étroite entre les pays voisins pourrait permettre de contenir les groupes armés qui prolifèrent. "Nous devons être capables de gérer nos problèmes nous-mêmes, sans attendre une intervention extérieure qui ne fait souvent qu'aggraver les tensions," a-t-il affirmé.

Cependant, certains analystes pointent du doigt le caractère très ambitieux de cette promesse. Renforcer les liens avec des régimes en rupture avec l'ordre constitutionnel traditionnel pourrait isoler la Côte d'Ivoire sur la scène internationale, et mettre à mal ses relations avec les partenaires occidentaux, particulièrement la France. De plus, la stabilité fragile de la Côte d'Ivoire elle-même pourrait être mise en péril par un tel repositionnement diplomatique.

Le pari de Laurent Gbagbo est de naviguer entre deux courants opposés : d'une part, la nécessité de maintenir des relations diplomatiques étroites avec des partenaires économiques traditionnels comme l'Union européenne et la France, et d'autre part, l'appel à l'autodétermination des pays sahéliens, dont les positions sont parfois en conflit avec les intérêts des puissances occidentales.

À ce titre, la réconciliation avec l'AES pourrait également inclure des discussions sur des questions sensibles telles que la coopération économique, l'aide au développement, et la sécurité frontalière. "Il est essentiel de construire une région où chaque pays puisse prospérer," a indiqué Gbagbo, insistant sur le rôle de la Côte d'Ivoire comme pays pivot de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest).

Pour l'ancien président, la nécessité de renforcer la sécurité dans la région ne peut se faire sans un dialogue ouvert et une coopération active avec l'AES. "Il faut prendre en compte la volonté de ces États de trouver leur propre voie, quitte à remettre en cause certains principes établis," a-t-il déclaré. La stabilité des régimes sahéliens, menacés par des insurrections internes et une insécurité galopante, pourrait également bénéficier de l'expertise ivoirienne en termes de développement économique et de gestion de crise post-conflit.

Un enjeu économique majeur : Vers une intégration régionale accrue


Derrière l'idée de normaliser les relations diplomatiques se cache également un enjeu économique de taille. L'AES regroupe des pays riches en ressources naturelles, mais souvent en proie à des conflits qui les empêchent de tirer pleinement parti de leur potentiel. En rétablissant des liens avec ces pays, Laurent Gbagbo espère renforcer les échanges commerciaux et économiques afin de bénéficier des richesses du Sahel, notamment dans le secteur minier et énergétique.

L'intégration économique régionale pourrait être une voie vers la stabilisation, en rendant les pays interdépendants et en créant des intérêts économiques partagés qui dissuaderaient les conflits. Laurent Gbagbo a insisté sur l'importance d'une politique énergétique commune, en citant les opportunités d'exploiter le potentiel solaire des pays sahéliens, tout en bénéficiant de l'infrastructure ivoirienne en matière de distribution.

Pour beaucoup, l'approche de Gbagbo pourrait avoir un effet positif, en stimulant l'économie de la sous-région tout en offrant à la Côte d'Ivoire de nouvelles opportunités de croissance. Toutefois, cela nécessitera un réel engagement de la part de tous les pays concernés pour que ces échanges ne soient pas compromis par des divergences politiques ou par l'instabilité interne de certains des membres de l'AES.

Laurent Gbagbo reste une figure clivante en Côte d'Ivoire. Pour ses partisans, il est le symbole d'une résistance contre les ingérences étrangères et d'une souveraineté retrouvée. Pour ses détracteurs, il est l'homme de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a plongé le pays dans une guerre civile faisant plusieurs milliers de morts.

Cependant, sa promesse de rétablir des relations avec l'AES révèle une nouvelle facette de l'ancien président : celle d'un homme politique qui apprend de ses erreurs et qui se présente aujourd'hui comme un vecteur de paix et de stabilité. Le contexte régional actuel, où de nombreux pays cherchent à se débarrasser des tutelles coloniales et à réaffirmer leur indépendance, semble offrir à Gbagbo une opportunité unique de se repositionner comme le leader d'une nouvelle ére panafricaine.

