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Mercredi, 5 Février 2025 à 4:46

Le Ghana Amorce Un Rapprochement Stratégique Avec l’Aes - Affaires Etrangères - Ivoireland

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Ghana: Le Nouveau Président John Mahama Prête Serment / L’Aes Adopte Son Logo Et Lance Sa Plateforme Numérique Web TV / Au Mali, La "Place Aes" Est Officiellement Inaugurée (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 18 janvier à 17:45

Depuis son accession au pouvoir, John Dramani Mahama semble déterminé à redéfinir le rôle du Ghana dans la géopolitique ouest-africaine. Sa volonté affichée de renforcer les relations avec l'Alliance des États du Sahel (AES) témoigne d'une stratégie diplomatique innovante, marquant une rupture avec son prédécesseur Nana Akufo-Addo. Alors que la région fait face à des défis majeurs, notamment la menace croissante du djihadisme et les tensions au sein de la CEDEAO, cette posture suscite interrogations et débats. Quels enjeux sous-tendent ce rapprochement, et quelles conséquences pourrait-il avoir pour la stabilité régionale ?

Un rapprochement stratégique avec l'AES : intentions et symboles


L'investiture de John Dramani Mahama a marqué un tournant dans les relations entre le Ghana et les membres de l'AES – le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les invitations adressées aux dirigeants de ces pays, bien que seule la présence d'Ibrahim Traoré ait été confirmée, illustrent une volonté de dialogue renforcé. La participation remarquée du président burkinabé, qui s'est même offert un bain de foule, est un symbole fort de cette nouvelle dynamique.

Ce rapprochement est également palpable dans les récentes visites bilatérales. La présence au Ghana du Premier ministre malien traduit un élan de coopération, qui transcende les absences à caractère protocolaire d'autres dirigeants de l'AES. Les discussions entre les deux nations ont mis en lumière une volonté partagée de renforcer les liens bilatéraux, notamment autour des questions de sécurité et de développement.

L'initiative de John Dramani Mahama repose sur une conviction : établir une sécurité collective pour faire face à des problématiques communes. Cette approche pragmatique est illustrée par sa déclaration : « Notre sécurité est un objectif commun, et nous devons travailler ensemble pour garantir celle de notre sous-région. Si la maison de votre voisin est en feu, vous devez l’aider à l’éteindre, sinon il se propagera à la vôtre. » En tendant la main à des pays perçus comme marginaux dans la sphère CEDEAO, le Ghana cherche à jouer un rôle pivot dans la construction d'une solidarité régionale face aux défis sécuritaires.

Les enjeux d'une diplomatie délicate dans un contexte régional tendu


La stratégie de rapprochement avec l'AES ne se limite pas à un simple geste diplomatique. Elle s'inscrit dans un cadre plus large, où les intérêts stratégiques et les contraintes politiques se croisent. Depuis plusieurs années, la CEDEAO est fragmentée par des divergences internes, accentuées par les coups d'État successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces États, qui ont opté pour des régimes militaires, se trouvent en opposition avec une majorité des membres de la CEDEAO, encore attachés à une gouvernance civile.

Pour le Ghana, qui a été historiquement un acteur majeur de la CEDEAO, ce repositionnement diplomatique représente un pari risqué. Tout en se rapprochant des États du Sahel, Accra pourrait éveiller des réticences chez ses partenaires traditionnels, notamment le Nigéria, souvent considéré comme le leader de l'organisation. Cette dynamique place le Ghana dans une position d'équilibriste, cherchant à maintenir des relations cordiales avec tous ses voisins tout en affirmant une indépendance accrue dans ses choix stratégiques.

Les enjeux sécuritaires jouent également un rôle crucial dans cette orientation. Avec l'expansion des activités djihadistes en Afrique de l'Ouest, le Ghana n'est pas à l'abri de potentielles incursions. En tissant des liens étroits avec l'AES, qui a adopté des approches militaires innovantes pour contrer ces menaces, Accra espère renforcer sa propre sécurité tout en évitant que la crise ne déborde sur son territoire.

Quelles perspectives pour la sous-région ?
Le rapprochement entre le Ghana et l'AES soulève de nombreuses questions sur l'avenir de l'Afrique de l'Ouest. Si cette coopération porte ses fruits, elle pourrait inspirer d'autres pays à repenser leurs relations diplomatiques et stratégiques. Cependant, elle pourrait également exacerber les tensions au sein de la CEDEAO, rendant la coordination régionale encore plus complexe.

Cette dynamique pose également la question de l'équilibre entre sécurité et démocratie. En collaborant avec des États dirigés par des régimes militaires, le Ghana risque de faire face à des critiques sur la cohérence de ses engagements en faveur des valeurs démocratiques. Ce dilemme révèle les contradictions inhérentes aux stratégies diplomatiques dans un contexte régional instable.

