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Des Ex-Frci Envisagent De Rejoindre Le Burkina Faso Comme Volontaires Vdp - Société - Ivoireland

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Un Soldat Du Burkina Faso Serait-Il Appréhendé En Côte d'Ivoire? / Les Artisans Déguerpis Invités À Rejoindre La Chambre Nationale Des Métiers / Man: 4996 Enseignants Volontaires Appellent Ouattara Pour Leur Intégration (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 4 novembre à 17:21

En pleine crise de reconnaissance et de marginalisation, plusieurs anciens membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) envisagent de rejoindre le Burkina Faso pour s'engager en tant que Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Ils se disent abandonnés par le pouvoir qu'ils ont pourtant soutenu dans les heures sombres du pays, et face à l'inaction des autorités ivoiriennes, certains décident de prendre une voie désespérée, celle de l'engagement armé à l'étranger.

Le sentiment d'abandon des anciens FRCI : un cri de détresse


Dimanche 3 novembre 2024, à la gare de M’Bahiakro, dans le quartier Sokoura de Bouaké, Diakité Aboudou, ancien combattant et leader d'un groupe de 6 877 ex-combattants des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire, a révélé les frustrations croissantes qui gagnent son groupe. Pour lui, les promesses faites par le gouvernement à ces combattants, qui ont combattu aux côtés du président Alassane Ouattara pendant la crise post-électorale de 2010, n'ont jamais été tenues.

« Aujourd'hui, les ex-combattants ont décidé d'entrer au Burkina Faso pour prendre les armes et devenir VDP », a déclaré Diakité Aboudou, se référant à ces supplétifs civils de l'armée burkinabè qui jouent un rôle essentiel dans la stratégie de sécurisation et de reconquête de l'intégrité territoriale mise en place par le président de transition burkinabè, Ibrahim Traoré.

Diakité Aboudou ne laisse aucun doute sur la volonté de ces anciens combattants de chercher ailleurs la reconnaissance et le soutien qui leur sont refusés en Côte d'Ivoire. « À Laleraba, il y a neuf ex-combattants qui sont déjà rentrés au Burkina Faso. À Ouangolo-Diawala, Ferké, Man, Bouaké, Abidjan... je ne parle pas dans le vide. J'ai des preuves sûres », assure-t-il.

Le Burkina Faso, dirigé par une junte militaire et confronté à une situation sécuritaire fragile, a mis en place le statut de Volontaire pour la Défense de la Patrie (VDP), permettant aux citoyens de s'engager aux côtés de l'armée burkinabè. Ce dispositif est devenu une solution désespérée pour les anciens FRCI, qui voient en cet engagement une issue à leur situation d'abandon. D'après Diakité Aboudou, les ex-combattants ivoiriens qui se sont déjà engagés au Burkina Faso dépassent la centaine.

Cette situation est d'autant plus troublante que les relations diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont très tendues. Les deux pays, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs, s'accusent mutuellement de tentatives de déstabilisation. Alors que le Burkina Faso a rompu ses relations avec la CEDEAO pour rejoindre l'Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Niger et du Mali, Abidjan et Ouagadougou se retrouvent dans une situation de conflit latent qui pourrait être exacerbée par la présence d'ex-combattants ivoiriens sur le sol burkinabè.

La demande de reconnaissance des droits des anciens combattants


La frustration des anciens FRCI ne se limite pas à une simple déception. Pour eux, il s'agit d'une trahison par un pouvoir qu'ils ont aidé à installer. Diakité Aboudou est l'un des leaders de la Cellule 39, un collectif qui demande depuis des années le versement d'une prime de 18 millions de francs CFA, promesse faite par les autorités ivoiriennes. En 2017, après plusieurs mutineries, le gouvernement avait versé une prime de 12 millions de francs CFA aux 8 400 ex-combattants intégrés dans l'armée. Pour ceux qui sont restés en dehors de l'appareil militaire, aucune réparation n'a été accordée.

Diakité Aboudou plaide aujourd'hui pour une reconnaissance officielle des droits des ex-combattants et pour une réparation équitable. "Les ex-combattants souffrent depuis 2017. Ça ne va pas, on ne travaille pas, nous sommes abandonnés par tout le monde", raconte-t-il. Il affirme que ces anciens combattants ne peuvent même pas trouver de travail car ils sont systématiquement rejetés à cause de leur passé militaire. Pour beaucoup, le chemin de la réintégration sociale est barré par les préjugés et la stigmatisation.

Diakité demande que ces hommes soient traités avec la même considération que les autres personnalités ayant servi le pays. "Nous voulons être réintégrés dans la société, trouver des emplois, comme les anciens sportifs ou les artistes. Nous avons été des soldats qui ont donné leur vie pour ce pays", clame-t-il. Selon lui, l'injustice ressentie par ces ex-combattants pourrait pousser certains à des actions irréfléchies et à des engagements risqués à l'étranger.

