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Blaise Compaoré Mène Une Vie Discrète, Dix Ans Après Son Exil En Côte d'Ivoire - Politique - Ivoireland

Forum Ivoireland / Politique / Blaise Compaoré Mène Une Vie Discrète, Dix Ans Après Son Exil En Côte d'Ivoire (15 Vues)

Crise Ivoirienne De 2010: La Cpi Apporte Une Précision Majeure 14 Ans Après / PPA-CI: Laurent Gbagbo Renoue Avec Les Siens Après 13 Ans / Les Frontières Terrestres Ivoiriennes Réouvrent Après 3 Ans (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 31 octobre à 23:08

Dix ans se sont écoulés depuis que Blaise Compaoré, ancien président burkinabè, a été chassé du pouvoir par une révolte populaire en octobre 2014. Condamné à perpétuité pour son implication dans l'assassinat de Thomas Sankara, Compaoré vit aujourd'hui en exil en Côte d'Ivoire, où il tente de mener une vie discrète, loin de Ouagadougou. Toutefois, la figure controversée qu'il est reste étroitement liée aux enjeux politiques de la réconciliation nationale au Burkina Faso. Comment vit-il cet exil doré à Abidjan, et que signifie son statut pour les espoirs de justice des Burkinabés ? Retour sur dix années d'exil dans l'ombre.

Abidjan, un refuge loin des tumultes de Ouagadougou


Installé à Abidjan depuis sa chute, Blaise Compaoré a trouvé refuge en Côte d'Ivoire, où il vit entouré de sa famille proche et de fidèles collaborateurs. Loin des caméras et des projecteurs, l'ancien chef d'État a choisi la discrétion comme ligne de conduite. Pour celui qui fut à la tête du Burkina Faso pendant vingt-sept ans, l'exil est devenu une nécessité, un moyen d'échapper à l'instabilité de son pays natal et aux éventuelles poursuites judiciaires.

La capitale ivoirienne, connue pour son dynamisme et sa diversité culturelle, offre à Compaoré un lieu de vie paisible. Entouré de membres de sa famille et de ses anciens collaborateurs politiques, il continue d'avoir des contacts réguliers avec les figures de son parti, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), qui lui sont restées fidèles malgré son exil. Des opérateurs économiques burkinabès viennent également lui rendre visite, renforçant le lien qui unit Compaoré à son pays d'origine.

« Il garde des liens constants avec ceux qui ont partagé son parcours et qui aspirent à son retour », confie une source proche. Les visites de figures politiques et économiques laissent entendre que, malgré son éloignement physique, Blaise Compaoré n'a jamais totalement tourné la page de la politique burkinabè. En témoigne une rencontre en 2016 avec l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, bien que les détails de cet entretien soient restés secrets.

Désormais âgé de 73 ans, Blaise Compaoré souffre de problèmes de santé qui l'ont conduit à multiplier les séjours médicaux à l'étranger. Plusieurs fois aperçu dans une clinique d'Abidjan, il aurait également effectué des voyages au Maroc et à Doha, au Qatar, pour suivre des traitements médicaux. En 2021, des rumeurs ont fait état d'une opération au cerveau, renforçant l'image d'un homme affaibli par la maladie.

Ces problèmes de santé ont nourri les discussions autour de son état général, alimentant à la fois la compassion de ses partisans et les critiques de ses détracteurs, qui voient en ces ennuis médicaux un signe de vulnérabilité d'un homme autrefois perçu comme tout-puissant. Certains observateurs se demandent si ces difficultés de santé pourraient un jour précipiter son retour au Burkina Faso, par nécessité ou par volonté de réconciliation.


https://www.youtube.com/watch?v=r3KDxWbXEA0

Un retour avorté au Burkina Faso : une réconciliation impossible ?


En juillet 2022, Blaise Compaoré a brièvement fait son retour sur la terre burkinabè à l'occasion d'un sommet sur la réconciliation nationale, à l'invitation du chef de la transition d'alors, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Cette visite, bien que courte, a suscité beaucoup d'espoir chez certains Burkinabés qui voyaient là une première étape vers une réconciliation durable entre les différentes factions politiques du pays.

Toutefois, ce retour a été suivi de nombreuses critiques, notamment de la part des familles des victimes de la révolte de 2014 et des proches de Thomas Sankara, qui voyaient dans cette invitation une insulte à la mémoire des disparus. Pour eux, la réconciliation ne saurait se faire sans justice, et la présence de Blaise Compaoré au Burkina Faso, même temporaire, représentait un affront.