Cette approche audacieuse, qui combine pragmatisme politique et idéalisme panafricain, pourrait bien redorer l'image de Gbagbo auprès de ceux qui doutaient de sa capacité à gouverner à nouveau. Mais il devra d'abord convaincre les Ivoiriens que ce rapprochement avec des États souvent perçus comme instables est dans l'intérêt du pays. Il devra également rassurer la communauté internationale sur sa volonté de respecter les règles du jeu diplomatique.

Un équilibre à trouver : Indépendance africaine et relations internationales


Si Laurent Gbagbo accède à nouveau au pouvoir, il devra faire preuve d'une grande habilité diplomatique pour gérer les conséquences de sa promesse. D'une part, il s'agira de renforcer les liens avec les pays de l'AES et de favoriser une coopération régionale qui permette de stabiliser la zone. D'autre part, il devra continuer à entretenir des relations diplomatiques solides avec les puissances occidentales, qui restent des partenaires économiques cruciaux pour la Côte d'Ivoire.

L'un des défis sera de trouver un équilibre entre une diplomatie plus souveraine et la nécessité de respecter les normes internationales en matière de gouvernance et de droits de l'homme. Le choix de s'allier avec des pays ayant connu des coups d'État pourrait exposer la Côte d'Ivoire à des critiques, voire à des sanctions de la part de ses partenaires occidentaux. Mais Gbagbo semble convaincu que l'heure est venue pour les pays africains de prendre leur destin en main, même si cela doit se faire au prix de l'inconfort diplomatique.

Laurent Gbagbo, avec son discours en faveur d'une alliance renouvelée avec les États du Sahel, remet au centre du débat politique ivoirien la question de l'indépendance africaine et de la solidarité entre pays voisins. Sa vision est ambitieuse, et la réalisation de cette promesse dépendra non seulement de sa capacité à convaincre les Ivoiriens, mais aussi de la réceptivité des autres pays de l'AES à collaborer dans un esprit de confiance réciproque.

La question reste donc ouverte : Laurent Gbagbo parviendra-t-il à faire de sa promesse une réalité et à réconcilier la Côte d'Ivoire avec ses voisins sahéliens dans un contexte de fortes tensions internationales ? Les élections de 2025 seront déterminantes pour connaître la suite de cette histoire qui s'écrit déjà sous nos yeux.