Les services de renseignement ivoiriens ont, fin septembre, alerté sur la présence d'environ cinquante jeunes Ivoiriens envoyés au Burkina Faso pour une formation militaire avec pour objectif de revenir opérer sur le territoire ivoirien. Si certains ont été interceptés avant leur départ, la majorité aurait déjà franchi la frontière. Cette situation fait craindre une recrudescence de la violence, alors même que le pays cherche à tourner la page de la crise post-électorale qui a fait plus de 3 000 morts entre 2010 et 2011.

Le retour de ces jeunes formés au combat pourrait être une menace pour la stabilité de la Côte d'Ivoire. Diakité Aboudou met en garde les autorités : « Si tu refuses ton propre couteau, quelqu'un d'autre va le prendre pour l'utiliser contre toi ». Pour lui, le manque de considération de la part des autorités ivoiriennes pourrait se retourner contre elles, en poussant ces hommes vers des engagements qui pourraient déstabiliser la région.

Vers une solution pour éviter l'escalade ?


Pour éviter une escalade de la situation, Diakité Aboudou en appelle directement au président Alassane Ouattara et au ministre de la Défense, Téné Birahima, leur demandant de régler rapidement la situation des ex-combattants. "Nous demandons de la considération, une réinsertion digne, et une reconnaissance de ce que nous avons fait pour ce pays", explique-t-il. Selon lui, la réintégration des anciens combattants pourrait se faire à travers des programmes d'emploi ou de formation professionnelle, leur permettant de redevenir des membres actifs de la société.

La question de l'indemnisation des ex-combattants est également cruciale. Alors que certains ont reçu une compensation financière, d'autres n'ont rien eu, créant ainsi un sentiment d'injustice et d'inégalité. Diakité demande que tous soient traités de manière équitable, afin d'éviter que la frustration ne pousse ces hommes à prendre les armes contre leur propre pays.

La situation des anciens combattants des FRCI pose des questions profondes sur la capacité de la Côte d'Ivoire à tourner la page des crises passées et à intégrer toutes les composantes de la société. L'engagement potentiel de ces hommes au Burkina Faso montre à quel point la frustration et le sentiment d'abandon peuvent conduire à des décisions radicales. Alors que le pays s'apprête à affronter de nouveaux défis politiques, une question reste en suspens : le gouvernement sera-t-il capable de trouver une solution pour ces ex-combattants avant qu'il ne soit trop tard ?

