Se connecter
Jeudi, 21 Novembre 2024 à 15:56

Le Prix Des Cigarettes Double Avec La Nouvelle Réforme Fiscale Sur Le Tabac - Société - Ivoireland

Forum Ivoireland / Société / Le Prix Des Cigarettes Double Avec La Nouvelle Réforme Fiscale Sur Le Tabac (12 Vues)

Nouvelle Loi Sur Le Mariage: La Femme n'Est Plus Tenue De Porter Le Nom Du Mari / Tabagisme: La Côte d'Ivoire, 6E Pays Où Les Cigarettes Sont Les Moins Chères / Wozo Vacances 2024: Nouvelle Vision De Danané Décroche Son Second Trophée (2) (3) (4)

(1) Répondre (Descendre)

RomeoIvoire RomeoIvoire le 5 novembre à 11:20

Une réforme des droits d'accise sur le tabac prévue par la loi de finances 2025 en Côte d'Ivoire suscite de vives inquiétudes parmi les acteurs économiques et les observateurs sécuritaires. Avec une augmentation massive des taxes, passant de 49 % à 70 %, et le doublement de la base imposable, la nouvelle politique fiscale pourrait entraîner des conséquences bien plus complexes que l'amélioration des recettes fiscales escomptée. Entre hausse des prix de vente, explosion prévue du commerce illicite et potentielle déstabilisation sécuritaire, le pays semble à l'aube d'une crise majeure. L'objectif affiché d'accroître les recettes fiscales se heurte aux risques économiques et sociaux qui semblent se profiler à l'horizon.

Le marché du tabac au bord de la déstabilisation


La première conséquence immédiate de cette réforme est une augmentation significative du prix de vente du tabac au détail, avec un paquet qui pourrait passer de 1 500 à 2 000 francs CFA. Cette augmentation, présentée comme une mesure de santé publique et une opportunité pour accroître les recettes fiscales, risque de fragiliser la seule industrie du tabac ivoirienne. En effet, l'incapacité des acteurs du secteur à absorber un tel choc fiscal pourrait conduire à la fermeture de cette industrie, entraînant la destruction de milliers d'emplois et la mise en péril des moyens de subsistance de nombreuses familles.

Cette augmentation soudaine des taxes positionnerait la Côte d'Ivoire comme l'un des pays où les cigarettes sont les plus chères en Afrique de l'Ouest. Cette différence de prix avec les pays voisins, tels que le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, rend presque inévitable l'explosion du commerce illicite. L'expérience internationale, notamment dans des pays comme les Philippines, la Malaisie ou la Thaïlande, montre que de telles augmentations de taxes sont souvent suivies par une forte augmentation du commerce illégal de tabac, pouvant représenter jusqu'à 60 % des ventes totales.

En Côte d'Ivoire, l'effet d'une telle réforme pourrait être encore plus dramatique. Le commerce illicite de cigarettes est souvent lié à des réseaux criminels, qui se servent des profits générés pour financer d'autres activités illégales. Dans un contexte de dégradation sécuritaire dans la région sahélienne, où le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont confrontés à des insurrections armées, l'augmentation du commerce illicite de cigarettes pourrait venir renforcer ces réseaux, aggravant ainsi la menace sécuritaire en Côte d'Ivoire et dans les pays voisins.

Une réforme à l’impact social étendu
Au-delà des questions économiques et sécuritaires, la nouvelle réforme des taxes sur le tabac soulève de sérieuses questions sociales. Des milliers d'Ivoiriens travaillent, directement ou indirectement, dans la chaîne de valeur du tabac, que ce soit dans la production, la distribution ou la vente. La fermeture potentielle de l'industrie du tabac pourrait entraîner une perte d'emplois massive, plongeant de nombreuses familles dans la précarité. L'absence de mesures gouvernementales claires pour compenser cette perte d’emplois alimente les inquiétudes, et pose la question de l'accompagnement des travailleurs du secteur dans cette transition potentiellement brutale.

