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Mardi, 22 Octobre 2024 à 7:37

Pourquoi Laurent Gbagbo a-t-Il Versé Deux Milliards À Jacques Chirac? - Politique - Ivoireland

Forum Ivoireland / Politique / Pourquoi Laurent Gbagbo a-t-Il Versé Deux Milliards À Jacques Chirac? (7 Vues)

Laurent Gbagbo Promet Des Mesures Clés Pour l'Aes s'Il Accède À La Présidence / Laurent Gbagbo Et Affi N'Guessan: Vers Une Alliance Politique Pour 2025? / Voici Les Raisons De l'Exclusion De Laurent Gbagbo De La Liste Électorale (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 19 octobre à 19:09

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a récemment confirmé avoir offert deux milliards de francs CFA au président français Jacques Chirac lorsqu'il était encore en fonction. Un geste surprenant, qui laisse perplexe quant à ses motivations réelles. Si les raisons de ce don restent évasives, cette transaction a suscité de nombreuses interrogations sur la nature des relations entre les deux hommes d’État et sur les dessous des relations politiques entre l'Afrique et la France. Revenons sur cette histoire, à la fois énigmatique et symptomatique des mécanismes complexes de la Françafrique.

Un don controversé : La confirmation d'une relation ambiguë


Lorsque Robert Bourgi, avocat et figure emblématique des réseaux de la Françafrique, a révélé que Laurent Gbagbo avait donné deux milliards de francs CFA à Jacques Chirac, beaucoup ont été pris de court. Quelques semaines plus tard, l'ancien président ivoirien, interrogé par Alain Foka lors d’un entretien exclusif, a confirmé ces propos. Pourtant, les détails qui auraient pu éclairer ce geste demeurent flous. Pourquoi un président africain offrirait-il une telle somme à un chef d'État français ?

Laurent Gbagbo n’a pas été très loquace quant à ses motivations. Lorsqu'Alain Foka lui a demandé pourquoi il avait fait un tel don, sa réponse était aussi simple qu'énigmatique : « Parce qu'ils me l'ont demandé ». En dépit de l’insistance du journaliste, aucune raison tangible n’a été avancée. Était-ce pour garantir une certaine bienveillance de la part de la France ? Pour s'assurer de l'appui politique de l'ancien président français ? Ou bien, s'agissait-il d'une pratique courante dans les coulisses des relations diplomatiques ? La réponse de Gbagbo, empreinte de mystère, ne révèle qu'une partie du tableau.

« Écoute ! C'est Chirac ! », s’est exclamé Laurent Gbagbo, comme pour signifier que le simple fait que Jacques Chirac ait demandé cette somme suffisait à justifier l’acte. Mais pour beaucoup d’observateurs, cette explication reste bien trop sommaire, et laisse entrevoir des arrangements occultes plus larges entre les dirigeants africains et français.

Une surprise étonnante : Gbagbo face à la requête de Chirac


Pour Gbagbo, la requête de Jacques Chirac fut d'abord source d’étonnement. Dans l'entretien, il a confié sa surprise lorsqu'il a reçu cette demande. « C'était d'abord un étonnement de voir un chef d'État français me demander de l'argent. J'étais stupéfait », a-t-il affirmé. Cette réaction met en lumière une pratique qui, si elle n'est pas courante, n’en demeure pas moins problématique.

Ce qui est également frappant dans les propos de l'ancien président ivoirien, c'est la référence à d'autres chefs d'État qui lui auraient fait des demandes similaires. Gbagbo a mentionné un président africain qu'il a décrit comme « coutumier du fait », suggérant que ces transactions ne sont pas exceptionnelles dans le contexte des relations diplomatiques. Si l'identité de ce président n’a pas été dévoilée, cette révélation montre bien l'opacité de certaines pratiques politiques sur le continent, où les intérêts personnels se mêlent à des jeux de pouvoir dépassant le cadre officiel.

Laurent Gbagbo n'a pas caché le sentiment de trahison qu'il a ressenti après cet épisode. Après avoir donné les deux milliards de francs CFA à Jacques Chirac, il s'attendait à un geste de reconnaissance de la part du président français. Gbagbo raconte que Chirac lui avait assuré de sa loyauté en ces termes : « Laurent, je ne suis pas un ingrat. Je saurai m'en souvenir ». Pourtant, les événements qui ont suivi ont contredit cette promesse.

