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Vendredi, 27 Décembre 2024 à 3:38

L'Attiéké De Côte d'Ivoire Inscrit Au Patrimoine Culturel Immatériel De l'Unesco - Art - Ivoireland

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 5 décembre à 15:29

Le 4 décembre 2024, la Côte d'Ivoire a célébré une victoire majeure sur la scène internationale. L'Attiéké, ce plat emblématique qui fait partie intégrante de la culture ivoirienne, a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Cette distinction, qui récompense un savoir-faire ancestral, est le fruit de longues années de plaidoyer, notamment de la part de Ramata Ly-Bakayoko, la représentante permanente de la Côte d'Ivoire auprès de l’UNESCO. L'Attiéké n'est pas seulement un mets apprécié, il représente un symbole fort de l’identité ivoirienne, un héritage transmis de génération en génération et un vecteur d'unité pour les communautés locales. Cette inscription n'est pas seulement un hommage à un plat traditionnel, mais aussi un moyen de protéger et de valoriser un savoir-faire unique. Mais que révèle réellement cette reconnaissance mondiale sur l’importance de l’Attiéké dans la société ivoirienne et au-delà ?

Un Plat Emblématique au Cœur de la Culture Ivoirienne


L'Attiéké, qui peut être décrit comme une semoule de manioc légèrement fermentée, est bien plus qu'un simple accompagnement culinaire en Côte d'Ivoire. Ce mets est omniprésent dans le quotidien des Ivoiriens, et sa consommation est indissociable des moments forts de la vie collective. Des mariages aux funérailles, en passant par les réunions communautaires et les fêtes populaires, l'Attiéké est un lien social et une tradition vivante. Il incarne une partie essentielle de la culture ivoirienne, profondément ancrée dans les coutumes et les rites locaux.

“L’Attiéké fait partie intégrante de nos vies, il est consommé tous les jours, mais il accompagne également les grandes cérémonies de notre société”, souligne Ramata Ly-Bakayoko, la déléguée permanente de la Côte d’Ivoire à l'UNESCO, à l’occasion de l'annonce de cette distinction. Elle explique également que l'Attiéké représente bien plus qu'un simple aliment : il est “une clé de la cohésion sociale” et de l'identité nationale. Sa reconnaissance par l'UNESCO témoigne d’une volonté de préserver et de promouvoir ce patrimoine culinaire unique, tout en le faisant connaître à l’échelle mondiale.

L’Attiéké : Un Héritage Transcendant les Frontières
L’histoire de l’Attiéké est intimement liée aux peuples lagunaires de la Côte d'Ivoire, principalement les communautés vivant autour du grand lac éponyme. Ces peuples ont développé, au fil des siècles, un savoir-faire exceptionnel dans la fabrication de ce plat, transmis principalement de mère en fille. Mais, loin de se limiter à ces communautés, l’Attiéké a peu à peu gagné d’autres régions de la Côte d'Ivoire et s’est répandu bien au-delà des frontières ivoiriennes. De nos jours, il est également consommé dans des pays voisins comme le Burkina Faso, le Togo et le Bénin, et a même trouvé une place dans des régions aussi éloignées que la Chine. Ce phénomène de diffusion montre à quel point l’Attiéké est devenu un symbole de la culture ouest-africaine, un héritage universel.

Ce plat est également devenu un vecteur de transmission culturelle et sociale, tant pour les générations locales que pour les populations étrangères. "Lorsque vous mangez de l'Attiéké, vous ne consommez pas seulement un aliment, vous goûtez à une histoire, une culture, un savoir-faire", affirme un expert en gastronomie ivoirienne. Ce voyage culinaire révèle la capacité de l'Attiéké à tisser des liens entre des communautés diverses, et à promouvoir la compréhension interculturelle à travers la cuisine.

