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Tchad: Le Retrait Des Troupes Françaises a Débuté Ce Vendredi - Affaires Etrangères - Ivoireland

Forum Ivoireland / Affaires Etrangères / Tchad: Le Retrait Des Troupes Françaises a Débuté Ce Vendredi (13 Vues)

Un Débat Se Tient À Abidjan Sur Le Retrait Des Pays De l'Aes De La CEDEAO / Épuisement Des Réserves Françaises Pour Le Franc CFA, Selon Le Ministre Français / Alassane Ouattara S'Exprime Sur Le Retrait Des Pays De l'Aes De La CEDEAO (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 21 décembre 2024 à 20:46

Ce vendredi, le retrait des troupes françaises du Tchad a franchi une étape symbolique avec le départ d’un premier contingent de 120 soldats, marquant le début d’une nouvelle ère dans les relations entre Paris et N'Djamena. L'annonce a été faite par le ministère tchadien des Armées, via un communiqué publié sur sa page Facebook. Cette décision survient après la suspension de l'accord militaire entre les deux pays, il y a trois semaines, et constitue un moment clé dans la révision des relations stratégiques entre le Tchad et la France, mais aussi plus largement dans la dynamique géopolitique du Sahel.

Un départ symbolique


La première vague du retrait des forces françaises a eu lieu avec l'évacuation d'un groupe de soldats à bord d’un Airbus A330 Phoenix MRTT, direction la France. Ce départ est loin d’être anodin : il marque la fin d’un engagement militaire français de plus de soixante ans au Tchad, un engagement fondé sur des intérêts mutuels et une coopération étroite. Le Tchad, qui a été un pilier stratégique pour la France dans sa politique de défense en Afrique, perd ainsi un de ses principaux partenaires militaires. Ce départ intervient dans un contexte de plus en plus tendu dans la région du Sahel, où plusieurs pays ont réévalué leurs relations avec Paris.

La rupture de l’accord militaire entre les deux pays, qui a eu lieu en octobre 2023, fait écho à des changements plus larges dans la politique étrangère de nombreux États africains. Le Tchad, historiquement allié de la France dans la lutte contre les groupes djihadistes, a décidé de se tourner vers de nouveaux partenaires, dont la Russie. Ce changement de cap, qui a pris de court les autorités françaises, s’inscrit dans un processus global de redéfinition des relations internationales en Afrique, avec la montée en puissance de puissances alternatives, notamment la Russie et la Chine.

La fin d’une coopération historique
Le retrait des troupes françaises du Tchad marque la fin d’une longue histoire de coopération militaire entre les deux nations. Depuis l’indépendance du Tchad en 1960, la France a joué un rôle clé dans la stabilisation du pays, notamment en formant les forces armées tchadiennes et en intervenant lors de crises politiques internes. Le Tchad a été un acteur central dans la politique de la France au Sahel, en raison de sa position géographique stratégique et de sa proximité avec d’autres zones instables de la région. Le pays abritait jusqu'à récemment près de 1 000 soldats français répartis sur plusieurs bases militaires, dont la célèbre base de Kossei à N'Djamena, utilisée comme point de départ pour des interventions militaires en Afrique centrale.

Les bases de Faya-Largeau, Abéché et N'Djamena, qui hébergeaient les troupes françaises, sont en train d’être progressivement fermées. Le matériel militaire et les véhicules, évalués à plusieurs tonnes, sont rapatriés à bord d’un Antonov 124, et seront transportés via le port de Douala, au Cameroun, avec un échéancier prévu pour janvier 2024. Cette opération logistique implique le déplacement de matériels lourds, dont des véhicules blindés, des équipements de communication et des armes, qui ont soutenu l’arsenal militaire de la France dans ses interventions sur le continent.

La recomposition géopolitique du Sahel
Le retrait des troupes françaises du Tchad intervient dans un contexte plus large de recomposition géopolitique dans le Sahel, où les relations avec la France sont de plus en plus fragilisées. Ces derniers mois, plusieurs pays de la région ont opéré un virage diplomatique, marquant leur distance par rapport à la France et se rapprochant de nouveaux partenaires. Les exemples du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont expulsé les forces françaises et noué des liens plus étroits avec la Russie, sont devenus des symboles d’un changement de paradigme dans la politique étrangère de ces nations.

Le Tchad, autrefois un allié de choix pour la France dans sa lutte contre le terrorisme dans la région, n’a pas échappé à cette dynamique. La décision de rompre l'accord militaire avec Paris, en octobre 2023, illustre cette volonté de diversifier les alliances stratégiques, notamment en s’ouvrant aux États-Unis et à la Russie. Cette décision a surpris la France, qui perd ainsi un de ses derniers bastions dans la région, après des décennies de présence militaire, de coopération et d’interventions dans les crises locales.

