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Jeudi, 21 Novembre 2024 à 9:52

Abidjan: Zoom Sur Le Nouveau Palais Post-Présidentiel De Blaise Compaoré - Affaires Etrangères - Ivoireland

Forum Ivoireland / Affaires Etrangères / Abidjan: Zoom Sur Le Nouveau Palais Post-Présidentiel De Blaise Compaoré (7 Vues)

Affaire Bouaké: En France, Le Passé Rattrape Le Nouveau Premier Ministre / Le Burkina Faso Envisage-t-Il De Mettre Fin À Sa Coopération Avec Abidjan? / Aucune Délégation Du Mali À Abidjan Pour Des Pourparlers Avec La Cie (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 9 novembre à 15:05

Dix ans après avoir quitté le pouvoir sous la pression populaire, Blaise Compaoré, ancien président du Burkina Faso, a troqué les arènes politiques de Ouagadougou pour une nouvelle vie en exil à Abidjan. Alors que l'idée d'un retour dans son pays natal s'estompe peu à peu, l'homme qui a régné sur le Burkina Faso pendant près de trois décennies semble déterminé à tourner la page. Sa nouvelle résidence dans le quartier huppé de Cocody illustre cette résolution. Cet article explore les contours de cette nouvelle vie, entre luxe et nostalgie, dans la capitale ivoirienne.

L'adieu au rêve Burkinabè : un exil prolongé


Les premières années de l'exil de Blaise Compaoré ont été marquées par l'espoir d'un retour rapide au Burkina Faso. Mais plus le temps a passé, plus l'ex-président a pris conscience que cette perspective devenait de moins en moins plausible. L'ancien médiateur de la CEDEAO, qui a joué un rôle crucial dans plusieurs crises ouest-africaines, semble aujourd'hui résolu à s'éloigner des jeux de pouvoir qui ont longtemps défini sa vie.

Depuis son départ précipité en 2014, Blaise Compaoré a dû s'accommoder d'une nouvelle réalité : celle d'un homme d'État en exil, coupé de son influence et de sa patrie. Installé en Côte d'Ivoire, le "beau Blaise" semble aujourd'hui avoir trouvé un semblant de stabilité, s'établissant définitivement dans un cadre plus tranquille, loin des tensions politiques et des tumultes du passé. « Le rêve d'un retour triomphal à Ouagadougou s'éloigne chaque jour davantage », confie un proche de l'ancien président.

Un "bunker flottant" au bord de la lagune à Cocody
Pour marquer son installation à Abidjan, Blaise Compaoré s'est offert une résidence digne de son passé présidentiel. Située dans le quartier résidentiel de Cocody, non loin du pont Alassane Ouattara et du siège du Bureau National d'Études Techniques (BNET), cette nouvelle demeure est présentée comme un véritable bijou architectural. Bâtie sur une superficie de plus de trois hectares, la résidence est en passe de devenir un véritable "bunker flottant" avec une piscine majestueuse ouverte sur la lagune Ebrié.

Construite sur le modèle du palais présidentiel de Kossyam à Ouagadougou, cette résidence se veut à la fois moderne et monumentale, arborant des murs en marbre et des baies vitrées qui offrent une vue imprenable sur la lagune. Le projet est chapeauté par deux grandes entreprises de construction, l'une ivoirienne et l'autre libanaise, et son coût est estimé à plus de trois milliards de francs CFA.

Les travaux de construction sont déjà bien avancés, avec un taux de réalisation proche de 80%. Le chantier devrait être achevé d'ici le 2 février 2025, date qui coïncidera avec le 74e anniversaire de l'ancien président. Cette résidence, bien que flamboyante, est aussi symbolique du changement de vie de Compaoré, qui passe de la vie publique mouvementée à une existence plus privée, mais marquée par le luxe.

Une architecture qui rappelle l'ère Kossyam


L'architecture de la nouvelle demeure de Blaise Compaoré à Abidjan n'est pas sans rappeler celle du palais de Kossyam, symbole de son long règne sur le Burkina Faso. Ce choix architectural est un clin d'œil à l'époque où Compaoré était à la tête de l'État, une période marquée par la stabilité, mais aussi par la controverse et la contestation populaire qui a conduit à sa chute. La nouvelle résidence, avec ses vastes baies vitrées, ses colonnes en marbre et son impressionnante piscine, se veut être un réceptacle de la nostalgie d'une ère où il était aux commandes de son pays.

Loin de son palais originel, Blaise Compaoré s'est ainsi réinventé un cadre de vie qui rappelle son passé, mais qui témoigne également de son adaptation à une nouvelle réalité. En construisant une réplique symbolique de Kossyam, l'ancien président montre son désir de ne pas renoncer totalement à son histoire et de préserver une certaine continuité dans son parcours, même en exil.

Un homme loin des projecteurs : la fin d'une carrière politique ?
L’ancien président du Burkina Faso, qui était autrefois l'une des figures les plus influentes de l'Afrique de l'Ouest, semble aujourd'hui avoir mis un terme à sa carrière politique. Si certains de ses fidèles continuent de nourrir l'espoir d'un retour en politique, Blaise Compaoré, aujourd'hui âgé de 74 ans, semble préférer une existence discrète, loin des projecteurs et des intrigues qui ont longtemps caractérisé sa vie publique.