Une Fabrication Artisanal Exigeante : Les Secrets de la Préparation
La fabrication de l’Attiéké repose sur des techniques ancestrales qui exigent patience, précision et savoir-faire. Tout commence par la récolte du manioc, un tubercule qui, une fois transformé, donnera cette semoule unique. Le processus de fabrication est laborieux : le manioc est d'abord lavé, séché, puis broyé pour obtenir une farine fine. Cette farine est ensuite tamisée avant d’être mélangée avec du manioc fermenté. Enfin, la pâte ainsi obtenue est cuite à la vapeur, ce qui donne à l'Attiéké sa texture légère et son goût délicatement acidulé.

Cet artisanat, qui fait appel à des gestes précis et un savoir-faire transmis de génération en génération, est l'élément clé de la distinction attribuée par l’UNESCO. C’est cette transmission de connaissances entre les générations qui a permis à l’Attiéké de se pérenniser, de conserver ses caractéristiques et de s’adapter aux évolutions de la société tout en restant fidèle à ses racines. “Chaque geste dans la préparation de l’Attiéké a une signification, il s’agit de la continuité d’une tradition”, explique une artisan de la région lagunaire.


https://www.youtube.com/watch?v=gZUKat2G1ck

Une Reconnaissance Mondiale : Un Label d’Excellence


L’Inscription de l’Attiéké au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO constitue une consécration internationale de la valeur culturelle de ce plat. En 2023, l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) avait déjà attribué une Indication Géographique Protégée (IGP) à l'Attiéké des lagunes, un autre label reconnu à l’échelle mondiale qui garantissait la qualité et l’origine spécifique de ce produit. Cette protection a été renforcée en 2024 par un label de marque collective, interdisant l’utilisation du nom « Attiéké » pour des produits similaires fabriqués en dehors de la Côte d’Ivoire. Cette double reconnaissance permet de défendre l’authenticité du produit et de soutenir la filière dans son développement économique.

“La reconnaissance par l’UNESCO, après l’IGP, marque un tournant majeur pour l’Attiéké”, commente un économiste spécialisé dans le secteur alimentaire. “Cela ouvre de nouvelles perspectives pour les producteurs ivoiriens, en particulier en termes de visibilité sur les marchés internationaux.” Ce label est également un formidable levier pour la promotion du tourisme gastronomique en Côte d'Ivoire, permettant au pays d’attirer des visiteurs curieux de découvrir ce patrimoine culinaire.

La reconnaissance mondiale de l’Attiéké pourrait également jouer un rôle clé dans le développement économique de la Côte d'Ivoire. En tant que produit traditionnel phare, l’Attiéké est un moteur de l’économie locale. De nombreux producteurs et artisans ivoiriens vivent de cette filière, et la demande croissante sur les marchés internationaux pourrait stimuler encore davantage la production. Cependant, pour que ce succès soit durable, il est nécessaire de soutenir les producteurs locaux, de préserver la qualité du produit et de développer des stratégies de marketing adaptées à une clientèle internationale.

L’impact économique ne se limite pas à la production alimentaire, mais englobe également des secteurs tels que le tourisme, la culture et l'artisanat. En effet, de nombreux touristes viennent en Côte d'Ivoire pour découvrir sa culture à travers sa cuisine, et l'Attiéké en est un des principaux ambassadeurs. La promotion de ce patrimoine culinaire pourrait ainsi contribuer à diversifier l’offre touristique et à augmenter les retombées économiques du secteur.

L’Inscription de l’Attiéké au patrimoine culturel immatériel de l'humanité est une victoire pour la Côte d'Ivoire, qui voit ainsi son patrimoine culinaire reconnu au niveau international. Cette distinction ne concerne pas uniquement un plat, mais également un savoir-faire, une histoire et une culture. Elle souligne l’importance de la préservation des traditions dans un monde globalisé, où le patrimoine immatériel peut parfois être mis en danger par l’homogénéisation des cultures. La reconnaissance de l’Attiéké est une invitation à célébrer la richesse des diversités culturelles et à promouvoir les savoir-faire locaux.

Mais au-delà de cette reconnaissance, une question persiste : comment les pays africains peuvent-ils, au-delà de l’Attiéké, faire en sorte que d’autres éléments de leur patrimoine culinaire et culturel bénéficient d’une attention similaire, et que ces savoir-faire traditionnels soient réellement protégés face aux défis de la mondialisation ?

