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Jeudi, 21 Novembre 2024 à 16:59 |
Forum Ivoireland / Société / Ghislain Duggary Assy Réagit Au Ministre Touré Sur Les Salaires Des Enseignants (18 Vues)
Grève Des Enseignants: Le Gouvernement Refuse De Payer Les Jours Non Travaillés / Mobilisation Des Enseignants: Kaba Sory, Président De La Fesappci, Satisfait / Le Gouvernement Met En Garde Les Enseignants Face Au Préavis De Grève (2) (3) (4)
La question du salaire des enseignants en Côte d'Ivoire refait surface, cette fois à travers une polémique qui oppose Ghislain Duggary Assy, porte-parole adjoint du gouvernement, au ministre de la Promotion de la Jeunesse, Mamadou Touré. Ce dernier a déclaré, lors d'une récente intervention publique, que le salaire des professeurs de lycée en Côte d'Ivoire s'élevait à 600 000 FCFA. Une affirmation qui a suscité la colère de Ghislain Duggary Assy, lequel a vivement réagi sur les réseaux sociaux pour contester la véracité de ces propos.
Des propos jugés "faux et trompeurs"Ghislain Duggary Assy n'a pas mâché ses mots pour contester la déclaration du ministre Mamadou Touré. Sur sa page Facebook, il a publié un message percutant où il dénonce ce qu'il qualifie de "mensonge délibéré" visant à discréditer la profession enseignante aux yeux de la population. Selon lui, le montant avancé par le ministre ne correspond pas à la réalité des faits, et il en veut pour preuve le bulletin de salaire d'un enseignant de grade A4, deuxième classe, échelon 1, qu'il a publié en annexe de son message. « Monsieur le Ministre, vous disiez récemment qu'un professeur de lycée est payé à 600 000 FCFA par mois devant vos militants et sympathisants. Juste à côté de votre image, vous avez le bulletin de salaire d'un professeur de lycée qui montre une réalité bien différente », a écrit Assy. Pour lui, cette déclaration contribue à alimenter une perception erronée du statut des enseignants en Côte d'Ivoire, ce qui pourrait être préjudiciable pour leurs revendications légitimes visant l'amélioration de leurs conditions de travail. Les enseignants ivoiriens ont, depuis plusieurs années, exprimé leur frustration face à des conditions de travail qu'ils jugent de plus en plus difficiles. Manque d'infrastructures, salaires jugés insuffisants, manque de reconnaissance... Les doléances sont nombreuses et restent souvent sans réponse adéquate. Dans ce contexte, les propos du ministre Mamadou Touré ont été perçus comme un nouvel affront, une tentative de minimiser les souffrances et les difficultés auxquelles font face les enseignants au quotidien. Pour Assy, la déclaration du ministre ne peut qu'envenimer la situation et nourrir la frustration parmi les enseignants. « Qu'avez-vous au juste contre les enseignants qui vous ont permis d'être là où vous êtes aujourd'hui ? Quand il s'agit des enseignants qui réclament l'amélioration de leurs conditions de vie, leur grève est toujours qualifiée d'infondée ou d'illégale », a ajouté Assy, rappelant l'importance cruciale de la profession enseignante dans la formation des élites du pays. Des conditions de vie difficiles pour les enseignants en milieu ruralDans sa réponse, Ghislain Duggary Assy n'a pas seulement contesté le montant du salaire évoqué par le ministre; il a également attiré l'attention sur les conditions de vie précaires des enseignants, notamment ceux en poste dans les zones rurales. Il a cité en exemple les enseignants à N'Drikro, un campement qui dépend de l'inspection préscolaire et primaire de Gabiadji, dans la région de San-Pédro, ainsi que ceux exerçant à Sérihio, dans la région de Gagnoa. Ces enseignants doivent non seulement faire face à des salaires peu élevés, mais également à des conditions de travail déplorables. Les écoles sont souvent sous-équipées, les routes d'accès en piteux état rendent les déplacements périlleux, et les infrastructures sont bien en deçà des normes. « Allez-y à Sérihio voir les conditions dans lesquelles les professeurs vivent pour dispenser les cours ! L'état de la route même va vous donner des conseils », a lancé Assy, interpellant le ministre sur la nécessité d'une véritable prise de conscience. L'un des points que Ghislain Duggary Assy tient à rectifier est la perception selon laquelle les enseignants figureraient parmi les fonctionnaires les mieux payés du pays. Pour lui, cette idée est non seulement fausse, mais elle participe à créer un fossé entre les enseignants et le reste de la population. « Pour nous ‘gâter’, comme on dit en Côte d'Ivoire, vous faites passer les enseignants pour les fonctionnaires les mieux payés du pays. Mais ce qui est paradoxal, c'est de voir celui qui est mieux payé revendiquer l'amélioration de ses conditions de vie », a ironisé Assy. Il a également fait état du phénomène de "migration" des enseignants vers d'autres ministères, un phénomène qui, selon lui, est la preuve du malaise profond que ressentent ces professionnels de l'éducation. Cette situation avait d'ailleurs conduit l'ancien Premier ministre Patrick Achi à prendre une décision pour freiner cette migration, tant elle était devenue préoccupante. « Des enseignants qui sont soi-disant bien payés, mais qui quittent le métier pour d'autres ministères, n'est-ce pas là un vrai paradoxe ? », a interrogé Assy. Un appel au respect et à la reconnaissanceAu-delà des chiffres et des déclarations, ce que Ghislain Duggary Assy semble réclamer avant tout, c'est du respect pour la profession enseignante. Il appelle les autorités à reconnaître l'importance de ceux qui, chaque jour, s'efforcent de façonner l'avenir de la Côte d'Ivoire en éduquant ses enfants. « Monsieur le Ministre, ayez un peu de respect quand vous parlez des enseignants ! », a-t-il écrit, rappelant que les enseignants jouent un rôle essentiel dans la construction de la société et qu'ils méritent d'être traités avec dignité. Cette polémique met en lumière le malaise profond qui persiste dans le secteur éducatif en Côte d'Ivoire. Alors que des efforts ont été faits pour améliorer la qualité de l'éducation et les conditions d'apprentissage, les enseignants continuent de se battre pour obtenir des rémunérations à la hauteur de leur engagement et des moyens leur permettant de travailler dans de bonnes conditions. Cette échange entre Ghislain Duggary Assy et le ministre Mamadou Touré souligne l'importance cruciale du dialogue entre les différents acteurs du secteur éducatif. Les revendications des enseignants ne se limitent pas à une simple question de salaire. Il s'agit également de la reconnaissance de leur rôle central dans la société et des conditions dans lesquelles ils exercent. Pour beaucoup, la qualité de l'éducation passe par une considération accrue pour ceux qui en sont les principaux artisans. L'état des écoles, notamment dans les zones rurales, reste une préoccupation majeure. La modernisation des infrastructures, l'amélioration des moyens mis à la disposition des enseignants, ainsi qu'une meilleure considération salariale sont autant de chantiers sur lesquels le gouvernement doit se pencher pour garantir une éducation de qualité à tous les enfants ivoiriens. Le chemin semble encore long, mais les attentes des enseignants et des parents d'élèves ne faiblissent pas. Les réactions à cette polémique montrent à quel point la question des conditions de vie et de travail des enseignants est sensible en Côte d'Ivoire. La population est consciente du rôle crucial que jouent les enseignants dans l'éducation des jeunes et la formation des élites de demain. La question qui se pose est donc la suivante : quel avenir pour le dialogue entre les enseignants et les autorités, et comment la Côte d'Ivoire peut-elle garantir à ses éducateurs des conditions à la hauteur de leur engagement ?
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