Hayek Hassan Réagit À La Répartition Des Droits De La Chanson "Coup Du Marteau" - Musique/Radio - Ivoireland

La musique, en tant qu’art et industrie, est souvent le théâtre de conflits autour des droits d’auteur et de la reconnaissance des contributeurs. La récente controverse liée à la répartition des droits de la chanson « Coup du Marteau », qui a marqué la CAN 2023, en est un parfait exemple. Entre accusations, incompréhensions et réactions publiques, ce dossier révèle les complexités et les défis persistants dans la gestion des droits musicaux en Afrique et au-delà.
Hassan Réagit

Un succès entaché par les polémiques

La chanson « Coup du Marteau », devenue un hymne non officiel de la CAN 2023, a réussi l’exploit de faire danser des millions de personnes à travers le continent. Cependant, derrière ce succès apparent se cache une réalité bien plus sombre : un conflit autour de la répartition des droits d’auteur. Selon les données de la SACEM, organisme français de gestion des droits musicaux, la distribution des parts pour cette chanson est loin d’être équilibrée. Tandis que l’arrangeur principal, Tamsir s’approprie 87 % des droits, les autres contributeurs reçoivent des pourcentages insignifiants, allant de 0,5 % à 5 %.

Cette situation a provoqué une levée de boucliers parmi les membres du groupe Team Paiya, qui ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux. Ils accusent Tamsir de s’être attribué une part disproportionnée des droits, occultant l’apport des autres artistes. « Le linge sale se lave en famille ! », a déclaré Hayek Hassan, grand frère et porte-parole de Momo Hayek, l’un des artistes impliqués. Cette phrase résume l’état d’esprit de certains membres, qui préfèrent garder les tensions à l’interne. Néanmoins, la controverse a pris une ampleur publique, soulevant des questions profondes sur la gestion des droits dans l’industrie musicale.

Des accords informels à l'origine du conflit

À l’origine de ce déséquilibre, un manque d’organisation et d’entente préalable entre les artistes impliqués. Hayek Hassan réagit à la répartition des droits de la chanson "Coup Du Marteau" : « Depuis le départ, rien n’a été signé concrètement ni avec la Team Paiya ni avec Tamsir. » Cette absence de contrat formel a laissé place à des interprétations divergentes sur la contribution de chacun et la juste répartition des revenus.

En Afrique, cette situation est loin d’être isolée. Beaucoup d’artistes collaborent sans encadrer leurs relations par des accords juridiques. Cette pratique, souvent due à un manque de connaissance des mécanismes juridiques ou à une certaine insouciance, finit par engendrer des conflits qui auraient pu être évités. Le cas de « Coup du Marteau » illustre parfaitement l’importance de clarifier les rôles et les droits dès le début d’un projet musical.

Cette absence de clarté profite souvent aux figures centrales, comme les producteurs ou les arrangeurs, qui disposent des moyens techniques et administratifs pour enregistrer et déclarer les œuvres. Tamsir, en tant qu’arrangeur principal, a ainsi pu enregistrer la chanson à son nom et décider de la répartition des droits, au détriment des autres participants.

Vers une professionnalisation de l'industrie musicale
Le scandale autour de « Coup du Marteau » de Tamsir et la Team Paiya met en lumière un besoin urgent de professionnalisation dans l’industrie musicale africaine. Les artistes doivent prendre conscience de l’importance de formaliser leurs collaborations par des contrats clairs, détaillant les rôles, les contributions et la répartition des revenus. Cette démarche n’est pas seulement une question de justice, mais également une garantie de transparence et de confiance entre les différents acteurs.

Par ailleurs, les institutions locales et régionales doivent renforcer leurs mécanismes de protection des droits d’auteur. La mise en place de structures dédiées, accessibles et efficaces, permettrait de mieux encadrer les pratiques et de réduire les conflits. En s’inspirant de modèles à l’international, comme la SACEM en France, l’Afrique pourrait développer des outils adaptés à ses réalités et promouvoir une industrie musicale plus équitable.

Enfin, la controverse pose également la question de l’éducation des artistes sur leurs droits. Des programmes de formation et de sensibilisation pourraient être instaurés pour éduquer les créateurs aux aspects juridiques et financiers de leur métier. Cette connaissance leur permettrait de mieux défendre leurs intérêts et de prévenir les abus.

Alors que les débats autour de « Coup du Marteau » continuent de susciter des réactions, ils soulèvent une interrogation fondamentale : comment l’industrie musicale africaine peut-elle se structurer pour mieux protéger ses artistes et valoriser leurs contributions dans un contexte en pleine évolution ?