« Blaise Compaoré, c'est de l'histoire ancienne », affirme l'un de ses proches. Pour cet homme qui a consacré une grande partie de sa vie à la politique, le défi actuel est de reconstruire sa vie personnelle loin des enjeux étatiques. Il est probable que Compaoré ait pris la décision de tourner définitivement la page de la politique et de se concentrer sur sa famille et son confort personnel.

Pour de nombreux observateurs, cette retraite loin de la sphère politique n'est pas seulement une question de choix personnel, mais aussi de nécessité. En effet, les accusations qui continuent de planer sur Blaise Compaoré, notamment en lien avec l'assassinat de Thomas Sankara, rendent tout retour au pouvoir hautement improbable. Les événements de 2014 ont laissé des cicatrices profondes au sein de la société burkinabè, et le retour de Compaoré sur la scène publique pourrait réveiller des tensions enfouies.

Le soutien ivoirien : une amitié à toute épreuve


L'installation de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire est aussi le reflet des relations privilégiées qu'il a su tisser avec les dirigeants ivoiriens, notamment avec l'actuel président Alassane Ouattara. Depuis sa chute, la Côte d'Ivoire lui a offert un refuge sûr, loin des turbulences politiques et des appels à la justice qui continuent de secouer son pays natal.

Ce soutien n'a pas seulement été politique, mais aussi personnel. En offrant une terre d'accueil à l'ancien président burkinabè, Alassane Ouattara a également renforcé les liens entre les deux nations. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso partagent une longue histoire commune, faite d'échanges économiques et culturels, et cette solidarité envers Blaise Compaoré est un symbole de la continuité de cette relation.

L’exil doré de Blaise Compaoré à Abidjan laisse entrevoir une fin de vie loin des tumultes de la politique et des controverses qui ont marqué son règne. Pour certains, il s'agit d'une retraite méritée après des décennies passées au service de son pays, pour d'autres, c'est une fuite face à la responsabilité et aux conséquences des actes posés durant son règne.

Le « palais flottant » de Cocody, comme certains aiment à l'appeler, est autant une nouvelle demeure qu'un symbole de la dualité de la vie de Compaoré : celle d'un homme puissant, qui a façonné l'histoire de son pays, mais qui aujourd'hui doit se contenter de la sécurité relative de l'exil. La question qui demeure est de savoir si cette nouvelle vie suffira à Blaise Compaoré, ou s'il nourrira encore, dans le silence de son luxueux refuge, le rêve de revenir un jour sur la scène publique.

Alors que le chantier de sa résidence touche à sa fin et que sa vie s'installe dans une nouvelle routine, Blaise Compaoré pourra-t-il vraiment se résoudre à vivre dans l'ombre, loin des projecteurs et des tumultes qui ont longtemps caractérisé son existence ?

