Le Bnetd Présente La Carte d’Occupation Des Sols 2020 Avec l'Appui De L'UE - Société - Ivoireland

Mardi 26 mars 2024, un événement marquant s'est déroulé dans la commune de Cocody, en Côte d'Ivoire. Le Bureau National d'Études Techniques et de Développement (BNETD) a dévoilé la toute nouvelle carte d’occupation des sols pour l'année 2020. Cet événement, réalisé avec l'appui du programme cacao durable de l’Union Européenne, n'est pas simplement une présentation technique, mais plutôt une avancée significative dans la compréhension et la gestion de l'environnement ivoirien.

Au-Delà des Frontières : Normes Africaines et Réglementations Européennes

La conception de cette carte est étroitement liée à deux normes majeures : la norme africaine sur le cacao durable (ARS 1000), prévue pour entrer en vigueur en juin 2024, et le règlement sur la déforestation de l’Union Européenne (RDUE). Cette dernière impose aux entreprises une obligation de mise sur le marché européen de produits issus du cacao, du café, du palmier à huile, de l’hévéa, du bois du boeuf ou du soja, uniquement s'ils sont conformes après le 30 décembre 2024. Ces impératifs réglementaires dictent non seulement les actions à entreprendre mais aussi l'urgence d'une cartographie précise des sols.

Le Dr Serges Kotchi, Directeur du pôle numérique au BNETD, a souligné l'importance de cette cartographie. Il a expliqué que l'utilisation de l'Intelligence Artificielle pour la reconnaissance des forêts s'est basée sur les images satellites de 2020. Les résultats dévoilés sont frappants : une révélation sur la réalité des terres cultivées, soit « 62.16 % pour 20 millions d’hectares ». Cette carte, selon lui, ne constitue pas seulement un outil de surveillance, mais également un pilier essentiel pour la mise en œuvre de la stratégie nationale cacao durable et la stratégie nationale de préservation, de réhabilitation et d’expansion des produits.

Engagement et Encouragement des Acteurs Économiques

Rodrigue Koffi N’Guessan, Directeur Général du Développement Rural au Ministère d'État, Ministère de l’Agriculture et du Développement Durable (MEMINADER), a exprimé son optimisme quant à l'impact de cette carte sur les secteurs économiques. Il a affirmé que « nous disposons d’un outil pour nous conformer…et faire face aux exigences raisonnées ». De plus, il a encouragé les acteurs économiques à s'approprier cet outil et à développer des produits complémentaires pour leurs secteurs respectifs, soulignant que cette carte pourrait contribuer à la mutualisation des ressources et à la réduction des coûts.

Lors de l'atelier de présentation, les intervenants ont offert une vue d'ensemble détaillée des résultats obtenus ainsi que de la méthodologie employée. Du Centre d’Information Géographique et du Numérique (CIGN) aux représentants de l'Union Européenne, chaque exposé a mis en lumière l'importance stratégique de cette initiative pour la Côte d'Ivoire et au-delà.

Un Pas en Avant pour la Transparence Environnementale

Un aspect particulièrement remarquable de cette initiative est la décision de la Côte d'Ivoire de mettre à disposition de manière "gratuite et transparente" les données de base de cette cartographie. Une démarche louable qui positionne le pays en tant que leader mondial dans la promotion de la transparence environnementale et de la diligence raisonnée dans les filières agricoles.

Alors que la Côte d'Ivoire s'engage sur la voie de la durabilité environnementale avec cette cartographie des sols, une question cruciale émerge : quelles seront les prochaines étapes pour concilier développement économique et préservation de l'environnement? Dans un monde confronté à des défis environnementaux de plus en plus pressants, cette initiative marque-t-elle le début d'une transition vers un avenir plus responsable et prospère pour la Côte d'Ivoire et au-delà?