Présidentielle En Côte d’Ivoire: Ouattara Invité À Briguer Un Nouveau Mandat - Politique - Ivoireland

En Côte d'Ivoire, les préparatifs pour l'élection présidentielle de 2025 battent déjà leur plein. Le débat public s'intensifie sur la question de la succession du président sortant, Alassane Ouattara, qui, malgré des incertitudes sur sa décision de se représenter, demeure une figure centrale de la politique ivoirienne. Dans cette dynamique, Mathias Kakou, président du Parti pour le progrès et le socialisme (PPS), a pris la parole pour désigner Ouattara comme le « candidat idéal » pour l'élection à venir. Lors d'une conférence de presse, Kakou a non seulement souligné l’importance de son leadership, mais a également exprimé des réserves sur les candidatures de certaines figures de l’opposition, telles que Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. Cette déclaration marque un tournant dans le paysage politique ivoirien, où les enjeux de stabilité, de paix et de développement restent au cœur des préoccupations.

Mathias Kakou et l'Appel à Alassane Ouattara

Dans un contexte marqué par une opposition de plus en plus fragmentée et des défis sécuritaires croissants, Mathias Kakou a rappelé la nécessité pour la Côte d'Ivoire d’avoir un président expérimenté pour faire face aux enjeux contemporains. Pour lui, Alassane Ouattara incarne le « candidat du peuple » et celui qui peut garantir la stabilité du pays.

Lors de sa déclaration, Kakou a insisté sur le fait que son appel ne relevait pas d'une sollicitation de candidature, mais plutôt d'une reconnaissance du rôle vital joué par Ouattara dans le développement et la préservation de la paix en Côte d'Ivoire. "Nous ne sollicitons pas le président Ouattara pour qu’il soit candidat, mais il est l’homme qu’il faut à la Côte d’Ivoire pour garantir la paix, promouvoir le développement et assurer la sécurité", a-t-il affirmé devant la presse. Cette prise de position est d’autant plus significative qu’elle intervient à un moment où de nombreuses personnalités politiques, au sein de l’opposition, commencent à envisager la possibilité de succéder à Ouattara.

Au-delà de la simple question de la gouvernance, Mathias Kakou a fait une analyse plus large des défis auxquels la Côte d’Ivoire doit faire face dans les années à venir. Il a mis l’accent sur les enjeux sécuritaires, notamment l'augmentation du terrorisme dans la région sahélienne et les tensions géopolitiques croissantes qui menacent la stabilité des États voisins. Pour Kakou, la capacité d'Alassane Ouattara à naviguer dans cet environnement complexe est un atout majeur.

Le président ivoirien, selon Kakou, a su faire preuve de fermeté et d’anticipation face aux défis sécuritaires internes et externes. Dans son discours, il a rappelé que la stabilité en Côte d'Ivoire a été consolidée sous le leadership de Ouattara, notamment par le renforcement des forces de sécurité et l’amélioration de la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme.

Les Candidatures de l'Opposition : Le Cas de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo

Le climat politique en Côte d'Ivoire est également marqué par la montée des ambitions présidentielles au sein de l’opposition. Le nom de Tidjane Thiam, ancien directeur général du Crédit Suisse, circule depuis plusieurs mois, et il est pressenti comme l’un des candidats du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). Cependant, Mathias Kakou a exprimé de vives réserves concernant cette candidature. Selon lui, Thiam, bien qu’intelligent et expérimenté dans le domaine financier, ne répond pas aux critères nécessaires pour gouverner un pays aussi complexe que la Côte d'Ivoire. Kakou a ajouté que "si Tidjane Thiam veut un jour devenir président de la République, il devrait se rapprocher de son aîné", une allusion directe à Alassane Ouattara, dont le leadership est jugé indispensable pour l’avenir du pays.

Kakou a également exprimé son scepticisme concernant une éventuelle candidature de Laurent Gbagbo, ancien président et leader du PPA-CI. Il a qualifié cette candidature de « problématique », en raison des condamnations judiciaires qui pèsent sur Gbagbo et qui le rendent inéligible. De plus, Kakou a suggéré que la motivation derrière la candidature de Gbagbo pourrait être animée par un désir de revanche, ce qui risquerait de provoquer des tensions et des troubles au sein de la société ivoirienne.

Au cœur de la position de Mathias Kakou se trouve l’idée d’une réconciliation nationale, basée sur l’unité politique et sociale. Il a exprimé l'espoir que le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) rejoigne le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) afin de soutenir la candidature d'Alassane Ouattara pour un troisième mandat.

Kakou a insisté sur le fait que la Côte d'Ivoire a besoin d’unité pour faire face aux défis du développement et de la sécurité. Il a appelé les anciens alliés politiques d’Ouattara, notamment le PDCI, à se rallier à lui, soulignant que l’opposition était trop fragmentée et divisée pour constituer une véritable alternative.

"Le président Ouattara tend la main à ses anciens alliés", a précisé Kakou, ajoutant que ce geste visait à renforcer la cohésion nationale dans une période particulièrement sensible. Il a également mentionné la dissolution de la FESCI, un événement qui a cristallisé les tensions politiques, et a mis en cause des partis comme le PPA-CI, qu’il accuse d’avoir manipulé des syndicats étudiants pour atteindre des fins politiques.

Le Défi de l’Élection Présidentielle de 2025 : Entre Stabilité et Divisions

L’élection présidentielle de 2025 sera sans aucun doute un tournant pour la Côte d’Ivoire. Les tensions internes, les ambitions des personnalités politiques et les incertitudes géopolitiques représentent des défis considérables pour le pays. Si Alassane Ouattara décide de se présenter à nouveau, il devra naviguer dans un paysage politique en mutation rapide, où les questions de sécurité, de réconciliation et de développement seront au cœur des débats.

Mathias Kakou a réaffirmé que la stabilité et le développement de la Côte d’Ivoire exigeaient un leadership fort et expérimenté. Pour lui, la décision d’Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat serait cruciale pour maintenir la cohésion nationale et continuer à promouvoir la paix et le développement dans un contexte régional instable.

La Côte d’Ivoire semble se retrouver à un carrefour décisif dans son histoire politique. D’un côté, le président Ouattara, fort de ses réalisations passées, incarne un espoir de continuité et de stabilité. De l’autre, l’opposition semble de plus en plus divisée, avec des personnalités comme Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo qui se positionnent comme des alternatives, mais qui peinent à convaincre une large partie de l’électorat.

Si la situation politique continue à se polariser, la question de la stabilité du pays pourrait se poser avec davantage d’acuité à l’approche de 2025. Dans ce contexte, il reste à savoir si Alassane Ouattara saura rassembler suffisamment de soutiens pour poursuivre son projet de développement et de réconciliation ou si l’opposition parviendra à se structurer suffisamment pour offrir une alternative viable.

Les prochains mois seront cruciaux pour la Côte d’Ivoire, avec une élection présidentielle qui s’annonce déjà comme un test de force entre le président sortant et ses opposants. La question qui demeure est de savoir si, face à la montée des tensions et des divisions internes, le pays parviendra à maintenir l’unité et à éviter un retour à la violence politique. La stabilité du pays dépendra en grande partie de la capacité des leaders politiques à dépasser leurs différends et à mettre l’intérêt national avant leurs ambitions personnelles.

Alassane Ouattara sera-t-il en mesure de rallier tous les Ivoiriens autour de son projet, ou la fragmentation de l’opposition risque-t-elle de créer un climat de polarisation qui pourrait nuire à la stabilité du pays ?