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Image de Politique. L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a récemment fait une déclaration retentissante en affirmant sa volonté de rétablir et renforcer les relations entre la Côte d'Ivoire et l'Alliance des États du Sahel (AES) s'il est élu à la présidence en 2025. Cette prise de position, qui arrive dans un contexte de tensions diplomatiques et de bouleversements géopolitiques, révèle une stratégie politique orientée vers l'Afrique et vers une réconciliation avec des pays voisins en quête d'indépendance vis-à-vis de l'influence occidentale. Mais au-delà de la promesse, le projet de Laurent Gbagbo est-il réaliste ? Quels défis se dressent devant lui ? Rapprochement avec les pays de l'Alliance des États du Sahel : Un changement de paradigme Laurent Gbagbo, dans une interview accordée à AFO Media, a exprimé sa volonté de rétablir des relations positives entre la Côte d'Ivoire et les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES). Il a souligné que ces pays, bien qu'ils soient arrivés au pouvoir par des moyens non conventionnels, devaient être considérés comme des acteurs légitimes sur la scène internationale. Ces propos marquent un véritable tournant dans le discours diplomatique ivoirien, notamment en ce qui concerne le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, qui composent l'AES et qui ont chacun connu des changements de régime par la force. Pour Gbagbo, les relations entre la Côte d'Ivoire et ces pays sont fondamentales car "il s'agit de pays qui partagent une même histoire, une même culture, et des intérêts communs". Il a déclaré vouloir éviter une marginalisation mutuelle au moment où ces pays cherchent à prendre leur destin en main, souvent en se détachant des anciennes puissances coloniales et de leurs influences encore présentes sur le continent. La volonté de Gbagbo de renouer avec ces pays va au-delà d'une simple normalisation diplomatique ; il prône une coopération basée sur la solidarité africaine. "Il faut nous soutenir entre Africains," a-t-il martelé, évoquant la nécessité de renforcer les liens économiques et sécuritaires avec les voisins sahéliens. Les relations entre la Côte d'Ivoire et les pays sahéliens ont connu de vives tensions au cours des dernières années. Le Mali, le Burkina Faso, et le Niger ont accusé leurs voisins, dont la Côte d'Ivoire, de jouer un rôle dans la déstabilisation de leurs régimes internes. Les accusations ont été réciproques, avec des échanges de critiques sur les liens de certains dirigeants avec des puissances étrangères, notamment les anciennes puissances coloniales, la France en tête. Le Burkina Faso et le Mali, en particulier, ont fait le choix de s'éloigner de la France pour se rapprocher de nouvelles puissances comme la Russie et la Chine, entrainant une recomposition géopolitique dans la région. La Côte d'Ivoire, sous la présidence d'Alassane Ouattara, a, elle, conservé une politique de proximité avec la France, ce qui a contribué à exacerber les désaccords. Dans ce contexte, la promesse de Laurent Gbagbo semble offrir une voie de désamorçage des tensions. En mettant l'accent sur la "reconnaissance de la légitimité des acteurs politiques sahéliens", Gbagbo se positionne comme un facilitateur, susceptible de réunir à nouveau des nations aujourd'hui divisées par des divergences de choix stratégiques et d'alliances. Une vision pan-africaine : Entre réalisme politique et utopie ? Le discours de Laurent Gbagbo s'inscrit dans une vision plus large de l'Afrique et de ses alliances, qui renvoie à l'idéal du panafricanisme. Depuis son retour en Côte d'Ivoire, après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale, Gbagbo n'a cessé d'affirmer son engagement pour une Afrique plus indépendante et unie. Ses propos sur l'Alliance des États du Sahel sont une continuité de cette ligne directrice : rassembler les pays africains afin de créer une front commun contre les ingérences extérieures. Pour Gbagbo, une coopération renforcée entre les États du Sahel et la Côte d'Ivoire pourrait également avoir un impact sur la sécurité régionale. En effet, la menace terroriste reste omniprésente dans la région, et seule une coordination étroite entre les pays voisins pourrait permettre de contenir les groupes armés qui prolifèrent. "Nous devons être capables de gérer nos problèmes nous-mêmes, sans attendre une intervention extérieure qui ne fait souvent qu'aggraver les tensions," a-t-il affirmé. Cependant, certains analystes pointent du doigt le caractère très ambitieux de cette promesse. Renforcer les liens avec des régimes en rupture avec l'ordre constitutionnel traditionnel pourrait isoler la Côte d'Ivoire sur la scène internationale, et mettre à mal ses relations avec les partenaires occidentaux, particulièrement la France. De plus, la stabilité fragile de la Côte d'Ivoire elle-même pourrait être mise en péril par un tel repositionnement diplomatique. Le pari de Laurent Gbagbo est de naviguer entre deux courants opposés : d'une part, la nécessité de maintenir des relations diplomatiques étroites avec des partenaires économiques traditionnels comme l'Union européenne et la France, et d'autre part, l'appel à l'autodétermination des pays sahéliens, dont les positions sont parfois en conflit avec les intérêts des puissances occidentales. À ce titre, la réconciliation avec l'AES pourrait également inclure des discussions sur des questions