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Vendredi, 27 Décembre 2024 à 19:48 |
Forum Ivoireland / Art / Jacques Samir Stenka: Une Icône Des Arts Plastiques s’Éteint En Côte d’Ivoire (11 Vues)
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La Côte d’Ivoire traverse une période sombre pour son patrimoine artistique. En moins d’une semaine, le pays a vu s’éteindre trois figures emblématiques des arts plastiques : Jacques Samir Stenka, sculpteur reconnu, Djiré Mahé, et le peintre Monné Bou. Ces disparitions marquent un tournant pour un secteur déjà en quête de reconnaissance et de pérennité. À travers une vie consacrée à l’art, Jacques Samir Stenka laisse un héritage d’une rare richesse, qui continuera d’inspirer au-delà des frontières ivoiriennes.
Un maître de l’art figuratif ivoirienJacques Samir Stenka, disparu le dimanche 24 novembre 2024 à l’âge de 79 ans, n’était pas seulement un peintre talentueux. Il incarnait une génération d’artistes ivoiriens qui ont su transcender les frontières locales pour s’imposer sur la scène internationale. Diplômé de l’École nationale des Beaux-Arts d’Abidjan, il poursuivit son apprentissage à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il perfectionna une technique qui allait marquer son œuvre d’une empreinte unique. Avant de se consacrer à plein temps à la peinture, Stenka fut dessinateur au Centre d’entomologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Cette expérience l’a doté d’une précision exceptionnelle, qui transparaît dans ses tableaux empreints de réalisme et d’une sensibilité toute particulière. Avec un legs artistique de plus de 40 000 œuvres, Jacques Samir Stenka s’impose comme l’un des artistes les plus prolifiques d’Afrique. Ses peintures, souvent inspirées par la vie quotidienne ivoirienne, les traditions africaines et les défis contemporains, révèlent un artiste en quête constante de profondeur. Malgré une maladie qui le minait depuis plusieurs années, il n’a jamais cessé de peindre. "Pour moi, créer, c’est vivre", confiait-il lors d’une interview en 2020. Son atelier, véritable sanctuaire, regorge encore d’œuvres inachevées, témoins d’une passion intacte jusqu’à son dernier souffle. Le soutien et les hommages du monde de la cultureLe décès de Jacques Samir Stenka a suscité une vague d’émotions à travers la Côte d’Ivoire et au-delà. La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a exprimé sa profonde tristesse : "Ce décès constitue une immense perte pour notre pays. Jacques Samir Stenka n’était pas seulement un artiste, il était un pilier de notre culture, un homme dont l’engagement artistique reflétait l’âme de notre nation." Des institutions culturelles, des artistes contemporains et des collectionneurs ont également salué la mémoire de cet artiste hors pair. Certains proposent déjà des expositions rétrospectives pour célébrer son œuvre et rappeler au public l’importance de préserver un patrimoine aussi précieux. Les créations de Jacques Samir Stenka sont bien plus que de simples peintures. Elles capturent l’essence d’une époque, racontent les histoires des peuples et immortalisent les traditions ivoiriennes. Ses œuvres figuratives, mêlant réalisme et onirisme, sont devenues des archives visuelles de l’histoire sociale et culturelle du pays. "L’art de Stenka est une fenêtre ouverte sur l’âme africaine", écrivait un critique d’art parisien lors d’une exposition en 2015. Ses tableaux, vendus aux enchères à travers le monde, continuent de fasciner collectionneurs et amateurs d’art. Les défis de la postérité artistique en Côte d’IvoireLa disparition de Jacques Samir Stenka, ainsi que celles de Djiré Mahé et de Monné Bou, soulève une question cruciale : comment assurer la pérennité de l’art en Côte d’Ivoire ? Si le talent de ces artistes est indéniable, la reconnaissance et le soutien institutionnel demeurent insuffisants. La ministre Françoise Remarck a évoqué la nécessité de renforcer les initiatives pour valoriser les arts plastiques et soutenir les artistes vivants. Cependant, le défi reste immense. Les galeries manquent souvent de moyens, les mécènes se font rares, et les jeunes artistes peinent à trouver des opportunités pour s’exprimer. Pour honorer la mémoire de Jacques Samir Stenka, il est impératif de transformer cette perte en un élan de mobilisation pour la culture. La création d’un musée dédié aux arts plastiques ivoiriens, la mise en place de bourses pour les jeunes artistes et l’organisation d’événements artistiques pourraient constituer des pistes pour pérenniser son héritage. "Les artistes ne meurent jamais. Ils vivent à travers leurs œuvres", affirmait Stenka lui-même. Ses créations continueront de dialoguer avec les générations futures, leur rappelant l’importance de l’art comme vecteur d’identité et de résilience. Alors que le pays pleure la perte de ces figures majeures, cette période de deuil pourrait être l’occasion de réévaluer la place de l’art dans la société ivoirienne. Les initiatives pour rendre hommage à Jacques Samir Stenka, Djiré Mahé et Monné Bou auront-elles un impact durable sur la promotion des arts en Côte d’Ivoire ? La question reste ouverte : comment faire de ce moment une véritable renaissance pour le secteur artistique ?
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