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Lundi, 30 Décembre 2025 à 18:03 |
Forum Ivoireland / Agriculture / La Côte d'Ivoire Rejoint La Communauté Internationale De La Noix De Coco (10 Vues)
Noix De Cajou Et Cacao: La Côte d'Ivoire Et Le Ghana Renforcent Leur Coopération / Le Conseil Du Coton Et De l'Anacarde Promeut La Noix De Cajou En Inde / La Côte d’Ivoire Domine Le Marché Mondial De La Noix De Cajou (2) (3) (4)
L'adhésion récente de la Côte d'Ivoire à la Communauté Internationale de la Noix de Coco (ICC) marque un tournant stratégique pour la relance d'une filière en déclin, mais au potentiel économique encore sous-exploité. Cette décision est porteuse d'espoirs pour un secteur clé de l'agriculture ivoirienne, qui pourrait bien retrouver sa place de choix sur le marché mondial des produits dérivés de la noix de coco. Si l'ICC, créée en 1969, représente aujourd’hui plus de 90 % de la production mondiale, l’intégration de la Côte d’Ivoire en tant que premier pays d'Afrique de l'Ouest au sein de cette organisation pourrait permettre de dynamiser cette industrie longtemps négligée. Mais cette entrée dans la communauté des nations productrices de noix de coco pourra-t-elle réellement inverser le déclin de la filière et relever les nombreux défis structurels et commerciaux qui freinent sa croissance ?
Une Filière en Déclin, Mais un Potentiel RécupérableLe cocotier a longtemps été un pilier économique pour les populations rurales ivoiriennes, en particulier dans les régions littorales du pays. Avec des plantations s'étendant des côtes du sud au centre de la Côte d'Ivoire, la culture de la noix de coco a nourri une partie importante de l'économie locale, notamment par ses produits dérivés qui trouvent des débouchés tant sur le marché national qu'international. Cependant, cette activité connaît depuis plusieurs années une lente dégradation. Le déclin de la production, passé de 406 000 tonnes en 1986 à seulement 125 565 tonnes en 2024, représente une chute de 70 % en trois décennies. Une diminution dramatique qui a relégué la Côte d'Ivoire du statut de leader continental dans la production de noix de coco au cinquième rang en Afrique. Cette régression s’explique par divers facteurs, notamment le vieillissement des plantations, les changements climatiques et une gestion inadaptée des ressources agricoles. Le 5 décembre 2024, la Côte d'Ivoire a franchi une étape importante en rejoignant officiellement la Communauté Internationale de la Noix de Coco (ICC). Cette organisation intergouvernementale, fondée en 1969, regroupe actuellement 21 pays producteurs de noix de coco, représentant plus de 90 % de la production mondiale et des exportations de produits dérivés de la noix. Le rôle principal de l'ICC est de promouvoir le développement durable de la culture du cocotier à travers l’innovation technologique, la recherche et les échanges commerciaux. L'intégration de la Côte d'Ivoire à l'ICC est d'une importance capitale pour plusieurs raisons. D'abord, elle permet au pays de bénéficier d'un accès privilégié aux bonnes pratiques agricoles et aux technologies les plus avancées en matière de culture et de transformation de la noix de coco. En outre, la Côte d'Ivoire pourra désormais participer pleinement aux discussions internationales sur les tendances du marché et les stratégies de développement de la filière. Une Filière à Relancer : Les Défis d'une Réforme NécessaireSi l'adhésion à l'ICC représente un pas en avant, la relance de la filière coco en Côte d'Ivoire ne se fera pas sans défis. Tout d'abord, il faudra réhabiliter un secteur vieillissant et mal structuré. Selon les experts, les plantations de cocotiers actuelles sont vieillissantes et nécessitent un renouvellement urgent. Le pays doit investir dans de nouvelles plantations de haute qualité, tout en réorganisant les pratiques agricoles pour les rendre plus durables. Cela implique aussi une gestion efficace de l'eau et une lutte contre les maladies qui frappent les cocotiers. En outre, la Côte d'Ivoire doit également améliorer sa chaîne de valeur. Actuellement, le pays exporte principalement des noix de coco brutes, un produit à faible valeur ajoutée. L’enjeu pour l'avenir sera de diversifier les produits dérivés de la noix de coco, qui sont nombreux et très demandés à l’échelle mondiale : huile de coco, eau de coco, coprah, coques pour la fabrication de charbon, produits cosmétiques et bien d’autres. Le pays devra ainsi investir dans la transformation locale pour capter une plus grande part des revenus générés par la filière. L’un des aspects les plus importants de la relance de la filière noix de coco est son impact direct sur les populations rurales. En effet, la production et la transformation de la noix de coco soutiennent plus de 20 000 ménages dans les régions productrices comme San Pédro, les Grands Ponts, le Sud Comoé et le Gboklê. La filière emploie une main-d'œuvre importante, constituée principalement de petits producteurs, de collecteurs et de travailleurs dans les unités de transformation. La relance de cette filière pourrait non seulement améliorer les conditions de vie de ces communautés, mais aussi stimuler l'économie des régions concernées. Les recettes générées par les exportations, qui ont atteint 9,2 milliards de francs CFA (environ 14,8 millions de dollars) en 2023, restent bien en deçà de son potentiel, estimé à 60 milliards de francs CFA (environ 96,8 millions de dollars). Une meilleure organisation et un soutien accru de l'État et des partenaires privés pourraient permettre à la Côte d'Ivoire de libérer tout le potentiel de cette filière stratégique. En septembre 2024, la Côte d'Ivoire a organisé un sommet international sur la relance de la filière noix de coco à Abidjan, réunissant des experts, des investisseurs et des partenaires techniques et financiers du monde entier. L'objectif de ce sommet était d'identifier des solutions concrètes et de mobiliser des ressources pour la réhabilitation et la modernisation du secteur. Les discussions ont abordé des sujets cruciaux comme la mécanisation de la production, l’introduction de nouvelles variétés de cocotiers, l’amélioration de la logistique d'exportation et la diversification des produits. Ce sommet a été un signal fort de l'engagement du gouvernement ivoirien à relancer cette filière, qui est un levier de développement économique et social pour les populations rurales. Avec l'adhésion à l'ICC, la Côte d'Ivoire se place résolument sur la voie du renouveau de sa filière noix de coco. Cependant, il est encore trop tôt pour juger des retombées concrètes de cette adhésion. L'optimisme est de mise, mais il devra se traduire par des actions tangibles et des investissements à long terme dans la formation des producteurs, la modernisation des infrastructures et la promotion des produits dérivés de la noix de coco. La Côte d'Ivoire pourra-t-elle se réinventer en tant que leader mondial de la noix de coco et de ses produits dérivés, ou restera-t-elle un acteur secondaire du marché global ? Seule une vision claire, un engagement politique fort et une collaboration étroite avec les partenaires internationaux permettront de répondre à cette question. Mais les signes sont là : la Côte d'Ivoire pourrait bien, dans les années à venir, se rétablir en tant que puissance incontournable du marché de la noix de coco. Et si la relance de la filière coco en Côte d'Ivoire était la clé d'une révolution agricole et économique pour le pays ?
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