Le tournant pris par le Tchad dans ses relations avec la France s’explique par plusieurs facteurs. En premier lieu, l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel, avec la montée en puissance de groupes djihadistes qui échappent de plus en plus au contrôle des armées locales, a compliqué les interventions militaires occidentales. Ensuite, l’influence croissante de la Russie, qui propose une alternative aux pays africains en matière de sécurité et d’assistance militaire, a contribué à éroder l’influence française dans la région.


https://www.youtube.com/watch?v=bIHKlj855bg

Paris face à une remise en question stratégique


Pour la France, ce retrait marque un revers diplomatique et stratégique majeur. Depuis plusieurs années, Paris tente de redéfinir son rôle au Sahel, après le fiasco militaire au Mali et l’échec de la mission Barkhane. Le départ des troupes françaises du Tchad s’inscrit donc dans un processus de retrait de l’influence militaire française de la région, qui pourrait avoir des conséquences profondes pour la politique de défense de la France en Afrique. Si la France a annoncé sa volonté de renforcer ses partenariats dans d’autres zones du continent, le retrait du Tchad pourrait nuire à la perception qu’ont les autres pays africains de son engagement.

Les autorités françaises ont réaffirmé leur soutien au président Mahamat Idriss Déby Itno, actuel chef d'État tchadien, mais cette relation semble désormais ébranlée par l’évolution géopolitique de la région. La France devra sans doute revoir sa stratégie en Afrique, en s’adaptant à un environnement où de nouveaux acteurs, comme la Russie, prennent de plus en plus de place.

Un avenir incertain pour la coopération militaire au Sahel
L’annonce du retrait des troupes françaises du Tchad soulève des interrogations sur l’avenir de la coopération militaire dans la région du Sahel. Si les autorités françaises insistent sur leur volonté de maintenir des liens avec les pays du Sahel, la réalité sur le terrain semble indiquer une fracture croissante entre les États africains et leurs partenaires historiques. Le Tchad, qui a longtemps été un partenaire privilégié de la France dans la lutte contre le terrorisme et la stabilisation de la région, se retrouve désormais à la croisée des chemins, avec des alliances qui se redéfinissent et un équilibre géopolitique qui se modifie en profondeur.

Dans ce contexte, la montée en puissance de nouveaux partenaires comme la Russie pourrait influencer l’orientation future des politiques de défense en Afrique. La France, quant à elle, devra redoubler d’efforts pour maintenir une présence stratégique sur le continent, tout en répondant aux attentes croissantes de certains pays africains qui recherchent des alternatives aux anciennes puissances coloniales.

La fin d’une ère ou un nouveau départ pour le Tchad ?
Le retrait des troupes françaises du Tchad ouvre un nouveau chapitre dans les relations internationales de la région. Alors que la France perd un de ses derniers alliés militaires dans le Sahel, le Tchad se trouve à un carrefour stratégique, entre redéfinition de ses alliances et nouvelles perspectives géopolitiques. Ce changement pourrait-il marquer la fin d’une ère pour la présence militaire occidentale en Afrique, ou s’agit-il d’un simple réajustement dans un paysage mondial en constante évolution ?