Dans un monde en constante évolution, où les alliances et les orientations stratégiques se redéfinissent en fonction des réalités du moment, la démarche de John Dramani Mahama pourrait-elle servir de modèle pour une coopération régionale plus inclusive et efficace ?

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Image de Affaires Etrangères. Depuis son accession au pouvoir, John Dramani Mahama semble déterminé à redéfinir le rôle du Ghana dans la géopolitique ouest-africaine. Sa volonté affichée de renforcer les relations avec l'Alliance des États du Sahel (AES) témoigne d'une stratégie diplomatique innovante, marquant une rupture avec son prédécesseur Nana Akufo-Addo. Alors que la région fait face à des défis majeurs, notamment la menace croissante du djihadisme et les tensions au sein de la CEDEAO, cette posture suscite interrogations et débats. Quels enjeux sous-tendent ce rapprochement, et quelles conséquences pourrait-il avoir pour la stabilité régionale ? Un rapprochement stratégique avec l'AES : intentions et symboles L'investiture de John Dramani Mahama a marqué un tournant dans les relations entre le Ghana et les membres de l'AES – le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les invitations adressées aux dirigeants de ces pays, bien que seule la présence d'Ibrahim Traoré ait été confirmée, illustrent une volonté de dialogue renforcé. La participation remarquée du président burkinabé, qui s'est même offert un bain de foule, est un symbole fort de cette nouvelle dynamique. Ce rapprochement est également palpable dans les récentes visites bilatérales. La présence au Ghana du Premier ministre malien traduit un élan de coopération, qui transcende les absences à caractère protocolaire d'autres dirigeants de l'AES. Les discussions entre les deux nations ont mis en lumière une volonté partagée de renforcer les liens bilatéraux, notamment autour des questions de sécurité et de développement. L'initiative de John Dramani Mahama repose sur une conviction : établir une sécurité collective pour faire face à des problématiques communes. Cette approche pragmatique est illustrée par sa déclaration : « Notre sécurité est un objectif commun, et nous devons travailler ensemble pour garantir celle de notre sous-région. Si la maison de votre voisin est en feu, vous devez l’aider à l’éteindre, sinon il se propagera à la vôtre. » En tendant la main à des pays perçus comme marginaux dans la sphère CEDEAO, le Ghana cherche à jouer un rôle pivot dans la construction d'une solidarité régionale face aux défis sécuritaires. Les enjeux d'une diplomatie délicate dans un contexte régional tendu La stratégie de rapprochement avec l'AES ne se limite pas à un simple geste diplomatique. Elle s'inscrit dans un cadre plus large, où les intérêts stratégiques et les contraintes politiques se croisent. Depuis plusieurs années, la CEDEAO est fragmentée par des divergences internes, accentuées par les coups d'État successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces États, qui ont opté pour des régimes militaires, se trouvent en opposition avec une majorité des membres de la CEDEAO, encore attachés à une gouvernance civile. Pour le Ghana, qui a été historiquement un acteur majeur de la CEDEAO, ce repositionnement diplomatique représente un pari risqué. Tout en se rapprochant des États du Sahel, Accra pourrait éveiller des réticences chez ses partenaires traditionnels, notamment le Nigéria, souvent considéré comme le leader de l'organisation. Cette dynamique place le Ghana dans une position d'équilibriste, cherchant à maintenir des relations cordiales avec tous ses voisins tout en affirmant une indépendance accrue dans ses choix stratégiques. Les enjeux sécuritaires jouent également un rôle crucial dans cette orientation. Avec l'expansion des activités djihadistes en Afrique de l'Ouest, le Ghana n'est pas à l'abri de potentielles incursions. En tissant des liens étroits avec l'AES, qui a adopté des approches militaires innovantes pour contrer ces menaces, Accra espère renforcer sa propre sécurité tout en évitant que la crise ne déborde sur son territoire. Quelles perspectives pour la sous-région ? Le rapprochement entre le Ghana et l'AES soulève de nombreuses questions sur l'avenir de l'Afrique de l'Ouest. Si cette coopération porte ses fruits, elle pourrait inspirer d'autres pays à repenser leurs relations diplomatiques et stratégiques. Cependant, elle pourrait également exacerber les tensions au sein de la CEDEAO, rendant la coordination régionale encore plus complexe. Cette dynamique pose également la question de l'équilibre entre sécurité et démocratie. En collaborant avec des États dirigés par des régimes militaires, le Ghana risque de faire face à des critiques sur la cohérence de ses engagements en faveur des valeurs démocratiques. Ce dilemme révèle les contradictions inhérentes aux stratégies diplomatiques dans un contexte régional instable. Dans un monde en constante évolution, où les alliances et les orientations stratégiques se redéfinissent en fonction des réalités du moment, la démarche de John Dramani Mahama pourrait-elle servir de modèle pour une coopération régionale plus inclusive et efficace ?

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