En outre, la hausse des prix risque de pousser les consommateurs vers des produits de contrefaçon, souvent moins chers mais également plus dangereux pour la santé. Le tabac illicite, non contrôlé par les autorités sanitaires, présente des risques accrus pour les fumeurs, du fait de l'absence de réglementation sur sa composition. Ainsi, la réduction de la consommation de tabac, objectif affiché par le gouvernement, pourrait se solder par une aggravation des problèmes de santé publique.

Le risque d'une crise sécuritaire renforcée


La réforme des droits d'accise sur le tabac en Côte d'Ivoire ne se limite pas à des implications économiques et sociales : elle pose également une menace sécuritaire majeure. En augmentant de façon substantielle le prix des cigarettes, le gouvernement pourrait involontairement alimenter le commerce illicite et faire de la Côte d'Ivoire un point névralgique des trafics transfrontaliers.

Dans une région déjà marquée par l'instabilité, où des groupes armés opèrent librement, une explosion du commerce illégal de tabac pourrait fournir des ressources supplémentaires à ces organisations, renforçant leur capacité de nuisance. Selon certains observateurs, la contrebande de cigarettes est un mécanisme de financement de groupes terroristes, notamment au Sahel, où les frontières poreuses facilitent les trafics en tout genre. Ainsi, cette réforme, bien qu’animée de bonnes intentions fiscales et sanitaires, pourrait avoir pour effet désastreux de renforcer ces réseaux criminels.

Les exemples internationaux : des leçons pour la Côte d'Ivoire
Pour mieux comprendre les conséquences potentielles de cette réforme, il est essentiel de se pencher sur des exemples internationaux. Les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande ont déjà tenté des augmentations massives des taxes sur le tabac, et les résultats ont été sans équivoque : une explosion du commerce illicite, une perte de revenus pour l'État en raison de la contrebande, et une incapacité à réduire de manière significative le nombre de fumeurs. En Thaïlande, par exemple, une augmentation des droits d'accise avait entraîné une chute des ventes légales de 30 % en un an, compensée par une explosion du marché noir.

Ces exemples montrent que les réformes fiscales doivent être accompagnées de mesures strictes de lutte contre le commerce illicite, sous peine de voir les efforts de santé publique se transformer en désastre économique et sécuritaire. Pour la Côte d'Ivoire, il est impératif de renforcer les capacités de contrôle douanier et de surveillance des frontières, afin d'éviter que le pays ne devienne un nouveau centre de distribution de tabac de contrebande en Afrique de l'Ouest.

Vers une approche plus graduelle et plus adaptée


Si la réduction de la consommation de tabac et l'augmentation des recettes fiscales sont des objectifs légitimes, la méthode employée pourrait, selon de nombreux experts, être revérée. Une approche plus graduelle permettrait d'amortir le choc pour l'industrie locale et pour les consommateurs, tout en évitant un recours massif au marché noir. Une augmentation progressive des taxes, accompagnée de campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac et de programmes de soutien pour les employés du secteur, pourrait s'avérer plus efficace à long terme.

De même, une lutte renforcée contre le commerce illicite est indispensable. Cela passe par une collaboration étroite avec les pays voisins, des capacités accrues de surveillance des frontières et une meilleure coordination des forces de sécurité. Sans cela, l'impact de la réforme risque de se traduire par une simple délocalisation de la consommation vers des produits non contrôlés et une augmentation des profits pour les criminels.

La réforme fiscale sur le tabac en Côte d'Ivoire représente un pari audacieux pour le gouvernement. Si la réduction de la consommation de tabac et l'accroissement des recettes fiscales sont des objectifs louables, les conséquences sociales, économiques et sécuritaires potentielles de cette politique sont énormes. Entre la menace d'une explosion du commerce illicite, le risque de déstabilisation sécuritaire et la perte d'emplois pour des milliers d'Ivoiriens, cette réforme soulève de nombreuses interrogations.

Les autorités ivoiriennes ont-elles pris la pleine mesure des conséquences de cette politique ? Existe-t-il une stratégie d'accompagnement pour les travailleurs du secteur et une véritable volonté de lutter contre le commerce illicite ? La question reste posée, et seul l'avenir dira si cette réforme pourra être ajustée pour concilier santé publique, stabilité économique et sécurité nationale.