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Image de Affaires Etrangères. Ce vendredi, le retrait des troupes françaises du Tchad a franchi une étape symbolique avec le départ d’un premier contingent de 120 soldats, marquant le début d’une nouvelle ère dans les relations entre Paris et N'Djamena. L'annonce a été faite par le ministère tchadien des Armées, via un communiqué publié sur sa page Facebook. Cette décision survient après la suspension de l'accord militaire entre les deux pays, il y a trois semaines, et constitue un moment clé dans la révision des relations stratégiques entre le Tchad et la France, mais aussi plus largement dans la dynamique géopolitique du Sahel. Un départ symbolique La première vague du retrait des forces françaises a eu lieu avec l'évacuation d'un groupe de soldats à bord d’un Airbus A330 Phoenix MRTT, direction la France. Ce départ est loin d’être anodin : il marque la fin d’un engagement militaire français de plus de soixante ans au Tchad, un engagement fondé sur des intérêts mutuels et une coopération étroite. Le Tchad, qui a été un pilier stratégique pour la France dans sa politique de défense en Afrique, perd ainsi un de ses principaux partenaires militaires. Ce départ intervient dans un contexte de plus en plus tendu dans la région du Sahel, où plusieurs pays ont réévalué leurs relations avec Paris. La rupture de l’accord militaire entre les deux pays, qui a eu lieu en octobre 2023, fait écho à des changements plus larges dans la politique étrangère de nombreux États africains. Le Tchad, historiquement allié de la France dans la lutte contre les groupes djihadistes, a décidé de se tourner vers de nouveaux partenaires, dont la Russie. Ce changement de cap, qui a pris de court les autorités françaises, s’inscrit dans un processus global de redéfinition des relations internationales en Afrique, avec la montée en puissance de puissances alternatives, notamment la Russie et la Chine. La fin d’une coopération historique Le retrait des troupes françaises du Tchad marque la fin d’une longue histoire de coopération militaire entre les deux nations. Depuis l’indépendance du Tchad en 1960, la France a joué un rôle clé dans la stabilisation du pays, notamment en formant les forces armées tchadiennes et en intervenant lors de crises politiques internes. Le Tchad a été un acteur central dans la politique de la France au Sahel, en raison de sa position géographique stratégique et de sa proximité avec d’autres zones instables de la région. Le pays abritait jusqu'à récemment près de 1 000 soldats français répartis sur plusieurs bases militaires, dont la célèbre base de Kossei à N'Djamena, utilisée comme point de départ pour des interventions militaires en Afrique centrale. Les bases de Faya-Largeau, Abéché et N'Djamena, qui hébergeaient les troupes françaises, sont en train d’être progressivement fermées. Le matériel militaire et les véhicules, évalués à plusieurs tonnes, sont rapatriés à bord d’un Antonov 124, et seront transportés via le port de Douala, au Cameroun, avec un échéancier prévu pour janvier 2024. Cette opération logistique implique le déplacement de matériels lourds, dont des véhicules blindés, des équipements de communication et des armes, qui ont soutenu l’arsenal militaire de la France dans ses interventions sur le continent. La recomposition géopolitique du Sahel Le retrait des troupes françaises du Tchad intervient dans un contexte plus large de recomposition géopolitique dans le Sahel, où les relations avec la France sont de plus en plus fragilisées. Ces derniers mois, plusieurs pays de la région ont opéré un virage diplomatique, marquant leur distance par rapport à la France et se rapprochant de nouveaux partenaires. Les exemples du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont expulsé les forces françaises et noué des liens plus étroits avec la Russie, sont devenus des symboles d’un changement de paradigme dans la politique étrangère de ces nations. Le Tchad, autrefois un allié de choix pour la France dans sa lutte contre le terrorisme dans la région, n’a pas échappé à cette dynamique. La décision de rompre l'accord militaire avec Paris, en octobre 2023, illustre cette volonté de diversifier les alliances stratégiques, notamment en s’ouvrant aux États-Unis et à la Russie. Cette décision a surpris la France, qui perd ainsi un de ses derniers bastions dans la région, après des décennies de présence militaire, de coopération et d’interventions dans les crises locales. Le tournant pris par le Tchad dans ses relations avec la France s’explique par plusieurs facteurs. En premier lieu, l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel, avec la montée en puissance de groupes djihadistes qui échappent de plus en plus au contrôle des armées locales, a compliqué les interventions militaires occidentales. Ensuite, l’influence croissante de la Russie, qui propose une alternative aux pays africains en matière de sécurité et d’assistance militaire, a contribué à éroder l’influence française dans la région. Paris face à une remise en question stratégique Pour la France, ce retrait marque un revers diplomatique et stratégique majeur. Depuis plusieurs années, Paris tente de redéfinir son rôle au Sahel, après le fiasco militaire au Mali et l’échec de la mission Barkhane. Le départ des troupes françaises du Tchad s’inscrit donc dans un processus de retrait de l’influence militaire française de la région, qui pourrait avoir des conséquences profondes pour la politique de défense de la France en Afrique. Si la France a annoncé sa volonté de renforcer ses partenariats dans d’autres zones du continent, le retrait du Tchad pourrait nuire à la perception qu’ont les autres pays africains de son engagement. Les autorités françaises ont réaffirmé leur soutien au président Mahamat Idriss Déby Itno, actuel chef d'État tchadien, mais cette relation semble désormais ébranlée par l’évolution géopolitique de la région. La France devra sans doute revoir sa stratégie en Afrique, en s’adaptant à un environnement où de nouveaux acteurs, comme la Russie, prennent de plus en plus de place. Un avenir incertain pour la coopération militaire au Sahel L’annonce du retrait des troupes françaises du Tchad soulève des interrogations sur l’avenir de la coopération militaire dans la région du Sahel. Si les autorités françaises insistent sur leur volonté de maintenir des liens avec les pays du Sahel, la réalité sur le terrain semble indiquer une fracture croissante entre les États africains et leurs partenaires historiques. Le Tchad, qui a longtemps été un partenaire privilégié de la France dans la lutte contre le terrorisme et la stabilisation de la région, se retrouve désormais à la croisée des chemins, avec des alliances qui se redéfinissent et un équilibre géopolitique qui se modifie en profondeur. Dans ce contexte, la montée en puissance de nouveaux partenaires comme la Russie pourrait influencer l’orientation future des politiques de défense en Afrique. La France, quant à elle, devra redoubler d’efforts pour maintenir une présence stratégique sur le continent, tout en répondant aux attentes croissantes de certains pays africains qui recherchent des alternatives aux anciennes puissances coloniales. La fin d’une ère ou un nouveau départ pour le Tchad ? Le retrait des troupes françaises du Tchad ouvre un nouveau chapitre dans les relations internationales de la région. Alors que la France perd un de ses derniers alliés militaires dans le Sahel, le Tchad se trouve à un carrefour stratégique, entre redéfinition de ses alliances et nouvelles perspectives géopolitiques. Ce changement pourrait-il marquer la fin d’une ère pour la présence militaire occidentale en Afrique, ou s’agit-il d’un simple réajustement dans un paysage mondial en constante évolution ?

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