À l'automne 2023, les forces ukrainiennes intensifient leurs incursions près de Kherson, défiant la présence russe sur la rive gauche du Dniepr. Cette tendance soulève des interrogations cruciales : s'agit-il simplement d'escarmouches ou des prémices d'une offensive plus substantielle ? Pour comprendre l'ampleur réelle de ces opérations et leurs implications, examinons les événements récents.
Les opérations actuelles trouvent leurs racines dans des incursions estivales, où les Ukrainiens ont commencé à tester et à cartographier la région après la destruction du barrage de Kakhovka. Cependant, ces activités se sont intensifiées au fil des mois, aboutissant à une tête de pont ukrainienne sur la rive gauche, notamment aux environs des villages d'Antonivsky et de Krynky.
Bien que cette avancée soit modeste, avec une profondeur de 3 à 8 kilomètres, elle représente la percée la plus significative depuis plusieurs mois. Les Ukrainiens ont réussi à pénétrer une zone marécageuse entre le fleuve et un talus défendu par les Russes, marquant des points stratégiques aux alentours de Krynky et du pont d'Antonivsky.
Cependant, la question cruciale demeure : ces modestes têtes de pont peuvent-elles être le prélude à une offensive majeure vers la Crimée, en contournant les défenses russes moins denses le long du Dniepr ? Les experts soulignent les défis logistiques considérables, notamment la nécessité de traverser un fleuve important et de construire des ponts dans des conditions météorologiques difficiles.
Bien que l'avancée soit actuellement limitée, ces positions offrent des avantages tactiques. Elles soulagent le nœud logistique de Kherson, entravent les observateurs russes, et perturbent les tirs de mortiers et les drones. De plus, en obligeant les Russes à redéployer des troupes, cela peut influencer le conflit sur d'autres fronts.
Sur le plan politique, ces opérations fournissent aux Ukrainiens des "petites victoires" après l'échec d'une offensive majeure en juin. Cette communication stratégique renforce le moral intérieur et extérieur, bien que les dirigeants occidentaux soient conscients de la relativité de ces succès.
Ainsi, la question persiste : quel sera l'impact ultime de ces mouvements tactiques sur l'évolution du conflit en Ukraine ? Comment ces développements influenceront-ils les perspectives politiques et militaires dans la région et au-delà ?
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