Présidentielle: Échanges Décisifs Prévus Entre Laurent Gbagbo Et Ses Lieutenants - Politique - Ivoireland

Alors que la Côte d’Ivoire s’engage dans une année électorale cruciale, Laurent Gbagbo et les cadres du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) se réunissent pour une session ordinaire du comité central. Cette rencontre, prévue le 4 janvier 2025 à Abidjan, intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes, marqué par des débats sur la révision de la liste électorale, la réforme de la Commission Électorale Indépendante (CEI) et la question de l’éligibilité des candidats majeurs. Avec des élections présidentielles prévues en octobre, cette réunion s’annonce comme un moment charnière pour le principal parti d’opposition et l’avenir du pays.

La Révision de la Liste Électorale : Un Sujet de Discorde National

À moins d’un an des élections présidentielles, la question de la révision de la liste électorale divise profondément les acteurs politiques ivoiriens. Le PPA-CI, soutenu par d’autres partis d’opposition, réclame une opération d’enrôlement massive pour garantir que tous les citoyens en âge de voter puissent participer au scrutin. Cette demande, jugée essentielle par l’opposition, vise à éviter des exclusions injustifiées et à renforcer la crédibilité du processus électoral.

Cependant, le RHDP, parti au pouvoir, reste inflexible. Lors d’une conférence de presse en décembre 2024, Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, a affirmé que cette requête était « infondée » et risquait de perturber le calendrier électoral. « Tout retard dans la publication de la liste définitive pourrait compromettre les échéances constitutionnelles », a-t-il averti.

Ces tensions reflètent une problématique plus large concernant la confiance dans le système électoral ivoirien. Les désaccords autour de la gestion des listes électorales sont souvent perçus comme des indices d’un manque de transparence et d’inclusivité, alimentant les frustrations dans un pays où les élections sont souvent synonymes de crises.

Laurent Gbagbo : Une Candidature au Cœur des Débats
Exclu de la liste électorale en raison de condamnations judiciaires en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo reste néanmoins une figure incontournable de la scène politique. Ses partisans affirment que son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) en 2021 lui confère une légitimité incontestable pour briguer la magistrature suprême. « Sa candidature est non négociable », clament-ils, soulignant son rôle de leader charismatique et de symbole de résistance.

Pour le PPA-CI, l’exclusion de Gbagbo est perçue comme une manœuvre politique visant à limiter la compétition. Cette situation relance le débat sur l’éligibilité des candidats et les critères parfois jugés arbitraires ou politisés qui encadrent ce processus en Côte d’Ivoire.

Parallèlement, la possibilité d’un quatrième mandat pour le président sortant, Alassane Ouattara, ajoute une couche supplémentaire de complexité. Bien que ce dernier n’ait pas encore confirmé ses intentions, l’opposition redoute que cette éventualité ne déstabilise davantage le climat politique déjà tendu.

Un autre point central de la réunion du PPA-CI concerne la réforme de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Depuis des années, cette institution est accusée de partialité en faveur du parti au pouvoir. Pour l’opposition, une réforme en profondeur est nécessaire pour garantir un scrutin libre et transparent.

Alors que la Côte d’Ivoire s’approche d’une échéance électorale déterminante, les décisions prises par le PPA-CI et les réactions du RHDP façonneront le futur paysage politique. Mais une question demeure : le pays parviendra-t-il à surmonter ses divisions pour organiser des élections véritablement inclusives et transparentes ?