En avril 2022, Blaise Compaoré a été condamné à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de son ancien compagnon d'armes, Thomas Sankara, lors du coup d'État de 1987. Mais la nationalité ivoirienne acquise en 2016 lui assure une certaine protection contre toute tentative d'extradition vers le Burkina Faso. Cette double nationalité complique considérablement toute procédure judiciaire à son encontre, et le fait que la Côte d'Ivoire lui accorde cette protection est perçu comme un obstacle majeur à l'application de la justice burkinabè.

La question de la réconciliation ne concerne pas seulement Blaise Compaoré, mais aussi son frère François, impliqué dans une autre affaire emblématique : l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo en 1998. Considéré comme un épineux dossier judiciaire, l'affaire Zongo reste, plus de deux décennies après les faits, une plaie ouverte pour les Burkinabés.

Accusé "d'incitation à assassinats" dans le cadre de cette affaire, François Compaoré a été sous le coup d'une procédure d'extradition de la France vers le Burkina Faso. Cependant, en 2023, l'État français a abrogé le décret d'extradition, laissant ainsi le dossier judiciaire dans une impasse. Pour les proches de Norbert Zongo, cette nouvelle a été un coup dur, mais ils n'ont pas baissé les bras : « Une demande d'audience a été faite auprès du juge en charge de l'affaire. Nous espérons le rencontrer d'ici une semaine », a déclaré un membre du collectif des avocats de la famille Zongo.

De leur côté, les avocats de François Compaoré estiment que la procédure est "définitivement close" et considèrent que la junte actuellement au pouvoir au Burkina Faso n'est pas légitime pour mener à bien une procédure judiciaire dans le respect du droit. Ces divergences de points de vue montrent à quel point les enjeux judiciaires liés aux frères Compaoré sont complexes et étroitement liés aux évolutions politiques au Burkina Faso.

La protection de la Côte d'Ivoire : un obstacle à la justice burkinabè ?


L'obtention de la nationalité ivoirienne par Blaise Compaoré en 2016 est un élément clé de sa protection contre toute extradition. En Côte d'Ivoire, Compaoré bénéficie d'une protection officielle, soutenue par des liens historiques et politiques entre les deux pays. La présidence de Alassane Ouattara, qui partageait une amitié de longue date avec Compaoré, a joué un rôle majeur dans cette dynamique. Ce soutien inébranlable est perçu par beaucoup comme une manœuvre pour éviter tout procès susceptible de ternir l'image de figures influentes de la sous-région.

Pour les partisans de la justice au Burkina Faso, cette protection ivoirienne est un frein majeur à la réconciliation nationale. « La réconciliation ne peut se faire sans justice. Tant que Blaise Compaoré sera à l'abri en Côte d'Ivoire, les blessures du passé ne pourront se refermer », estime un membre de la société civile burkinabè. La difficulté de mener des procédures judiciaires contre l'ancien président en exil est devenue un symbole de l'injustice perçue par une partie importante de la population burkinabè.

Dix ans après sa fuite, la figure de Blaise Compaoré continue de diviser les Burkinabés. Pour certains, il est nécessaire d'envisager une réconciliation, même si cela implique de renoncer à une partie de la justice, afin de garantir la stabilité du pays. Pour d'autres, la réconciliation sans justice ne peut conduire qu'à une paix illusoire. La question de savoir si Blaise Compaoré pourrait un jour revenir au Burkina Faso pour y purger sa peine reste ouverte, mais elle se heurte à la réalité de la protection ivoirienne et des considérations politiques de la sous-région.

Le retour à Ouagadougou de Blaise Compaoré semble improbable dans le contexte actuel, mais la situation politique au Burkina Faso est en perpétuelle évolution. Les tensions internes, la présence de groupes armés dans le pays, ainsi que l'instabilité gouvernementale rendent toute prévision difficile. La question est aussi de savoir si la nouvelle génération de dirigeants burkinabès souhaite tourner la page de l'ère Compaoré ou bien tirer les leçons du passé en rendant justice aux victimes.

