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Le Tambour Djidji Ayokwê, Divinité, Fera Bientôt Son Retour En Côte d’Ivoire - Culture - Ivoireland

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La Côte d’Ivoire s'Apprête À Récupérer Son Tambour Parleur, Spolié Par La France / Promotion Culturelle: Bientôt La 8E Édition Du Festival Èlè Se Tiendra À Adiaké / Festival Des Arts Et Traditions Akan: Retour Sur Ses Dates Clés De l'Évènement (2) (3)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 20 décembre 2024 à 16:11

Le 7 novembre 2022, un moment historique a eu lieu au Musée du Quai Branly à Paris, marquant une étape décisive dans le processus de restitution du Djidji Ayokwê, un tambour sacré, symbole de la culture et de l’histoire de la communauté Ebrié en Côte d’Ivoire. Ce tambour, arraché à sa terre il y a plus d’un siècle, va enfin retrouver sa place d’origine après une longue lutte. Le Djidji Ayokwê, également connu sous le nom de tambour Ebrié ou tambour « parleur », est bien plus qu’un simple instrument de musique. C’est un objet porteur de significations profondes, qui a traversé les époques, témoignant des traditions, des rituels et des luttes pour la reconnaissance de l’identité culturelle ivoirienne. Cette cérémonie de désacralisation, en présence de membres de la communauté bidjan et d’experts, a été l'occasion de se pencher sur l’histoire fascinante de ce tambour, de son rôle dans la société Ebrié, et des enjeux entourant sa restitution à la Côte d'Ivoire. Quelles sont les véritables significations de cet objet cultuel ? Pourquoi sa restitution revêt-elle un tel enjeu pour la communauté et pour la nation ivoirienne ?

Le Tambour Djidji Ayokwê : Symbole de la Résilience Culturelle


Le Djidji Ayokwê est bien plus qu’un simple tambour. Il représente l’âme et l’histoire de la communauté Ebrié, un peuple qui occupe la région d’Abidjan, dans le sud de la Côte d'Ivoire. Environ trois mètres de hauteur pour un poids de 130 kg, cet instrument imposant est le témoin d’une époque où le tambour parlait, ou plutôt communiquait, avec les membres de la communauté. Il était utilisé lors des cérémonies rituelles et des rassemblements, des moments où l'unité sociale et politique se manifestait au travers des vibrations profondes qu’il émettait.

Un Instrument Sacré au Cœur de la Gouvernance
Djidji Ayokwê n’était pas seulement un tambour utilisé lors des célébrations. Il avait un rôle bien plus profond et structurant. Dans la société Ebrié, il servait de lien entre le monde des vivants et celui des ancêtres, il incarnait les valeurs communautaires et renforçait la cohésion sociale. Le tambour rythmait les initiations, appelait aux assemblées et favorisait les investitures des dirigeants locaux. Il faisait partie intégrante des décisions politiques et des rites de passage, jouant un rôle central dans la structuration de la société Ebrié.

Silvie Memel Kassi, experte nationale désignée pour la restitution du Djidji Ayokwê, explique : « Djidji Ayokwê est l'incarnation de l'esprit communautaire. C'est un objet qui avait la même structure génétique que la population Ebrié. Il faisait office de constitution, c’était lui qui rythmait les initiations, convoquait les assemblées et favorisait les investitures. Il était aussi un instrument de gouvernance politique, économique et idéologique. » Ainsi, au-delà de sa fonction musicale, le tambour portait une responsabilité politique et sociale majeure au sein de la communauté Ebrié.

Un Objet de Résistance Contre la Colonisation
La saga du Djidji Ayokwê ne se résume pas uniquement à son rôle spirituel et culturel. Arraché à la Côte d’Ivoire pendant la période coloniale, il représente également un symbole de résistance. L’histoire de sa prise par les colons est marquée par la violence et l’exploitation. En 1907, ce tambour a été enlevé de son site rituel par les autorités coloniales françaises, emporté comme un trophée lors d’un raid mené par le gouverneur général de l’époque. Ce geste de spoliation s'inscrit dans une dynamique de dénégation des cultures africaines, où de nombreux objets sacrés furent enlevés, envoyés en Europe, et exposés dans des musées.