Selon Laurent Gbagbo, Jacques Chirac, la France et le Burkina Faso auraient été impliqués dans la mise en place d'une rébellion visant à le déstabiliser. Une rébellion qui, à partir de 2002, a plongé la Côte d'Ivoire dans une guerre civile marquée par des affrontements sanglants et une division du pays entre le nord, contrôlé par les rebelles, et le sud, resté loyal au gouvernement de Gbagbo. Pour beaucoup, cette rébellion fut le résultat de mécanismes complexes liés aux relations franco-africaines, où la France jouait un rôle ambivalent.

« Au moment où il reçoit l'argent, il m'appelle et me fait une promesse déloyale. Puis, dans mon dos, il monte une rébellion pour m'attaquer », a affirmé Gbagbo. Ces propos illustrent non seulement l'ingratitude que l'ancien président ivoirien attribue à Chirac, mais aussi la fragilité et la duplicityé des relations entre certains dirigeants africains et leurs homologues occidentaux. Derrière les sourires diplomatiques et les poignées de main se cachent des intérêts personnels et nationaux qui, souvent, viennent à bout des alliances affichées publiquement.


https://www.youtube.com/watch?v=ccgzr51fOP0

Le financement occulte : Une pratique répandue ?


L'affaire Gbagbo-Chirac soulève une question plus large sur le financement des politiques, notamment en Afrique. Cette somme colossale de deux milliards de francs CFA, prélevée sur les ressources de l'État ivoirien, a suscité des interrogations sur l’utilisation des fonds publics par les dirigeants africains. Comment un président peut-il disposer de telles sommes à sa guise, sans qu'aucune institution ne vienne contrôler l'utilisation qui en est faite ?

Pour certains analystes, ces dons et financements occultes font partie d'une réalité plus vaste où la diplomatie se mêle aux intérêts financiers personnels. Le manque de transparence dans la gestion des fonds publics en Afrique reste un problème récurrent qui alimente la corruption et renforce la défiance des populations envers leurs dirigeants. En effet, pour les citoyens ivoiriens qui ont traversé des périodes d'instabilité, l'idée que des milliards aient été offerts à un président étranger sans réelle justification est difficilement acceptable.

Cette affaire illustre aussi les mécanismes de la Françafrique, ce réseau complexe de relations qui lie la France à ses anciennes colonies. Pendant des décennies, la France a établi un système de clientélisme où les chefs d'État africains étaient maintenus au pouvoir en échange de leur fidélité aux intérêts français. Les dons, les financements et les aides en tout genre faisaient partie de ces relations souvent basées sur des arrangements personnels plutôt que sur des conventions officielles.

Robert Bourgi, dans ses confessions, n'a pas seulement mentionné Laurent Gbagbo et Jacques Chirac. Il a également évoqué d'autres chefs d'État africains qui auraient contribué à financer des campagnes électorales en France, alimentant ainsi le système de dépendance et démontrant que les relations entre la France et l'Afrique étaient loin d'être désintéressées. Ce réseau, souvent qualifié d'état dans l'État, perpétuait une forme de néocolonialisme où la souveraineté des pays africains était constamment compromise.

Le cas de Laurent Gbagbo et Jacques Chirac pose la question de la transparence dans les relations diplomatiques. Les relations entre l'Afrique et la France, souvent qualifiées de paternalistes, ont besoin d'un profond renouvellement. Il s'agit de dépasser les logiques de clientélisme et de dépendance pour construire des partenariats fondés sur des intérêts mutuels, la transparence et le respect de la souveraineté des nations.

Pour y parvenir, plusieurs pistes peuvent être envisagées. D'abord, une plus grande implication des institutions internationales dans la surveillance des transactions financières entre les États pourrait empêcher ce genre de pratiques occultes. Ensuite, les citoyens africains doivent être informés et impliqués dans les questions relatives à la gestion des fonds publics. Les jeunes, en particulier, ont un rôle crucial à jouer dans la demande de comptes et dans la promotion de la bonne gouvernance.

À l'heure où les relations internationales sont scrutées avec de plus en plus d'attention par les populations, la transparence devient un impératif. Les dirigeants africains doivent comprendre que leurs actions ne peuvent plus se dérouler à l'abri des regards. De leur côté, les puissances occidentales, notamment la France, doivent renoncer aux pratiques néocoloniales qui entravent le développement des pays africains et instaurer des rapports basés sur l'égalité et le respect.

