Pourquoi Laurent Gbagbo Humilie Sarkozy Sous Bracelet Électronique - Politique - Ivoireland

Lors d’un meeting tenu à Marcory-Abidjan le 8 février 2025, Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien et leader du Parti des Peuples Africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI), n’a pas manqué de commenter avec ironie la situation judiciaire de Nicolas Sarkozy. L’ex-président français, condamné dans l’affaire des écoutes et placé sous bracelet électronique depuis le 7 février, est devenu la cible d’une pique acerbe de Gbagbo. Ce dernier a saisi l’occasion pour rappeler les événements de la crise post-électorale de 2010-2011 et souligner ce qu’il considère comme un retournement du destin. Une intervention qui a suscité de vives réactions parmi ses partisans et au-delà.

Une pique acerbe contre Nicolas Sarkozy

Devant une foule de militants réunis à Marcory, Laurent Gbagbo a humilié l'ex-président français Nicolas Sarkozy. « Ceux qui ont voulu me vitrifier, aujourd’hui où je vous parle, ont des bracelets. Ils ne se rendent même pas compte que c’est parce qu’ils ont décidé de me vitrifier », a-t-il déclaré, faisant référence à la condamnation de l’ex-président français et à son placement sous surveillance électronique. Cette déclaration, teintée d’ironie, a été accueillie par des applaudissements et des rires de la part de l’assistance.

Pour Gbagbo, cette situation symbolise un retournement du destin. En 2011, c’est lui qui était au cœur d’une crise politique et judiciaire, arrêté avec l’appui des forces françaises lors de l’opération Licorne, puis transféré à La Haye pour être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. Acquitté en 2021, il voit aujourd’hui son ancien rival, Nicolas Sarkozy, confronté à la justice de son propre pays. Une ironie de l’histoire que Gbagbo n’a pas manqué de souligner.

La crise post-électorale de 2010-2011 : un passé qui resurgit
Les propos de Laurent Gbagbo ne peuvent être compris sans revenir sur la crise post-électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire en 2010-2011. Après le second tour de l’élection présidentielle, la Commission électorale indépendante (CEI) avait déclaré Alassane Ouattara vainqueur. Cependant, le Conseil constitutionnel ivoirien, seul habilité à proclamer les résultats définitifs, avait invalidé ces résultats et proclamé Laurent Gbagbo vainqueur. Ce différend avait plongé le pays dans une crise politique et militaire meurtrière.

Selon les révélations de Robert Bourgi, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, ce dernier aurait proposé à Gbagbo une « sortie honorable » : une retraite dorée de 30 millions de FCFA par mois, des honneurs et la possibilité d’enseigner l’histoire dans de prestigieuses universités. Face au refus catégorique de Gbagbo, Sarkozy aurait alors déclaré : « Je vais vitrifier Laurent Gbagbo ». Une expression forte qui illustre la détermination de l’ex-président français à écarter Gbagbo du pouvoir, quitte à recourir à la force.

Un retournement de situation symbolique

Aujourd’hui, les rôles semblent s’être inversés. Alors que Laurent Gbagbo, après des années de procédures judiciaires, a été acquitté et retrouvé une place sur la scène politique ivoirienne, Nicolas Sarkozy fait est condamné à porter un bracelet électronique. En effet, il face à ses propres démêlés avec la justice française, condamné dans l’affaire des écoutes, il est devenu le premier ex-président français Un symbole fort qui n’a pas échappé à Gbagbo, qui y voit une forme de justice immanente.

Lors de son meeting, Gbagbo a également rappelé l’importance du respect des lois et des institutions. « Dans un pays, c’est important de respecter la loi », a-t-il déclaré, en référence à la décision du Conseil constitutionnel ivoirien qui l’avait proclamé vainqueur en 2010. « On a connu des problèmes ici parce que des gens n’ont pas voulu respecter la loi ! », a-t-il ajouté, pointant du doigt ceux qui, selon lui, ont bafoué les institutions ivoiriennes avec le soutien de puissances étrangères.

L’intervention de Laurent Gbagbo lors de son meeting à Marcory soulève des questions profondes sur les aléas du pouvoir, de la justice et des relations internationales. Son ironie à l’égard de Nicolas Sarkozy, ainsi que ses références à la crise post-électorale de 2010-2011, rappellent que les événements politiques sont souvent marqués par des retournements de situation imprévisibles.

Et vous, pensez-vous que ce retournement de situation entre Gbagbo et Sarkozy est une simple coïncidence ou le résultat d’une forme de justice immanente ? Comment percevez-vous les relations entre les anciens dirigeants africains et les puissances étrangères dans les crises politiques ?