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Image de Affaires Etrangères. Dix ans après avoir quitté le pouvoir sous la pression populaire, Blaise Compaoré, ancien président du Burkina Faso, a troqué les arènes politiques de Ouagadougou pour une nouvelle vie en exil à Abidjan. Alors que l'idée d'un retour dans son pays natal s'estompe peu à peu, l'homme qui a régné sur le Burkina Faso pendant près de trois décennies semble déterminé à tourner la page. Sa nouvelle résidence dans le quartier huppé de Cocody illustre cette résolution. Cet article explore les contours de cette nouvelle vie, entre luxe et nostalgie, dans la capitale ivoirienne. L'adieu au rêve Burkinabè : un exil prolongé Les premières années de l'exil de Blaise Compaoré ont été marquées par l'espoir d'un retour rapide au Burkina Faso. Mais plus le temps a passé, plus l'ex-président a pris conscience que cette perspective devenait de moins en moins plausible. L'ancien médiateur de la CEDEAO, qui a joué un rôle crucial dans plusieurs crises ouest-africaines, semble aujourd'hui résolu à s'éloigner des jeux de pouvoir qui ont longtemps défini sa vie. Depuis son départ précipité en 2014, Blaise Compaoré a dû s'accommoder d'une nouvelle réalité : celle d'un homme d'État en exil, coupé de son influence et de sa patrie. Installé en Côte d'Ivoire, le "beau Blaise" semble aujourd'hui avoir trouvé un semblant de stabilité, s'établissant définitivement dans un cadre plus tranquille, loin des tensions politiques et des tumultes du passé. « Le rêve d'un retour triomphal à Ouagadougou s'éloigne chaque jour davantage », confie un proche de l'ancien président. Un "bunker flottant" au bord de la lagune à Cocody Pour marquer son installation à Abidjan, Blaise Compaoré s'est offert une résidence digne de son passé présidentiel. Située dans le quartier résidentiel de Cocody, non loin du pont Alassane Ouattara et du siège du Bureau National d'Études Techniques (BNET), cette nouvelle demeure est présentée comme un véritable bijou architectural. Bâtie sur une superficie de plus de trois hectares, la résidence est en passe de devenir un véritable "bunker flottant" avec une piscine majestueuse ouverte sur la lagune Ebrié. Construite sur le modèle du palais présidentiel de Kossyam à Ouagadougou, cette résidence se veut à la fois moderne et monumentale, arborant des murs en marbre et des baies vitrées qui offrent une vue imprenable sur la lagune. Le projet est chapeauté par deux grandes entreprises de construction, l'une ivoirienne et l'autre libanaise, et son coût est estimé à plus de trois milliards de francs CFA. Les travaux de construction sont déjà bien avancés, avec un taux de réalisation proche de 80%. Le chantier devrait être achevé d'ici le 2 février 2025, date qui coïncidera avec le 74e anniversaire de l'ancien président. Cette résidence, bien que flamboyante, est aussi symbolique du changement de vie de Compaoré, qui passe de la vie publique mouvementée à une existence plus privée, mais marquée par le luxe. Une architecture qui rappelle l'ère Kossyam L'architecture de la nouvelle demeure de Blaise Compaoré à Abidjan n'est pas sans rappeler celle du palais de Kossyam, symbole de son long règne sur le Burkina Faso. Ce choix architectural est un clin d'œil à l'époque où Compaoré était à la tête de l'État, une période marquée par la stabilité, mais aussi par la controverse et la contestation populaire qui a conduit à sa chute. La nouvelle résidence, avec ses vastes baies vitrées, ses colonnes en marbre et son impressionnante piscine, se veut être un réceptacle de la nostalgie d'une ère où il était aux commandes de son pays. Loin de son palais originel, Blaise Compaoré s'est ainsi réinventé un cadre de vie qui rappelle son passé, mais qui témoigne également de son adaptation à une nouvelle réalité. En construisant une réplique symbolique de Kossyam, l'ancien président montre son désir de ne pas renoncer totalement à son histoire et de préserver une certaine continuité dans son parcours, même en exil. Un homme loin des projecteurs : la fin d'une carrière politique ? L’ancien président du Burkina Faso, qui était autrefois l'une des figures les plus influentes de l'Afrique de l'Ouest, semble aujourd'hui avoir mis un terme à sa carrière politique. Si certains de ses fidèles continuent de nourrir l'espoir d'un retour en politique, Blaise Compaoré, aujourd'hui âgé de 74 ans, semble préférer une existence discrète, loin des projecteurs et des intrigues qui ont longtemps caractérisé sa vie publique. « Blaise Compaoré, c'est de l'histoire ancienne », affirme l'un de ses proches. Pour cet homme qui a consacré une grande partie de sa vie à la politique, le défi actuel est de reconstruire sa vie personnelle loin des enjeux étatiques. Il est probable que Compaoré ait pris la décision de tourner définitivement la page de la politique et de se concentrer sur sa famille et son confort personnel. Pour de nombreux observateurs, cette retraite loin de la sphère politique n'est pas seulement une question de choix personnel, mais aussi de nécessité. En effet, les accusations qui continuent de planer sur Blaise Compaoré, notamment en lien avec l'assassinat de Thomas Sankara, rendent tout retour au pouvoir hautement improbable. Les événements de 2014 ont laissé des cicatrices profondes au sein de la société burkinabè, et le retour de Compaoré sur la scène publique pourrait réveiller des tensions enfouies. Le soutien ivoirien : une amitié à toute épreuve L'installation de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire est aussi le reflet des relations privilégiées qu'il a su tisser avec les dirigeants ivoiriens, notamment avec l'actuel président Alassane Ouattara. Depuis sa chute, la Côte d'Ivoire lui a offert un refuge sûr, loin des turbulences politiques et des appels à la justice qui continuent de secouer son pays natal. Ce soutien n'a pas seulement été politique, mais aussi personnel. En offrant une terre d'accueil à l'ancien président burkinabè, Alassane Ouattara a également renforcé les liens entre les deux nations. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso partagent une longue histoire commune, faite d'échanges économiques et culturels, et cette solidarité envers Blaise Compaoré est un symbole de la continuité de cette relation. L’exil doré de Blaise Compaoré à Abidjan laisse entrevoir une fin de vie loin des tumultes de la politique et des controverses qui ont marqué son règne. Pour certains, il s'agit d'une retraite méritée après des décennies passées au service de son pays, pour d'autres, c'est une fuite face à la responsabilité et aux conséquences des actes posés durant son règne. Le « palais flottant » de Cocody, comme certains aiment à l'appeler, est autant une nouvelle demeure qu'un symbole de la dualité de la vie de Compaoré : celle d'un homme puissant, qui a façonné l'histoire de son pays, mais qui aujourd'hui doit se contenter de la sécurité relative de l'exil. La question qui demeure est de savoir si cette nouvelle vie suffira à Blaise Compaoré, ou s'il nourrira encore, dans le silence de son luxueux refuge, le rêve de revenir un jour sur la scène publique. Alors que le chantier de sa résidence touche à sa fin et que sa vie s'installe dans une nouvelle routine, Blaise Compaoré pourra-t-il vraiment se résoudre à vivre dans l'ombre, loin des projecteurs et des tumultes qui ont longtemps caractérisé son existence ?

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