Le dilemme auquel fait face la Côte d'Ivoire quant à la protection accordée à Compaoré reflète également les enjeux plus larges de la diplomatie ouest-africaine. Peut-on vraiment tourner la page des années de pouvoir de Blaise Compaoré sans justice, et quel impact cela aurait-il sur la stabilité à long terme du Burkina Faso ? Ces questions demeurent, et seule l'histoire révélera si la voie de la réconciliation choisie par certains est celle qui permettra de guérir les blessures profondes laissées par des décennies de règne autoritaire.

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Image de Politique. Dix ans se sont écoulés depuis que Blaise Compaoré, ancien président burkinabè, a été chassé du pouvoir par une révolte populaire en octobre 2014. Condamné à perpétuité pour son implication dans l'assassinat de Thomas Sankara, Compaoré vit aujourd'hui en exil en Côte d'Ivoire, où il tente de mener une vie discrète, loin de Ouagadougou. Toutefois, la figure controversée qu'il est reste étroitement liée aux enjeux politiques de la réconciliation nationale au Burkina Faso. Comment vit-il cet exil doré à Abidjan, et que signifie son statut pour les espoirs de justice des Burkinabés ? Retour sur dix années d'exil dans l'ombre. Abidjan, un refuge loin des tumultes de Ouagadougou Installé à Abidjan depuis sa chute, Blaise Compaoré a trouvé refuge en Côte d'Ivoire, où il vit entouré de sa famille proche et de fidèles collaborateurs. Loin des caméras et des projecteurs, l'ancien chef d'État a choisi la discrétion comme ligne de conduite. Pour celui qui fut à la tête du Burkina Faso pendant vingt-sept ans, l'exil est devenu une nécessité, un moyen d'échapper à l'instabilité de son pays natal et aux éventuelles poursuites judiciaires. La capitale ivoirienne, connue pour son dynamisme et sa diversité culturelle, offre à Compaoré un lieu de vie paisible. Entouré de membres de sa famille et de ses anciens collaborateurs politiques, il continue d'avoir des contacts réguliers avec les figures de son parti, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), qui lui sont restées fidèles malgré son exil. Des opérateurs économiques burkinabès viennent également lui rendre visite, renforçant le lien qui unit Compaoré à son pays d'origine. « Il garde des liens constants avec ceux qui ont partagé son parcours et qui aspirent à son retour », confie une source proche. Les visites de figures politiques et économiques laissent entendre que, malgré son éloignement physique, Blaise Compaoré n'a jamais totalement tourné la page de la politique burkinabè. En témoigne une rencontre en 2016 avec l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, bien que les détails de cet entretien soient restés secrets. Désormais âgé de 73 ans, Blaise Compaoré souffre de problèmes de santé qui l'ont conduit à multiplier les séjours médicaux à l'étranger. Plusieurs fois aperçu dans une clinique d'Abidjan, il aurait également effectué des voyages au Maroc et à Doha, au Qatar, pour suivre des traitements médicaux. En 2021, des rumeurs ont fait état d'une opération au cerveau, renforçant l'image d'un homme affaibli par la maladie. Ces problèmes de santé ont nourri les discussions autour de son état général, alimentant à la fois la compassion de ses partisans et les critiques de ses détracteurs, qui voient en ces ennuis médicaux un signe de vulnérabilité d'un homme autrefois perçu comme tout-puissant. Certains observateurs se demandent si ces difficultés de santé pourraient un jour précipiter son retour au Burkina Faso, par nécessité ou par volonté de réconciliation. Un retour avorté au Burkina Faso : une réconciliation impossible ? En juillet 2022, Blaise Compaoré a brièvement fait son retour sur la terre burkinabè à l'occasion d'un sommet sur la réconciliation nationale, à l'invitation du chef de la transition d'alors, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Cette visite, bien que courte, a suscité beaucoup d'espoir chez certains Burkinabés qui voyaient là une première étape vers une réconciliation durable entre les différentes factions politiques du pays. Toutefois, ce retour a été suivi de nombreuses critiques, notamment de la part des familles des victimes de la révolte de 2014 et des proches de Thomas Sankara, qui voyaient dans cette invitation une insulte à la mémoire des disparus. Pour eux, la réconciliation ne saurait se faire sans justice, et la présence de Blaise Compaoré au Burkina Faso, même temporaire, représentait un affront. En avril 2022, Blaise Compaoré a été condamné à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de son ancien compagnon d'armes, Thomas