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Samedi, 15 Mars 2025 à 21:43 |
Forum Ivoireland / Société / Le Procureur Nie l’Existence Du Dossier Dans Affaire “Gbaka Vert” (24 Vues)
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Cinq ans après les événements tragiques qui ont marqué Abidjan lors des manifestations contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara, l’affaire du « Gbaka vert » reste une plaie ouverte dans la mémoire collective ivoirienne. Alors que les victimes, les organisations de défense des droits de l’Homme et l’opinion publique attendent toujours des réponses claires et des actions concrètes, le procureur de la République, Koné Braman Oumar, a récemment déclaré n’avoir « jamais vu un dossier concernant le Gbaka vert ». Cette déclaration, en totale contradiction avec les témoignages accablants et les rapports d’organisations internationales comme Amnesty International, relance le débat sur la transparence de la justice et l’impunité en Côte d’Ivoire. Que s’est-il réellement passé ce 13 août 2020 ? Et pourquoi cette affaire semble-t-elle tomber dans l’oubli judiciaire ?
Le « Gbaka vert » : un symbole de violence et d’impunitéLe 13 août 2020, Abidjan a été le théâtre de violentes manifestations suite à l’annonce de la candidature controversée d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat. Dans plusieurs quartiers, notamment à Yopougon, des scènes de chaos ont éclaté. Des vidéos, rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux, ont montré des hommes armés de machettes, transportés dans des minibus communément appelés « gbaka », attaquant des manifestants. Ces images, choquantes, ont soulevé une vague d’indignation et de questions sur le rôle des forces de l’ordre. Amnesty International, dans un rapport publié le 18 août 2020, a corroboré ces faits. L’organisation a cité des témoins, dont un policier présent sur les lieux, affirmant que ces hommes armés auraient « aidé » les forces de sécurité à disperser les manifestants. « Nous avons été choqués de comprendre que leur présence n’était pas fortuite. Quelqu’un les a apparemment informés des secteurs où les forces de sécurité intervenaient », a confié le policier. Ces révélations ont alimenté les spéculations sur une possible complicité entre les autorités et ces groupes armés, transformant le « Gbaka vert » en symbole de violence et d’impunité. Une enquête judiciaire dans le flouEn décembre 2020, le procureur de l’époque, Adou Richard, avait évoqué des enquêtes en cours pour identifier le conducteur du fameux « Gbaka vert ». « Nos enquêteurs sont à pied d’œuvre. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui qui conduisait ce Gbaka », avait-il déclaré. Un an plus tard, en décembre 2021, il avait assuré que le propriétaire du véhicule avait été identifié mais était en fuite. « Nous le recherchons activement », avait-il ajouté, promettant des poursuites contre tous les responsables des violences. Pourtant, en février 2025, lors d’une conférence de presse à Abidjan, le procureur Koné Braman Oumar a déclaré n’avoir jamais vu un dossier concernant le Gbaka vert, qualifiant l’affaire de récit médiatique et viral. « Je n'ai jamais vu un dossier concernant le Gbaka vert. C'est quelque chose que j'ai toujours vu dans la presse et sur les réseaux sociaux », a-t-il affirmé. Cette déclaration contraste fortement avec les promesses de son prédécesseur et soulève des questions sur la continuité et la transparence des enquêtes judiciaires en Côte d’Ivoire. Pour de nombreux observateurs, cette position du procureur est perçue comme une tentative d’étouffer l’affaire. Comment expliquer qu’un dossier aussi médiatisé et documenté semble disparaître des radars judiciaires ? Et que signifie cette absence de suivi pour les victimes et leurs familles, qui attendent toujours justice ? Les droits de l’Homme en question : entre attentes et désillusionsL’affaire du « Gbaka vert » ne se résume pas à un simple fait divers. Elle incarne les tensions politiques et sociales qui ont secoué la Côte d’Ivoire en 2020, ainsi que les défis auxquels le pays est confronté en matière de justice et de respect des droits de l’Homme. Les organisations internationales, dont Amnesty International, ont régulièrement appelé à une enquête indépendante et transparente pour identifier les responsables des violences et garantir que justice soit rendue. Cependant, les déclarations récentes du procureur Koné Braman Oumar semblent indiquer que ces appels sont restés lettre morte. Cette situation alimente un sentiment d’impunité et de désillusion parmi les citoyens, qui voient dans cette affaire un exemple flagrant de l’incapacité du système judiciaire à répondre aux attentes de la population. Par ailleurs, l’affaire du « Gbaka vert » pose des questions plus larges sur la gestion des crises politiques en Côte d’Ivoire. Comment garantir que les manifestations pacifiques ne dégénèrent pas en violences ? Et comment assurer que les forces de l’ordre agissent dans le respect des droits fondamentaux, sans recourir à des groupes armés non identifiés ? Cinq ans après les événements, l’affaire du « Gbaka vert » reste une épine dans le pied de la justice ivoirienne. Alors que les victimes et leurs familles attendent toujours des réponses, les déclarations du procureur Koné Braman Oumar semblent sonner le glas de tout espoir de voir cette affaire résolue. Cette situation soulève des questions cruciales sur la transparence, l’indépendance et l’efficacité du système judiciaire en Côte d’Ivoire. Elle rappelle également l’importance de la mémoire collective et de la lutte contre l’impunité, des enjeux essentiels pour la construction d’une société juste et démocratique. Alors que l’opinion publique continue de réclamer des comptes, une question demeure : l’affaire du « Gbaka vert » finira-t-elle par être élucidée, ou restera-t-elle à jamais un symbole de l’impunité et des défaillances de la justice ivoirienne ?
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