Le retour de cet objet sacré en Côte d'Ivoire, après plus de 100 ans d’absence, représente ainsi un acte symbolique fort de reconnaissance et de réaffirmation de la culture ivoirienne, mais aussi de réhabilitation de la mémoire collective d’un peuple.

La Désacralisation du Tambour : Une Première Étape Cruciale
Le 7 novembre 2022, la cérémonie de désacralisation au musée du Quai Branly a marqué une étape symbolique mais nécessaire dans le processus de restitution. En présence des membres de la communauté bidjan et des autorités culturelles ivoiriennes, ce moment solennel a permis de détacher le tambour de son statut sacré pour qu'il puisse être restitué à la Côte d'Ivoire. Cette étape marque le début d’une nouvelle phase où le Djidji Ayokwê pourra enfin retrouver sa terre natale, dans le respect de ses valeurs culturelles et historiques.

Cette cérémonie a été accompagnée par des discours émouvants des représentants de la communauté et des experts. L’ambassadrice de la Côte d'Ivoire en France, la ministre de la Culture et des Arts, ainsi que plusieurs membres de la communauté bidjan, ont pris part à cet événement qui restera gravé dans les mémoires.

Les Enjeux de la Restitution : Plus qu’un Simple Retour


Le retour du Djidji Ayokwê en Côte d’Ivoire n’est pas une simple opération logistique. C’est un geste hautement symbolique, visant à restaurer la dignité culturelle de la nation ivoirienne. Ce tambour est bien plus qu'un objet : il est un témoin de l’histoire coloniale, un vecteur de mémoire et une source de fierté pour la communauté Ebrié et pour toute la Côte d'Ivoire. Sa restitution permet de clore un chapitre sombre de l’histoire coloniale tout en offrant un avenir plus serein et plus respectueux des cultures autochtones.

L'experte Silvie Memel Kassi ajoute : « La restitution de Djidji Ayokwê est aussi un acte politique. C’est une manière pour la Côte d’Ivoire de dire au monde : voici notre culture, voici notre histoire. » Ainsi, la restitution de cet objet sacré pourrait devenir un levier pour de futures discussions sur la restitution d’autres artefacts culturels pris durant la période coloniale.

La Récupération d’une Identité Culturelle
Le retour du Djidji Ayokwê est également un symbole de la récupération de l'identité culturelle de la Côte d’Ivoire. Dans un contexte où la nation ivoirienne cherche à renforcer son unité et à valoriser ses traditions, ce geste participe d’une dynamique plus large de réaffirmation des racines africaines. Le tambour Djidji Ayokwê, en réintégrant sa terre d’origine, devient un symbole vivant de la résistance et de la résilience du peuple ivoirien.

En effet, à travers cet objet, c’est toute une identité culturelle qui est réaffirmée. Les Ivoiriens prennent conscience de la richesse de leur patrimoine, souvent négligé ou occulté par les puissances coloniales. Le Djidji Ayokwê, en retrouvant son territoire, permet à chaque membre de la communauté de renouer avec ses ancêtres et de préserver les coutumes ancestrales.

L'Impact de la Restitution sur les Jeunes Générations
Le retour de ce tambour sacré revêt une importance particulière pour les jeunes générations. En effet, cette action symbolique ouvre une nouvelle voie pour l'éducation et la transmission de l'histoire et des valeurs culturelles. Les jeunes Ivoiriens pourront désormais s’identifier à cet objet qui porte en lui des valeurs de respect, de gouvernance et de solidarité. Il représente une occasion unique de renouer avec les racines profondes de la société ivoirienne tout en évoluant dans le monde moderne.

Les autorités ivoiriennes et les responsables culturels espèrent que cette restitution suscitera un intérêt renouvelé pour la culture et l’histoire locales, notamment à travers des programmes éducatifs et des événements culturels autour du Djidji Ayokwê. Le musée des civilisations d’Abidjan, par exemple, se prépare à accueillir ce tambour comme une pièce maîtresse de son patrimoine national.

Le retour du Djidji Ayokwê en Côte d'Ivoire n’est pas simplement une victoire culturelle. C’est un acte politique, un acte de réconciliation et un symbole d'unité nationale. Cependant, il reste à savoir si cette restitution pourra réellement marquer le début d’une réflexion plus large sur la valorisation des cultures africaines et leur restitution en toute dignité.