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Image de Art. Le 4 décembre 2024, la Côte d'Ivoire a célébré une victoire majeure sur la scène internationale. L'Attiéké, ce plat emblématique qui fait partie intégrante de la culture ivoirienne, a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Cette distinction, qui récompense un savoir-faire ancestral, est le fruit de longues années de plaidoyer, notamment de la part de Ramata Ly-Bakayoko, la représentante permanente de la Côte d'Ivoire auprès de l’UNESCO. L'Attiéké n'est pas seulement un mets apprécié, il représente un symbole fort de l’identité ivoirienne, un héritage transmis de génération en génération et un vecteur d'unité pour les communautés locales. Cette inscription n'est pas seulement un hommage à un plat traditionnel, mais aussi un moyen de protéger et de valoriser un savoir-faire unique. Mais que révèle réellement cette reconnaissance mondiale sur l’importance de l’Attiéké dans la société ivoirienne et au-delà ? Un Plat Emblématique au Cœur de la Culture Ivoirienne L'Attiéké, qui peut être décrit comme une semoule de manioc légèrement fermentée, est bien plus qu'un simple accompagnement culinaire en Côte d'Ivoire. Ce mets est omniprésent dans le quotidien des Ivoiriens, et sa consommation est indissociable des moments forts de la vie collective. Des mariages aux funérailles, en passant par les réunions communautaires et les fêtes populaires, l'Attiéké est un lien social et une tradition vivante. Il incarne une partie essentielle de la culture ivoirienne, profondément ancrée dans les coutumes et les rites locaux. “L’Attiéké fait partie intégrante de nos vies, il est consommé tous les jours, mais il accompagne également les grandes cérémonies de notre société”, souligne Ramata Ly-Bakayoko, la déléguée permanente de la Côte d’Ivoire à l'UNESCO, à l’occasion de l'annonce de cette distinction. Elle explique également que l'Attiéké représente bien plus qu'un simple aliment : il est “une clé de la cohésion sociale” et de l'identité nationale. Sa reconnaissance par l'UNESCO témoigne d’une volonté de préserver et de promouvoir ce patrimoine culinaire unique, tout en le faisant connaître à l’échelle mondiale. L’Attiéké : Un Héritage Transcendant les Frontières L’histoire de l’Attiéké est intimement liée aux peuples lagunaires de la Côte d'Ivoire, principalement les communautés vivant autour du grand lac éponyme. Ces peuples ont développé, au fil des siècles, un savoir-faire exceptionnel dans la fabrication de ce plat, transmis principalement de mère en fille. Mais, loin de se limiter à ces communautés, l’Attiéké a peu à peu gagné d’autres régions de la Côte d'Ivoire et s’est répandu bien au-delà des frontières ivoiriennes. De nos jours, il est également consommé dans des pays voisins comme le Burkina Faso, le Togo et le Bénin, et a même trouvé une place dans des régions aussi éloignées que la Chine. Ce phénomène de diffusion montre à quel point l’Attiéké est devenu un symbole de la culture ouest-africaine, un héritage universel. Ce plat est également devenu un vecteur de transmission culturelle et sociale, tant pour les générations locales que pour les populations étrangères. "Lorsque vous mangez de l'Attiéké, vous ne consommez pas seulement un aliment, vous goûtez à une histoire, une culture, un savoir-faire", affirme un expert en gastronomie ivoirienne. Ce voyage culinaire révèle la capacité de l'Attiéké à tisser des liens entre des communautés diverses, et à promouvoir la compréhension interculturelle à travers la cuisine. Une Fabrication Artisanal Exigeante : Les Secrets de la Préparation La fabrication de l’Attiéké repose sur des techniques ancestrales qui exigent patience, précision et savoir-faire. Tout commence par la récolte du manioc, un tubercule qui, une fois transformé, donnera cette semoule unique. Le processus de fabrication est laborieux : le manioc est d'abord lavé, séché, puis broyé pour obtenir une farine fine. Cette farine est ensuite tamisée avant d’être mélangée avec du manioc fermenté. Enfin, la