Tam Sir Possède 87 % Des Droits Sur La Répartition De Coup Du Marteau - Musique/Radio - Ivoireland

Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux s’enflamment autour d’une controverse qui secoue le groupe musical ivoirien Team Paiya. Au cœur du débat, la répartition jugée inéquitable des droits d’auteur générés par leur succès « Coup du marteau ». Alors que Tam Sir, arrangeur et chanteur principal, s’est octroyé une part prédominante des recettes, les autres membres se retrouvent avec des pourcentages insignifiants, alimentant une vague d’indignation parmi les fans et la communauté musicale. Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la gestion des droits d’auteur et la transparence dans l’industrie musicale en Afrique.

Une Répartition des Recettes Sous le Feu des Critiques

Les chiffres sont sans équivoque. Selon les données fournies par la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), Tam Sir perçoit 87 % des revenus issus du titre « Coup du marteau », laissant un maigre 13 % à ses coéquipiers. Parmi ces 13 %, Ste Milano se voit attribuer 5 %, Renard Barakissa 2 %, tandis qu’Elvis Kemayo et Willy Bénédiction doivent se contenter de 1,5 % chacun. Plus choquant encore, Toumi, un autre membre du groupe, est complètement écarté de la répartition, ne percevant aucun revenu.

Cette inégalité flagrante a rapidement suscité une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux. Les fans de la Team Paiya furieux, accusent Tam Sir de trahison envers ses partenaires, certains allant jusqu’à le qualifier de « tyran ». Cette situation met en lumière un dysfonctionnement profond dans la gestion collective des ressources au sein de la Team Paiya.


https://www.youtube.com/watch?v=5zaeAcjTito

Un Manque de Transparence qui Fait Débat

Les révélations de Zagba le Requin, leader du groupe, ne font qu’accentuer la controverse. Il a déclaré : « J’avais l’impression qu’il viendrait au moins me consulter pour avoir mon avis. Je n’ai jamais vu de contrat au départ, mais je me disais que tout serait réglé une fois le travail terminé. » Selon lui, les membres du groupe n’ont pas été impliqués dans les discussions préalables sur la répartition des droits, et leurs noms ont été inclus dans les documents contractuels sans leur consentement explicite.

Plus grave encore, ni Samo ni Toumaléwé, autres figures importantes de la Team Paiya, ne figurent dans les déclarations à la Sacem. À cela s’ajoute le fait que certains membres affirment n’avoir jamais signé de document officiel lié à leurs droits d’auteur. Cette opacité administrative met en évidence un manque de règles claires et de mécanismes équitables pour répartir les revenus au sein du groupe.

Une Industrie Musicale en Quête de Régulation
L’affaire Team Paiya n’est pas un cas isolé. Elle révèle des failles systémiques dans l’industrie musicale africaine, où les accords informels et le manque de structures légales laissent souvent place à des abus. De nombreux artistes, mal informés ou peu sensibilisés à leurs droits, tombent dans des situations similaires, incapables de réclamer une répartition équitable des gains. Cette situation soulève des questions sur le rôle des institutions comme le Burida et la Sacem, censées protéger les intérêts des créateurs.

Face à cette polémique, les appels se multiplient pour instaurer davantage de transparence et de régulation dans la gestion des droits d’auteur. Les artistes et les collectifs sont encouragés à signer des contrats clairs avant toute collaboration, prévoyant une répartition précise des gains. L’éducation juridique et contractuelle devient un enjeu majeur pour prévenir de telles injustices à l’avenir.

Comment l’industrie musicale africaine peut-elle instaurer une culture de la transparence et garantir une répartition équitable des droits d’auteur ?