sensibles telles que la coopération économique, l'aide au développement, et la sécurité frontalière. "Il est essentiel de construire une région où chaque pays puisse prospérer," a indiqué Gbagbo, insistant sur le rôle de la Côte d'Ivoire comme pays pivot de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Pour l'ancien président, la nécessité de renforcer la sécurité dans la région ne peut se faire sans un dialogue ouvert et une coopération active avec l'AES. "Il faut prendre en compte la volonté de ces États de trouver leur propre voie, quitte à remettre en cause certains principes établis," a-t-il déclaré. La stabilité des régimes sahéliens, menacés par des insurrections internes et une insécurité galopante, pourrait également bénéficier de l'expertise ivoirienne en termes de développement économique et de gestion de crise post-conflit. Un enjeu économique majeur : Vers une intégration régionale accrue Derrière l'idée de normaliser les relations diplomatiques se cache également un enjeu économique de taille. L'AES regroupe des pays riches en ressources naturelles, mais souvent en proie à des conflits qui les empêchent de tirer pleinement parti de leur potentiel. En rétablissant des liens avec ces pays, Laurent Gbagbo espère renforcer les échanges commerciaux et économiques afin de bénéficier des richesses du Sahel, notamment dans le secteur minier et énergétique. L'intégration économique régionale pourrait être une voie vers la stabilisation, en rendant les pays interdépendants et en créant des intérêts économiques partagés qui dissuaderaient les conflits. Laurent Gbagbo a insisté sur l'importance d'une politique énergétique commune, en citant les opportunités d'exploiter le potentiel solaire des pays sahéliens, tout en bénéficiant de l'infrastructure ivoirienne en matière de distribution. Pour beaucoup, l'approche de Gbagbo pourrait avoir un effet positif, en stimulant l'économie de la sous-région tout en offrant à la Côte d'Ivoire de nouvelles opportunités de croissance. Toutefois, cela nécessitera un réel engagement de la part de tous les pays concernés pour que ces échanges ne soient pas compromis par des divergences politiques ou par l'instabilité interne de certains des membres de l'AES. Laurent Gbagbo reste une figure clivante en Côte d'Ivoire. Pour ses partisans, il est le symbole d'une résistance contre les ingérences étrangères et d'une souveraineté retrouvée. Pour ses détracteurs, il est l'homme de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a plongé le pays dans une guerre civile faisant plusieurs milliers de morts. Cependant, sa promesse de rétablir des relations avec l'AES révèle une nouvelle facette de l'ancien président : celle d'un homme politique qui apprend de ses erreurs et qui se présente aujourd'hui comme un vecteur de paix et de stabilité. Le contexte régional actuel, où de nombreux pays cherchent à se débarrasser des tutelles coloniales et à réaffirmer leur indépendance, semble offrir à Gbagbo une opportunité unique de se repositionner comme le leader d'une nouvelle ére panafricaine. Cette approche audacieuse, qui combine pragmatisme politique et idéalisme panafricain, pourrait bien redorer l'image de Gbagbo auprès de ceux qui doutaient de sa capacité à gouverner à nouveau. Mais il devra d'abord convaincre les Ivoiriens que ce rapprochement avec des États souvent perçus comme instables est dans l'intérêt du pays. Il devra également rassurer la communauté internationale sur sa volonté de respecter les règles du jeu diplomatique. Un équilibre à trouver : Indépendance africaine et relations internationales Si Laurent Gbagbo accède à nouveau au pouvoir, il devra faire preuve d'une grande habilité diplomatique pour gérer les conséquences de sa promesse. D'une part, il s'agira de renforcer les liens avec les pays de l'AES et de favoriser une coopération régionale qui permette de stabiliser la zone. D'autre part, il devra continuer à entretenir des relations diplomatiques solides avec les puissances occidentales, qui restent des partenaires économiques cruciaux pour la Côte d'Ivoire. L'un des défis sera de trouver un équilibre entre une diplomatie plus souveraine et la nécessité de respecter les normes internationales en matière de gouvernance et de droits de l'homme. Le choix de s'allier avec des pays ayant connu des coups d'État pourrait exposer la Côte d'Ivoire à des critiques, voire à des sanctions de la part de ses partenaires occidentaux. Mais Gbagbo semble convaincu que l'heure est venue pour les pays africains de prendre leur destin en main, même si cela doit se faire au prix de l'inconfort diplomatique. Laurent Gbagbo, avec son discours en faveur d'une alliance renouvelée avec les États du Sahel, remet au centre du débat politique ivoirien la question de l'indépendance africaine et de la solidarité entre pays voisins. Sa vision est ambitieuse, et la réalisation de cette promesse dépendra non seulement de sa capacité à convaincre les Ivoiriens, mais aussi de la réceptivité des autres pays de l'AES à collaborer dans un esprit de confiance réciproque. La question reste donc ouverte : Laurent Gbagbo parviendra-t-il à faire de sa promesse une réalité et à réconcilier la Côte d'Ivoire avec ses voisins sahéliens dans un contexte de fortes tensions internationales ? Les élections de 2025 seront déterminantes pour connaître la suite de cette histoire qui s'écrit déjà sous nos yeux.

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