Sankara, lors du coup d'État de 1987. Mais la nationalité ivoirienne acquise en 2016 lui assure une certaine protection contre toute tentative d'extradition vers le Burkina Faso. Cette double nationalité complique considérablement toute procédure judiciaire à son encontre, et le fait que la Côte d'Ivoire lui accorde cette protection est perçu comme un obstacle majeur à l'application de la justice burkinabè. La question de la réconciliation ne concerne pas seulement Blaise Compaoré, mais aussi son frère François, impliqué dans une autre affaire emblématique : l'assassinat du journaliste d'investigation Norbert Zongo en 1998. Considéré comme un épineux dossier judiciaire, l'affaire Zongo reste, plus de deux décennies après les faits, une plaie ouverte pour les Burkinabés. Accusé "d'incitation à assassinats" dans le cadre de cette affaire, François Compaoré a été sous le coup d'une procédure d'extradition de la France vers le Burkina Faso. Cependant, en 2023, l'État français a abrogé le décret d'extradition, laissant ainsi le dossier judiciaire dans une impasse. Pour les proches de Norbert Zongo, cette nouvelle a été un coup dur, mais ils n'ont pas baissé les bras : « Une demande d'audience a été faite auprès du juge en charge de l'affaire. Nous espérons le rencontrer d'ici une semaine », a déclaré un membre du collectif des avocats de la famille Zongo. De leur côté, les avocats de François Compaoré estiment que la procédure est "définitivement close" et considèrent que la junte actuellement au pouvoir au Burkina Faso n'est pas légitime pour mener à bien une procédure judiciaire dans le respect du droit. Ces divergences de points de vue montrent à quel point les enjeux judiciaires liés aux frères Compaoré sont complexes et étroitement liés aux évolutions politiques au Burkina Faso. La protection de la Côte d'Ivoire : un obstacle à la justice burkinabè ? L'obtention de la nationalité ivoirienne par Blaise Compaoré en 2016 est un élément clé de sa protection contre toute extradition. En Côte d'Ivoire, Compaoré bénéficie d'une protection officielle, soutenue par des liens historiques et politiques entre les deux pays. La présidence de Alassane Ouattara, qui partageait une amitié de longue date avec Compaoré, a joué un rôle majeur dans cette dynamique. Ce soutien inébranlable est perçu par beaucoup comme une manœuvre pour éviter tout procès susceptible de ternir l'image de figures influentes de la sous-région. Pour les partisans de la justice au Burkina Faso, cette protection ivoirienne est un frein majeur à la réconciliation nationale. « La réconciliation ne peut se faire sans justice. Tant que Blaise Compaoré sera à l'abri en Côte d'Ivoire, les blessures du passé ne pourront se refermer », estime un membre de la société civile burkinabè. La difficulté de mener des procédures judiciaires contre l'ancien président en exil est devenue un symbole de l'injustice perçue par une partie importante de la population burkinabè. Dix ans après sa fuite, la figure de Blaise Compaoré continue de diviser les Burkinabés. Pour certains, il est nécessaire d'envisager une réconciliation, même si cela implique de renoncer à une partie de la justice, afin de garantir la stabilité du pays. Pour d'autres, la réconciliation sans justice ne peut conduire qu'à une paix illusoire. La question de savoir si Blaise Compaoré pourrait un jour revenir au Burkina Faso pour y purger sa peine reste ouverte, mais elle se heurte à la réalité de la protection ivoirienne et des considérations politiques de la sous-région. Le retour à Ouagadougou de Blaise Compaoré semble improbable dans le contexte actuel, mais la situation politique au Burkina Faso est en perpétuelle évolution. Les tensions internes, la présence de groupes armés dans le pays, ainsi que l'instabilité gouvernementale rendent toute prévision difficile. La question est aussi de savoir si la nouvelle génération de dirigeants burkinabès souhaite tourner la page de l'ère Compaoré ou bien tirer les leçons du passé en rendant justice aux victimes. Le dilemme auquel fait face la Côte d'Ivoire quant à la protection accordée à Compaoré reflète également les enjeux plus larges de la diplomatie ouest-africaine. Peut-on vraiment tourner la page des années de pouvoir de Blaise Compaoré sans justice, et quel impact cela aurait-il sur la stabilité à long terme du Burkina Faso ? Ces questions demeurent, et seule l'histoire révélera si la voie de la réconciliation choisie par certains est celle qui permettra de guérir les blessures profondes laissées par des décennies de règne autoritaire.

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