L'Enregistrement Des Naissances Désormais Possible En Maternité - Société - Ivoireland

En Côte d'Ivoire, un tournant majeur dans la gestion de l'état civil a été franchi avec l'introduction du logiciel "Cityweb", mis en place par l'Office national de l'état civil et de l'identification (ONECI). Ce système innovant permet désormais d'enregistrer les naissances directement depuis les services de maternité, transformant ainsi radicalement le processus administratif du pays. Cette avancée, présentée le 10 août 2024 lors de la 7ème Journée africaine de l’état civil, marque une étape significative dans la modernisation des services publics ivoiriens et soulève des questions importantes sur l'avenir de l'administration en Afrique.

Une Innovation Technologique au Service de l'État Civil

La Côte d'Ivoire a récemment intégré un nouvel outil de gestion des faits d'état civil : le logiciel "Cityweb". Développé pour optimiser et sécuriser les processus d'enregistrement, ce système marque une avancée considérable dans la manière dont les naissances sont déclarées dans le pays. En permettant l'enregistrement des naissances directement depuis les maternités, "Cityweb" simplifie la procédure et améliore l'efficacité administrative.

La mise en œuvre de "Cityweb" est un effort coordonné de l'Office national de l'état civil et de l'identification (ONECI), visant à moderniser l'enregistrement des faits d'état civil à travers le pays. Cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large de digitalisation des services publics, destinée à renforcer la transparence, l'efficacité et l'accessibilité de l'administration.

La présentation de "Cityweb" a eu lieu à Abidjan Abobo, lors de la 7ème Journée africaine de l’état civil, où Kandia Camara, présidente du Sénat et maire d’Abobo, a souligné les avantages de cette nouvelle technologie. Selon elle, l’intégration des smartphones dans les maternités permet non seulement d’accélérer les déclarations de naissance, mais aussi d'en garantir la fiabilité. "Avec l'introduction des smartphones au sein des maternités, les déclarations de naissance seront plus rapides et plus fiables. Et le taux de déclaration de naissance connaîtra certainement une hausse", a-t-elle affirmé.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, a également pris la parole pour rassurer sur l’avancement de l’implémentation de "Cityweb". Il a précisé que le système est en cours de déploiement dans les 690 centres d'état civil du pays, avec déjà 346 centres connectés, dont des sous-préfectures et des mairies. L'objectif est de connecter l'ensemble des centres d'état civil à ce système dans un avenir proche.

Lors de la cérémonie de lancement, une démonstration en direct a été réalisée depuis le Centre Hospitalier Régional (CHR) d’Abobo et le centre de santé d’Anonkoi Kouté. Cette démonstration a permis aux invités de voir en temps réel comment les naissances peuvent désormais être enregistrées immédiatement grâce à "Cityweb". Kandia Camara a même signé les extraits de naissance des nouveau-nés présents, marquant symboliquement le début de cette nouvelle ère pour l'état civil en Côte d'Ivoire.

Cette démonstration a été un moment fort, illustrant les avantages pratiques du nouveau système. En permettant un enregistrement instantané, "Cityweb" vise à éliminer les retards et les erreurs souvent rencontrés dans les procédures administratives traditionnelles.

Vers une Amélioration du Taux de Déclaration des Naissances

L'une des principales motivations derrière l'introduction de "Cityweb" est d'améliorer le taux de déclaration des naissances en Côte d'Ivoire. Dans de nombreuses régions, en particulier les zones rurales et les zones urbaines défavorisées, les naissances ne sont pas systématiquement déclarées en raison de la distance par rapport aux centres d'état civil ou de la méconnaissance des procédures.

Cette lacune prive de nombreux enfants de leur droit fondamental à une identité légale, ce qui peut entraîner des complications pour accéder aux services sociaux de base. En facilitant l'enregistrement des naissances dès la maternité, "Cityweb" vise à surmonter ces obstacles et à garantir que chaque enfant reçoive une identité légale dès sa naissance.

Le déploiement de ce système devrait également contribuer à renforcer la confiance du public dans les services d'état civil, en assurant une gestion plus efficace et transparente des dossiers. Cette approche modernisée est en accord avec une tendance plus large en Afrique et ailleurs, visant à utiliser les technologies numériques pour améliorer les services publics.

L'introduction de "Cityweb" représente un pas important vers une administration publique plus accessible et inclusive. En simplifiant les procédures d'enregistrement des naissances et en les intégrant directement dans les maternités, ce système répond aux besoins des familles et des enfants de manière plus efficace.

Ce développement s'inscrit également dans une démarche globale de modernisation des services publics, qui vise à rendre l'administration plus réactive aux besoins des citoyens et à améliorer la qualité des services offerts. La Côte d'Ivoire, en adoptant cette approche, montre l'exemple dans la transformation numérique des services publics en Afrique.

En facilitant l'enregistrement des naissances, "Cityweb" contribue à créer une société plus équitable et inclusive, où chaque individu a accès à ses droits fondamentaux dès sa naissance.

Alors que la Côte d'Ivoire franchit une étape significative dans la modernisation de son état civil avec "Cityweb", cette avancée pose également des questions importantes pour l'avenir de l'administration publique en Afrique. D'autres pays suivront-ils cet exemple et adopteront-ils des technologies similaires pour améliorer leurs propres systèmes d'état civil ? Quels seront les impacts à long terme de ces innovations sur la gestion des services publics et la vie des citoyens ? L'avenir de l'état civil en Afrique semble prometteur, mais il reste encore beaucoup à découvrir sur les bénéfices réels et les défis potentiels de ces nouvelles technologies.

Comment les autres pays africains pourront-ils tirer parti des succès et des leçons de la Côte d'Ivoire pour transformer leur propre gestion de l'état civil ?