En fin de compte, la question reste ouverte : la France et l'Afrique sauront-elles rompre avec les pratiques du passé pour construire une relation enfin équitable et transparente, au service des peuples et non des dirigeants ?

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Image de Politique. L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a récemment confirmé avoir offert deux milliards de francs CFA au président français Jacques Chirac lorsqu'il était encore en fonction. Un geste surprenant, qui laisse perplexe quant à ses motivations réelles. Si les raisons de ce don restent évasives, cette transaction a suscité de nombreuses interrogations sur la nature des relations entre les deux hommes d’État et sur les dessous des relations politiques entre l'Afrique et la France. Revenons sur cette histoire, à la fois énigmatique et symptomatique des mécanismes complexes de la Françafrique. Un don controversé : La confirmation d'une relation ambiguë Lorsque Robert Bourgi, avocat et figure emblématique des réseaux de la Françafrique, a révélé que Laurent Gbagbo avait donné deux milliards de francs CFA à Jacques Chirac, beaucoup ont été pris de court. Quelques semaines plus tard, l'ancien président ivoirien, interrogé par Alain Foka lors d’un entretien exclusif, a confirmé ces propos. Pourtant, les détails qui auraient pu éclairer ce geste demeurent flous. Pourquoi un président africain offrirait-il une telle somme à un chef d'État français ? Laurent Gbagbo n’a pas été très loquace quant à ses motivations. Lorsqu'Alain Foka lui a demandé pourquoi il avait fait un tel don, sa réponse était aussi simple qu'énigmatique : « Parce qu'ils me l'ont demandé ». En dépit de l’insistance du journaliste, aucune raison tangible n’a été avancée. Était-ce pour garantir une certaine bienveillance de la part de la France ? Pour s'assurer de l'appui politique de l'ancien président français ? Ou bien, s'agissait-il d'une pratique courante dans les coulisses des relations diplomatiques ? La réponse de Gbagbo, empreinte de mystère, ne révèle qu'une partie du tableau. « Écoute ! C'est Chirac ! », s’est exclamé Laurent Gbagbo, comme pour signifier que le simple fait que Jacques Chirac ait demandé cette somme suffisait à justifier l’acte. Mais pour beaucoup d’observateurs, cette explication reste bien trop sommaire, et laisse entrevoir des arrangements occultes plus larges entre les dirigeants africains et français. Une surprise étonnante : Gbagbo face à la requête de Chirac Pour Gbagbo, la requête de Jacques Chirac fut d'abord source d’étonnement. Dans l'entretien, il a confié sa surprise lorsqu'il a reçu cette demande. « C'était d'abord un étonnement de voir un chef d'État français me demander de l'argent. J'étais stupéfait », a-t-il affirmé. Cette réaction met en lumière une pratique qui, si elle n'est pas courante, n’en demeure pas moins problématique. Ce qui est également frappant dans les propos de l'ancien président ivoirien, c'est la référence à d'autres chefs d'État qui lui auraient fait des demandes similaires. Gbagbo a mentionné un président africain qu'il a décrit comme « coutumier du fait », suggérant que ces transactions ne sont pas exceptionnelles dans le contexte des relations diplomatiques. Si l'identité de ce président n’a pas été dévoilée, cette révélation montre bien l'opacité de certaines pratiques politiques sur le continent, où les intérêts personnels se mêlent à des jeux de pouvoir dépassant le cadre officiel. Laurent Gbagbo n'a pas caché le sentiment de trahison qu'il a ressenti après cet épisode. Après avoir donné les deux milliards de francs CFA à Jacques Chirac, il s'attendait à un geste de reconnaissance de la part du président français. Gbagbo raconte que Chirac lui avait assuré de sa loyauté en ces termes : « Laurent, je ne suis pas un ingrat. Je saurai m'en souvenir ». Pourtant, les événements qui ont suivi ont contredit cette promesse. Selon Laurent Gbagbo, Jacques Chirac, la France et le Burkina Faso auraient été impliqués dans la mise en place d'une rébellion visant à le déstabiliser. Une rébellion qui, à partir de 2002, a plongé la Côte d'Ivoire dans une guerre civile marquée par des affrontements sanglants et une division du pays entre le nord, contrôlé par les rebelles, et le sud, resté loyal au gouvernement de Gbagbo. Pour beaucoup, cette rébellion fut le résultat de mécanismes complexes liés aux