La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : quel sera l’impact de cette restitution sur les futures démarches culturelles de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique en général ? Peut-on envisager une dynamique de restitution plus large pour d’autres artefacts africains, et quel rôle l’Afrique devra-t-elle jouer dans cette reconnaissance de ses biens culturels pris pendant la période coloniale ?


https://www.youtube.com/watch?v=ABw4jWAMCrc

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Image de Culture. Le 7 novembre 2022, un moment historique a eu lieu au Musée du Quai Branly à Paris, marquant une étape décisive dans le processus de restitution du Djidji Ayokwê, un tambour sacré, symbole de la culture et de l’histoire de la communauté Ebrié en Côte d’Ivoire. Ce tambour, arraché à sa terre il y a plus d’un siècle, va enfin retrouver sa place d’origine après une longue lutte. Le Djidji Ayokwê, également connu sous le nom de tambour Ebrié ou tambour « parleur », est bien plus qu’un simple instrument de musique. C’est un objet porteur de significations profondes, qui a traversé les époques, témoignant des traditions, des rituels et des luttes pour la reconnaissance de l’identité culturelle ivoirienne. Cette cérémonie de désacralisation, en présence de membres de la communauté bidjan et d’experts, a été l'occasion de se pencher sur l’histoire fascinante de ce tambour, de son rôle dans la société Ebrié, et des enjeux entourant sa restitution à la Côte d'Ivoire. Quelles sont les véritables significations de cet objet cultuel ? Pourquoi sa restitution revêt-elle un tel enjeu pour la communauté et pour la nation ivoirienne ? Le Tambour Djidji Ayokwê : Symbole de la Résilience Culturelle Le Djidji Ayokwê est bien plus qu’un simple tambour. Il représente l’âme et l’histoire de la communauté Ebrié, un peuple qui occupe la région d’Abidjan, dans le sud de la Côte d'Ivoire. Environ trois mètres de hauteur pour un poids de 130 kg, cet instrument imposant est le témoin d’une époque où le tambour parlait, ou plutôt communiquait, avec les membres de la communauté. Il était utilisé lors des cérémonies rituelles et des rassemblements, des moments où l'unité sociale et politique se manifestait au travers des vibrations profondes qu’il émettait. Un Instrument Sacré au Cœur de la Gouvernance Djidji Ayokwê n’était pas seulement un tambour utilisé lors des célébrations. Il avait un rôle bien plus profond et structurant. Dans la société Ebrié, il servait de lien entre le monde des vivants et celui des ancêtres, il incarnait les valeurs communautaires et renforçait la cohésion sociale. Le tambour rythmait les initiations, appelait aux assemblées et favorisait les investitures des dirigeants locaux. Il faisait partie intégrante des décisions politiques et des rites de passage, jouant un rôle central dans la structuration de la société Ebrié. Silvie Memel Kassi, experte nationale désignée pour la restitution du Djidji Ayokwê, explique : « Djidji Ayokwê est l'incarnation de l'esprit communautaire. C'est un objet qui avait la même structure génétique que la population Ebrié. Il faisait office de constitution, c’était lui qui rythmait les initiations, convoquait les assemblées et favorisait les investitures. Il était aussi un instrument de gouvernance politique, économique et idéologique. » Ainsi, au-delà de sa fonction musicale, le tambour portait une responsabilité politique et sociale majeure au sein de la communauté Ebrié. Un Objet de Résistance Contre la Colonisation La saga du Djidji Ayokwê ne se résume pas uniquement à son rôle spirituel et culturel. Arraché à la Côte d’Ivoire pendant la période coloniale, il représente également un symbole de résistance. L’histoire de sa prise par les colons est marquée par la violence et l’exploitation. En 1907, ce tambour a été enlevé de son site rituel par les autorités coloniales françaises, emporté comme un trophée lors d’un raid mené par le gouverneur général de l’époque. Ce geste de spoliation s'inscrit dans une dynamique de dénégation des cultures africaines, où de nombreux objets sacrés furent enlevés, envoyés en Europe, et exposés dans des musées. Le retour de cet objet sacré en Côte d'Ivoire, après plus de 100 ans d’absence, représente ainsi un acte symbolique fort de reconnaissance et de réaffirmation de la culture ivoirienne, mais aussi de réhabilitation de la mémoire collective d’un peuple. La Désacralisation du Tambour : Une Première Étape Cruciale