(Commenter) (Signaler)

Image de Société. Une réforme des droits d'accise sur le tabac prévue par la loi de finances 2025 en Côte d'Ivoire suscite de vives inquiétudes parmi les acteurs économiques et les observateurs sécuritaires. Avec une augmentation massive des taxes, passant de 49 % à 70 %, et le doublement de la base imposable, la nouvelle politique fiscale pourrait entraîner des conséquences bien plus complexes que l'amélioration des recettes fiscales escomptée. Entre hausse des prix de vente, explosion prévue du commerce illicite et potentielle déstabilisation sécuritaire, le pays semble à l'aube d'une crise majeure. L'objectif affiché d'accroître les recettes fiscales se heurte aux risques économiques et sociaux qui semblent se profiler à l'horizon. Le marché du tabac au bord de la déstabilisation La première conséquence immédiate de cette réforme est une augmentation significative du prix de vente du tabac au détail, avec un paquet qui pourrait passer de 1 500 à 2 000 francs CFA. Cette augmentation, présentée comme une mesure de santé publique et une opportunité pour accroître les recettes fiscales, risque de fragiliser la seule industrie du tabac ivoirienne. En effet, l'incapacité des acteurs du secteur à absorber un tel choc fiscal pourrait conduire à la fermeture de cette industrie, entraînant la destruction de milliers d'emplois et la mise en péril des moyens de subsistance de nombreuses familles. Cette augmentation soudaine des taxes positionnerait la Côte d'Ivoire comme l'un des pays où les cigarettes sont les plus chères en Afrique de l'Ouest. Cette différence de prix avec les pays voisins, tels que le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, rend presque inévitable l'explosion du commerce illicite. L'expérience internationale, notamment dans des pays comme les Philippines, la Malaisie ou la Thaïlande, montre que de telles augmentations de taxes sont souvent suivies par une forte augmentation du commerce illégal de tabac, pouvant représenter jusqu'à 60 % des ventes totales. En Côte d'Ivoire, l'effet d'une telle réforme pourrait être encore plus dramatique. Le commerce illicite de cigarettes est souvent lié à des réseaux criminels, qui se servent des profits générés pour financer d'autres activités illégales. Dans un contexte de dégradation sécuritaire dans la région sahélienne, où le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont confrontés à des insurrections armées, l'augmentation du commerce illicite de cigarettes pourrait venir renforcer ces réseaux, aggravant ainsi la menace sécuritaire en Côte d'Ivoire et dans les pays voisins. Une réforme à l’impact social étendu Au-delà des questions économiques et sécuritaires, la nouvelle réforme des taxes sur le tabac soulève de sérieuses questions sociales. Des milliers d'Ivoiriens travaillent, directement ou indirectement, dans la chaîne de valeur du tabac, que ce soit dans la production, la distribution ou la vente. La fermeture potentielle de l'industrie du tabac pourrait entraîner une perte d'emplois massive, plongeant de nombreuses familles dans la précarité. L'absence de mesures gouvernementales claires pour compenser cette perte d’emplois alimente les inquiétudes, et pose la question de l'accompagnement des travailleurs du secteur dans cette transition potentiellement brutale. En outre, la hausse des prix risque de pousser les consommateurs vers des produits de contrefaçon, souvent moins chers mais également plus dangereux pour la santé. Le tabac illicite, non contrôlé par les autorités sanitaires, présente des risques accrus pour les fumeurs, du fait de l'absence de réglementation sur sa composition. Ainsi, la réduction de la consommation de tabac, objectif affiché par le gouvernement, pourrait se solder par une aggravation des problèmes de santé publique. Le risque d'une crise sécuritaire renforcée La réforme des droits d'accise sur le tabac en Côte d'Ivoire ne se limite pas à des implications économiques et sociales : elle pose également une menace sécuritaire majeure. En augmentant de façon substantielle le prix des cigarettes, le gouvernement pourrait involontairement alimenter le commerce illicite et faire de la Côte d'Ivoire un