pâte ainsi obtenue est cuite à la vapeur, ce qui donne à l'Attiéké sa texture légère et son goût délicatement acidulé. Cet artisanat, qui fait appel à des gestes précis et un savoir-faire transmis de génération en génération, est l'élément clé de la distinction attribuée par l’UNESCO. C’est cette transmission de connaissances entre les générations qui a permis à l’Attiéké de se pérenniser, de conserver ses caractéristiques et de s’adapter aux évolutions de la société tout en restant fidèle à ses racines. “Chaque geste dans la préparation de l’Attiéké a une signification, il s’agit de la continuité d’une tradition”, explique une artisan de la région lagunaire. Une Reconnaissance Mondiale : Un Label d’Excellence L’Inscription de l’Attiéké au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO constitue une consécration internationale de la valeur culturelle de ce plat. En 2023, l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) avait déjà attribué une Indication Géographique Protégée (IGP) à l'Attiéké des lagunes, un autre label reconnu à l’échelle mondiale qui garantissait la qualité et l’origine spécifique de ce produit. Cette protection a été renforcée en 2024 par un label de marque collective, interdisant l’utilisation du nom « Attiéké » pour des produits similaires fabriqués en dehors de la Côte d’Ivoire. Cette double reconnaissance permet de défendre l’authenticité du produit et de soutenir la filière dans son développement économique. “La reconnaissance par l’UNESCO, après l’IGP, marque un tournant majeur pour l’Attiéké”, commente un économiste spécialisé dans le secteur alimentaire. “Cela ouvre de nouvelles perspectives pour les producteurs ivoiriens, en particulier en termes de visibilité sur les marchés internationaux.” Ce label est également un formidable levier pour la promotion du tourisme gastronomique en Côte d'Ivoire, permettant au pays d’attirer des visiteurs curieux de découvrir ce patrimoine culinaire. La reconnaissance mondiale de l’Attiéké pourrait également jouer un rôle clé dans le développement économique de la Côte d'Ivoire. En tant que produit traditionnel phare, l’Attiéké est un moteur de l’économie locale. De nombreux producteurs et artisans ivoiriens vivent de cette filière, et la demande croissante sur les marchés internationaux pourrait stimuler encore davantage la production. Cependant, pour que ce succès soit durable, il est nécessaire de soutenir les producteurs locaux, de préserver la qualité du produit et de développer des stratégies de marketing adaptées à une clientèle internationale. L’impact économique ne se limite pas à la production alimentaire, mais englobe également des secteurs tels que le tourisme, la culture et l'artisanat. En effet, de nombreux touristes viennent en Côte d'Ivoire pour découvrir sa culture à travers sa cuisine, et l'Attiéké en est un des principaux ambassadeurs. La promotion de ce patrimoine culinaire pourrait ainsi contribuer à diversifier l’offre touristique et à augmenter les retombées économiques du secteur. L’Inscription de l’Attiéké au patrimoine culturel immatériel de l'humanité est une victoire pour la Côte d'Ivoire, qui voit ainsi son patrimoine culinaire reconnu au niveau international. Cette distinction ne concerne pas uniquement un plat, mais également un savoir-faire, une histoire et une culture. Elle souligne l’importance de la préservation des traditions dans un monde globalisé, où le patrimoine immatériel peut parfois être mis en danger par l’homogénéisation des cultures. La reconnaissance de l’Attiéké est une invitation à célébrer la richesse des diversités culturelles et à promouvoir les savoir-faire locaux. Mais au-delà de cette reconnaissance, une question persiste : comment les pays africains peuvent-ils, au-delà de l’Attiéké, faire en sorte que d’autres éléments de leur patrimoine culinaire et culturel bénéficient d’une attention similaire, et que ces savoir-faire traditionnels soient réellement protégés face aux défis de la mondialisation ?

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