relations franco-africaines, où la France jouait un rôle ambivalent. « Au moment où il reçoit l'argent, il m'appelle et me fait une promesse déloyale. Puis, dans mon dos, il monte une rébellion pour m'attaquer », a affirmé Gbagbo. Ces propos illustrent non seulement l'ingratitude que l'ancien président ivoirien attribue à Chirac, mais aussi la fragilité et la duplicityé des relations entre certains dirigeants africains et leurs homologues occidentaux. Derrière les sourires diplomatiques et les poignées de main se cachent des intérêts personnels et nationaux qui, souvent, viennent à bout des alliances affichées publiquement. Le financement occulte : Une pratique répandue ? L'affaire Gbagbo-Chirac soulève une question plus large sur le financement des politiques, notamment en Afrique. Cette somme colossale de deux milliards de francs CFA, prélevée sur les ressources de l'État ivoirien, a suscité des interrogations sur l’utilisation des fonds publics par les dirigeants africains. Comment un président peut-il disposer de telles sommes à sa guise, sans qu'aucune institution ne vienne contrôler l'utilisation qui en est faite ? Pour certains analystes, ces dons et financements occultes font partie d'une réalité plus vaste où la diplomatie se mêle aux intérêts financiers personnels. Le manque de transparence dans la gestion des fonds publics en Afrique reste un problème récurrent qui alimente la corruption et renforce la défiance des populations envers leurs dirigeants. En effet, pour les citoyens ivoiriens qui ont traversé des périodes d'instabilité, l'idée que des milliards aient été offerts à un président étranger sans réelle justification est difficilement acceptable. Cette affaire illustre aussi les mécanismes de la Françafrique, ce réseau complexe de relations qui lie la France à ses anciennes colonies. Pendant des décennies, la France a établi un système de clientélisme où les chefs d'État africains étaient maintenus au pouvoir en échange de leur fidélité aux intérêts français. Les dons, les financements et les aides en tout genre faisaient partie de ces relations souvent basées sur des arrangements personnels plutôt que sur des conventions officielles. Robert Bourgi, dans ses confessions, n'a pas seulement mentionné Laurent Gbagbo et Jacques Chirac. Il a également évoqué d'autres chefs d'État africains qui auraient contribué à financer des campagnes électorales en France, alimentant ainsi le système de dépendance et démontrant que les relations entre la France et l'Afrique étaient loin d'être désintéressées. Ce réseau, souvent qualifié d'état dans l'État, perpétuait une forme de néocolonialisme où la souveraineté des pays africains était constamment compromise. Le cas de Laurent Gbagbo et Jacques Chirac pose la question de la transparence dans les relations diplomatiques. Les relations entre l'Afrique et la France, souvent qualifiées de paternalistes, ont besoin d'un profond renouvellement. Il s'agit de dépasser les logiques de clientélisme et de dépendance pour construire des partenariats fondés sur des intérêts mutuels, la transparence et le respect de la souveraineté des nations. Pour y parvenir, plusieurs pistes peuvent être envisagées. D'abord, une plus grande implication des institutions internationales dans la surveillance des transactions financières entre les États pourrait empêcher ce genre de pratiques occultes. Ensuite, les citoyens africains doivent être informés et impliqués dans les questions relatives à la gestion des fonds publics. Les jeunes, en particulier, ont un rôle crucial à jouer dans la demande de comptes et dans la promotion de la bonne gouvernance. À l'heure où les relations internationales sont scrutées avec de plus en plus d'attention par les populations, la transparence devient un impératif. Les dirigeants africains doivent comprendre que leurs actions ne peuvent plus se dérouler à l'abri des regards. De leur côté, les puissances occidentales, notamment la France, doivent renoncer aux pratiques néocoloniales qui entravent le développement des pays africains et instaurer des rapports basés sur l'égalité et le respect. En fin de compte, la question reste ouverte : la France et l'Afrique sauront-elles rompre avec les pratiques du passé pour construire une relation enfin équitable et transparente, au service des peuples et non des dirigeants ?

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