point névralgique des trafics transfrontaliers. Dans une région déjà marquée par l'instabilité, où des groupes armés opèrent librement, une explosion du commerce illégal de tabac pourrait fournir des ressources supplémentaires à ces organisations, renforçant leur capacité de nuisance. Selon certains observateurs, la contrebande de cigarettes est un mécanisme de financement de groupes terroristes, notamment au Sahel, où les frontières poreuses facilitent les trafics en tout genre. Ainsi, cette réforme, bien qu’animée de bonnes intentions fiscales et sanitaires, pourrait avoir pour effet désastreux de renforcer ces réseaux criminels. Les exemples internationaux : des leçons pour la Côte d'Ivoire Pour mieux comprendre les conséquences potentielles de cette réforme, il est essentiel de se pencher sur des exemples internationaux. Les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande ont déjà tenté des augmentations massives des taxes sur le tabac, et les résultats ont été sans équivoque : une explosion du commerce illicite, une perte de revenus pour l'État en raison de la contrebande, et une incapacité à réduire de manière significative le nombre de fumeurs. En Thaïlande, par exemple, une augmentation des droits d'accise avait entraîné une chute des ventes légales de 30 % en un an, compensée par une explosion du marché noir. Ces exemples montrent que les réformes fiscales doivent être accompagnées de mesures strictes de lutte contre le commerce illicite, sous peine de voir les efforts de santé publique se transformer en désastre économique et sécuritaire. Pour la Côte d'Ivoire, il est impératif de renforcer les capacités de contrôle douanier et de surveillance des frontières, afin d'éviter que le pays ne devienne un nouveau centre de distribution de tabac de contrebande en Afrique de l'Ouest. Vers une approche plus graduelle et plus adaptée Si la réduction de la consommation de tabac et l'augmentation des recettes fiscales sont des objectifs légitimes, la méthode employée pourrait, selon de nombreux experts, être revérée. Une approche plus graduelle permettrait d'amortir le choc pour l'industrie locale et pour les consommateurs, tout en évitant un recours massif au marché noir. Une augmentation progressive des taxes, accompagnée de campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac et de programmes de soutien pour les employés du secteur, pourrait s'avérer plus efficace à long terme. De même, une lutte renforcée contre le commerce illicite est indispensable. Cela passe par une collaboration étroite avec les pays voisins, des capacités accrues de surveillance des frontières et une meilleure coordination des forces de sécurité. Sans cela, l'impact de la réforme risque de se traduire par une simple délocalisation de la consommation vers des produits non contrôlés et une augmentation des profits pour les criminels. La réforme fiscale sur le tabac en Côte d'Ivoire représente un pari audacieux pour le gouvernement. Si la réduction de la consommation de tabac et l'accroissement des recettes fiscales sont des objectifs louables, les conséquences sociales, économiques et sécuritaires potentielles de cette politique sont énormes. Entre la menace d'une explosion du commerce illicite, le risque de déstabilisation sécuritaire et la perte d'emplois pour des milliers d'Ivoiriens, cette réforme soulève de nombreuses interrogations. Les autorités ivoiriennes ont-elles pris la pleine mesure des conséquences de cette politique ? Existe-t-il une stratégie d'accompagnement pour les travailleurs du secteur et une véritable volonté de lutter contre le commerce illicite ? La question reste posée, et seul l'avenir dira si cette réforme pourra être ajustée pour concilier santé publique, stabilité économique et sécurité nationale.

(1) Répondre

La Côte d'Ivoire Reçoit 150 Milliards: Une Bonne Nouvelle Pour La Population / Côte d'Ivoire: 78 Lauréats Distingués Par Le Prix National d'Excellence 2024 / Voici Les Prix De l'Essence Et Du Carburant En Côte d'Ivoire Pour Août 2024

(Remonter)

Ivoireland - Copyright © 2012 - 2024 Tous droits réservés.
Avertissement: Chaque membre est responsable de tout ce qu'il/elle poste ou télécharge sur Ivoireland.