Le 7 novembre 2022, la cérémonie de désacralisation au musée du Quai Branly a marqué une étape symbolique mais nécessaire dans le processus de restitution. En présence des membres de la communauté bidjan et des autorités culturelles ivoiriennes, ce moment solennel a permis de détacher le tambour de son statut sacré pour qu'il puisse être restitué à la Côte d'Ivoire. Cette étape marque le début d’une nouvelle phase où le Djidji Ayokwê pourra enfin retrouver sa terre natale, dans le respect de ses valeurs culturelles et historiques. Cette cérémonie a été accompagnée par des discours émouvants des représentants de la communauté et des experts. L’ambassadrice de la Côte d'Ivoire en France, la ministre de la Culture et des Arts, ainsi que plusieurs membres de la communauté bidjan, ont pris part à cet événement qui restera gravé dans les mémoires. Les Enjeux de la Restitution : Plus qu’un Simple Retour Le retour du Djidji Ayokwê en Côte d’Ivoire n’est pas une simple opération logistique. C’est un geste hautement symbolique, visant à restaurer la dignité culturelle de la nation ivoirienne. Ce tambour est bien plus qu'un objet : il est un témoin de l’histoire coloniale, un vecteur de mémoire et une source de fierté pour la communauté Ebrié et pour toute la Côte d'Ivoire. Sa restitution permet de clore un chapitre sombre de l’histoire coloniale tout en offrant un avenir plus serein et plus respectueux des cultures autochtones. L'experte Silvie Memel Kassi ajoute : « La restitution de Djidji Ayokwê est aussi un acte politique. C’est une manière pour la Côte d’Ivoire de dire au monde : voici notre culture, voici notre histoire. » Ainsi, la restitution de cet objet sacré pourrait devenir un levier pour de futures discussions sur la restitution d’autres artefacts culturels pris durant la période coloniale. La Récupération d’une Identité Culturelle Le retour du Djidji Ayokwê est également un symbole de la récupération de l'identité culturelle de la Côte d’Ivoire. Dans un contexte où la nation ivoirienne cherche à renforcer son unité et à valoriser ses traditions, ce geste participe d’une dynamique plus large de réaffirmation des racines africaines. Le tambour Djidji Ayokwê, en réintégrant sa terre d’origine, devient un symbole vivant de la résistance et de la résilience du peuple ivoirien. En effet, à travers cet objet, c’est toute une identité culturelle qui est réaffirmée. Les Ivoiriens prennent conscience de la richesse de leur patrimoine, souvent négligé ou occulté par les puissances coloniales. Le Djidji Ayokwê, en retrouvant son territoire, permet à chaque membre de la communauté de renouer avec ses ancêtres et de préserver les coutumes ancestrales. L'Impact de la Restitution sur les Jeunes Générations Le retour de ce tambour sacré revêt une importance particulière pour les jeunes générations. En effet, cette action symbolique ouvre une nouvelle voie pour l'éducation et la transmission de l'histoire et des valeurs culturelles. Les jeunes Ivoiriens pourront désormais s’identifier à cet objet qui porte en lui des valeurs de respect, de gouvernance et de solidarité. Il représente une occasion unique de renouer avec les racines profondes de la société ivoirienne tout en évoluant dans le monde moderne. Les autorités ivoiriennes et les responsables culturels espèrent que cette restitution suscitera un intérêt renouvelé pour la culture et l’histoire locales, notamment à travers des programmes éducatifs et des événements culturels autour du Djidji Ayokwê. Le musée des civilisations d’Abidjan, par exemple, se prépare à accueillir ce tambour comme une pièce maîtresse de son patrimoine national. Le retour du Djidji Ayokwê en Côte d'Ivoire n’est pas simplement une victoire culturelle. C’est un acte politique, un acte de réconciliation et un symbole d'unité nationale. Cependant, il reste à savoir si cette restitution pourra réellement marquer le début d’une réflexion plus large sur la valorisation des cultures africaines et leur restitution en toute dignité. La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : quel sera l’impact de cette restitution sur les futures démarches culturelles de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique en général ? Peut-on envisager une dynamique de restitution plus large pour d’autres artefacts africains, et quel rôle l’Afrique devra-t-elle jouer dans cette reconnaissance de ses biens culturels pris pendant la période coloniale ?

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