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Image de Société. En pleine crise de reconnaissance et de marginalisation, plusieurs anciens membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) envisagent de rejoindre le Burkina Faso pour s'engager en tant que Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Ils se disent abandonnés par le pouvoir qu'ils ont pourtant soutenu dans les heures sombres du pays, et face à l'inaction des autorités ivoiriennes, certains décident de prendre une voie désespérée, celle de l'engagement armé à l'étranger. Le sentiment d'abandon des anciens FRCI : un cri de détresse Dimanche 3 novembre 2024, à la gare de M’Bahiakro, dans le quartier Sokoura de Bouaké, Diakité Aboudou, ancien combattant et leader d'un groupe de 6 877 ex-combattants des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire, a révélé les frustrations croissantes qui gagnent son groupe. Pour lui, les promesses faites par le gouvernement à ces combattants, qui ont combattu aux côtés du président Alassane Ouattara pendant la crise post-électorale de 2010, n'ont jamais été tenues. « Aujourd'hui, les ex-combattants ont décidé d'entrer au Burkina Faso pour prendre les armes et devenir VDP », a déclaré Diakité Aboudou, se référant à ces supplétifs civils de l'armée burkinabè qui jouent un rôle essentiel dans la stratégie de sécurisation et de reconquête de l'intégrité territoriale mise en place par le président de transition burkinabè, Ibrahim Traoré. Diakité Aboudou ne laisse aucun doute sur la volonté de ces anciens combattants de chercher ailleurs la reconnaissance et le soutien qui leur sont refusés en Côte d'Ivoire. « À Laleraba, il y a neuf ex-combattants qui sont déjà rentrés au Burkina Faso. À Ouangolo-Diawala, Ferké, Man, Bouaké, Abidjan... je ne parle pas dans le vide. J'ai des preuves sûres », assure-t-il. Le Burkina Faso, dirigé par une junte militaire et confronté à une situation sécuritaire fragile, a mis en place le statut de Volontaire pour la Défense de la Patrie (VDP), permettant aux citoyens de s'engager aux côtés de l'armée burkinabè. Ce dispositif est devenu une solution désespérée pour les anciens FRCI, qui voient en cet engagement une issue à leur situation d'abandon. D'après Diakité Aboudou, les ex-combattants ivoiriens qui se sont déjà engagés au Burkina Faso dépassent la centaine. Cette situation est d'autant plus troublante que les relations diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont très tendues. Les deux pays, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs, s'accusent mutuellement de tentatives de déstabilisation. Alors que le Burkina Faso a rompu ses relations avec la CEDEAO pour rejoindre l'Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Niger et du Mali, Abidjan et Ouagadougou se retrouvent dans une situation de conflit latent qui pourrait être exacerbée par la présence d'ex-combattants ivoiriens sur le sol burkinabè. La demande de reconnaissance des droits des anciens combattants La frustration des anciens FRCI ne se limite pas à une simple déception. Pour eux, il s'agit d'une trahison par un pouvoir qu'ils ont aidé à installer. Diakité Aboudou est l'un des leaders de la Cellule 39, un collectif qui demande depuis des années le versement d'une prime de 18 millions de francs CFA, promesse faite par les autorités ivoiriennes. En 2017, après plusieurs mutineries, le gouvernement avait versé une prime de 12 millions de francs CFA aux 8 400 ex-combattants intégrés dans l'armée. Pour ceux qui sont restés en dehors de l'appareil militaire, aucune réparation n'a été accordée. Diakité Aboudou plaide aujourd'hui pour une reconnaissance officielle des droits des ex-combattants et pour une réparation équitable. "Les ex-combattants souffrent depuis 2017. Ça ne va pas, on ne travaille pas, nous sommes abandonnés par tout le monde", raconte-t-il. Il affirme que ces anciens combattants ne peuvent même pas trouver de travail car ils sont systématiquement rejetés à cause de leur passé militaire. Pour beaucoup, le chemin de la réintégration sociale est barré par les préjugés et la stigmatisation. Diakité demande que ces hommes soient traités avec la même considération que les autres personnalités ayant servi le pays. "Nous voulons être réintégrés dans la société, trouver des emplois, comme les anciens sportifs ou les artistes. Nous avons été des soldats qui ont donné leur vie pour ce pays", clame-t-il. Selon lui, l'injustice ressentie par ces ex-combattants pourrait pousser certains à des actions irréfléchies et à des engagements risqués à l'étranger. Les services de renseignement ivoiriens ont, fin septembre, alerté sur la présence d'environ cinquante jeunes Ivoiriens envoyés au Burkina Faso pour une formation militaire avec pour objectif de revenir opérer sur le territoire ivoirien. Si certains ont été interceptés avant leur départ, la majorité aurait déjà franchi la frontière. Cette situation fait craindre une recrudescence de la violence, alors même que le pays cherche à tourner la page de la crise post-électorale qui a fait plus de 3 000 morts entre 2010 et 2011. Le retour de ces jeunes formés au combat pourrait être une menace pour la stabilité de la Côte d'Ivoire. Diakité Aboudou met en garde les autorités : « Si tu refuses ton propre couteau, quelqu'un d'autre va le prendre pour l'utiliser contre toi ». Pour lui, le manque de considération de la part des autorités ivoiriennes pourrait se retourner contre elles, en poussant ces hommes vers des engagements qui pourraient déstabiliser la région. Vers une solution pour éviter l'escalade ? Pour éviter une escalade de la situation, Diakité Aboudou en appelle directement au président Alassane Ouattara et au ministre de la Défense, Téné Birahima, leur demandant de régler rapidement la situation des ex-combattants. "Nous demandons de la considération, une réinsertion digne, et une reconnaissance de ce que nous avons fait pour ce pays", explique-t-il. Selon lui, la réintégration des anciens combattants pourrait se faire à travers des programmes d'emploi ou de formation professionnelle, leur permettant de redevenir des membres actifs de la société. La question de l'indemnisation des ex-combattants est également cruciale. Alors que certains ont reçu une compensation financière, d'autres n'ont rien eu, créant ainsi un sentiment d'injustice et d'inégalité. Diakité demande que tous soient traités de manière équitable, afin d'éviter que la frustration ne pousse ces hommes à prendre les armes contre leur propre pays. La situation des anciens combattants des FRCI pose des questions profondes sur la capacité de la Côte d'Ivoire à tourner la page des crises passées et à intégrer toutes les composantes de la société. L'engagement potentiel de ces hommes au Burkina Faso montre à quel point la frustration et le sentiment d'abandon peuvent conduire à des décisions radicales. Alors que le pays s'apprête à affronter de nouveaux défis politiques, une question reste en suspens : le gouvernement sera-t-il capable de trouver une solution pour ces ex-combattants avant qu'il ne soit trop tard ?

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